L'Éthiopie affiche, dans son Plan de Croissance et de Transformation II, l'ambition de devenir un pays à revenu intermédiaire dès 2025[3]. Parmi les objectifs associés figure celui d'un accès universel à l'électricité d'ici 2025[4].
Début 2020, la puissance électrique installée en Éthiopie s'élevait à environ 4,5 GW, en quasi-totalité (environ 4 GW) hydroélectrique[5],[6]. Bien qu'en hausse rapide (0,38 GW en 1990, 2 GW en 2009)[7], cette puissance reste très faible au regard de la population avoisinant les 110 millions d'habitants en 2020, dont seuls 44% ont accès à l'électricité en 2017[8]. La demande électrique est en forte croissance et les pénuries fréquentes.
C'est dans ce contexte que le gouvernement éthiopien cherche à tirer le maximum de son potentiel hydroélectrique considérable (45 à 50 GW), en investissant dans la construction de nouveaux grands barrages. Bien que les autorités cherchent à diversifier le mix électrique, en développant notamment la géothermie et l'éolien, l'hydroélectricité devrait rester la colonne vertébrale de la politique énergétique pour les années à venir : un objectif de 17,3 GW de puissance hydroélectrique installée est visé pour 2025[5],[9].
En outre, l'Éthiopie est un exportateur net d'électricité vers ses pays voisins (Soudan, Djibouti). Les exportations d'électricité représentent entre 0,5% et 0,7% du PIB du pays de 2016 à 2020[10]. La production issue du barrage de Koysha devrait permettre d'augmenter ces revenus.
Il créera un lac de retenue d'un volume maximal de 6 km3, loin derrière les 15 km3 du barrage Gilgel Gibe III[11].
La centrale électrique, externe, sera construite sur la rive gauche en aval du barrage. La puissance de 2 160 MW sera fournie par 8 turbines Francis de 270 MW chacune, alimentées en eau par trois conduites forcées.
La production électrique annuelle du barrage est estimée à 6,46 TWh[12]. Le barrage de Koysha pourra être opéré en tandem avec celui de Gilgel Gibe III, en régulant les débits de manière à optimiser la production pendant les périodes de basses eaux ou de pic de consommation[13]. Le courant sera distribué via une ligne à haute tension de 400 kV entre le barrage de Koysha et celui de Gilgel Gibe III, à réaliser à l'issue du projet Koysha[12].
Un nouveau pont sur la rivière Omo en aval du barrage est également en construction dans le cadre du projet[12].
Financement
Le coût total du projet est estimé en 2016 à 2,5 milliards de dollars. Il est financé à hauteur de 1,7 milliard de dollars par la SACE(it), agence italienne de crédit à l'exportation[14].
Les travaux préliminaires à la construction du barrage (notamment création de la route d'accès) ont débuté dès 2016[17],[18].
La construction à proprement parler débutera par le creusement de deux canaux de dérivation dans la rive droite, d'une capacité de 3 000 m3/s, pour dévier les eaux de la rivière pendant les travaux sur le barrage. Un petit barrage provisoire en béton et enrochement de 42 m de haut et 330 de long permettra d'assurer la dérivation complète[13].
L'avancement du chantier atteignait 23,9 % au 31 décembre 2018 et 28,5 % le 31 décembre 2019, d'après le rapport financier annuel de Salini Impreglio. La construction a été ralentie en 2019, du fait de retards de paiements[12]. L'avancement des travaux atteint 39% en octobre 2020[19].
Le remplissage du réservoir pourrait commencer en 2021[20].
Impacts
Le barrage de Koysha inondera la vallée de l'Omo sur une longueur de près de 120 kilomètres.
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