Son cinéma est poétique[3] mais aussi politique et engagé[4]. Elle est considérée comme une figure de proue du cinéma africain[5] et la première réalisatrice du continent[6].
Biographie
Née d'un père guadeloupéen de Marie-Galante et d'une mère gersoise, elle choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète Lautréamont[7]. Elle crée en 1958 la première troupe noire à Paris, « Les Griots », aux côtés de Toto Bissainthe, Timité Bassori et Ababacar Samb Makharam. L'un de leur objectif est de partager et faire connaître les textes des auteurs noirs, et d'offrir de grands rôles aux comédiens d'origine africaine.
Sarah Maldoror part deux ans à Moscou pour étudier le cinéma au VGIK sous la houlette de Mark Donskoï[8]. Elle y rencontre le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène.
Compagne de Mário Pinto de Andrade, poète et homme politique angolais, elle participe avec lui aux luttes de libération africaine. Ils donnent naissance à deux filles, Annouchka de Andrade[9] et Henda Ducados[10]. Elle revient en France à Saint-Denis[8].
Mario de Andrade est le fondateur et premier président du MPLA (Mouvement pour la libération de l'Angola). Alors qu'il est secrétaire d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine, il organise le premier congrès des écrivains et artistes noirs à Paris (Sorbonne, 1958) et devient un ami proche des poètes Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Frantz Fanon ou Richard Wright. Il collabore à plusieurs scénarios de Sarah Maldoror dont Monangambee et Sambizanga. C'est également avec lui qu'elle écrit Des fusils pour Banta, qu'elle tourne en 1970 avec l'aide de l'Algérie. Ce film ne dépasse cependant pas le stade du montage. Sarah Maldoror est en effet expulsée d'Algérie après une vive altercation avec l'un des généraux en place à l'époque. Jusqu’à ce jour, les rushs du film n’ont jamais été retrouvés[11].
Sarah Maldoror réalise plus de quarante films courts ou longs-métrages, films de fiction ou documentaires. Son regard s'est notamment porté sur les poètes Aimé Césaire (cinq films), René Depestre ou Louis Aragon, ainsi que les artistes peintres Ana Mercedes Hoyos, Joan Miró ou Vlady.
1985 Paris et Alger, Le Passager du Tassili (90 min - fiction diffusée sur France 2) d’après le roman d’Akli Tadjer avec : Anne Caudry, Lounès Tazaïrf, Smaïn
Moyens métrages
1973 Paris, Saint-Denis sur Avenir (45 min - documentaire)
1981 Paris, Un dessert pour Constance (52 min - fiction diffusée sur France 2) d’après une nouvelle de Daniel Boulanger avec : Cheik Doukouré, Sidiki Bakaba, Jean Bouise
1982 Paris, L’Hôpital de Leningrad (52 min - fiction diffusée sur France 2) d’après une nouvelle de Victor Serge avec : Roger Blin, Anne Wiazemsky, Rudiger Vogler
1986 Miami, Martinique, Aimé Césaire - le masque des mots (52 min – documentaire)
↑(en) Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates et Steven J. Niven, Dictionary of African Biography, Oxford, OUP USA, (ISBN978-0-19-538207-5, lire en ligne).
↑Mathieu Kleyebe Abonnenc, Des fusils pour Banta, un film de Sarah Maldoror, 2010, [1]