De retour de croisade, il se rapproche des comtes de Nevers Guillaume IV de Nevers et Guy de Nevers, dont il a probablement épousé une sœur, et devient leur sénéchal.
À la mort de son père en 1146, son frère aîné Anseau hérite de la seigneurie familiale de Traînel, tandis que lui obtient de celle de Marigny[1].
Toutefois, du vivant de sa mère, Garnier porte de concert avec son frère Anseau le titre de seigneur de Traînel, probablement que l'héritage paternel n'est pas totalement réglé afin de permettre à sa veuve de garantir son douaire[SP 1].
Garnier semble tout de même rester seigneur en partie de Traînel tout au long de sa vie[SP 1].
Pendant leurs préparatifs, Anseau et Garnier assistent au décès de leur père en juillet 1146, et Anseau devient seigneur de Traînel tandis que Garnier est quant à lui seigneur de Marigny[D 1].
Les deux frères partent après la Pentecôte 1147[L 1] de Metz puis passent par voie terrestre à travers l'Allemagne pour rejoindre la Terre Sainte avec l'armée croisée, où ils combattent aux côtés d'Henri de Champagne[AJ 2].
Ils accompagnent ensuite Henri accompagne ensuite le roi Louis VII à Antioche le puis à Jérusalem avant de participer au siège de Damas le qui est une défaite majeure des croisés et qui mène au démantèlement de la croisade[AJ 2].
Fin 1148 ou début 1149, ils accompagnent Henri de Champagne, qui à la demande de son père et par l'intermédiaire de saint Bernard, commence son voyage de retour sans attendre celui de Louis VII[AJ 2].
Tout comme son frère Anseau, qui obtient la charge de bouteiller de Champagne, Garnier fait partie de l'entourage du comte Henri le Libéral et est l'un de ses plus proches conseillers. Il figure comme témoin dans au moins 35 chartes de ce comte[AJ 3].
En 1153, il fait probablement partie de l'armée du roi Louis VIIle Jeune et du comte Henri lors de sa chevauchée contre son frère et vassal Étienne de Sancerre, qui a épousé la fiancé d'Anseau[Note 1]. L'ost assiège puis prend Saint-Aignan où se trouvent Étienne de Sancerre et sa femme, et ce dernier est obligé d'accepter un accord à l'amiable[Note 2].
Preuve de la confiance qui lui accordée, en 1174, il fait partie d'un tribunal arbitral nommé par le comte Henri chargé de terminer pacifiquement une querelle entre les abbayes de Larrivour et de Montiéramey[AJ 4].
À partir de 1181, après la mort du comte Henri, Garnier fait toujours partie de la cour comtale et apparait dans l'entourage de la comtesse Marie où il est cité comme témoin dans au moins deux chartes de la comtesse[AJ 3].
En 1165, Guillaume IV de Nevers, comte de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre a un litige avec l'abbaye de Vézelay et son abbé Guillaume de Mello et entre le à Vézelay à la tête d'une armée et saisit les biens et les revenus de l'abbaye. Les moines prennent la fuite et portent l'affaire devant le roi Louis VIIle Jeune. Début 1166, celui-ci ordonne au comte de se soumettre à son jugement, ce qu'il accepte après plusieurs tractations et Anseau et Garnier font partie des cautions du comte de Nevers auprès du roi et l'abbaye[AJ 5]. La même année, Garnier est présent à Nevers où il est témoin d'un don du comte Guillaume pour le prieuré de La Charité-sur-Loire[SP 2]. Toujours en 1166, Garnier est témoin du comte Guillaume pour une concession pour le chapitre de Saint-Cyr de Nevers. De plus, dans cette dernière charte, Garnier porte le titre de sénéchal[Note 3] du comte de Nevers[SP 2].
En 1170, Guy de Nevers devient le nouveau comte de Nevers après son retour de Saint-Jean-d'Acre où il était parti en pèlerinage avec son frère le comte Guillaume et où ce dernier est décédé. Il appelle à Auxerre son sénéchal Garnier de Traînel. Celui-ci conserve son titre et apparait sous cette qualité dans plusieurs chartes du nouveau comte[SP 2] jusqu'en 1175, date de la mort du comte Guy[SP 3].
Il est également possible que Garnier ait joué le rôle d'ambassadeur permanent du comte de Champagne auprès de son voisin le comte de Nevers[SP 3].
Rapport avec le clergé
Garnier a fait preuve tout au long de sa vie de générosité envers le clergé.
Ne parvenant pas à prendre le château de Vergy, le duc ravage alors les terres du seigneur de Vergy ainsi que celles de ses alliés champenois. En représailles, Garnier et ses proches attaquent à leur tour le duché de Bourgogne[P 3]. Mais des plaintes ainsi les dommage occasionnés attirent rapidement l'attention du roi Philippe-Auguste qui condamne le duc à indemniser les églises et abbayes des dégâts commis[P 4].
Le conflit reprend fin 1184 ou début 1185 lorsque le duc fait le siège de Vergy, obligeant ainsi le roi à envoyer une nouvelle armée menée par Hugues III de Broyes afin de lever le siège et en représailles, le duc ravage les terres du sire de Broyes[P 5].
Gisle de Traînel, dame d'Autrey, qui épouse Hugues Ier de Vergy, fils de Guy de Vergy et d'Adélaïde de Beaumont, d'où postérité ;
Agnès de Traînel dite de Marigny, dame de Resson qui se fait converse au Paraclet vers 1194. Le nom de son époux est inconnu, mais elle aurait eu deux enfants :
Thibaut de Marigny, qui épouse une certaine Lethuise. Probablement mort jeune,
Anseau de Marigny, cité dans une charte de 1194 ;
une autre fille qui épouse Hardouin de Méry dont elle a plusieurs enfants :
Compte tenu de la proximité de Garnier avec les comtes de Nevers Guillaume et Guy et du fait qu'il ait été leur sénéchal, qu'il ait été témoin dès 1161 avec le premier auprès du comte de Nevers Guillaume III de Nevers pour avoir mis fin aux contestations du comte de JoignyRenard IV, qu'il ait servi de caution de Guillaume IV de Nevers auprès du roi, l'historien Édouard de Saint Phalle émet l'hypothèse que l'épouse de Garnier de Traînel ait pu être une fille de Guillaume III de Nevers et d'Ide de Sponheim[Note 4], et donc une sœur de Guillaume IV de Nevers et Guy de Nevers ainsi que d'Adèle de Nevers, épouse du comte Renard IV de Joigny[SP 6].
l'abbé Charles Lalore, Documents pour servir à la généalogie des anciens seigneurs de Traînel, Troyes, Imprimerie et Lithographie Dufour-Bouquot, (lire en ligne)..
l'abbé Eugène-Edmond Defer, « Histoire de Traînel », Mémoire de la Société Académique de l'Aube, no 48, (lire en ligne)..
Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, tome 3, Dijon, Imprimerie Darantière, (lire en ligne).
Édouard de Saint Phalle, « Les seigneurs de Traînel et de Venizy du XIe au XIIIe siècle », Mémoire de la Société Académique de l'Aube, no 132, ..
Notes et références
Notes
↑Anseau était fiancé avec Alix, fille de Geoffroi III de Donzy, mais le mariage avait été projeté à une date ultérieure à cause du jeune âge de la demoiselle.
↑Le sénéchal (du vieux-francique siniskalk, qui signifie « doyen des serviteurs ») est le premier des grands-officiers d'un prince. Il dirige l'administration du domaine et est le chef effectif de l'armée[2].