Elle effectue ensuite sa préparation aux grandes écoles scientifiques au Prytanée national militaire de La Flèche (mathématiques supérieures et mathématiques spéciales M'). En 1994, elle est admise à la fois à l'École polytechnique et l'École normale supérieure[6], et choisit Polytechnique[4],[7],[8]. Comme les élèves de cette école ont le statut militaire, elle effectue sa période militaire de 1994 à 1995 au 13e bataillon de chasseurs alpins[9]. Durant sa scolarité, elle fait partie de celles qui militent, avec succès, pour que les polytechniciennes puissent porter le bicorne, symbole traditionnel de l'école, qui jusque là était porté seulement par les élèves masculins[10],[11]. À l'issue de ses études à l'X, elle décide de servir dans l'Armée de l'air. En , elle intègre donc celle-ci et commence sa formation au pilotage en ralliant la « division des vols » qui correspond à la troisième et dernière année de l'École de l'air. Elle reçoit son « poignard » en même temps qu'une autre femme, Énora Chame, qui écrira plus tard un livre relatant sa participation à la MISNUS[12].
En , elle est affectée à la « sécurité des vols » du commandement des forces aériennes de la BA 128 de Metz[14].
Son surnom dans l'Armée de l'air est « Moineau »[15].
Une sportive accomplie
Caroline Aigle est aussi une sportive accomplie, championne de France militaire de triathlon[4]1997, championne du monde militaire de triathlon par équipe[4]1997 et vice-championne du monde militaire de triathlon par équipe 1999. Elle pratique également une autre de ses passions, la chute libre[4] et le parachutisme d'une manière générale[16].
Caroline Aigle avait pour ambition de devenir astronaute[17], pour cela elle avait repris des études d'astrophysique et apprenait le russe[18]. Mais très malade, sa dernière grande participation à un événement est d'être, en , la marraine du meeting aérien Airexpo à Toulouse. Elle n’aura donc pas la possibilité de poser sa candidature à la sélection ouverte par l'Agence spatiale européenne le 19 mai 2008, qui verra notamment la sélection de Thomas Pesquet le 20 mai 2009.
Elle meurt le , âgée de trente-deux ans, d'un cancer foudroyant, un mélanome[19], décelé quelques mois avant sa disparition.
Ses obsèques sont célébrées le 27 août 2007 en la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon. Le général d'armée Abrial, chef d'état-major de l'armée de l'air, préside les cérémonies en présence du maire de Dijon et de nombreuses personnalités politiques[20]. Caroline Aigle est inhumée au cimetière de Chambolle-Musigny[21].
Elle totalise alors près de 1 600 heures de vol[22].
Vie privée
Caroline Aigle s'est mariée le à Christophe Deketelaere (pilote de la patrouille Breitling de Dijon) et est devenue mère de deux enfants, Marc et Gabriel. Lors de sa seconde grossesse, elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer[19]. Elle fait le choix de poursuivre cette grossesse, bien que cela signifie qu'elle ne peut pas se soigner correctement[19]. Son deuxième fils naît avant terme et Caroline Aigle meurt quelques jours plus tard[23],[19].
Les auditeurs de la 187e session régionale de l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN), qui s'est tenue à Montpellier, Toulon et Aix-en-Provence en novembre et décembre 2011, ont choisi « Commandant-Caroline-Aigle » comme nom de leur promotion[26].
Le , La Poste a émis un timbre à son effigie[27] ; en fond, un Mirage 2000 sur lequel elle volait[15]. Le timbre est tiré à 1,2 million d'exemplaires, mis en circulation le 7 avril 2014 pour célébrer les 40 ans qu'elle aurait eus en 2014[28]. Les préventes de ce timbre en modèle "premier jour" ont eu lieu à Paris ainsi qu'à Montauban, sa ville de naissance, le 5 avril 2014[29].
Le , lors de la présentation au drapeau de l'École polytechnique, la promotion X2016 a choisi de rendre hommage à Caroline Aigle. À cette occasion, un hymne composé en son souvenir est interprété par les élèves et deux Mirages 2000-5 survolent la cérémonie[30]. En outre, pour lui rendre hommage, les élèves de l'École polytechnique organisent chaque année le « triathlon Caroline-Aigle »[31].
Le 29 septembre 2018, le Prytanée national militaire a nommé la promotion 2018 « Commandant-Caroline-Aigle » ; les élèves ont créé pour l'occasion un chant en hommage à celle qui les avait précédés[réf. souhaitée].
Le , les 115 nouveaux cadres administratifs civils du ministère des Armées réunis pour la première fois en promotion de nouveaux arrivants, prennent le nom de « Promotion Commandant Caroline Aigle »[réf. souhaitée].
La promotion 2018 de l'École de l'air est baptisée en son honneur le vendredi [32].
des établissements scolaires portent le nom de Caroline Aigle : une école à Verdun, une autre à Mondonville et le nouveau groupe scolaire construit à Palaiseau dans le quartier Camille Claudel, proche de l'École polytechnique[34] ; son nom est également donné au lycée public de Nort-sur-Erdre, qui a ouvert ses portes en septembre 2020, par un vote de l'assemblée régionale le 21 mars 2021[35], à un collège de Strasbourg, par un vote de la commission permanente des Conseillers d'Alsace le 26 mars 2021[36] et à un collège de Cergy[37]. L'une des maternelles du Chesnay-Rocquencourt porte son nom depuis 2021[38] ainsi que le nouveau collège de Lançon-Provence ouvert en septembre 2022[39].
Jean-François Vivier (ill. Francesco Rizzato), Caroline Aigle : Première femme pilote de chasse en escadron de combat, Paris, Plein vent, , 48 p. (ISBN978-2-49254-796-6).
↑ a et b« […] Mais ce n'était pas la première femme à être brevetée pilote de chasse. C'était Élisabeth Boselli, brevetée à Tours en 1946 ». Cf. Lucien Robineau (promotion 1951), Le Piège, Revue des anciens élèves de l'École de l'air, « Femmes pilotes militaires », no 191, décembre 2007, p. 5.
↑La période militaire est pour sa promotion de Polytechnique X94 une période d'un peu plus de 12 mois dans une unité militaire, confondue souvent avec le service national : la différence essentielle est que la personne qui le fait est engagée, pas appelée).
↑Avant cela, les polytechniciennes portaient un tricorne à fond plat