Après la Seconde Guerre mondiale, il fonde l’Institute for the Study of Metals (Institut d'étude des métaux) à l'université de Chicago[4]. En 1961, il accepte un poste au MIT en tant que professeur d'institution[5] et travaille à la fois dans le département des humanities et de la métallurgie. Il souhaite en effet explorer les possibilités d'appliquer les techniques métallurgiques à l'étude des méthodes de fabrication ayant permis de créer les artefacts découverts par les archéologues. Lorsqu'il prend sa retraite du MIT en 1969, il est professeur émérite[3]. Plus tard, Smith publiera plusieurs ouvrages qui relient l'art à la science.
Il meurt à 88 ans des suites d'un cancer à sa résidence de Cambridge (Massachusetts). Sa femme Alice Kimball Smith, une historienne des sciences, lui survit, tout comme leurs deux enfants.
Travaux
Il commence à s’intéresser à l'histoire de la métallurgie au début des années 1930, puis commence à rassembler divers ouvrages classiques du genre et collabore également à la traduction de certains (L'Art de convertir le fer forgé en acier de Réaumur (1722), du Pirotechnia de Biringuccio (1540) ou encore du Treatise on Ores and Assaying (1574) de Lazarus Ercker)[6],[7].
Ses précédents travaux l’amènent à publier, en 1960, A History of Metallography: The Development of Ideas on the Structure of Metal before 1890 (Chicago: University of Chicago Press), ouvrage récompensé l'année suivante par le prix Pfizer. Cette étude de la structure des métaux et alliages ainsi que des propriétés qui résultent de leur transformation reste jugée, même après quelques décennies, comme « un travail fondateur sur l'histoire de la métallographie »[8]. Le livre débute avec la connaissance intuitive des métaux élaborée par des précurseurs tels que Biringuccio, Descartes, Réaumur, Bréant, Osmond, Sorby, Brinell, Tschernoff, Howe, Percy et d'autres ; puis il décrit l'évolution de la compréhension scientifique moderne des matériaux, tout en mettant l'accent sur les interactions entre l'ingénierie pratique, la science expérimentale et théorique, et les fruits de l'imagination esthétique, armuriers et joaillers par exemple. Ouvrage remarqué par sa bibliographie extensive comportant de nombreuses sources jusque-là non exploitées dans des bibliographies sur le sujet[9]. Un chapitre s'étend sur le travail des forgerons mérovingiens, de Damas ou du Japon, notamment pour ses sabres, ou encore les armuriers pour leurs armures médiévales jusqu'aux armes à feu[10]. Une autre section développe l'apport des théories corpusculaires dans les prémisses de l'observation microscopique, depuis les travaux de Réaumur (1683-1757) sur les fractures dans la transformation du fer en acier, jusqu'à ceux de Henry Clifton Sorby (1826-1908), géologue britannique spécialiste en microscopie.
↑Robert F. Mehl, « Review of A History of Metallography: The Development of Ideas on the Structure of Metals before 1890 », Technology and Culture, vol. 2, no 3, , p. 266–269 (DOI10.2307/3101032)
↑a foundational work on the history of metallography
↑(en) Bernard R. Queneau, « A History of Metallography. The development of ideas on the structure of metals before 1890. Cyril Stanley Smith. University of Chicago Press, Chicago, Ill., 1960. xxi + 291 pp. $8.50 », Science, vol. 132, no 3440, , p. 1656–1657 (ISSN0036-8075, DOI10.1126/science.132.3440.1656-b, lire en ligne, consulté le )