En 1761, il épouse Angélique Roumier, fille du sculpteur Claude Roumier. De leur union naissent deux enfants : Flore Catherine Pajou (1764-1841)[1] et Jacques Augustin Catherine Pajou (1766-1828) qui fut peintre d'histoire et de portraits.
Agréé à l'Académie royale à Paris en 1759, il y est reçu en 1760 avec son marbre de Pluton enchaînant Cerbère (Paris, musée du Louvre)[2]. Il est nommé professeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture le et est promu recteur le , confirmé le . Il succède à Jean-Marc Nattier et sera remplacé par Jean-Guillaume Moitte en 1809[3].
Comme son ami Charles de Wailly dont il orna la maison de la rue de la Pépinière (actuel 49, rue La Boétie), il fut protégé par le marquis de Voyer, Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson. Il œuvra ainsi en 1768-1769 au relief de la grange-écurie du château des Ormes figurant Cybèle recevant toutes les productions de la Terre, transporté par voie d'eau depuis Paris. Pajou participa parallèlement à la décoration de l'hôtel du marquis, dit hôtel d'Argenson ou Chancellerie d'Orléans. Suivant les conseils du grand anticomane Julien-David Leroy, promoteur du goût à la grecque, il réalisa les superbes cariatides en bronze et or de la salle à manger de l'hôtel. Pajou œuvra enfin au troisième grand chantier du marquis de Voyer et de son ami De Wailly : la décoration du corps central du château des Ormes entre 1768 et 1773 au moins, date du dernier contact attesté avec le marquis.
La Leçon d'anatomie, pierre noire, plume, encre brune, lavis brun et estompe, H. 0,409 ; L. 0,581 m[7]. Daté de 1764, Pajou adopte pour ce dessin une composition quasi frontale dans un parti pris antiquisant et théâtral qui illustre parfaitement son goût pour le renouveau stylistique du mouvement néoclassique[8].
Trépied antique, pierre noire, H. 0,272 ; L. 0,204 m[9],[10].
Buste d'Antinoüs, pierre noire, H. 0,272 ; L. 0,210 m[9], cette étude consciencieuse nous donne à voir un art antique idéal tel que considéré par Pajou et ses contemporains[11].
Fragment d'un atlante canéphore, pierre noire, plume, encre brune et lavis brun, H. 0,286 ; L. 0,200 m[9], dessin qui se distingue des études dessinées de ses camarades artistes en proposant un point de vue particulier et qui suggère la prise de motif sur le vif à l'occasion d'une découverte archéologique[12].
Heaume étrusque, pierre noire, plume, encre brune et lavis brun, H. 0,278 ; L. 0,237 m[9], exécuté lors de son séjour à Naples en 1755, ce casque a été exhumé lors de la fouille d'Herculanum[13].
En 1896, la ville de Paris donne son nom à la rue Pajou.
Annexes
Bibliographie
Philippe Cachau, Les décors de l'hôtel de Voyer d'Argenson, dit Chancellerie d'Orléans (1765-1772). Recherche et analyse des trois pièces sur le jardin du Palais-Royal, étude pour le World Monuments Fund Europe, Paris, 2013.
Philippe Cachau, Le château des Ormes, service de l'Inventaire de Poitou-Charentes, Geste éditions, coll. « Parcours du Patrimoine », 2013.
James David Draper et Guilhem Scherf, Pajou. Sculpteur du Roi 1730-1809, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1997. — Catalogue d'exposition. Paris, musée du Louvre, du au , New York, The Metropolitan Museum of Art, du au du .
Guilhem Scherf (dir.), Augustin Pajou et ses contemporains, Paris, Louvre/La documentation française, 1999, 624 p. (ISBN2-11-004393-8).
Luc Vezin, « Les belles de Pajou », Beaux-Arts, no 162, novembre 1997, pp. 64 à 69.
↑Elle épouse en 1781 le sculpteur Clodion et divorce en 1794, puis se remarie en 1796 avec Louis Pierre Martin, dit Saint-Martin (1714-1778), architecte, auteur des Réflexions en réponse de M. l’abbé d’Espagnac, touchant l’abbé Suger… ; Les établissemens de St. Louis, Roi de France, suivant le texte original et rendus dans le langage actuel avec des Notes, suivi du Panégyrique de St. Louis, 1784 ; Panégyrique de St Vincent de Paul, inst. de la Congr. de la Mission et des Filles de la Charité…, 1787. Après divers métiers, il finit sa vie à Liège comme conseiller à la Cour d'appel (cf. « Saint-Martin (Louis-Pierre) », in: M. Pérennès, Biographie universelle, tome XI, Paris, Gauthier frères, 1834, p. 219 (en ligne). L'Ami de la religion et du roi, tome 21, Paris, Adrien Le Clere, 1819, pp. 91-96 (en ligne). Amateur d'art et collectionneur, il légua plusieurs tableaux à la Ville de Paris. Ancien conseiller clerc au Châtelet (de 1781 à 1790), il est le fils de Pierre Henri Martin dit de Saint-Martin, et de Marie Françoise Vassé, et neveu par sa mère du sculpteur Louis Claude Vassé et de l'architecte Claude Bacarit (cf. Henri Herluison, Actes d'état-civil d'artistes français…, Orléans, H. Herluison, 1873, p. 284 (en ligne).
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°62
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.142-143, Cat. 44
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Poussin, Géricault, Carpeaux ... A l'école de l'antique, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2019, p. 78-84, Cat. 17.
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Poussin, Géricault, Carpeaux ... A l'école de l'antique, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2019, p. 78-84, Cat. 18.
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Poussin, Géricault, Carpeaux ... A l'école de l'antique, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2019, p. 78-84, Cat. 19.
↑Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Poussin, Géricault, Carpeaux ... A l'école de l'antique, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2019, p. 78-84, Cat. 20.
↑On remarquera sur ce document la signature malhabile de l'artiste due à une maladie semblable à celle qui affectera son fils Jacques Augustin Catherine Pajou qui écrira en 1823 qu'il est « cruellement tourmenté depuis une année par un tremblement nerveux continuel et toujours existant malgré les remèdes » (Lettre conservée à l'Institut national d'histoire de l'art, Paris, cote no 9926.