La cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg connue également comme l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, construite entre 1776 à 1787, fait partie d’un ensemble de neuf bâtiments de style néo-classique qui forment le pourtour de la place Royale à Bruxelles en Belgique.
En 1183, le Brabant est érigé en duché, et le Coudenberg devient la résidence habituelle des ducs. La ville de Bruxelles est en plein essor et le Coudenberg gagne en importance. Lors de la construction de la première enceinte de Bruxelles au XIIIe siècle, l'église, l'hospice (devenu prévôté) et ses jardins, qui s'étendent jusqu'à l'actuelle rue Brederode, se retrouvent intra muros[1].
En 1430, le duché de Brabant passe, par héritage, à la couronne des ducs de Bourgogne. Philippe le Bon agrandit et embellit le palais, y construisant entre autres l’Aula Magna, une grande et prestigieuse salle de réception qui accueillera d’importants États généraux des Pays-Bas bourguignons. En souvenir de ses parents, l’empereur Charles Quint construit, en prolongement de l’Aula Magna, une chapelle gothique qui devient la nouvelle chapelle castrale en lieu et place de l'église de la prévôté.
Le XVIIe siècle est la période la plus brillante au Coudenberg. Comme souverains des Pays-Bas espagnols, les archiducs Albert et Isabelle établissent leur cour dans l’immense château archiducal du Coudenberg. Cela s’accompagne de nouveaux travaux de restauration et d’embellissement ; de nombreux artistes sont mis à contribution.
Cependant, dans la nuit du , un incendie ravage le château. Les dégâts sont considérables et il n’en reste que des ruines. Seule la chapelle échappe au désastre[note 1]. La cour s’installe ailleurs et les ruines sont laissées à l’abandon pendant une quarantaine d’années, faute de moyens.
Édification de l'église néo-classique
En 1774, le prince Charles-Alexandre de Lorraine propose de transformer les lieux en place Royale. Comme ni l’ancienne chapelle du château de style gothique, ni les ruines de l'église de l'abbaye, vraisemblablement en style roman, n’étaient compatibles avec le goût néo-classique de la fin du XVIIIe siècle, elles sont rasées et remplacées par l'église de style néo-classique que nous connaissons aujourd’hui.
L’ensemble de neuf bâtiments de cette nouvelle place royale de Bruxelles, dont l'église et les deux bâtiments accolés financés par l'abbaye du Coudenberg, est dessiné par Jean-Benoît-Vincent Barré et Barnabé Guimard. Pour l’église, les travaux sont achevés en 11 ans (1776 à 1787). L'intérieur de l'église est construit par Louis Montoyer entre 1785 et 1786[2].
La proximité du palais royal et, sans doute, à trouver une de ses origines dans la chapelle castrale de l'ancien château des ducs de Brabant donnent à l’église le statut spécial de « paroisse royale » même s’il n’a rien d’officiel. Des bancs d'église royaux se trouvent dans le chœur, et un passage permet un accès direct aux jardins du palais royal.
↑Il s'agit de la chapelle du château qui prolongeait l’Aula Magna et non de l'église de l'abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg qui, elle, sera victime d'un incendie en 1743.
↑L'« œil de la Raison » était un des symboles de la Révolution française.
Références
↑« Vue de la façade du chalet norvégien », Rue Brederode no 10, sur reflexcity.net (consulté le ) : « À droite, un mur, vestige de la première enceinte »
Jean-Pierre Félix, Orgues, cloches et carillon de l'abbaye puis paroisse St. Jacques sur Coudenberg à Bruxelles, Bruxelles, Jean-Pierre Félix, , 363 p. (OCLC499297491)