Gouvernement Duvieusart

Gouvernement Duvieusart

Royaume de Belgique

Roi Léopold III
(Régence du prince Charles)
Premier ministre Jean Duvieusart
Formation
Fin
Durée 2 mois et 8 jours
Composition initiale
Coalition
Femmes 0
Hommes 15
Représentation
Chambre des représentants
108  /  212
Sénat
54  /  106
Drapeau de la Belgique

Le gouvernement Duvieusart, du nom de son Premier ministre, Jean Duvieusart, a exercé le pouvoir exécutif en Belgique du au . Durant cette courte période, il a été le gouvernement du retour du roi Léopold III, de l'insurrection populaire et du dénouement de la question royale. Sa politique internationale est marquée par l'éclatement de la guerre de Corée.

Le résultat des élections anticipées du donne au Parti social-chrétien, pour la première fois depuis 25 ans, la possibilité de former un gouvernement homogène, avec 47 % des suffrages. Le PSC obtient, par le régime électoral de la représentation proportionnelle, la majorité parlementaire.

Cette majorité absolue, à la Chambre et au Sénat, signifie pour ce parti la possibilité de mettre fin à la crise institutionnelle qui divise le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, seul le Parti catholique étant favorable au retour du roi, contrairement aux partis communistes, socialistes et libéraux.

La formation du gouvernement

Dès le , Jean Duvieusart, considéré comme modéré, est appelé par le Prince régent, lequel lui signifie que « le PSC lui avait dit qu'il devait le charger de former le gouvernement », et que « son frère était le roi d'un parti ». Frappé par l'attitude distante du Régent, le nouveau Premier ministre répond que le fonctionnement constitutionnel des institutions belges indique évidemment que la charge doit revenir à un membre du PSC, et que le retour du roi ne peut se faire sous la responsabilité d'un parti, mais bien d'une majorité parlementaire[1]

Dès le lendemain, la liste des ministres est proposée et acceptée par le prince Charles. le conseil est composé de 15 membres, Premier ministre compris. Il comprend tous les ministres membres du parti catholiques en poste au sein du précédent gouvernement, rejoints par de nouveaux titulaires en remplacement des ministres libéraux.


Composition du gouvernement Parti social-chrétien (unitaire)
Jean Duvieusart Premier ministre
Gaston Eyskens Ministre des Affaires économiques et des Classes moyennes
Henri Carton de Wiart Ministre de la Justice
Paul van Zeeland Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur
Albert de Vleeschauwer Ministre de l'Intérieur
Paul-Willem Segers Ministre des Communications
Oscar Behogne Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale
Maurice Orban Ministre de l'Agriculture
Pierre Wigny Ministre des Colonies
Henri Moreau de Melen Ministre de la Défense nationale
Jean Van Houtte Ministre des Finances
Albert Coppé Ministres des Travaux publics
Pierre Harmel Ministre de l'Instruction publique
Alfred De Taeye Ministre de la Santé publique et de la Famille
André Dequae Ministre de la Reconstruction

La déclaration gouvernementale est lue devant la Chambre et le Sénat le . La partie la plus importante des débats concerne la question du retour du roi. Le gouvernement constate la fin de l'impossibilité de régner[2]. La confiance à la politique gouvernementale est votée par une fragile majorité de 108 voix contre 100 et une abstention le à la Chambre, et par 90 voix contre 83 le au Sénat[3].

Notes et références

  1. d'après Vincent Dujardin, La Belgique sans roi (1940-1950) Nouvelle histoire de Belgique vol. II (p. 143) - Cet épisode marque un important changement dans l'histoire de la fonction royale en Belgique. Par la suite les souverains ne jouerons plus jamais le rôle qui était celui de leurs prédécesseur avant la guerre, en ce qui concerne la formation des gouvernements.
  2. Cette impossibilité de régner avait eu pour justification de 1940 à 1945 l'assignation à résidence puis la déportation en Allemagne de Léopold III, et de la Libération à 1950, l'impossibilité pour le roi de constituer un gouvernement majoritaire en raison du refus des partis non catholiques.
  3. Annales parlementaires

Bibliographie