La culture de la Guinée-Bissau, petit pays d'Afrique de l'Ouest, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses 1 700 000 habitants bissau-guinéens (en 2017).
La Guinée-Bissau[1] comporte une trentaine d'ethnies parlant autant de langues et pratiquant diverses religions, pour la plupart animistes. La religion musulmane est la plus répandue, suivie par les religions animistes des ethnies majoritaires.
Les villes comportent un certain pourcentage de catholiques et de protestants.
Langues, peuples, cultures
Peuples
Le long du littoral, la population de la Guinée-Bissau se répartit entre Balantes (25 %), Manjaques (12 %) et Papels (10 %). L'intérieur du pays est occupé par les Peuls (20 %) et les Mandingues (11 %). Les Bijogos sont établis dans l'archipel des Bijagos[3]. S'y ajoutent des groupes ethniques minoritaires, tels que les Beafadas, les Nalus, les Soussous, les Tanda ou les Felupes.
Ces ethnies se subdivisent elles-mêmes en groupes plus ou moins distincts, comme les Brassa Bungue dans le Sud du pays, qui parlent le Rassa. La société Balante rassa est une gérontocratie démocratique stratifiée sur le sexe et en classes d'âge. Ne participent au pouvoir que les « Grands hommes » et les « Grandes femmes », c'est-à-dire les initiés. L'initiation, accompagnée de la circoncision chez les hommes, a lieu vers 30-40 ans. Chez les femmes, c'est le mariage (vers 19 ans) qui marque l'initiation. La femme ne devient réellement libre qu'après avoir mis au monde son premier enfant. Les femmes participent donc aux décisions plus tôt que les hommes. Cependant, un représentant de chaque classe d'âge a accès au Conseil des anciens pour chaque sujet qui le concerne.
Les Balantes sont réputés experts dans la riziculture de bolanha, des terrains récupérés sur les mangroves et transformés en rizières[4]. Ils organisent des fêtes importantes à l'occasion des deuils, des initiations ou de récoltes importantes. Ils communiquent alors à distance ou avec les esprits dans un langage codé sur les bombolongs (gros tambours à fente). Une particularité est de chanter en courant pour rameuter du public dans tout le village.
Le pays étant entouré de pays plutôt francophones, la langue française est une importante langue vivante enseignée. Bien que la Guinée-Bissau appartienne à la Organisation internationale de la Francophonie, ce n’est pas un pays francophone.
En 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe la Guinée-Bissau au 79e rang sur 180 pays[18]. Le retour à la démocratie a permis de grandes améliorations, mais l'autocensure reste très répandue. Certains journalistes ont fait le choix de l'exil[19].
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
Claire Andrade-Watkins, « Le cinéma et la culture au Cap Vert et en Guinée-Bissau », in Cinémas africains, une oasis dans le désert ?, Condé-sur-Noireau, Corlet/Télérama, 2003, p. 148-151, Collection CinémAction no 106 (ISBN2854809807)
Bernard Magnier (dir.), Littératures du Cap-Vert, de Guinée-Bissao, de São Tomé et Principe, Clef, Paris, 1993, 152 p.
Filmographie
Carnaval de Guinée-Bissao, film documentaire de Tobias Engel, CNRS Audiovisuel, Meudon, 1982, 27 min (VHS)
(pt + fr) Naître Bijago, film documentaire de Jean-Paul Colleyn et Catherine De Clippel, IRD, Bondy ; RTBF, Acmé, 1992, 40 min (VHS)
Cognagui : la voie des ancêtres, film documentaire de Patrice Landes, L'Harmattan, Landes Production, Paris, 2008, 49 min (DVD)
↑ ab et cJean Sellier (et al.), Atlas des peuples d'Afrique, La Découverte, Paris, 2003, p. 118 (ISBN9782707141293)
↑Marie-Christine Cormier-Salem (dir.), Rivières du Sud : sociétés et mangroves ouest-africaines, Éd. de l'IRD, Institut de recherche pour le développement, Paris, 1999, p. 229
↑« Le mariage chez les manjaks », sur Senegal-mariage.com, le premier site sur le mariage au Sénégal, (consulté le ).
↑Teixeira, Maria, « Un rituel d'humanisation des nourrissons, le kabuatã manjak. (Guinée-Bissau/Sénégal) », Journal des Africanistes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 71, no 2, , p. 7–31 (DOI10.3406/jafr.2001.1267, lire en ligne, consulté le ).
↑baran, « Prénoms manjaks », sur canalblog.com, Baran, (consulté le ).