Fils aîné d'Antoine Gérin-Lajoie, journaliste, avocat, écrivain et fonctionnaire, et de Joséphine-Henriette Parent, Henri Gérin-Lajoie est un membre de la famille Gérin-Lajoie, une influente famille canadienne française qui s'est beaucoup illustrée sur la scène politique, juridique et sociale du Québec[1],[2]. Quatre autres enfants naîtront du couple formé par Antoine et Joséphine : Léon Gérin, Auguste Gérin, Antoinette Gérin-Lajoie et Gabrielle Gérin-Lajoie[1],[3]. L'année de naissance d'Henri Gérin-Lajoie, 1859, coïncide à l'année où son père, qui occupe alors le poste de bibliothécaire adjoint de l’Assemblée législative de la province du Canada, déménage de Toronto à Québec en raison du déplacement de la capitale de la Province du Canada tous les quatre ans entre les deux villes[4]. Des trois fils d'Antoine Gérin-Lajoie, seul Henri a conservé le « Lajoie » dans son nom de famille, les deux autres s'étant limités à « Gérin » seulement[5].
Henri Gérin-Lajoie pratique le droit à Montréal, où il a notamment entamé son parcours professionnel dans l'étude Kavanagh, Lacoste et Lajoie, en partenariat avec Henry John Kavanagh et Paul Lacoste[6]. Spécialiste des lois de la finance et des banques, Henri Gérin-Lajoie est un des fondateurs de la Banque provinciale du Canada, devient membre du conseil d'administration de cette même institution en 1927 avant d'en devenir le président en 1935[6]. Un petit coup d'éclat survient au Barreau du Québec 1928 lorsque Rodolphe Monty, conjointement bâtonnier du Barreau de Montréal et bâtonnier du Québec, meurt subitement le 1er décembre 1928[8]. La fonction de bâtonnier du Barreau de Montréal est revenu à Henri Gérin-Lajoie qui, succinctement, parvient également à se faire élire à titre de nouveau bâtonnier du Québec en décembre 1928, lui permettant de compléter le bâtonnat de 1928-1929[9],[10]. Il reçoit en avril 1929 le titre de docteur en droit de l'Université d'Ottawa avant de s'associer quelques mois plus tard aux avocats Gélinas et MacNaughton de Montréal[6]. Au cours de sa vie, Henri Gérin-Lajoie a aussi été membre du conseil d'administration de l'hôpital Notre-Dame de Montréal et de l'hôpital Sainte-Justine et membre du Canadian Club et de l'Alliance française[6].
Quatre enfants naîtront de l'union entre Gérin-Lajoie et Lacoste. L'aînée, Marie Gérin-Lajoie (1890-1971), féministe, pionnière du travail social au Québec, fondatrice de l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil et également une figure marquante de la défense des droits des femmes au Québec, est la première femme au Québec à recevoir un baccalauréat ès arts[19],[20]. Henri Gérin-Lajoie (1892-1976, le père de Paul Gérin-Lajoie) et Alexandre Gérin-Lajoie (1893-1969) suivront les traces de leur père et deviendront eux aussi des avocats[16],[21],[22]. Léon Gérin-Lajoie (1895-1959) deviendra quant à lui médecin, enseignant et vice-doyen de l'Université de Montréal[16],[23].
Le 3 mai 1936, Henri Gérin-Lajoie est grièvement blessé lorsqu'il est percuté par une automobile sur la rue Elmwood tout près de la résidence familiale dans le quartier Outremont, à Montréal[6],[24]. Il décède des suites de ses blessures quelques jours plus tard le 7 mai 1936 à l'âge de 76 ans[6],[24]. Il est inhumé le 9 mai suivant dans la tombe réservée à sa famille au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal[12].
Famille d'Henri Gérin-Lajoie et Marie Lacoste, 12 juin 1932.
Ouvrage
Henri Gérin-Lajoie et Marc Stein, Supplément au Code de Procédure Civile annoté de la Province de Québec. Contenant la jurisprudence complète depuis la publication du Code de Procédure Civile Annoté Gérin-Lajoie et suivi des Règles de Pratique des tribunaux de la Province de Québec et d'un Index des causes rapportées au Supplément, Montréal, Wilson & Lafleur Éditeurs, 1934, XII,1475 pages.