Les bals sont très fréquentés au XIXe siècle à Paris, en particulier durant la période du Carnaval de Paris. Dans ce cadre apparaît le cancan (ou « coin-coin ») qui se danse en couple. C'est une danse prohibée par les autorités, car à l'époque les femmes portent, sous leur robe longue et leur frou-frou, des jupons et une culotte fendue. Lever ainsi la jambe, la robe et les jupons est considéré comme indécent, impudique et érotique.
En 1850, Céleste Mogador, danseuse vedette du bal Mabille de Paris, s'empare du phénomène cancan, une nouvelle danse d'environ huit minutes au rythme endiablé, sur des airs entraînants de la musique festive de danses de Paris au XIXe siècle de l'époque[3]. Faisant preuve d'équilibre et de souplesse à la limite de l'acrobatie, les danseuses de cancan dans leur costume affriolant font perdre la tête au Tout-Paris.
S'inspirant de cette danse, le producteur et directeur de théâtre et de music-hall anglais Charles Morton(en) invente une nouvelle forme de ballet[1] le « French cancan » censé émoustiller le public anglophone par l'évocation du libertinage sexuel parisien-français, exécuté principalement sur des airs notamment du célèbre Galop infernal d'Orphée aux Enfers[4] de Jacques Offenbach, compositeur emblématique considéré comme « le roi du Second Empire » du monde du spectacle du XIXe siècle.
Des célèbres danseuses vedettes contribuent à son succès, dont La Goulue, Jane Avril, Nini Pattes en l'air, ou la Môme Fromage…, du célèbre Moulin Rouge de Montmartre, ainsi que des artistes peintres ou dessinateurs d'affiches, dont Henri de Toulouse-Lautrec, dont les peintures et affiches de French cancan sont exposées dans les plus importants musées du monde.
Le French cancan est à ce jour une musique emblématique des nuits parisiennes, avec son chahut festif et ses hurlements stridents, pour le tourisme parisien, entre autres avec les célèbres revues et spectacles de cabarets parisiensMoulin-Rouge, Lido, Paradis Latin, ou Folies Bergère…, symbole d'un Paris frivole et festif, et des joies de la Belle Époque[5].
↑ a et b« Le cancan fut rebaptisé French cancan par l'entrepreneur de spectacles londonien Charles Morton dans les années 1860. Cette nouvelle forme de cancan, qui fit scandale à Londres où l'on joua en 1868 à l'Alhambra un ballet intitulé Mabille in London dans lequel dansait Finette, tendait de plus en plus (fin XIXe - début XXe siècle) à être associé à Offenbach. » Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach, Gallimard, coll. « NRF Biographies », 2000, p. 644.