Les premiers sous-marins de la classe E britannique, du E1 au E8, avaient un déplacement de 652 tonnes à la surface et de 795 tonnes en immersion. Ils avaient une longueur hors tout de 55 m et un maître-bau de 6,92 m.
Les navires de la classe E avaient une vitesse maximale en surface de 16 nœuds (30 km/h) et une vitesse en immersion de 10 nœuds (19 km/h), avec une capacité en carburant de 50 tonnes de gazole, leur donnant un rayon d'action de 2 802 milles marins (5 190 km) lorsqu’ils faisaient route à 10 nœuds (19 km/h). En immersion, ils avaient un rayon d'action de 74 milles (137 km) à 5 nœuds (9,3 km/h)[1].
Les premiers bateaux du groupe 1 de la classe E étaient armés de quatre tubes lance-torpilles de 18 pouces (457 mm), un à l’avant, un de chaque côté au milieu du navire et un à l’arrière. Au total, ils emportaient huit torpilles à bord. Les bateaux du groupe 1 n’étaient pas équipés d’un canon de pont pendant la construction, mais ceux qui participèrent à la campagne des Dardanelles reçurent des canons montés à l’avant du kiosque pendant qu’ils étaient à l’arsenal de Malte[1].
Les sous-marins de la classe E avaient la télégraphie sans fil d’une puissance nominale de un kilowatt. Sur certains sous-marins, ces systèmes ont par la suite été mis à niveau à trois kilowatts en retirant un tube lance-torpilles du milieu du navire. Leur profondeur maximale de plongée théorique était de 100 pieds (30 mètres). Cependant, en service, certaines unités ont atteint des profondeurs supérieures à 200 pieds (61 mètres). Certains sous-marins contenaient des oscillateursFessenden[3].
Le 28 août 1914, le E6 était l’un des huit sous-marins qui ont pris part à un raid contre la patrouille allemande dans la baie de Heligoland, mené par des navires de surface[6]. Les HMS E6, E7 et E8 ont été déployés comme appât, avec l’ordre d’essayer de se faire repérer afin d’attirer les patrouilles de destroyers allemands dans les griffes des destroyers britanniques et des croiseurs légers de la Harwich Force[7]. Plus tard dans la journée, lorsque les croiseurs légers du 1st Light Cruiser Squadron sont arrivés pour soutenir les forces de surface britanniques, ils ont repéré le E6 et, le prenant pour un sous-marin allemand, ont essayé de l’éperonner[8].
Le 25 septembre 1914, le E6 a eu une mine qui s’est accrochée à son aileron alors qu’il patrouillait dans la baie de Heligoland, mais il a réussi à se libérer et à s’échapper[9].
Le 13 avril 1915, le E6, en patrouille près de Juist, aperçut un sous-marin allemand, mais ne parvint pas à se mettre en position pour lancer une attaque. Le lendemain, il a tiré une torpille sur le torpilleur allemand S168, mais a manqué sa cible[10].
Le 29 mai 1915, le E6 était l’un des nombreux sous-marins dont l’appareillage fut ordonné en réponse à une sortie en mer du Nord de la flotte allemande de haute mer. Le 30 mai, il aperçoit la flotte allemande et tire une seule torpille sur le croiseur allemand SMS Moltke. Le capitaine du E6 a mal estimé la vitesse du Moltke, et la torpille a manquée sa cible. Les torpilleurs allemands ont forcé le E6 à plonger et l’ont empêché de tenter une seconde attaque[11].
Le 1er septembre 1915, les HMS E6 et E8, qui avaient été équipés de quatre canons antiaériens de six livres chacun, se sont rendus dans la baie pour effectuer des patrouilles anti-Zeppelins. Le 4 septembre, le E6 a repéré le dirigeable L9 et a ouvert le feu, mais aucun coup au but ne fut observé, et le E6 a été forcé de plonger à l’approche d’un avion[12]. Le 23 octobre, le E6 a tiré 30 obus sur le dirigeable allemand L7 lors d’une patrouille au large de Horns Rev. Le dirigeable n’a pas été endommagé. Ce soir-là, la flotte allemande de haute mer sortit de nouveau de Kiel. Le E6 aperçut la flotte allemande le matin du 24 octobre. Il a lancé deux attaques contre des croiseurs légers allemands, toutes deux infructueuses, bien que l’équipage du E6 ait entendu deux explosions après la deuxième attaque, menée contre le croiseur SMS Rostock[13].
Le E6 a heurté une mine le 26 décembre 1915, et fut perdu corps et biens dans la mer du Nord au large de Harwich. Un chalutier avait été coulé par une mine dans la même zone peu de temps auparavant, et un torpilleur britannique a envoyé des signaux au E6 pour lui conseiller d’éviter le champ de mines, mais le E6 a ignoré l’avertissement et a été perdu[14].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « HMS E6 » (voir la liste des auteurs).
Notes
↑Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
Références
↑ ab et c(en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, , reprint of the 1989 éd. (ISBN1-904381-05-7), p. 150.
↑(en) « E Class », Chatham Submarines (consulté le ).
↑(en) Position and Movements, H.M. Ships, War Vessels and Aircraft, British and Foreign, Parts I. and II., August 1914., London, Admiralty Records,
↑(en) Sir Roger Keyes, The Naval Memoirs of Admiral of the Fleet Sir Roger Keyes. Vol. 1: The Narrow Seas to the Dardanelles 1910-1915, London, Thornton Butterworth, , p. 68
(en) Antony Preston, The Royal Navy Submarine Service, A Centennial History
(en) Monograph No. 11: The Battle of Heligoland Bight, August 28th, 1914, vol. III, The Naval Staff, Training and Staff Duties Division, coll. « Naval Staff Monographs (Historical) », , 108–166 p. (lire en ligne)
(en) Monograph No. 24: Home Waters—Part II.: September and October 1914, vol. XI, The Naval Staff, Training and Staff Duties Division, coll. « Naval Staff Monographs (Historical) », (lire en ligne)
(en) Monograph No. 29: Home Waters—Part IV.: From February to July 1915, vol. XIII, The Naval Staff, Training and Staff Duties Division, coll. « Naval Staff Monographs (Historical) », (lire en ligne)
(en) Monograph No. 30: Home Waters—Part V.: From July to October 1915, vol. XIV, The Naval Staff, Training and Staff Duties Division, coll. « Naval Staff Monographs (Historical) », (lire en ligne)
(en) Monograph No. 31: Home Waters—Part VI.: From October 1915 to May 1916, vol. XV, The Naval Staff, Training and Staff Duties Division, coll. « Naval Staff Monographs (Historical) », (lire en ligne)