Le résultat des élections anticipées du donne au Parti social-chrétien, pour la première fois depuis 25 ans, la possibilité de former un gouvernement homogène, avec 47 % des suffrages. Le PSC obtient, par le régime électoral de la représentation proportionnelle, la majorité parlementaire.
Cette majorité absolue, à la Chambre et au Sénat, signifie pour ce parti la possibilité de mettre fin à la crise institutionnelle qui divise le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, seul le Parti catholique étant favorable au retour du roi, contrairement aux partis communistes, socialistes et libéraux.
La formation du gouvernement
Dès le , Jean Duvieusart, considéré comme modéré, est appelé par le Prince régent, lequel lui signifie que « le PSC lui avait dit qu'il devait le charger de former le gouvernement », et que « son frère était le roi d'un parti ». Frappé par l'attitude distante du Régent, le nouveau Premier ministre répond que le fonctionnement constitutionnel des institutions belges indique évidemment que la charge doit revenir à un membre du PSC, et que le retour du roi ne peut se faire sous la responsabilité d'un parti, mais bien d'une majorité parlementaire[1]
Dès le lendemain, la liste des ministres est proposée et acceptée par le prince Charles. le conseil est composé de 15 membres, Premier ministre compris. Il comprend tous les ministres membres du parti catholiques en poste au sein du précédent gouvernement, rejoints par de nouveaux titulaires en remplacement des ministres libéraux.
La déclaration gouvernementale est lue devant la Chambre et le Sénat le . La partie la plus importante des débats concerne la question du retour du roi. Le gouvernement constate la fin de l'impossibilité de régner[2]. La confiance à la politique gouvernementale est votée par une fragile majorité de 108 voix contre 100 et une abstention le à la Chambre, et par 90 voix contre 83 le au Sénat[3].
Notes et références
↑d'après Vincent Dujardin, La Belgique sans roi (1940-1950) Nouvelle histoire de Belgique vol. II (p. 143) - Cet épisode marque un important changement dans l'histoire de la fonction royale en Belgique. Par la suite les souverains ne jouerons plus jamais le rôle qui était celui de leurs prédécesseur avant la guerre, en ce qui concerne la formation des gouvernements.
↑Cette impossibilité de régner avait eu pour justification de 1940 à 1945 l'assignation à résidence puis la déportation en Allemagne de Léopold III, et de la Libération à 1950, l'impossibilité pour le roi de constituer un gouvernement majoritaire en raison du refus des partis non catholiques.