Le département du Nouveau-Mexique est créé à partir du neuvième département le , administrant la défense des zones géographiques actuelles de l'Arizona et du Nouveau-Mexique. Lorsque la guerre de Sécession débute en , le commandant du département, le colonel William W. Loring, démissionne le pour rejoindre l'armée confédérée et est remplacé par le colonel Edward R. S. Canby du 10th Infantry Regiment(en)[1]. Canby reçoit l'ordre d'envoyer toute l'infanterie régulière au Kansas et lève deux régiments du Nouveau-Mexique pour les remplacer ; néanmoins, Canby est réticent, car il craint à la fois une invasion en provenance du Texas et il ne croit pas en la population locale, qu'il suspecte de déloyauté[2].
Invasion confédérée
Les premiers confédérés à envahir le département le font en . Le lieutenant-colonel John Baylor, commandant un bataillon du 2nd Texas Mounted Rifles(en), entre dans le territoire le et le lendemain soir arrive aux portes du Fort Fillmore, près de la colonie de Mesilla. Il planifie de prendre le fort par surprise, mais deux déserteurs confédérés alertent le garnison de l'Union de ses plans ; à la place, le lendemain matin, Baylor entre dans Mesilla. Dans l'après-midi, le commandant de l'Union, le commandant Isaac Lynde tente de repousser les confédérés mais échoue ; pensant que sa position est sans espoir, Lynde essaie alors de se replier vers le nord vers le fort Stanton. Néanmoins, la colonne de l'Union perd rapidement sa cohésion pendant les heures chaudes de la journée, aussi lorsqu'elle atteint San Augustine Springs, Lynde rapporte que pas « plus de 100 hommes du bataillon de l'infanterie[3] » ne peut résister efficacement. Lorsque Baylor arrive aux sources vers la mi-journée, Lynde rend son commandement sans combattre. Lynde sera renvoyé de l'armée en novembre pour sa reddition, qui a été perçue par le Nord comme inutile et lâche[4]. En raison de la reddition de Lynde, plusieurs fort du sud-est du Nouveau-Mexique sont abandonnés, ce qui donne aux Apaches de la région une occasion de lancer des raids contre les colonies. Baylor émet une proclamation déclarant que la partie du Nouveau-Mexique au sud du 34e parallèle devient le territoire confédéré de l'Arizona, avec lui en tant que gouverneur[5].
Aucun renfort confédéré n'arrive cette année-là, et le bataillon de Baylor est retenu en combattant les bandes Apaches dans le sud du Nouveau-Mexique. Canby passe le reste de l'année à essayer de lever cinq régiments d'infanterie, et écrit au gouverneur du Colorado, William Gilpin, pour lui demander des troupes de volontaires du Colorado pour aider à défendre le Nouveau-Mexique. Le général confédéré Henry H. Sibley lève une brigade de cavalerie du Texas au cours de l'été 1861 et l'emmène au Nouveau-Mexique à la fin janvier et au début de [6]. Tentant d'envahir le Colorado pour capturer les mines d'or et d'argent localisées là, Sibley arrive aux portes de Fort Craig le . À ce moment, Canby a reçu seulement deux compagnies de volontaires du Colorado, sur les cinq régiments du Nouveau-Mexique qui doivent être recrutés, seuls deux ont dix compagnies formées à plein effectif[7]. Après plusieurs jours d'escarmouche devant le fort, pendant lesquels Canbyr refuse de quitter ses fortifications, Sibley se déplace vers la rive est du Rio Grande et part vers le nord, tentant de couper les lignes de ravitaillement et de renforts de Canby vers Albuquerque. Néanmoins, Canby est capable d'intercepter les confédérés au gué de Val Verde, aboutissant à une bataille le . Alors que la force de l'Union est défaite, elle réussit à se retirer vers le fort Craig et refuse la demande de reddition de Sibley. Plutôt que d'essayer un assaut direct contre le fort, Sibley se dirige vers le nord vers le Colorado ; Canby envoie ses régiments de la milice devant Sibley pour contester sa progression, pendant qu'il reste dans le fort pour intercepter les renforts et le ravitaillement de Sibley[8].
Pendant ce temps, le 1st Colorado Infantry(en) commandé par le colonel John Potts Slough arrive au fort Union, au nord-est de Santa Fe, le . Le commandant de l'armée régulière du fort est le colonel Gabriel Paul, qui a reçu des ordres de Canby de rester dans le fort, mais comme la commission de colonel de Slough prévaut de quelques semaines sur celle de Paul, Slough prend le commandant du fort et planifie immédiatement une offensive contre les forces confédérées, qui ont atteint à ce moment Albuqerque. Les détachements avancés des deux forces se percutent à Apache Canyon le , le détachement de l'Union repoussant les confédérés vers l'extrémité ouest du canyon avant de reculer vers Pigeon's Ranch à l'extrémité orientale. Après une journée où les deux camps se reposent et reçoivent des renforts, le , les confédérés entrent dans le canyon et attaquent la force de l'Union réunie commandée par Slough. Bien que les confédérés parviennent à repousser Slough sur plusieurs kilomètres, un plus petit détachement de l'Union parvient à se glisser derrière les confédérés et à détruire le train de wagons, qui contient la plupart de leur ravitaillement. Avec de la nourriture et des munitions en quantité limitée, Sibley n'a d'autre choix que de se replier vers le Texas[9].
Pendant ce temps, Canby décide que puisque sa force manque de ravitaillement et qu'il n'a pas reçu d'information concernant la réception de renfort, de partir vers le nord pour s'unir à la garnison du fort Union. Il arrive à Albuquerque le , juste après l'arrivée des confédérés ; à la suite d'un bref duel d'artillerie, les confédérés abandonnent la ville pendant la nuit du . Ayant maintenant la force du fort Union en complément de la sienne, Canby suit les confédérés vers la ville de Peralta le où il livre une journée d'escarmouche qui occasionne peu de pertes et rien d'autre. Étant à court de ravitaillement et décidant que la capture de confédérés supplémentaire grèverait son ravitaillement, Canby part mettre le camp autour de fort Craig et attend le ravitaillement[10].
Pendant ce temps, un commandement d'unité de l'armée régulière et de volontaires de Californie est organisé à fort Yuma sur le fleuve Colorado afin de vaincre l'invasion confédérée. Le commandement, appelé colonne de Californie, est placé sous les ordres du colonel James H. Carleton et part vers l'est dans le Nouveau-Mexique en mars. Ils ont une escarmouche avec une compagnie confédérée à Stanwix Station le , qui est considérée comme le combat le plus occidental de la guerre de Sécession. Continuant vers le Rio Grande, Carleton fait sa jonction avec la force de Canby le ; il progresse alors sur cent soixante kilomètres (cent miles) dans le Texas[11].
Restant de la guerre
Pour le restant de la guerre de Sécession, les forces de l'Union dans le département combattent les tribus amérindiennes. Canby est promu et transféré à un commandement sur le théâtre oriental, et Carleton, aussi promu brigadier général, est nommé au remplacement de Canby. Il réorganise les volontaires du Nouveau-Mexique en un régiment de cavalerie(en) commandé par Kit Carson. Pendant les trois années suivantes, Carleton lance de multiples campagnes contre les tribus locales, spécialement les Apaches et les Navajos ; les Navajos sont placés de force dans une réserve au printemps 1864, et les autres tribus sont obligées de couper court à leur pillages[12].
Il y a dix districts dans le département à diverses périodes ; la plupart a été fusionné après l'invasion confédérée. La liste des districts comprend[15].
Ce qui suit est la liste des postes de l'armée des États-Unis et de l'armée de l'Union dans le département à diverses périodes pendant l'existence du département du Nouveau-Mexique[16]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) Ray C. Colton, The Civil War in the Western Territories : Arizona, Colorado, New Mexico, and Utah, Norman, Oklahoma, University of Oklahoma Press, .
(en) John H. Eicher et David J. Eicher, Civil War High Commands, Stanford, Stanford University Press, , 1040 p. (ISBN0-8047-3641-3).
(en) Donald S. Frazier, Blood & Treasure : Confederate Empire in the Southwest, College Station, Texas, Texas A&M University Press, (ISBN0-89096-639-7).
(en) Frank J. Welcher, The Union Army, 1861-1865 : Organization and Operations, vol. 2 : The Western Theater, Bloomington, Indiana University Press, (ISBN0-253-36454-X).
(en) Flint Whitlock, Distant Bugles, Distant Drums : the Union Response to the Confederate Invasion of New Mexico, Boulder, Colorado, University Press of Colorado, , 293 p. (ISBN978-0-87081-835-6).
(en) David Stephen Heidler, Encyclopedia of the American Civil War.
(en) Oliver Diefendorf et Thomas M. O'Brien, United States War Dept, General orders of the War department, embracing the years 1861, 1862 & 1863, Derby & Miller, (lire en ligne).