Il accrut considérablement le prestige et la renommée des Laval, par son combat auprès de Jeanne d'Arc, son mariage avec une fille du duc de Bretagne, sa qualité d'intermédiaire entre le duc de Bretagne et le roi de France[3], et par sa présence fréquente dans l'entourage du souverain[4].
Les quatre premiers enfants de Guy XIV sont des filles ; et c'est par ses cinquièmes couches qu'Isabeau de Bretagne donne au comte de Laval le fils qui devait lui succéder.
De son premier mariage avec Isabelle de Bretagne, fille du duc Jean V et petite-fille maternelle du roi Charles VI, il eut trois fils et sept filles :
Arthuse, née le , morte sans alliance[5], en 1461, à Marseille, où elle avait accompagné la duchesse Jeanne, sa sœur. Elle est inhumée près du grand autel des Cordeliers de Laval, le . ;
Il eut de son second mariage avec Françoise de Dinan (ancienne fiancée de son propre fils François-Guy XV ! puis veuve de Gilles de Bretagne), trois fils :
Pierre, seigneur de Montafilant, mort sans postérité à Nantes en 1475.
Le , Raoul IX de Montfort profitant du grabuge apporté par Anne de Laval, fait valoir ses prétentions à obtenir la garde de ses petits-enfants. Il profite de la discorde de la mère et la fille pour la confusion des dites Anne et Jeanne est bon qu'il ait ladite garde, faisant ainsi courir le risque qu'il les éduque et les marie à sa convenance, ou pire, qu'il récupère leur héritage par leur mort accidentelle car ceulz de Montfort seroient leurs héritiers s'ilz estoient mors.
Jeanne et Anne s'allient alors plus ou moins, contre cette menace commune. La garde des enfants était alors confiée à Jeanne de Laval-Tinténiac et le gouvernement de leurs terres héritées de leur père à Louis de Loigny[8]. Anne est encore alors sous la protection du roi puisqu'elle ne parle pas en son nom propre, mais accompagnée de Guillaume d'Orenge.
Depuis le pourparlé du second mariage, la garde des enfants appartient à Jeanne et c'est à elle avant tout de défendre son statut de tutrice. Anne fait valoir le droit : Dans la coutume d'Anjou et du Maine, un remariage n'empêche pas la garde des enfants[9], comme le conteste Raoul de Montfort[10]. Les enfants sont d'abord de Laval avant d'être de Bretagne.
Il est précisé que ladicte Anne emploie ce que dit la dicte dame Jehanne. Anne confirme les dires de sa mère, et rajoute que la dicte requeste ne se doit point adrecier contre elle [...] n'a mie la puissance ne la garde de ses dits enfans, mais est enfermée par le fait de la dite dame Jehanne, sa mère.
L'affaire est conclue en faveur d'Anne[11], car la garde fut adjugée à celle-ci (Anne) par sentence de la justice du Mans, dont il y eut appel au Parlement, qui confirma ce jugement par un arrêt de l'an 1417.
Guy XIV est élevé à la cour du duc Jean V de Bretagne ; il est fiancé, en 1419, à Marguerite, une des filles du duc, et au vu du jeune âge des deux époux, ils sont séparés en attendant que le mariage[12] soit accompli ; suivant l'usage du temps, Guy demeurait auprès de Jean, son beau-père, pendant que sa fiancée était confiée aux soins d'Anne de Laval. Anne se rendit à Vannes pour y recevoir des mains du duc la comtesse, âgée de 9 ans[13]. Mais Marguerite décède en 1427.
En 1420, Guy XIV, tout juste âgé de 14 ans, est la seconde personne qui appose sa signature à la pétition envoyée au roi d'Angleterre pour lui demander la délivrance d'Arthur, comte de Richemont, prisonnier depuis la bataille d'Azincourt. Le comte de Richemont est libéré en septembre de la même année. Il ne participa pas, contrairement à son frère André, à la bataille de la Brossinière[14].
En 1424, il accompagne Arthur de Richemont (futur connétable) à la brillante réception que lui avait préparée la reine Yolande d'Aragon dans son château d'Angers. Il s'agissait alors de détacher le capitaine breton du parti des Anglais et de ménager un rapprochement entre la Bretagne et la France.
Compagnon de Jeanne d’Arc
« Mes très redoutées dames et mères. le dimanche (5 juin) j'arrivay à Sainct-Agnean où estoit le Roy, et envoyé quérir et venir de mon logis le sieur de Trèves et s'en alla au chastel avec lui mon oncle pour signifier au Roy que j'estois venu et pour scavoir quand il lui plairoit que j'allasse devers lui et j'eus responce que j'y allasse si tost qu'il me plairoit et me fist très bonne chère et me dit moult bonnes paroles. Et dit le sieur des Trèves, en sa maison, au sieur de la Chapelle, que le Roy et tous ceux d'environ luy avoient été bien contents des personnes de mon frère et de moy, et que nous leur revenions bien et jura bien fort qu'il n'estoit pas mention que, à un de ses amis et parents qu'il eust, il eust fait si bon accueil. Et le lundy me party d'avec le Roy pour venir à Selles en-Berry, à quatre lieues de Sainct-Agnan et fit venir au-devant de luy la Pucelle qui estoit de paravant à Selles. Disoient aucuns que ce avait esté en ma faveur, parce que je la visse et fit la dite Pucelle très bonne chère à mon frère et à moy, estant armée de toutes pièces, sauve la teste, et tenant la lance en main et après que feusmes descendus à Selles, j'allay à son logis la veoir, et fit venir le vin et me dit qu'elle m'en feroit boire à Paris et semble chose toute divine de son faict, et de la veoir et de l'ouyr. La Pucelle m'a dit en son logis, comme je la suis allé y veoir, que trois jours avant mon arrivée elle avoit envoyé à vous, mon ayeule, un bien petit anneau d'or, mais que c'estoit bien petite chose et qu'elle vous eust volontiers envoyé mieux, considéré votre recommandation. Cejourd'hui monsieur d'Alcnçon, le bastard d'Orléans et Gaucourt doivent partir de ce lieu de Selles pour aller après la Pucelle; et avez fait bailler je ne scay quelles lettres à mon cousin de la Trémouille et sieur de Trèves, par occasion desquelles le Roy s'efforce me vouloir revenir avec luy jusques à ce que la Pucelle ait esté devant les places angleiches d'environ Orléans où l'on va mettre le siège et est déjà l'artillerie pourveu et ne s'esmayd point la Pucelle qu'elle ne soit tantost avec le Roy, disant que lorsqu'il prendra son chemin à tirer avant vers Rheims, que j'irois avec lui. », lettre des frères Guy XIV de Laval et André de Lohéac aux dames de Laval, leurs mère et aïeule, 8 juin 1429[15].
Il rejoint le , à Selles-en-Berry (Selles-sur-Cher), l'armée royale que réunit Jeanne d'Arc et le duc d'Alençon pour poursuivre la libération du Val de Loire après la levée du siège d'Orléans. Il a laissé, dans une lettre à sa mère, un vivant portrait de Jeanne d'Arc dont il est devenu un fervent admirateur[16]. Ils se distinguent à Jargeau, Beaugency, et surtout à Patay où il combat à l'avant-garde.
Le sacre de Charles VII
Avec son frère André de Lohéac, il suivit le souverain à Reims et assiste au sacre de Charles VII de France, remplaçant le comte de Flandre (qui était le duc de Bourgogne).
Pour l'Art de vérifier les dates[7], le jour même de cette cérémonie (), Charles VII, dans un conseil nombreux qu'il tint, érigea la baronnie de Laval en comté de Laval, relevant nument du roi, par lettres qui furent vérifiées au parlement le . Ces lettres sont fondées sur les motifs les plus honorables qu'elles énoncent, la grandeur et l'ancienneté de la maison de Laval, son immuable fidélité envers la couronne, les services importants qu'elle lui a rendus, les armées levées à ses dépens pour le besoin de l'État, les pertes qu'elle a essuyées de ses villes et de ses châteaux, etc.[18]. Pour plus grande distinction, le roi, dans ces mêmes lettres, donna le litre de cousin au comte de Laval, et lui accorda le même rang et les mêmes honneurs dont jouissaient alors les comtes d'Armagnac, de Foix et de Soissons, auxquels il n'était guère inférieur en puissance, ayant dans la dépendance de son comté cent cinquante hommages, parmi lesquels se trouvaient quatre terres titrées, trente-six châtellenies, et en tout cent douze paroisses. Enfin, le roi, dans le même temps, fit chevaliers le nouveau comte et le sire de Lohéac, son frère. Guy de Laval fut aussi fait gouverneur de Lagny en 1430.
De Reims, Guy accompagna le roi jusqu'au mois de septembre 1430, qu'il prit congé de lui pour retourner dans ses terres. André de Lohéac ne revint de longtemps chez lui, et fut bientôt élevé à la dignité d'amiral, puis honoré du bâton de maréchal.
Marie de Bretagne, fille de Jean IV de Bretagne, avait été mariée en 1396 à Jean Ier d'Alençon. Mais la dot de 30 000livres que devait apporter Marie de Bretagne pour ce mariage n'avait été payée qu'en partie : c'est ce problème financier qui fut à l'origine du différend entre les deux maisons. Devant l'échec des discussions, Jean V leva des troupes à Rennes et dans ses environs. Il en remit le commandement à son gendre, Guy XIV de Laval, et leur donna l'ordre d'assiéger en 1432 : Pouancé où se trouvait le duc d'Alençon, sa mère et sa femme, et où était emprisonné Jean de Malestroit. Il se rendit à Châteaubriant pour pouvoir suivre plus facilement l'évolution de l'opération[21].
Guy XIV suit son frère André de Lohéac dans les batailles se situant avant le siège de Paris, épisode avant lequel il est déjà rentré dans ses domaines et ne reparait plus sur le théâtre de la guerre.
Gilles de Rais et tensions avec le duc de Bretagne
Les difficultés financières de Gilles de Rais prennent un tour dramatique. Face à cela, sa famille (son frère cadet René de La Suze en tête) lui intente un procès afin d'interdire à quiconque d'acheter des terres lui appartenant. Elle obtient un arrêt du parlement de Paris qui défend au maréchal d'aliéner ses domaines. Le roi ne voulant pas approuver les ventes déjà faites, le duc Jean V de Bretagne s'oppose à la publication de ces défenses et refuse d'en donner de semblables dans ses États.
René de La Suze, frère de Gilles, et ses cousins André de Lohéac et Guy XIV de Laval, irrités de ce refus, s'efforcent de conserver ces places dans leur famille et résistent au duc Jean V ; mais ce dernier les reprend et enlève à son gendre Guy XIV de Laval, cousin de Gilles, la lieutenance générale de Bretagne pour la confier à Gilles de Rais lui-même, avec lequel il consomme tous ses marchés en 1437.
L'animosité réciproque devient telle alors que le duc de Bretagne craint qu'on n'attente à sa vie et exige de toute la noblesse bretonne un nouveau serment de fidélité. Le comte de Laval, Louis de Laval-Châtillon, le vicomte de Rohan, durent prêter un serment particulier. Enfin l'intervention du connétable de Richemont entre son frère et son neveu réussit à reconcilier le duc avec le comte de Laval.
Le royaume de France
En 1439, Guy XIV négocia la tentative de traité franco-anglais à Gravelines. Guy XIV avait assisté à Tours, le , au combat singulier qui eut lieu devant Charles VII entre Jean Chalons, anglais et Louis du Bueil qui fut tué. Comme ses ancêtres avaient fondé les quatre prébendes canonicales de Saint-Jean-de-Langeais, il se plaignit de ce que les chanoines obtenaient des indults qui les dispensaient de résider, de sorte que le service divin n'est plus assuré[22].
L'alliance de Guy XIV avec la maison de Bretagne n'empêcha pas un différend avec le duc François Ier de Bretagne, son beau-frère, à l'occasion de certaine levée que celui-ci voulait faire dans la baronnie de Vitré. Guy XIV s'y opposa soutenant qu'elle ne pouvait se faire sans son consentement, et gagna sa cause au parlement, par arrêt du .
Campagne de Normandie (1449-1450)
Guy XIV et André de Lohéac prirent part à l'expédition rapide, par laquelle la Normandie fut enlevée aux Anglais. On les voit à la prise de Saint-Jacques-de-Beuvron, de Mortain, de Coutances, de Saint-Lô, de Carentan, de Valognes; puis au siège de Fougères, enlevé à l'ennemi pendant la trêve et qui fut remis à Pierre de Bretagne, frère du duc François; enfin à la bataille de Formigny, dans laquelle périrent 4 700 Anglais. Lohéac, après la soumission de Bayeux, reçut celle de Saint-Sauveur-le-Vicomte. II se trouva aux sièges de Caen et de Falaise, et à celui de Cherbourg, la dernière place qui restât à l'ennemi dans cette province.
Françoise de Dinan est convoitée et enlevée en 1444 par Gilles de Bretagne, troisième fils du duc Jean V de Bretagne, ayant à la fois pour complices et le duc de Bretagne François Ier de Bretagne, son frère, et Catherine de Parthenay, mère de Françoise de Dinan, et même son propre père, Guy XIV qui, moyennant une promesse de vingt mille écus, avait renoncé aux droits de son fils. Un autre des prétendants de l'héritière, Arthur de Montauban dépité, ourdit alors un complot contre Gilles qui est arrêté par ordre de son frère le duc et assassiné dans sa prison en 1450.
La même année, Françoise est à son tour jetée dans un cachot en 1450. Sans conseils, sans appui, elle renouvelle par écrit son engagement au comte de Gavre, qui est plus jeune qu'elle. Sa belle-sœur Françoise d'Amboise, redoutant les calculs intéressés de son mari, ne voulait pas l'abandonner à Arthur de Montauban, assassin de Gilles de Bretagne. Elle proposa alors la protection de Guy XIV de Laval, le père du fiancé de Françoise, veuf et âgé de 37 ans. Françoise d'Amboise amena le duc à consentir à cette alliance.
Âgé de 45 ans, il épouse Françoise de Dinan, baronne de Châteaubriant, en février 1451 à Vitré, renonçant à toucher les 20 000 écus qui lui avaient été promis pour l'engager à se désister du mariage de son fils avec elle. Celle-ci, de son côté, abandonna toutes prétentions sur le douaire qui lui appartenait comme veuve de Gilles de Bretagne. Le duc de Bretagne rendit alors Châteaubriant dont il s'était emparé.
Ce mariage apporta au comte de Laval, entre autres terres, l'importante baronnie de Châteaubriant, celle de Montafilant, et celle de Beaumanoir[24]. À partir de ce second mariage, les sires de Montfort, du nom de Laval, abandonnèrent le séjour de Montfort pour les résidences de Laval, Vitré et Châteaubriant[25]
Les archives du Vatican nous apprennent que le comte de Laval et Françoise de Dinan sa femme, fondèrent une psalette à la Madeleine de Vitré, le [26].
Préséance aux États de Bretagne
Guy XIV comte de Laval étant aux États de Bretagne assemblés, en 1451, à Vannes, disputa la préséance au vicomte de Rohan. Il prétendait avoir le droit de tenir le premier rang aux États-Généraux de la province; mais le vicomte de Rohan lui contesta ce droit en sa qualité de prince de Léon. La place d'honneur, le lieu principal de l'assiepte que se disputaient ces deux seigneurs était au prochain et au côté senestre du duc..
Les deux partis, après quelques contestations, convinrent de s'en rapporter au jugement du duc Pierre II de Bretagne. Celui-ci, après l'examen des pièces et titres et après avoir consulté plusieurs des seigneurs et barons réunis pour les États, affîn de sopir et éteindre en perpétuel ladite question, décida :
que le comte Guy XIV de Laval n'étant encore que présomptif héritier de la baronnie de Vitré, puisque belle cousine Anne de Laval, sa mère, en jouissait encore en propriété et possession ;
ordonna que, dans les États actuellement rassemblés, la première place à gauche appartiendrait le premier jour, au vicomte de Rohan; mais que, le second jour, celui-ci la céderait au comte de Laval, et que tous deux alterneraient ainsi dans toutes les séances d'États qui pourraient être tenues jusqu'à la mort d'Anne de Laval ; qu'alors le premier rang à gauche et auprès du duc appartiendrait sans alternative au comte et à ses successeurs.
Il en fut effectivement ainsi cette année et aux États de Bretagne de 1455 ; mais, dès 1460, le vicomte de Rohan protesta contre cette décision, et fut reçu à produire ses moyens de nullité le , par sentence du duc François II de Bretagne, séant en son général parlement. Le comte de Laval appela de cette sentence au parlement de Paris, qui la confirma en 1471, et condamna le comte à l'amende. La querelle ne se termina point là. En 1475, le vicomte de Rohan obtint du parlement l'autorisation de faire une information juridique, afin de constater la vérité des faits contestés par son adversaire. Des commissaires furent nommés pour entendre et recevoir les dépositions des témoins sur les articles soutenus par les deux partis.
L'affaire était en cet état lors de l'ouverture des États de Bretagne de 1476 à Redon :
Le vicomte présenta à l'assemblée un mémoire, dans lequel il exposait les moyens sur lesquels reposait selon lui le droit de préséance qu'il prétendait avoir. II tire ces moyens de sa naissance, de sa qualité de comte de Porhoet et de celle de baron de Léon[27] ;
le comte de Laval produisait en faveur de ses prétentions des allégations semblables[28].
Il ne fut rien statué à Redon sur ce grand différend; aussi reparut-il deux ans après aux États de Bretagne de 1479 à Vannes. Les années intermédiaires avaient été consacrées à l'audition de nombreux témoins, produits par chacune des parties et dont les dépositions confirmèrent en même temps ce que Laval et Rohan avaient avancé. On ne voit point qu'il ait émané de jugement[29] pour une partie ou une autre.
Guy XIV vit, pendant cette période, éloigné des champs de bataille, comme il l'avait fait pendant la vie de sa première épouse. Il demeure habituellement en Bretagne. À l'avènement du connétable de Richemont comme duc de Bretagne, Guy et son fils aîné, l'accompagnent lorsqu'il fait son entrée solennelle à Rennes.
En 1463, Louis XI, que Guy XIV avait accompagné précédemment dans un pèlerinage à Saint-Sauveur-de-Redon et dont il a su conserver les bonnes grâces, malgré l'éloignement que marquait Louix XI pour tous les anciens serviteurs de Charles VII, son père, établit une Chambre des comptes à Laval en 1463[31]. C'est donc vraisemblablement sous Guy XIV que fut établie la chambre des comptes de Laval ; du moins on ne voit pas de comptes rendus à cette chambre par les fermiers et les trésoriers de ce comté avant lui. Elle était composée d'un président, qui est à présent le juge ordinaire, de quatre auditeurs et d'un greffier. Ce privilège est une preuve de la grandeur de la maison de Laval[32]. Tous les receveurs, procureurs ou fermiers du comté y rendaient leurs comptes.
Blason
Guy XIV de Laval, portait d'or à la croix de gueules chargée de 5 coquilles d'argent et cantonnée de 16 alérions d'azur posés 4, 4, 4 et 4[33]. En 1464, le roi autorise[34] « son cousin » à ajouter à ses armes un premier quartier de France[35], puis celles d'Evreux[36] et celles de Vitré.
Pour Bertrand de Broussillon, l'adoption d'un nouveau blason, quelle que soit la grandeur des alliances rappelées par lui, n'est pas sans danger si on fait référence aux clauses du contrat de mariage d'Anne de Laval avec Guy XIII[37]. Cette situation spéciale obligea sans doute le comte de Laval à s'adresser à tous ceux auxquels il rendait hommage pour des fiefs ayant appartenu à Guy XII et à Jeanne de Laval-Tinténiac ; et à solliciter d'eux une renonciation expresse à tous les droits éventuels résultant de la clause pénale[38].
Ligue du Bien public
La guerre de la Ligue du Bien public qui se déroule à partir d'avril 1465 entre la France et la Bretagne va être un test pour la stratégie de la famille de Laval.
En Bretagne, le conflit interagissait avec la question du contrôle des évêchés bretons, un sujet majeur et d'importance concernant l'indépendance du duché[39]. Révolte des princes contre la politique de Louis XI qui veut briser leur volonté d’indépendance, la ligue du Bien public est une révolte féodale contre l’autorité royale, obligeant le roi à s'engager à la tête d'une armée de fidèles pour ramener ses vassaux dans le droit chemin. Guy XIV de Laval choisit la neutralité.
Anne de Laval, mère du comte, vivait toujours et continuait d'exercer avec son fils, dans ses terres, l'autorité seigneuriale, partageant même avec lui la dignité comtale. Elle décède le .
Le , il fait rédiger par un certain O. Lorence, son chapelain, la « Chartre des Usements et coutusmes de la forest de Brécilien » et qui a pour objet les droits seigneuriaux auxquels étaient soumis les habitants de la forêt de Paimpont, mention des joutes de Ponthus, faisant ainsi passer comme un fait historique une fiction de romancier dans le style des légendes arthuriennes[40] « Le roman de Ponthus et la Belle Sidoine » un écrit du XIVe siècle.
Il lie ainsi la forêt de Paimpont à la mythique forêt de Brocéliande en mentionnant la fontaine de Barenton, divise la forêt en parcelles (ou breils) et indique les droits et obligations des usagers de la forêt dans chacune de ces parcelles[41]. Dans Hauts lieux de Brocéliande, Claudine Glot voit dans cette charte la plus ancienne preuve que les terres de Guy de Laval, seigneur de Comper, comprennent les hauts lieux de la légende arthurienne[42], bien avant la vague romantique du XIXe siècle.
Duché de Bretagne
Jean Meschinot fut employé par la maison de Laval où il entra, autorisé par le duc, vers 1470. Ce poète est considéré comme l'un des « grands rhétoriqueurs » du XVe siècle, en raison de ses audaces formelles[43]. Les archives du château de Vitré, concernant la châtellenie de Marcillé[44], font souvent mention de Jean Meschinot parmi la suite du comte de Laval, Guy XIV de Laval se rendant de son château de Vitré à Châteaubriant ou à Nantes. En 1471, Jean Meschinot obtient du comte la charge de capitaine du château de Marcillé pour son fils Jean.
En 1470 et 1471, par exemple E. L. de Kerdaniel[45] mentionne pas moins de huit ou dix de ces grandes dînées et couchées de la maison de Laval à Marcillé.
La guerre ne tarda pas à se renouveler entre Louis XI et François II de Bretagne, duc de Bretagne : En profitant d'une trêve jusqu'au , Charles le Téméraire proposait secrètement à François II de Bretagne d'attaquer le royaume de France[46]. En effet, sous prétexte d'un empoisonnement, le duc de Bretagne avait fait prisonnier le confesseur et l'écuyer de cuisine du duc de Guyenne.
Avec son armée puissante, Louis XI en conflit avec Jean II de Valois, passa par Laval; mais il ne s'y arrêta pas et il ne lui fut pas fait de réception solennelle. Le comte Guy XIV de Laval était alors à Châteaubriant.
Le roi, en quittant Laval, se réfugia par l'abbaye de la Roë au mois de pendant que son armée était devant la Guerche. Il occupa Ancenis le , puis le Pouancé à la frontière. Ensuite, le roi retourna aux Ponts-de-Cé pour contrôler le passage de la Loire. Enfin, le , une trêve pour un an fut conclue[47].
Comte de Laval
Charles d'Anjou, comte du Maine, pour conserver l'hommage et la supériorité sur la seigneurie de Laval, s'opposa à l'érection du comté de Laval, disant, que le roi n'avait pu faire de son vassal un comte en pareille dignité que lui. Un arrêt du parlement séant à Poitiers, porte que la dame de Laval et son fils aîné Guy XIV, jouiraient des titres et honneurs qui lui avaient été accordés, sauf des droits du comte du Maine.
Louis XI, par lettres expresses du , confirma au comte et à ses successeurs les prérogatives accordées par le roi, son père. Afin de l'égaler aux princes du sang, il lui accordait le privilège de précéder le chancelier et les prélats du royaume, comme il l'avait accordé aux comtes d'Armagnac, de Foix et de Vendôme[48].
Par lettres de janvier 1481, le roi lui accordait le privilège de distraire le comté de Laval du comté du Maine pour être dans la mouvance immédiate de la couronne, avec pouvoir de nommer à tous les offices royaux qui se trouvaient dans son district. Le roi Charles VIII, fils et successeur de Louis XI, ne se contenta pas de confirmer, par lettres données à Blois, au mois de novembre 1483, toutes les grâces que la maison de Laval avait obtenues de son père, il y en ajouta de nouvelles.
Mort
Guy XIV survécut près de vingt et un ans à sa mère. Atteint depuis longtemps de paralysie, il meurt le dans son château de Châteaubriant où il passe les dernières années de sa vie. Il est transporté à la Collégiale Saint-Tugal de Laval[49], pour y être inhumé. Il y est enterré par le cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans, assisté d'un grand nombre de prélats, d'abbés, de chevaliers et d'écuyers.
Françoise de Dinan, sa veuve, se remaria secrètement à Jean de Proesi et finit ses jours le , à l'âge de 63 ans.
Arthur Bertrand de Broussillon, La Maison de Laval (1020-1605). Étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré, Picard, Paris, 1895-1900. 5 volumes, t.III, p. 5-12 ;
Émile Cesbron, Jeanne d’Arc et le Bas-Maine, extrait de la Semaine religieuse du diocèse de Laval, Laval, Goupil, 1909, 30 p. [2] ;
Henri de Gastines-Dommaigné, Les Laval à l'armée de Charles VII, Mâcon, 1957, extrait du Bulletin de l'association de la noblesse française, , 25e année ;
Malcolm Walsby, The Counts of Laval : Culture, Patronage and Religion in Fifteenth and Sixteenth-Century France, Aldershot, Ashgate, (présentation en ligne).
↑André Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency, p. 576.
↑Deuxième quart. Il était seigneur d'Acquigny depuis la mort de son père pour le quart que celui-ci avait possédé de son chef. Le cartulaire du prieuré d'Acquigny le mentionne sous le titre de comte de Laval le 5 mars 1481, 18 décembre 1482 et 27 avril 1483.
↑D. Le Page, Noblesse et pouvoir royal en Bretagne (1480-1540), Rennes, 1999, p. 129-149.
↑Elle avait été fiancée avec le fils du duc de Savoie.
↑Il reçut à la mort de son père comme ainé de ceux des fils de Guy XIV de Laval qui étaient alors vivants, en vertu de la coutume de Flandre le domaine de Gavre, hérité de Béatrix de Gavre. À son décès, l'aîné de ses fils, Jean de Laval-Châteaubriant, en hérita à son tour.
↑ a et bChronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875.
↑Lettres royaulx [...] commis la dicte Jehanne à la garde des enffans et messire Loys de Loigny au
gouvernement des terres d'iceulx.
↑Par la coutstume d'Anjou et
du Maine, dont est Laval, la mère ne pert point la garde de ses enfans par soy remarier
↑Il est précisé que « ne sont pas Turpin et Anne ensemble
↑L'alliance des deux familles ne devait pas être rompue, alors même que l'un des contractants viendrait à être enlevé par la mort. Dans ce cas, le mariage devait être conclu entre le survivant et un autre des enfants de Bretagne ou de Laval.
↑Celle-ci lui fit présent d'un magnifique diamant, que son père l'avait chargée de lui offrir. Le duc lui-même, au moment du départ, lui en donna un autre et remit à Marguerite un bracelet d'or pour le comte de Gavre (1419).
↑Jules Quicherat ( éd.), Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc, dite la Pucelle : publiés pour la première fois d'après les manuscrits de la Bibliothèque royale, suivis de tous les documents historiques qu'on a pu réunir et accompagnés de notes et d'éclaircissements, t. 5 : Témoignages des poètes du XVe siècle. Lettres, actes et autres pièces détachées. Témoignages extraits des livres de comptes. Documents relatifs à l'Institution et aux premières célébrations de la fête du 8 mai, jour anniversaire de la délivrance d'Orléans. Documents sur la fausse Jeanne d'Arc qui parut de 1436 à 1440. Supplément aux pièces et extraits concernant la Pucelle. Itinéraire de la Pucelle. Notice littéraire du procès de condamnation. Notice des pièces de la réhabilitation. Table analytique, Paris, Jules Renouard et Cie, , 575 p. (lire en ligne), p. 109.
↑Gilles Le Bouvier (dit le héraut Berry), Armorial de France, Angleterre, Écosse, Allemagne, Italie et autres puissances, composé vers 1450 par Gilles Le Bouvier dit Berry, premier roi d'armes de Charles VII, roi de France : texte complet, publié pour la première fois d'après le manuscrit original / précédé d'une notice sur la vie et les ouvrages de l'auteur... par M. Vallet de Viriville, Paris, Bachelin-Deflorenne, , XII-232 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 46.
↑Les comtes étaient rares à cette époque ; et leurs prérogatives étaient telles, suivant du Tillet, qu'ils précédaient le connétable.
↑Isabelle parut à la cérémonie nuptiale, vêtue de satin bleu à fleurons d'or et de velours violet. Le duc donna des robes de livrée à Pierre Eder, Jean de Kermellec, Robert d'Epinay, Raoul du Bouchet, chevaliers et chambellans et aux quatre écuyers de la nouvelle comtesse. Son mari lui assigna en douaire cinq mille livres de rente sur les terres de la Roche-Bernard, de Lohéac, de Montfort et de Plélan. Guy reçut de son beau-père, à l'occasion de son mariage, un présent de cinquante mille écus.
↑Elle avait été accordée, par traité du à Louis, duc d'Anjou, roi de Sicile. Mais le duc de Bretagne, voyant que ce prince, occupé alors à faire la guerre dans la Pouille, tardait d'exécuter ses promesses, rompit les siennes, et s'en fit relever par dispense du pape Martin V, datée du 15 des calendes de novembre, la treizième année de son pontificat.
↑Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, tome 2, 1853, p. 369
↑Les archives du Vatican nous donnent même les deux actes sollicités à cette occasion du Saint-Siège par Guy XIV et par son fils. L'enquête concernant François-Guy de Laval, fils aîné de Guy, comte de Laval, est du et adressée à l'évêque de Nantes. On y allègue pour raison canonique d'une dispense de parenté du 3 au 3 que le mariaga a été traité pour mettre de la paix entre les parents des fiancés. Le mandat pour dispenser du 2 au 3 Guy XIV et Françoise de Dinan, dite de Thouars du nom de sa mère, et pour l'absoudre de certaines censures, est du et adressée à l'évêque de Vannes.
↑Abbé Vaucelle, Lettres de Nicolas V, p. 12, 126, 158, 167, 181? 183, 204, 248, 263.
↑Sur le premier de ces moyens, il soutient qu'il descend des anciens souverains de la Bretagne. En faveur de cette origine, il allègue les monuments de l'antiquité, la notoriété publique et le témoignage des ducs qui ont reconnu que la maison de Rohan devait succéder au duché, si leur postérité masculine venait à manquer. À cette occasion, il s'étend sur les alliances de sa maison avec presque toutes les familles princières de l'Europe. Il prétend ensuite qu'en qualité de comte de Porhoet, il doit précéder le comte de Laval, qui n'a de droits aux États que comme baron de Vitré, titre inférieur à celui de comte. Enfin Rohan, comme baron de Léon, devait précéder tous les autres. C'était ce dernier point seul qui faisait toute la question. Le vicomte affirma que cette baronnie et celle de Rohan étaient des démembrements du duché. Il faisait ensuite un grand détail de l'étendue et de la noblesse de ses seigneuries, du grand nombre d'abbayes, de prieurés, d'hôpitaux et de couvents fondés par ses ancêtres. Il tirait un dernier moyen des prérogatives que les vicomtes de Rohan possédaient, d'avoir pour sénéchal un chevalier banneret, d'être chargés de recevoir le serment des ducs, et de pouvoir accorder une fois grâce de la peine encourue pour un crime capital.
↑Il s'étendait longuement sur l'antiquité et la grandeur de la maison de Vitré, descendue d'une fille de Conan le Gros, et alliée, comme celle de Rohan, à la plupart des souverains de l'Europe. Il ajoutait que les comtes de Laval étaient toujours nommés avant les vicomtes de Rohan dans les traités faits entre la Bretagne; que les armoiries de Vitré se trouvaient dans la cathédrale de Rennes au-dessus de celles de Léon et de Rohan; que Vitré était une ville marchande et peuplée; que les seigneurs de cette terre sont fondateurs d'un chapitre et de plusieurs prieurés; qu'ils jouissent du droit de faire grâce des crimes capitaux.
↑Dom Morice, Histoire de Bretagne, t. II, p. 42 et 130.
↑Franck Mercier, « Un prince de sang devant le tribunal de « l'opinion publique » ? Le procès pour crime de lèse-majesté de Jean d'Alençon (1456-1458) », in Laurent Bourquin, Philippe Hamon, Pierre Karila-Cohen et Cédric Michon (dir.), S'exprimer en temps de troubles. Conflits, opinion(s) et politisation de la fin du Moyen Âge au début du XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, collection « Histoire », 2011, p. 151-152.
↑Chopin, de Daman, 1. 2, c. 15, ne comptait que sept maisons de son temps qui jouissaient d'une semblable prérogative, savoir: celles des ducs de Bourbon, de Vendôme, de Penthièvre, de Nevers, de Bar, et celles des comtes de Dunois et de Laval.
↑Acte royal par lequel le conseil d'État siégeant à Mareuil, le 2 janvier 1464, autorise le comte de Laval et ses héritiers à porter un blason autre que celui de Laval-Montmorency, et interdit à tous de se prévaloir des droits qui pouvaient leur échoir par la clause pénale.
↑Souvenir de Jeanne d'Évreux, grand-mère d'Isabelle de Bretagne, femme de Guy XIV
↑Il oblige celui-ci et ses héritiers à prendre exclusivement le nom de Laval et le blason des Montmorency-Laval, tel que le portait Guy XII de Laval. Le contrat contient des clauses pénales aux termes desquelles, en cas de modifications apportées par la maison de Laval à son nom ou à son blason, les branches cadettes, d'une part, les divers suzerains, de l'autre, devaient se trouver par là même investis de droit de propriété sur une part très importante du patrimoine des Laval.
↑De tous les actes qu'il obtint ainsi, un seul est connu, celui par lequel, à Bruges en décembre 1463, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, renonçant à se prévaloir du changement de blason des Laval s'engageait à ne pas prendre possession de Gavre, qui aurait pu lui revenir en cette circonstance. Le désistement de Philippe le Hardi ne fut certainement pas un acte isolé, mais tous les autres ont disparu.
↑P. Contamine, Méthodes et instruments de travail de la diplomatie française. Louis XI et la régale des évêchés bretons. (1462-1465), in Des pouvoirs en France 1300-1500, Paris, 1992, p. 147-167. Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les ducs de Bretagne, t. II, p. 814-847.
↑Ainsi dans l'article II, sur les propriétés de la fontaine de Barenton, on trouve le texte suivant : Joignant à la fontaine de Beleuton y a une grosse pierre qu'on nomme le perron de Belenton ; et toutes foiz que le seigneur de Montfort vient à ladite fontaine, et do l'eau d'icelle arouse et mouille ledit perron, quelque chaleur temps [qu'il fasse]; il pleut au pays si abondamment, que la terre et les biens estant en icelle en sont arousez, et moult leur proufitte. in Les romans de la Table Ronde et les contes des anciens Bretons de Théodore Hersart La Villemarqué. Didier, 1860, p. 234.
↑Son poème Princes qui mains tenez a été mis en musique par le groupe Tri Yann.
↑C'était selon A. de la Borderie : un relais très commode parce que le comte trouvait là toute une administration relevant de lui : le capitaine du château, le châtelain ou receveur de la seigneurie, le sénéchal, l'alloué, le procureur de la juridiction, etc., etc., tous empressés à exécuter ses ordres, préparer ses logements et rendre ce passage agréable.
↑Ces lettres portent : Considérant la proximité de lignage en qoi il nous atteint, iceluinostre neveu et cousin, avons attroyé et ottroyons par ces présentes et par privilège spécial et à ses hoirs comtes de Laval, que doresnavant ils soient en tels honneurs, lieu de prééminence, soit en nostre grand conseil et en nostre parlement, en ambassades, et en tous autres lieux où il se trouvera, qu'il précède nostre chancelier et tous les prélats de nostre royaume, tout ainsi qu'ont fait et font nos très-chers et âmes cousins les comtes d'Armagnac, de Foix et de Vendosme. Donné au Mans, le . (Du Tillet)
↑Collégiale à laquelle il voulut contribuer, en léguant 2000 livres de rente annuelle, qui devaient être affectées aux travaux entrepris à Saint-Tugal par Jeanne sa fille, jusqu'à leur entier achèvement.
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