Le , Hichem Mechichi annonce un remaniement ministériel portant sur onze portefeuilles et la récréation du ministère de la Formation professionnelle, de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire, en plus de la séparation des ministères de l'Industrie et de l'Énergie et des Mines et la suppression du poste de ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Relation avec les instances constitutionnelles et la Société civile ainsi que du secrétariat d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Appui à l'investissement[3].
Les nouveaux ministres obtiennent la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple le 26 janvier[4]. Cependant, le président Kaïs Saïed refuse de les recevoir pour la prestation de serment à cause de suspicions de corruption concernant quelques ministres ainsi que du non respect de la Constitution en ce qui concerne la délibération du conseil des ministres à propos du remaniement[5].
Le gouvernement compte huit femmes sur 28 membres : Akissa Bahri, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Salwa Sghayer, ministre de l'Industrie, de l'Énergie et des Mines, Olfa Benouda, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Leïla Jaffel, ministre des Domaines de l'État et des Affaires foncières, Imen Houimel, ministre de la Femme, de la Famille et des Seniors, Thouraya Jeribi Khémiri, ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Relation avec les instances constitutionnelles et la Société civile, Hasna Ben Slimane, ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, et Sihem Ayadi, secrétaire d'État auprès du ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Intégration professionnelle.
Autres mouvements
Le chef du gouvernement Hichem Mechichi décide de mettre fin aux fonctions d'un certain nombre de ses ministres aux dates suivantes :
Le 5 octobre 2020, Walid Zidi (ministre des Affaires culturelles), Habib Ammar (ministre du Tourisme) assurant l'intérim[6] ;
Le 20 décembre, Mustapha Aroui (ministre de l'Environnement et des Affaires locales), Kamel Doukh (ministre de l'Équipement, de l'Habitat et de l'Infrastructure) assurant l'intérim[7] ;
Le 5 janvier 2021, Taoufik Charfeddine (ministre de l'Intérieur), le chef du gouvernement lui-même assurant l'intérim[8].
Le 25 janvier, le chef du gouvernement met officiellement fin aux fonctions de Thouraya Jeribi Khémiri (ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Relation avec les instances constitutionnelles et la Société civile)[9] et de Khalil Chtourou (secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Appui à l'investissement chargé des Finances publiques et de la Fiscalité)[10].
Le 15 février, après le refus du président Saïed d'assermenter les ministres désignés le 16 janvier et ayant obtenu la confiance le 26 du même mois, le chef du gouvernement Mechichi limoge les ministres sortants concernés par le remaniement et les remplace par des intérimaires[11].
Le 20 juillet, Faouzi Mehdi (ministre de la Santé) est à son tour démis de ses fonctions, Mohamed Trabelsi (ministre des Affaires sociales) assurant l'intérim[13].
Le 25 juillet, le président Saïed, invoquant l'article 80 de la Constitution, limoge le gouvernement Mechichi avec effet immédiat[14].
Dans la nuit du 23 au 24 août, la présidence annonce la prolongation sine die de la suspension du Parlement[15]. Le 22 septembre, Saïed confirme par décret le prolongement des décisions ainsi que la dissolution de l'Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, et décide de suspendre les salaires et les bénéfices accordés au président de l'Assemblée des représentants du peuple et ses membres[16], et s'octroie le droit de gouverner par décret, récupérant de facto le pouvoir législatif[17],[18]. Sa décision est critiquée par la plupart des partis, dont le Courant démocrate et Ennahdha, mais il conserve le soutien du Mouvement du peuple[19]. Le 26 septembre, 2 000 personnes, majoritairement des partisans d'Ennahdha et de la Coalition de la dignité, manifestent contre ses décisions[20],[21].
Le 29 septembre, le président charge Najla Bouden de former un nouveau gouvernement. Elle devient de ce fait pionnière dans le pays ainsi que dans le monde arabe[22].