Avant le contact avec les colonisateurs et les missionnaires européens, la langue était divisée en environ neuf dialectes chacun parlé par un groupe gwich’in. Au XXIe siècle, on distingue deux dialectes : celui parlé en Alaska et celui parlé au Canada[7].
Les voyelles ont quatre qualités en gwichʼin : brève, longue, nasale brève, nasale longue.
Les cinq voyelles simples sont /a/, /e/, /i/, /o/ et /u/. Les équivalents longs sont notés par une double voyelle ‹ aa ›[10].
Exemple :
łuk choo – « saumon royal »
Les voyelles nasales sont notées avec un ogonek ‹ ą › et elles peuvent également être longues ‹ ąą ›[8].
Exemple :
mahsį – « merci » (emprunt au français).
gat’ąąchįį – « elle s'appuie contre »
Un fait remarquable est que les locuteurs les plus jeunes ont tendance à prononcer les voyelles nasales comme /voyelles + n/[11] (sous l'influence de l'anglais devenu prépondérant dans la vie courante).
Tons
Le gwichʼin est une langue à tons qui possède deux tons : haut et bas[12]. Exemples :
shìh – « nourriture » (ton bas)
shih – « grizzli » (ton haut)
Le ton bas est marqué par un accent grave : ‹ à ›, ou sur une voyelle longue ‹ àa ›[8]. Le ton haut n'est jamais marqué.
Répartition géographique
L'aire géographique du gwich’in va de l'Alaska jusqu'au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest (TNO), à cheval entre les États-Unis et le Canada. Aux TNO, le gwich’in est parlée dans les villes et villages d'Inuvik, Aklavik, Fort McPherson et Tsiigehtchic[13]. Au Yukon, le gwich’in est parlée dans les villes d'Old Crow, Rampart House et Lapierre House[13].
Statut et officialité
Au Canada
Depuis la Loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest[14] de 1988, entrée en vigueur en 1990, le gwich’in est une langue officielle des Territoires du Nord-Ouest aux côtés de dix autres langues, dont le français[15].
Aux États-Unis
Depuis 2014[6], le gwich’in est une des vingt langues autochtones co-officielles de l'État de l'Alaska aux côtés de l'anglais.
↑ a et b(en) États-Unis, Alaska. « An Act adding the Inupiaq, Siberian Yupik, Central Alaskan Yup'ik, Alutiiq, Unangax, Dena'ina, Deg Xinag, Holikachuk, Koyukon, Upper Kuskokwim, Gwich'in, Tanana, Upper Tanana, Tanacross, Hän, Ahtna, Eyak, Tlingit, Haida, and Tsimshian languages as official languages of the state. », HB 216 / CSHB 216(STA). (version en vigueur : 20 avril 2014) [lire en ligne (page consultée le 29 mai 2020)].
↑ a et b(en) « People and languages map » [« Carte des peuples et des langues »] [PDF], sur ynlc.ca (consulté le ).
↑ Canada, Territoires du Nord-Ouest. « Loi sur les langues officielles
des Territoires du Nord-Ouest », L.R.T.N.-O. 1988, ch. O-1, art. 4. (version en vigueur : 2 juillet 2004) [lire en ligne (page consultée le 29 mai 2020)].
↑Jacques Leclerc, « Territoires du Nord-Ouest », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval (consulté le ) : « En 1990, l'Assemblée territoriale a modifié sa loi sur les langues officielles de façon que le chipewyam, le cri, le dogrib, l'anglais, le français, le gwich'in, l'inuktitut et le slavey soient les langues officielles des Territoires. ».
(gwi + en) Eleanor Mitchell-Firth, Lisa Andre, William Firth, Alestine Andre et Mark Riepl, Gwichyah ts’at Teetl’it Gwich’in Ginjik Gwi’dinehtl’ee’: Gwich’in Language Dictionary, Gwich’in Social and Cultural Institute, , 4e éd. (présentation en ligne, lire en ligne)
(gwi + en) Katherine Peter, Dinjii zhuh ginjik nagwan tr'iłtsąįį.Gwich'in Junior Dictionary, Anchorage, National Bilinguial Materials Development Center, Rural Education Affairs, University of Alaska, (OCLC37041733, lire en ligne)