[…] Le cardinal Louis de Bourbon-Vendôme (1493-1557) est nommé évêque de Tréguier vers 1537 et c'est peut-être à cette époque qu'il fit bâtir à Paris l'Hôtel dit « de Bourbon » où il devait mourir, auprès du Louvre…[réf. nécessaire]
Le palais Bourbon et l'hôtel de Lassay (résidence actuelle du président de l'Assemblée nationale), furent édifiés simultanément, de 1722 à 1728, sur des terrains acquis par la duchesse de Bourbon en 1720 et dont elle céda une partie à son amant, le marquis de Lassay. Quatre architectes se succédèrent : Giardini, Pierre Cailleteau dit Lassurance, tous deux prématurément décédés, puis Jean Aubert et Jacques V Gabriel qui termina les travaux en 1728. Le même parti architectural, dit « à l'italienne » caractérisait les deux bâtiments : construction de plain-pied entre cour et jardin. Le Palais achevé en 1728, qui rappelait par son style le Grand Trianon, fut considéré au XVIIIe siècle comme « le plus grand ornement de la ville après les maisons royales ».
Après la mort de la duchesse, le palais fut acquis par Louis XV, qui le céda en 1764 au prince de Condé. Celui-ci confia à Le Carpentier puis à Bellisard de vastes travaux d'agrandissement : la cour d'honneur fut entourée de bâtiments prolongés à l'ouest jusqu'à l'hôtel de Lassay qui avait été racheté en 1768 aux héritiers du marquis.
Les Petits Appartements adossés aux remises et écuries furent construits en 1771 et 1772 pour Louise-Adélaïde, l'une des filles du prince de Condé. De ceux-ci, Mme d'Oberkirch, après la visite qu'elle fit en 1784, a écrit : « C'est un bijou, M. le Prince de Condé en a fait le plus joli colifichet du monde ». Le palais a alors la forme d’un vaste palais dans le style du Grand Trianon à Versailles et proche de l'hôtel de Lassay, construit simultanément et auquel il va bientôt être rattaché par une galerie.
Le palais demeura la propriété des princes de Condé, ducs de Bourbon jusqu'à la Révolution française. Sous la Restauration, le prince de Condé voulut récupérer son bien. Il reprit possession de l'hôtel de Lassay, mais fut obligé de louer le Palais transformé en hémicycle à la Chambre des députés « par un bail de trois ans ». L’État devint définitivement propriétaire du palais Bourbon en 1827 et de l'hôtel de Lassay en 1843.
La façade nord initiale du palais, à l’époque de la duchesse de Bourbon.
Plan du palais Bourbon (1730).
Le palais Bourbon vers 1730.
Le palais Bourbon et l'hôtel de Lassay, sur le plan de Turgot (1739).
Les travaux d'aménagement d'une salle des séances durèrent jusque 1798. Les Cinq-Cents ne s'y installèrent que le . Le palais Bourbon fut dès lors affecté à la chambre basse du parlement sous les différents régimes : Conseil des Cinq-Cents, Corps législatif, Chambre des députés, Assemblée nationale.
En 1800, l'architecte Bernard Poyet est chargé de repenser la façade nord du palais, côté Seine. Il s'inspire des travaux en cours de l'église de la Madeleine pour réaliser une façade néo-classique avec une colonnade.
Un hémicycle est alors aménagé par les architectes Jacques-Pierre Gisors et Étienne-Chérubin Leconte : de cette première salle des séances il ne reste aujourd’hui que le « perchoir[N 2] » et la « tribune ». En 1809, l'hôtel de Lassay et le palais sont reliés par une galerie en bois transformée en galerie des fêtes en 1848[N 3]. À la Restauration, le palais ainsi que l’hôtel de Lassay sont officiellement restitués au prince de Condé, mais celui-ci est forcé de louer par un « bail de trois ans » le palais à la Chambre des députés, avant que l'État n'en devienne définitivement propriétaire en 1827.
Vue de la première salle des séances, telle qu'achevée en 1798 par Gisors et Leconte.
Coupes architecturales montrant la structure de l'hémicycle.
Vue de la même salle pendant le premier empire, avec une statue de Napoléon derrière le bureau du président.
C'est entre 1827 et 1832 que le palais prend, dans son organisation intérieure, sa physionomie actuelle sous la direction de l'architecte Jules de Joly. Ces travaux comprennent alors : l'édification d'un nouvel hémicycle (conservé jusqu’à nos jours, quoiqu'ayant subi plusieurs modifications pour supporter les variations du nombre de députés au gré des différentes constitutions), l'avancement de la façade sud (côté cour) qui a permis de créer trois salons et l’édification de la bibliothèque, accolée à l'aile Est et décorée par le peintre Eugène Delacroix. Du bâtiment originel subsistent dans l'hémicycle un certain nombre d'éléments : notamment le fauteuil du président de la chambre (dessiné par Jacques-Louis David pour le frère de l’empereur, Lucien Bonaparte)[3] et le bas relief L’Histoire et la renommée, par François-Frédéric Lemot.
Extérieur de la salle de carton de 1848.
Ouverture de l'Assemblée constituante le 4 mai 1848 (Ch. Fichot et Jules Gaildrau).
Le palais Bourbon vers 1860 (Édouard Baldus - photographe).
De 1848 à 1851, l'assemblée de la Deuxième République, comportant 900 constituants puis 750 députés, s'installe dans la « salle de carton », un bâtiment provisoire rectangulaire construit dans la cour d'honneur. Cette salle est envahie durant la manifestation du 15 mai 1848. Le coup d'État du 2 décembre 1851 entraîne la réduction du nombre de députés à 261 dans le Corps législatif du Second Empire, et donc leur retour dans l'hémicycle et la destruction de la salle de carton[4].
Le bâtiment n'a pas subi de modifications majeures depuis lors, seulement des rajouts :
au XXe siècle, les combles ont été aménagés pour gagner de nouveaux espaces de travail, tandis qu'une usine électrique, des parcs de stationnement souterrains et une régie audiovisuelle ont été installés.
la mise en place d’une « cité Assemblée nationale » qui couvre aujourd’hui une surface au sol de 124 000 m2 pour près de 9 500 locaux, elle comprend, outre le palais Bourbon, trois immeubles réservés aux bureaux des députés et de leurs collaborateurs (l'immeuble Chaban-Delmas, bâtiment de huit étages et cinq niveaux en sous-sol relié au palais par un passage souterrain et construit en 1974, au 101 rue de l'Université, un autre boulevard Saint-Germain, acquis en 1986, et un dernier, acheté en 2002, rue Aristide-Briand). Ces immeubles abritent les bureaux-chambres de la majeure partie des députés, une grande salle de conférence, des salles de réunions, un restaurant, etc.
La bannière tricolore est montée derrière le « perchoir » sur une hampe d'or à fer de lance (militaire) fixée au mur, en contrebas du bas-reliefLa France répandant son influence sur les Sciences, les Arts, le Commerce et l’Agriculture, œuvre de Jean-Baptiste Roman. Le premier drapeau à être installé était bordé d'une frange dorée et ornée en sa bande blanche centrale d'une marque spécifique : les lettres RF (acronyme de République française) entourées d'une couronne de feuilles de chêne et de laurier[5]. Le , le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, fait installer un drapeau européen dans l'hémicycle pour la première fois dans l'histoire parlementaire française[6],[7]. Son successeur, Bernard Accoyer, le fait installer sur la même hampe que le drapeau français, c'est-à-dire à une hauteur équivalente par rapport à l'étendard national[8]. Bernard Accoyer avait pourtant déclaré au lendemain de son élection que le drapeau national devait prévaloir[6]. Sa présence est dénoncée en 2017 par les députés de La France insoumise. Leur amendement visant à obtenir son retrait est repoussé. Quelques jours plus tard, la France devient le 17e État à reconnaître le drapeau européen en se joignant à la déclaration no 52 dans une lettre adressée par le président français Emmanuel Macron au président du Conseil européenDonald Tusk[9].
L’hémicycle
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L’hémicycle comporte des sièges de velours rouge. 64 sièges sont décorés d'une plaque commémorative d'un parlementaire illustre ayant siégé à cette place. En , les députées élus en 1945 Marie-Claude Vaillant-Couturier, Marie-Madeleine Dienesch et Rachel Lempereur sont les premières femmes à avoir cet honneur initialement réservé aux 46 députés morts pour la France, puis, depuis 1994, les anciens présidents de la République, Premiers ministres et présidents du Conseil[11]).
C’est sous Napoléon Ier que l'on décide de dissimuler la salle des séances ajoutée au palais Bourbon pour accueillir le Conseil des Cinq-Cents puis le Corps législatif et répondre symétriquement au Temple de la Gloire par un nouveau péristyle. Plusieurs projets sont proposés dont celui de Jacques-Pierre Gisors et Étienne-Chérubin Leconte mais ce sont les plans de l’architecte Bernard Poyet qui sont retenus[14]. Celui-ci fait modifier entre 1806 et 1810 la façade septentrionale, élevant douze colonnes sous fronton triangulaire sur le mode d'un temple de style grec antique dédié aux Lois, le tout destiné à faire le pendant du temple de la Raison sur la rive droite, dédié aux Armées, voulu dans le même temps par l'Empereur et qui allait devenir ensuite l'église de la Madeleine. Il s'agit aussi de surélever la façade afin de la voir de loin, le « bombement » du pont de la Concorde risquant de cacher le bas du palais. Il faut enfin noter que si la façade est perpendiculaire au pont, le corps de bâtiment du palais situé derrière est en réalité décalé, gardant les angles de l'édifice originel de la duchesse de Bourbon.
L’imposant fronton triangulaire allégorique est sculpté à l’origine par Antoine Chaudet et représente Napoléon Ier à cheval offrant au Corps législatif les drapeaux conquis à Austerlitz. Au retour des Bourbons sur le trône, les bas-reliefs sont martelés et remplacés par une scène magnifiant la Charte constitutionnelle octroyée aux Français par Louis XVIII, scène sculptée par Évariste Fragonard. À son tour, la monarchie de Juillet remplacera ce fronton par l’actuel : la France, drapée à l’antique, debout devant son trône, accompagnée de la Force et de la Justice, appelant l’élite à la confection des lois, œuvre de Jean-Pierre Cortot.
Les quatre statues au pied de l’escalier sont celles de quatre grands commis de l’État symbolisant les fonctions du législateur et l’organisation de l’administration :
La colonnade est restaurée lors des grands travaux du bicentenaire de la Révolution française en 1989, et à cette occasion les quatre statues sont remplacées par des moulages.
Guerre franco-prussienne et chute du Second Empire
Dans le contexte de la guerre franco-prussienne, lorsque la défaite de Napoléon IIIà Sedan est connue, la foule se presse autour du palais Bourbon afin de faire pression sur les députés réunis à l'intérieur pour que la République soit proclamée. Présent, l'écrivain Edmond de Goncourt décrit ce qu'il voit le , par un dimanche ensoleillé : « Des acclamations, des cris, des chapeaux se lèvent en l'air ; des gens escaladant le piédestal des statues, se groupant sous la figure de Minerve ; un homme en blouse fumant tranquillement sa pipe sur les genoux du chancelier de L'Hospital ; des groupes de femmes accrochées à la grille qui fait face au pont de la Concorde ». Le comte de Palikao a réuni quatre bataillons pour protéger le Corps législatif mais les soldats sympathisent bientôt avec la foule, qui entonne, dans les rues alentour, « Vive la République ! ». L'après-midi, des manifestants réunissent à s'inviter dans les tribunes, répondant « Pas de rhétorique ! Pas de trahison ! » à Gambetta, qui appelle au calme. Vers 15 heures, la foule réussit à envahir le palais, la troupe se retire, donnant lieu à une cohue empêchant de procéder à un vote. Gambetta choisit alors de proclamer à la tribune la déchéance de l'empereur. Toujours sous la pression populaire, les députés républicains gagnent l'hôtel de ville, où ils constituent le gouvernement de la Défense nationale[15].
L'attentat anarchiste du 9 décembre 1893
Le , vers 16h, l'anarchiste Auguste Vaillant lance une bombe de forte puissance dans l'hémicycle, son objectif est de venger la mort de l'anarchiste Ravachol (qui avait été condamné à mort et exécuté le après avoir mené une série d'attentats), ainsi que de dénoncer la répression menée par le gouvernement de Jean Casimir-Perier contre les militants anarchistes.
« La bombe a été lancée de la seconde tribune publique située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et a éclaté à la hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu'elle rencontrait devant elle. Plusieurs députés ont été renversés ; l'abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D'autres députés sont blessés : MM. de Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins. M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou. »
La bombe est remplie de clous, de morceaux de zinc et de plomb, et fait 50 blessés, on ne déplore aucun mort.
Cet attentat aura eu trois conséquences. Tout d'abord, Vaillant est condamné à mort et guillotiné le (le président Sadi Carnot ayant décidé de ne pas le gracier). Ensuite, cette série d'attentats engendre l'adoption des Lois scélérates visant à réprimer les mouvements anarchistes. Enfin, à cause de l'adoption de ces lois, le président de la République Sadi Carnot est assassiné à Lyon le 25 juin par Caserio, un autre anarchiste.
Une scène du film antimaçonnique et antiparlementariste Forces occultes (1943) figure la manifestation vue depuis le palais Bourbon. Une autre, au début du moyen-métrage, est tournée dans l'hémicycle.
Le palais Bourbon pendant l'Occupation
En juin 1940, les troupes allemandes investissent le palais déserté (les parlementaires sont alors réfugiés à Bordeaux). Les bâtiments offrant de nombreux bureaux vides et un quadrilatère assez facile à protéger, une partie de l'administration du Gross Paris, dans un Paris sous occupation allemande, y est installée, ainsi qu'une partie de l'état-major de la Luftwaffe et du service à la question juive[16].
Durant cette période, l'hémicycle est utilisé dix-sept fois par les Allemands, principalement pour des discours dont trois discours de Hitler radiodiffusés (son buste est alors posé sur la tribune) le 19 juillet 1940 (discours devant le Reichstag), le et le 10 décembre 1940. Il sert également une fois pour une projection de cinéma pour les officiers supérieurs allemands[16].
Du 4 au , dans la Galerie des fêtes, reliant le Palais-Bourbon à l'hôtel de Lassay, se tient un des trois procès publics à Paris contre des résistants. Sept jeunes résistants communistes (Tony Bloncourt, Roger Hanlet, Pierre Milan, Roger Peltier, Christian Rizo, Acher Semahya et Fernand Zalkinow) y sont condamnés et sont exécutés 3 jours plus tard, le , au mont Valérien. Une plaque dans les jardins du palais rappelle leur souvenir[16],[17].
Le , Philippe de Gaulle, âgé de 23 ans, est chargé de porter l'ordre de reddition à la garnison allemande qui occupait encore le Palais Bourbon[17].
Il faut attendre 1999 pour que le président de l'Assemblée nationale d'alors, Laurent Fabius, ordonne une enquête afin d'étudier l'histoire du palais pendant la guerre[17].
Après guerre
En 1947, la garde républicaine intervient au palais Bourbon pour maintenir l’ordre pour la seule fois de son histoire, alors que le député communiste Raoul Calas lance un appel à l’insurrection[3].
Fait exceptionnel, une manifestation de policiers se déroule le devant l'Assemblée, place du Palais-Bourbon, afin de défendre leurs intérêts professionnels. Des invectives anti-parlementaires sont lancées, alors que la IVe République touche à sa fin et que certaines personnalités politiques doutent de plus en plus de la fidélité des forces de l'ordre au régime. La réception de représentants des manifestants par les autorités de l'Assemblée nationale met fin au mouvement ; leurs revendications syndicales seront satisfaites. Le de la même année, la cour du palais est envahie par une centaine de manifestants, dans le contexte de la crise de mai 1958. En revanche, dix ans plus tard, et même si une manifestation visa le palais, celui-ci est correctement protégé par la police ; l'affaiblissement du pouvoir parlementaire au profit du pouvoir présidentiel n'en faisait de toute façon plus une cible prioritaire pour les protestataires[19].
Un parking souterrain est créé en 1980 sous la cour d'honneur. En 2016, la salle des lampes, en forme de demi-lune, est entièrement rénovée ; les ampoules à incandescence installées sous cette voûte pour éclairer l'hémicycle sont supprimées afin de diminuer les coûts et remplacées par des projecteurs LED donnant une lumière plus homogène. Des infiltrations d'eau dans le parking mais aussi dans les salles des commission et les réserves de la bibliothèque, situés sous la cour d'honneur, donnent lieu à des travaux en 2017. Elle est repavée comme au XVIIIe siècle[22]. Le chantier vise également à sécuriser davantage les lieux, à installer du Wi-Fi dans l'hémicycle et à favoriser l'accès aux handicapés[22]. La verrière de 19 mètres de hauteur de l'hémicycle est remplacée par une verrière en plastique, plus légère et sécurisée, une verrière en verre pouvant s'écraser sur les députés en cas de déflagration causée par un attentat. La moquette de la pièce est également changée et le fauteuil Directoire du président de l'Assemblée est restauré. Derrière ce dernier, la tapisserie des Gobelins d'après la fresque de RaphaëlL'École d'Athènes, installée ici depuis 1879, est décrochée pour être restaurée, un fac-similé la remplaçant pendant cette période[22]. La façade côté Concorde donne lieu également à des travaux : les marches de l'escalier, qui s'enfoncent à cause d'infiltration d'eau, sont consolidées. Les bureaux des vice-présidents de l'Assemblée, donnant sur la rue Aristide-Briand et qui n'avaient pas été rénovés depuis les années 1980, sont également refaits à neuf[22].
Il abrite une très précieuse bibliothèque dont le fonds fut constitué à partir des biens confisqués chez les aristocrates émigrés. Parmi ses richesses, les minutes du procès de Jeanne d’Arc, des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau, la collection des bustes de parlementaires en terre cuite d’Honoré Daumier (les « célébrités du juste-milieu ») et le Codex Borbonicus, un codex indigène du Mexique central.
La bibliothèque a été décorée au XIXe siècle par Eugène Delacroix. Le peintre y a incarné, en cinq coupoles et une vingtaine de pendentifs, la Science, la Philosophie, la Législation, la Théologie et la Poésie, représentées dans des scènes allégoriques chaudes en couleurs.
Endroits particuliers
Salle des Quatre-Colonnes
C'est avec la salle des Pas-Perdus, le lieu où les journalistes interviewent traditionnellement les députés, depuis mai 1968, sur l'impulsion de la journaliste politique Danièle Breem[23]. Ceux-ci la traversent pour se rendre des salles de réunion à l'hémicycle en empruntant le couloir de liaison qui jouxte la cour d'honneur et conduit à la bibliothèque[24]. Elle doit son nom aux quatre colonnes qui s'y trouvent. La porte menant vers l'hémicycle est entourée par les bustes de Jean Jaurès et, depuis le , d'Olympe de Gouges (qui remplace un buste d'Albert de Mun, désormais installé dans une autre pièce). Première représentation d'une femme politique au palais Bourbon, ce dernier buste comporte sur son piédestal la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne[11].
Dans une niche, se trouve une statue en marbre représentant la République, œuvre d'Armand Martial en hommage aux morts de 1939[24]. Précédemment la niche était occupée par une statue de Montesquieu désormais placée dans le jardin des Quatre Colonnes[24]. Sur le mur en face de La République, dans une niche est insérée une table de marbre sculptée où sont inscrits les noms des députés morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Sa partie supérieure est ornée du coq gaulois et sa partie centrale d'une main de justice, surmontant un faisceau de lances, sur lequel s'accrochent une épée et des guirlandes de feuilles de chêne. L'ensemble est l'œuvre de Constant-Ambroise Roux[24]. Dans chacun des angles de la salle se trouvent des statues de Brutus, Solon, Lycurgue et Caton d'Utique[24]. Ces statues, avec deux autres placées dans le vestibule de la bibliothèque (mais détruite dans un incendie en 1961[24]), ornaient la salle du Conseil des Cinq-Cents avant la reconstruction de la salle des séances[24].
Cellule de dégrisement
Une cellule, baptisée « cellule de dégrisement », ou « petit local » existait au début du XXe siècle. Cette cellule était destinée aux députés, et était constituée de deux pièces, confortablement aménagées. Son dernier locataire fut le comte Léon-Armand de Baudry d'Asson (député royaliste de la Vendée), en , qui y fut amené de force par une vingtaine de soldats, sur l'ordre du président de la Chambre des députés Léon Gambetta[25], après avoir traité le premier gouvernement Jules Ferry de « gouvernement de crocheteurs » à l'occasion de l'expulsion des congrégations de 1880. Cette pièce n'existe plus aujourd'hui, transformée en deux bureaux affectés à deux députés.
Une autre cellule a été découverte en , fermée par des barreaux et une porte de bois, qui était murée depuis plusieurs années. Elle mesure 2 mètres sur 1,5 mètre, et comporte un banc en pierre, et se trouve à proximité de l'hémicycle[25].
Statuaire
Dans l'hémicycle, deux niches accueillent des statues de James Pradier, qui représentent la liberté et l'ordre public[25].
Statue d'une Marianne dans le bureau de poste de l'assemblée.
Extérieur
La façade côté nord est ornée d'un fronton. Le premier fronton, sculpté en 1806 par Antoine-Denis Chaudet, représente Napoléon Ier à cheval offrant au Corps législatif les drapeaux conquis à la bataille d'Austerlitz. À la Restauration, le bas-relief est martelé puis remplacé par un autre, œuvre d'Alexandre-Évariste Fragonard, célébrant la Charte constitutionnelle de 1814 donnée aux Français par Louis XVIII. À son tour, la monarchie de Juillet le remplace par un bas-relief sculpté par Jean-Pierre Cortot de 1838 à 1841 et qui représente une allégorie de la France, entourée de celles de la Force et de la Justice. Il subsiste jusqu'à nos jours, si ce n'est un bras disparu en 1957 à la suite d'un orage, qui fut rapidement restauré[27].
Toujours côté nord, sur les côtés, se trouvent deux bas-reliefs commandés en 1837 : Prométhée animant les Arts par François Rude et L'Instruction publique par James Pradier[27].
Fronton.
Statue de Sully.
Statue de L'Hospital.
Statue de d'Aguesseau.
Statue de Colbert.
Minerve.
Thémis.
Prométhée animant les Arts.
Statue dans la cour d'honneur.
Statue dans la cour d'honneur.
Statue dans l'escalier du jardin de la présidence.
Le palais Bourbon présente deux hommages à Jean-Baptiste Colbert, ministre des finances du XVIIe siècle : une statue monumentale devant la façade principale, et la salle Colbert, second hémicycle de l'Assemblée nationale. Ces honneurs sont critiqués par plusieurs personnalités et des associations anti-racistes. En effet, Colbert est le principal rédacteur du Code noir, texte commandé par Louis XIV qui réglemente les droits du propriétaire sur son esclave[30].
La statue monumentale de Colbert
La statue, érigée en 1808 sous le Premier Empire, 6 ans après le rétablissement de l’esclavage par Napoléon, est notamment dénoncée depuis 2015 par le collectif Brigade anti-négrophobie. Le 23 juin 2020, son porte parole, le militant guadeloupéen Franco Lollia, l'asperge de peinture rouge, et recouvre le piédestal de l'inscription « négrophobie d'État »[31]. Le procès se tient le 10 mai 2021, 20 ans jour pour jour après le vote de la loi Taubira reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité. L'activiste est alors condamné à 500 € d'amende, plus 1040 € de dommages-intérêts à verser à l'Assemblée nationale pour le préjudice matériel[32]. Franco Lollia et ses avocats ont fait appel, et s’apprêtent également à « demander officiellement le retrait de la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale aux autorités de l'État » et à « poursuivre les autorités pour apologie de crime contre l’humanité »[32].
La salle Colbert
La salle Colbert, construite en 1932, est le second hémicycle du palais Bourbon. D’une capacité de 200 places, il accueille les réunions du groupe parlementaire le plus nombreux. Le 13 juin 2020, l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, propose de rebaptiser cette salle. Comme nouveau nom, il suggère entre autres celui de Félix Éboué, petit-fils d'esclave devenu haut fonctionnaire[33]. De même, le 24 juin 2020, la députée Paula Forteza propose de renommer la salle du nom d’Olympe de Gouges (5 % des rues et lieux publics ont des noms féminins)[34].
Le parti majoritaire, La République en marche, est opposé à ces propositions. Le président Emmanuel Macron déclare le 14 juin 2021 que « la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire », et complète, le 4 septembre suivant : « Le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération, c’est pour cela que la République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France »[35]. En compensation, la majorité choisit de baptiser, le 1er mars 2022, la salle d'accueil du palais Bourbon du nom d’Aimé Césaire, poète, écrivain et homme politique martiniquais, qui y est resté député de 1945 à 1993[36].
Notes et références
Notes
↑On écrit « palais Bourbon » (avec une minuscule) quand on parle du lieu, et « Palais-Bourbon » (avec un trait d'union et double majuscule) lorsqu’on désigne par métonymie l’institution de la République qu'est l’Assemblée nationale. Mais ce n'était pas l'avis de Jean Girodet, qui stipule dans Pièges et difficultés de la langue française (Bordas, 1988), p. 558, à propos du mot palais, qu'il faut deux majuscules et un trait d'union en toutes circonstances : « Avec deux majuscules et sans trait d'union : Le Grand Palais, le Petit Palais (édifices parisiens) ; — Avec deux majuscules et un trait d'union : Le Palais-Bourbon, le Palais-Royal (édifices parisiens). »
↑Dessiné par le peintre Jacques-Louis David, ce fauteuil est connu pour être le siège le plus inconfortable de l'hémicycle mais a l'avantage de pivoter sur lui-même. Il n'est pas plus haut que son dernier rang, symbolisant le fait que le président de l'Assemblée n'est pas au-dessus des autres députés, et "reste un député comme les autres". Le président dispose, comme ses collègues, d'un boîtier pour voter sur son pupitre, mais il est d'usage qu'il ne s'en serve que sur les textes importants. Multifonction, ce boîtier possède des boutons supplémentaires pour prévenir les services de la séance à l'avance ou couper le micro des députés aux interventions trop longues. Terme péjoratif selon Alain Rey, son origine reste floue et il est devenu peut-être populaire à la suite de la publication en 1850 d'un ouvrage satirique, L'Assemblée nationale comique, qui affirme que le député Mortimer Ternaux « est beau à la tribune comme le cacatoès sur son perchoir ». Cf. Gaël Lombart, « Cinq choses à savoir sur le perchoir de l'Assemblée nationale », sur leparisien.fr, (consulté le ).
↑Le jour de l'ouverture de la session, le président de l'Assemblée nationale traverse cérémonieusement cette galerie entre une double haie de tambours de la Garde républicaine pour rejoindre l'hémicycle.
↑Morgane Bertrand, « Saint-Germain : le faubourg déserté », p. 19, in « Votre quartier sous la Révolution », Le Nouvel Obs - Paris - Île-de-France, no 2213, semaine du 5 au 11 avril 2007, p. 12-21.
↑ ab et cBéatrice Houchard, « Le cœur de la démocratie bat encore dans l’Hémicycle », Le Figaro, 2 août 2011, p. 4.
Delphine Gardey, Le linge du Palais-Bourbon. Corps, matérialité et genre du politique à l'ère démocratique, Éditions Le Bord de l'eau, 2015, (ISBN2356873651)
Werner Szambien, "L'Assemblée nationale et son architecture", dans L'Assemblée nationale, Société nouvelle Adam Biro, 1992, Paris, p. 63 - 101, (ISBN2876601427 et 978 287 660 1420).
Hélène Bekmezian, J'irai dormir à l'Assemblée. Les secrets du Palais-Bourbon, Grasset, 2017 (ISBN2246860806)
Emmanuelle Gatulle, Petite histoire du Palais-Bourbon, éditions Elytis, 2011.
Kokopello, Palais-Bourbon, les coulisses de l'Assemblée nationale, bande dessinée, Dargaud / Éditions du Seuil, 2021.
Wally Bordas, Histoires secrètes de l'Assemblée nationale, éditions du Rocher, 2024.
Documentaire
Xavier-Marie Bonnot, « 1940-1944. Les années noires du Palais-Bourbon », LCP, diffusé le .
Ini adalah nama Korea; marganya adalah Lee. ChangminNama asal이창민LahirLee Chang-min1 Mei 1986 (umur 37)Tenafly, New Jersey, Amerika SerikatTempat tinggalSeoul, Korea SelatanPekerjaanPenyanyiPenariAktorMCKarier musikGenreK-popR&BInstrumenVokalTahun aktif2008–sekarangLabelJYP Entertainment (2008–2015) Big Hit Entertainment (2015–sekarang)Artis terkait2AM2PMJYP NationOne DayHomme Templat:Korean membutuhkan parameter |hangul=. Lee Chang-min (Hangul: 이�...
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Final Piala FA 1915TurnamenPiala FA 1914–1915 Sheffield United Chelsea 3 0 Tanggal24 April 1915StadionOld Trafford, ManchesterWasitHarry TaylorPenonton49.557← 1914 1920 → Final Piala FA 1915 adalah pertandingan sepak bola antara Sheffield United dan Chelsea yang diselenggarakan pada 24 April 1915 di Old Trafford, Manchester. Pertandingan ini merupakan pertandingan final ke-44 Piala FA sebagai pertandingan penentu pemenang musim 1914–1915. Pertandingan ini menjadi final Piala F...
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Keledai yang Memakai Kulit Singa adalah salah satu fabel Aesop, dimana terdapat dua versi berbeda. Terdapat juga beberapa ragam Timur, dan penafsiran cerita yang beragam. Fabel Ilustrasi Arthur Rackham, 1912 Dari dua versi Yunani dari cerita tersebut, satu cerita yang dikatalogkan sebagai 188 dalam Perry Index mengisahkan seekor keledai yang memakai kulit singa dan menyamar dalam rangka menakut-nakuti seluruh hewan yang bodoh. Pada akhir cerita, seekor rubah datang dan ia juga berniat untuk m...
Texas state government agency Texas Department of Transportation (TxDOT)Agency overviewFormed1991Preceding agenciesTexas Highway DepartmentTexas Department of Highways and Public TransportationJurisdictionTexasHeadquartersAustin, TexasAgency executiveMarc D. Willams, Executive DirectorWebsitetxdot.gov The Texas Department of Transportation (TxDOT /ˈtɛks.dɒt/) is a Texas state government agency responsible for construction and maintenance of the state's immense state highway system and the ...
Union Army general For other people named Joseph Carr, see Joseph Carr (disambiguation). Joseph Bradford CarrJoseph Bradford CarrSecretary of State of New YorkIn office1880–1885GovernorAlonzo B. Cornell Grover ClevelandDavid B. HillPreceded byAllen C. BeachSucceeded byFrederick Cook Personal detailsBorn(1828-08-16)August 16, 1828Albany, New YorkDiedFebruary 24, 1895(1895-02-24) (aged 66)Troy, New YorkMilitary serviceAllegianceUnited States of AmericaUnionBranch/serviceUnited States Arm...
Women's 75 kgat the Games of the XXX OlympiadVictory ceremony — all three medalists were consequently stripped of their medals for doping.VenueExCeL LondonDate3 AugustCompetitors13 from 12 nationsMedalists Lydia Valentín Spain Abeer Abdelrahman Egypt Madias Nzesso Cameroon← 20082016 → Weightlifting at the2012 Summer OlympicsMenWomen56 kg48 kg62 kg53 kg69 kg58 kg77 kg63 kg85 kg69 kg94 kg75 kg105 kg+75 kg+105 kgvte Main article: Weightlifting...
Carmen ElectraCarmen Electra a Los Angeles nel 2011Altezza160 cm Misure90-54-86 Peso60 kg Scarpe38,5 (UE) OcchiAzzurri CapelliCastano chiarissimo Modifica dati su Wikidata · Manuale Carmen Electra, nome d'arte di Tara Leigh Patrick (Cincinnati, 20 aprile 1972), è una modella, attrice, cantante, ballerina e personaggio televisivo statunitense. Indice 1 Biografia 2 Vita privata 3 Filmografia 3.1 Attrice 3.1.1 Cinema 3.1.2 Televisione 3.2 Doppiatrice 3.3 Video musicali 4 Discogr...
Pour les articles homonymes, voir Canon et Piste de ski artificielle. Un canon à neige aux Sybelles. Un canon à neige ou enneigeur est un dispositif permettant de fabriquer de la neige mécaniquement à partir d'eau et d'air, le tout à basses températures (0 °C et moins). Le principe est de projeter un mélange d'air comprimé et d'eau par temps suffisamment froid. Un nivoculteur ou snowmaker est un employé qui assure la conduite et la surveillance de ces systèmes. La neige ainsi...
Disease caused by the bacteria Salmonella Typhi Not to be confused with Typhus. Medical conditionTyphoid feverOther namesEnteric fever, slow feverCausative agent: Salmonella enterica serological variant Typhi (shown under a microscope with flagellar stain)SpecialtyInfectious diseases SymptomsFever that starts low and increases daily, possibly reaching as high as 104.9 °F (40.5 °C) Headache, weakness and fatigue, muscle aches, sweating, dry cough, loss of appetite, weight loss, stomach ...
American TV series (2014–17) This article is about the television series. For the mental health condition, see survivor guilt. For the album by G Herbo, see Survivor's Remorse (album). For the Roddy Ricch song, see Survivor's Remorse (song). Survivor's RemorseGenreComedy dramaCreated byMike O'MalleyStarring Jessie T. Usher RonReaco Lee Erica Ash Teyonah Parris Tichina Arnold Mike Epps ComposerLudwig GöranssonCountry of originUnited StatesOriginal languageEnglishNo. of seasons4No. of episod...
Mathematical analysis of stresses in solids Stress–strain analysis (or stress analysis) is an engineering discipline that uses many methods to determine the stresses and strains in materials and structures subjected to forces. In continuum mechanics, stress is a physical quantity that expresses the internal forces that neighboring particles of a continuous material exert on each other, while strain is the measure of the deformation of the material. In simple terms we can define stress as th...
Jack Quaid al San Diego Comic-Con International del 2019 Jack Henry Quaid (Los Angeles, 24 aprile 1992) è un attore statunitense. È noto principalmente per il ruolo di Hughie Campbell nella serie televisiva The Boys (dal 2019) e per prestare la voce al personaggio di Brad Boimler nella serie animata Star Trek: Lower Decks (dal 2020), del franchise di Star Trek. Ha inoltre prestato la voce a Superman, nella serie animata My Adventures with Superman (dal 2023), e a una variante dell'Uomo Ragn...
Pour les articles homonymes, voir La Naissance de Vénus. La Naissance de VénusArtiste Sandro BotticelliDate Vers 1485Type Peinture mythologique, nuMatériau tempera et plâtre sur toileDimensions (H × L) 172,5 et 173 × 278,5 et 279 cmSérie Peintures mythologiquesMouvements Renaissance, Première RenaissanceNo d’inventaire 00158551Localisation Galerie des Offices, salle 11-12 Botticelli (d)modifier - modifier le code - modifier Wikidata La Naissance de Vénus (i...
Se7enSeven sebagai model di sampul majalah KoreAm pada bulan Januari 2009Informasi latar belakangNama lahirChoi Dong-WookLahir9 November 1984 (umur 39)[1]Asal Seoul, Republic of KoreaGenreK-pop, J-pop, R&B, Hip hop, PopPekerjaanpenyanyi, penariTahun aktif2003–sekarangLabelYG Entertainment, YG Entertainment Japan, Nexstar, Gold Label, 21 East, EMI, GMM GrammySitus webwww.hello7.com Nama panggungHangul세븐 Alih AksaraSebeunMcCune–ReischauerSebŭnNama lahirHangul최동욱 ...
Nota: Este artigo é sobre a artista. Para o álbum de estúdio autointitulado, veja Aaliyah (álbum). Aaliyah AaliyahAaliyah em maio de 2000. Nascimento Aaliyah Dana Haughton16 de janeiro de 1979Nova Iorque, Nova Iorque, EUA Morte 25 de agosto de 2001 (22 anos)Marsh Harbour, Ilhas Ábaco, Bahamas Causa da morte acidente aéreo Ocupação Cantora atriz dançarina modelo compositora produtora coreógrafa Período de atividade 1989–2001 Carreira musical Gênero(s) R&B ...