En 1830, Louis Graves indiquait que Haudivillers était « une forte commune qui paraîtrait un bourg, si les toits en chaume qui couvrent la presque totalité des maisons ne lui donnaient pas l'aspect misérable et sale des moindres villages. Le chef-lieu est à-peu-près au centre du territoire; il y a cinq rues principales[1] ».
Le territoire d'Haudivillers s'étend sur 9,79 km2 (979 hectares) à une altitude moyenne de 131 mètres. La commune est implantée sur un plateau délimité par les petites vallées de trois cours d'eau: le Thérain au sud-ouest, la Liovette au nord-ouest et la Brêche à l'est. Cette étendue plane fait partie du plateau du Pays de Chaussée, composant central du vaste plateau picard. Son paysage est dominé par de grandes cultures à champs ouverts ponctué de boisés.
Le territoire communal est bordé de vallons secs, appelés « Fonds ». Ces anciens affluents de la Brêche forment, au nord, le Fond de l'Argilière, au sud le Fond du Fay et le Fond de Génétel, et à l'ouest de Fond de Lafraye[2].
Sur le plan géologique, Haudivillers se trouve sur le prolongement nord du Bassin sédimentaire de Paris. Son sous-sol est constitué essentiellement de craies du Crétacé supérieur. Deux carrières de craie blanche abandonnées, les Carrières et le Rindet, forment une cavité souterraine au nord de la commune[3]. Cette craie est recouverte d'un limonargileux épais d'environ quatre mètres. Plus précisément, le village est bâti sur une klippe de sable jaunâtre[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 697 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Tillé à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 655,5 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Haudivillers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (83,6 %), zones urbanisées (5 %), forêts (4,8 %), prairies (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,8 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 358, alors qu'il était de 341 en 2013 et de 331 en 2008[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Haudivillers en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %), légèrement supérieure à celle du département (2,5 %) et inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (86,2 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
2,6
2,5
9,7
Logements vacants (en %)
4,5
7,1
8,2
Voies de communication et transports
La commune s'organise autour de deux routes départementales: la RD 9 et la RD 125, qui la traversent respectivement d'est en ouest et du nord au sud. À ces routes, qui prennent le nom des rues principales du village (rue de l'Église, rue de la Poste, rue de la Grande Vallée), se connectent huit rues perpendiculaires, elles-mêmes reliées par d'autres rues et ruelles.
La commune est desservie, en 2023, par des lignes scolaires et le service de transport à la demande Corolis à la demande - Zone Est du réseau Corolis ainsi que par la ligne 619 du réseau interurbain de l'Oise[16].
Énergie
Une ligne à haute tension (400 kV) traverse la partie ouest du territoire suivant un axe nord-sud[2].
Toponymie
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Un des noms d'origine de la commune est Hildinivillare. Il désignerait l'emplacement d'une villa romaine ou d'un groupement d'habitations (vicus). Ce nom évolua au fil des siècles, devenant Haudivillare, Houdiviller, Audiviller, Haudivillé, Haudiviller et enfin Haudivillers[1].
Le plateau Picard est prospère au néolithique car sa terre limoneuse est propice à l'agriculture et de nombreux sites sont riches en silex, matériau de prédilection des outils de l'époque. Vers 700 av. J.-C. les Celtes s'établissent dans la région.
Les premiers écrits relatifs à cette partie du plateau Picard sont dus au Romain Hirtius citant les batailles contre les Gauloisbellovaques lors de la conquête de la Gaule belgique. Jules César fait consigner dans La Guerre des Gaules que « les Bellovaques l'emportent en gloire militaire sur tous les peuples gaulois et belges ».
Du Ier au Ve siècle, le territoire de la commune d'Haudivillers dépendait de la cité administrative gallo-romaine de Caesaromagus (aujourd'hui Beauvais). La route départementale RD 938, passant à 100 mètres du territoire communal, était une voie romaine importante qui pourrait elle-même être basée sur des voies gauloises antérieures.
Entre le IXe et le XIe siècle, les invasions normandes amène la construction de souterrains sous la commune dans le but de soustraire au pillage les quelques richesse possédés. De la fin de cette période d'insécurité jusqu'au XIIIe siècle, les édifices religieux fleurissent en Picardie et la paroisse d'Haudivillers construit l'église actuelle[réf. nécessaire].
Selon Louis Graves, « la seigneurie d'Haudivillers fut donnée au chapitre de la cathédrale par Maldegaudus, comte de Beauvais, antérieureinent à la réunion du comté à l'évêché , ce qui fait remonter au moins au dixième siècle l'époque de cette donation. C'était une des quatre grandes mairies du chapitre, qui y avait construit des prisons rebâties en 1452. Les habitans étaient serfs et obligés de venir faire moudre leurs grains au moulin de Voisinlieu, près Beauvais : il est juste d'ajouter que les chanoines les avaient dès long-tems. affranchis de cette servitude bien onéreuse, vu la distance. Une grantle partie du territoire ressortait d'ailleurs du comté de Clermont[1] ». Un hospice (« maladrerie ») existait alors à Haudivillers[1].
La toile de lin
Au blé et à l'élevage, ressources traditionnelles de la région, viennent s'ajouter le textile avec la culture du chanvre. Dès le XIIIe siècle, la région de Bulles, grâce à ses conditions climatiques, deviens renommée pour sa toile de lin. Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIII interdit l'exportation du lin en tant que matière première ; Bulles obtient ainsi le monopole de la transformation de ce produit ce qui entraîne un surcroît d'activité dans les villages avoisinants. Les ouvriers mulquiniers s'installent dans les caves voûtées d'Haudivillers[17],[18].
En 1635, le roi de France déclare la guerre à l'Espagne. Le , les Espagnols envahissent la Picardie avec un corps d'armée dont bon nombre de soldats sont issus des Flandres, région meurtrie par l'arrêt des exportations de lin. Ces derniers saisissent l'occasion pour éliminer leur concurrent et, le 12 août, se dirigent vers Bulles. Un barrage sur la Brèche provoque l'inondation et la destruction des linières et la troupe s'acharne sur les maisons et ateliers des mulquiniers. Ceux-ci n'habitant pas qu'à Bulles, les destructions s'étendent à Haudivillers[19],[20].
Révolution française et Empire
Haudivillers est, sous la Révolution, un gros village agricole de 725 habitants. Dans cette localité rurale existe alors un club jacobin, la société populaire d'Haudivillers[21]. En 1790, Haudivillers devient l'une des 20 communes du canton de Nivillers, dans le nouveau département de l'Oise.
Époque contemporaine
Durant les décennies qui suivent la Révolution, la commune s'enrichit d'une mairie, d'une école et du logement de l'instituteur. La loi Duruy impose, en 1867, l'ouverture d'une école de filles dans les communes de plus de cinq cents habitants. L'école d'Haudivillers, alors mixte, est séparée en 1875.
En 1832, on note à Haudivillers deux tuileries, un four à chaux, deux moulins à vent, Une partie des habitants vit de l'agriculture, ou est ouvrier, maçon, menuisier, charpentier à Beauvais, ce qui donne une certaine aisance au pays[1].
Avec la révolution industrielle, les métiers viennent compléter l'agriculture et les maisons de torchis aux toits de chaume laissent place aux maisons de briques aux toits de tuiles.
En 1900, on compte trois briqueteries, un brossier et un fabricant de trieurs de grains. L'existence des briqueteries découle de la présence d'argile dans le sol de la commune[22].
La Première Guerre mondiale, si elle ne bouleverse pas l'économie de la commune, fait payer un lourd tribus à ses habitants. En 1918, Haudivillers est la cible de plusieurs bombardements aériens. Le monument aux morts dénombre 39 Morts pour la France durant cette guerre, dont trois frères morts au combat
Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, Haudivillers s'est transformé, devenant une cité dortoir pour les villes environnantes avec ses maisons individuelles, tout en gardant une teinte rurale avec d'importantes exploitations agricoles[réf. nécessaire].
La commune faisait partie, depuis 1801, du canton de Nivillers[23]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Les électeurs d'Haudivillers votent majoritairement pour des partis de droite, voire d'extrême droite, aux élections nationales.
Aux élections régionales de 2004 et 2010, la liste de gauche récolte la majorité des voix exprimés[29]. À celles de 2015, c'est la liste d'extrême droite qui est majoritaire dans la commune[30].
Cadre administratif à la Poste Réélu pour le mandat 2020-2026[39]
Équipements et services publics
Enseignement
Les enfants de la commune sont scolarisés avec ceux de Fouquerolles et de Lafraye dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal créé à la rentrée 2016. L'école de Haudivillers accueille trois classes : une classe de maternelles, une classe de CP et une classe de CE1-CE2[40]. L'accueil périscolaire et la cantine sont assurés à la salle Michel-Decaux de Lafraye[41].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[43].
En 2021, la commune comptait 775 habitants[Note 3], en évolution de −5,6 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,4 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 407 hommes pour 394 femmes, soit un taux de 50,81 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[45]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
0,5
4,5
75-89 ans
4,6
19,0
60-74 ans
21,6
26,2
45-59 ans
23,5
18,2
30-44 ans
18,6
14,2
15-29 ans
15,7
17,5
0-14 ans
15,5
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[46]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Un monument aux morts de la Première Guerre mondiale a été érigé à côté de l'église en 1922. Le monument est un obélisque portant une plaque de marbre gravée de l'inscription: « La commune de Haudivillers à la mémoire de ses enfants morts en héros pour la France 1914-1918». Deux autres plaques, latérales, portent les noms des 39 morts.
L'église Saint-Martin, construite au XIe ou XIIe siècle, elle a ensuite été plusieurs fois reconstruites. Si le cœur actuel de l'église date du XVIe siècle, les contreforts ont, quant à eux, été ajoutés en 1726 et 1768 puis le clocher reconstruit en 1770. Ce dernier, surplombant la croisée du transept, possède trois cloches depuis 1868 qui sonnent le temps profane et forment un carillon pour sonner les temps religieux.
Personnalités liées à la commune
Eugénie Valois, résistante durant la Seconde Guerre mondiale auprès de Jacques Chaban-Delmas, est native d'Haudivillers. Elle se faisait appeler Monique de l'Odéon[47],[48]. La salle des fêtes du village porte son nom de résistante.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcd et eLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Nivillers, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 132 p. (lire en ligne), p. 56-57, sur Google Livres.
↑ a et bDirection Régionale de l'Environnement Picardie, Atlas des paysages de l'Oise, , 375 p..
↑BRGM, Inventaire des cavités souterraines abandonnées de l'Oise., , 116 p..
↑L. Graves, Essai sur la topographie géognostique de département de l'Oise., Beauvais, , 804 p..
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Communauté de communes rurales du Beauvaisis : vers un mariage forcé ? : Le préfet et la commission départementale ont choisi de rattacher la CCRB à la Communauté d'Agglomération du Beauvaisis », L'Observateur de Beauvais, no 926, , p. 14« A priori, le préfet et la commission départementale ont choisi de la rattacher à la Communauté d'Agglomération du Beauvaisis. Ce qui n'est pas forcément du goût de Jean-François Dufour, son président (PS), furieux de perdre son indépendance pour si peu. Peu pressé, semble-t-il, d'effectuer ce mariage forcé, il a cependant pris quelques contacts, notamment avec la communauté voisine du Clermontois, à la surprise de quelques élus de la CCRB qui pensent que le bassin de vie breslois se tourne plus naturellement vers le Beauvaisis. « J'ai eu la surprise d'apprendre que le Clermontois réfléchissait à un rapprochement avec… la Communauté d'Agglomération du Beauvaisis » a-t-il déclaré ».
↑Patrick Caffin, « Beauvaisis : une fusion qui manque de dynamisme mais qui se prépare », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne)« C'est dommage que le préfet n'ait pas été plus dynamique pour mettre la pression afin que davantage de communes fusionnent. Il y en a 8 autour de Crèvecœur-le-Grand qui sont candidates pour nous rejoindre. Nous estimons que pour exister et résister en termes de projets dans la nouvelle grande région, il faut atteindre au minimum 100 000 habitants. Avec ces communes, nous les aurions. Avec la CCRB, nous y sommes presque (NDLR : 93 000 habitants). » Mais ce ne sera que partie remise puisqu'après 2017, les communes pourront faire acte de candidature pour rallier l'entité qu'elles souhaiteront ».
↑« André Gautraud élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le )« Conseiller municipal d'Haudivillers pendant trente-six ans et maire pendant vingt-quatre ans, André Gautraud, 84 ans, vient d'être élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur ».