Il est notamment l'auteur des bas-reliefs La Renommée embouchant sa trompette publie les grands évènements de la Révolution et L'Histoire écrit le mot République ornant la tribune de l'Assemblée nationale à Paris, ou encore du Monument à Louis XIV en bronze de la place Bellecour à Lyon.
D’une aptitude peu commune pour le dessin, François-Frédéric Lemot est dès sa jeunesse encouragé par son père menuisier, Jacques-Frédéric Lemot, qui lui fit d’abord étudier le dessin à Besançon. À Paris où il continue de se perfectionner auprès de M. Malhortie, il est remarqué en 1786 en train de croquer l’Hercule gaulois, statue de Puget au parc de Sceaux (Hauts-de-Seine) par deux sculpteurs, membres de l’Académie, Pierre Julien[2] et Claude Dejoux, qui le prennent sous leur protection. Il entre ainsi dans la classe de Dejoux. Il vécut en même temps de dessins pour les fabricants de papiers, de faïenciers, de tentures. En 1790, il fut jugé apte à concourir au prix de l'Académie royale en sculpture, qu’il remporta avec un bas-relief sur le thème du Jugement de Salomon. Il fut présenté à la reine Marie-Antoinette qui le pensionna, et il put partir pour Rome. L'Académie de France à Rome n'était pas encore installée, à l'époque, à la villa Médicis mais occupait un palais de la via del Corso, le palais Mancini. Il y resta trois années, c'est-à-dire jusqu’aux événements de la Terreur, car l'hostilité des Romains à l'égard des Français après l'exécution de Louis XVI écourta son séjour. Arrivé à Paris pour chercher le moyen de continuer ses études, il fut surpris par une réquisition et dut rejoindre l'armée du Rhin. Deux ans plus tard, en 1795, il est appelé dans la capitale par la Convention à concourir pour une statue du Peuple français, imaginée par David, œuvre qui ne fut jamais exécutée. Cependant les commandes commencèrent d’affluer pour des réalisations généralement monumentales et de style néo-classique voulues par les nouveaux maîtres du pays.
Il conçoit une statue de Léonidas aux Thermopyles (Chambre de délibération des Pairs, palais du Luxembourg à Paris) et, pour le Conseil des Cinq-Cents, les statues de Lycurgue méditant sur les lois de Sparte, de Numa Pompilius et de Brutus, ainsi que les bas-reliefs en marbre de la tribune : La Renommée embouchant sa trompette publie les grands évènements de la Révolution et l'Histoire écrit le mot République (1798).
Au palais du Louvre, il sculpte en 1808 le bas-relief Minerve entourée des muses de la Victoire, couronne le buste de Napoléon ornant le fronton de la façade de la colonnade et mesurant 4 × 22 m. Cet ouvrage lui valut le grand prix décennal et fut considéré comme son chef-d’œuvre[6]. Au Salon de 1811, il expose une statue de Murat, alors roi de Naples. Puis en 1812, en demi-nature[7], Hébé versant le nectar à Jupiter transformé en aigle, et une allégorie : La Rêverie (femme allongée).
C’est naturellement que la ville de Lyon choisit ce sculpteur, né en ses murs, pour remplacer la statue équestre de Louis XIV, œuvre de Martin Desjardins, renversée sous la Révolution. Ce Monument à Louis XIV est son dernier chef-d’œuvre[10] qui est inauguré le sur la place Bellecour[11],[12]. À la suite de ce travail, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur[13]. La dernière œuvre à laquelle il travailla fut une statue colossale d’Apollon, que la mort ne lui permet pas d’achever. Il laissait une veuve, une fille aînée et un fils.
Publications
Voyage pittoresque dans le bocage de la Vendée, ou Vues de Clisson et de ses environs, dessinées et publiées par C. Thienon. On y a joint une Notice historique sur la ville et le château de Clisson, Paris, 1817 (en ligne).
François-Frédéric Lemot, Notice historique sur la ville et le château de Clisson, Paris, 1812 ; rééd. sous le titre Histoire de Clisson, Paris, 1990 (ISBN2-87760-361-X).
Minerve entourée des muses de la Victoire, couronne le buste de Napoléon (1808), bas-relief du fronton de la colonnade du palais du Louvre à Paris. Le buste de Napoléon Ier a été remplacé par celui de Louis XIV sous la Restauration.
Son œuvre la moins connue, mais à laquelle il consacra beaucoup de soin et de passion, fut la réalisation de la Tibur de ses rêves, la Garenne Lemot, sur une propriété achetée en 1805 à Gétigné, Clisson et Cugand dans les environs de Nantes, terres de l’ancien château en ruines de Clisson qui s’étendaient jusqu’à Gétigné et qu’il contribuera beaucoup à relever et à embellir dans le goût italianisant. Une région au sujet de laquelle il avait en premier lieu écrit un ouvrage anonyme : Voyage pittoresque dans le bocage de la Vendée. Ces lieux étaient d’abord chers à son vieil ami François Cacault qu’il avait connu ambassadeur au cours de son séjour italien et qui l’avait protégé pendant les événements anti-Français. Sa dépouille mortelle sera transportée vers son domaine, inhumée dans le temple de l'Amitié au cimetière Saint-Gilles à Clisson, qu’il avait lui-même édifié en hommage aux frères Cacault.
↑On a dit que le cheval était de facture encore meilleure que celui du Pont-Neuf, qui était déjà plus beau que le premier de Jean de Bologne.[réf. nécessaire]
Élie Chamard, Frédéric Lemot : baron de Clisson, sculpteur, selon sa correspondance inédite avec son régisseur [Gautret], 1805-1827, éd. par Cholet, 1957.
Ernest Babelon, Les médailles historiques du règne de Napoléon le Grand, empereur et roi, dessins de Chaudet et de Lemot, Paris, 1912.
François-Frédéric Lemot (1771-1827) statuaire : des œuvres officielles et leur histoire secrète, Nantes, 2005 (ISBN2-907908-40-5). — Catalogue de l'exposition Gétigné-Clisson à La Garenne-Lemot, 2005.
Emmanuel Schwartz, Les Sculptures de l'École des Beaux-Arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, Paris, 2003 (ISBN2-84056-135-2).
Jean-Réné Gaborit, Katharina Barbara Lepper, et al., Skulptur aus dem Louvre. Sculptures françaises néo-classiques. 1760-1830, Paris, 1989, p. 318 (ISBN3-923576-54-4). — Catalogue de l'exposition, Musée du Louvre, -.
Monique Moulin, « Le thème de la statue équestre dans l'œuvre de François-Frédéric Lemot (1771-1827) », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, année 1975, Paris, [1976] (ISSN0301-4126).
Monique Moulin, « Le Domaine romantique d'un sculpteur néo-classique : François-Fréderic Lemot à Clisson », Revue du Bas Poitou et des Provinces de l'Ouest, 2, Clisson, mars- (ISSN0556-767X).
Antoine Quatremère de Quincy, Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. le baron Lemot : lue à la séance publique le samedi , Paris, 1828 (Institut, 1828-60) (ISSN0768-2050). — Voir aussi : Funérailles de M. le Bon Lemot (le 11 mai 1827), discours de MM. Quatremère de Quincy et P. Cartellier, Paris, 1827.
Édouard Richer, Voyage à Clisson : suivie d'une notice sur M. Lemot, baron de Clisson, Nantes, 1828.
Jean-S. Passeron, Notice sur F.-F. Lemot, Lyon, 1827 (en ligne).