La cinquième génération de chasseur à réaction est un classement général des avions de combat inventée aux États-Unis. L'idée est apparue au début des années 1980 lorsque le gouvernement américain a voulu remplacer ses F-15 et ses F-16[1].
Censée représenter le futur des avions de combat cette notion a été généralisée et utilisée à des fins commerciales[2]. Lockeed Martin, un des principaux constructeurs américains d'avions de combat, n'a inclus dans cette « nouvelle génération » que ses propres avions (F-22, F-35) afin de bien les mettre en valeur[4]. Ce procédé a été dénoncé par un concurrent, Eurofighter, qui a montré que si l'on s'en tient aux critères, son avion, le Typhoon, relève plus de cette « cinquième génération » que le F-35[5].
Des critères définissant un avion de « cinquième génération », il n'a été gardé dans certains classements que la furtivité radar passive comme principal facteur déterminant[6]. Le F-22 entre ainsi dans cette catégorie sans pour autant avoir de fusion des données, le Rafale, qui pourtant possède en 2016 la fusion des données la plus élaborée[7], en est généralement exclu juste parce qu'il n'est pas conçu sur une telle base de furtivité radar passive.
L'efficience de cette furtivité est contestée par certains acteurs du milieu militaire. L’amiral Jonathan Greenert, chef des opérations de l’US Navy, est sceptique sur l'avenir de ce concept[8],[9] et a déclaré « Si quelque chose se déplace rapidement et perturbe l’air et émet de la chaleur, alors ce sera détectable »[10]. Pierre Sprey, un des pères du F-16, parle de « l'imposture de la furtivité, contrainte excessivement coûteuse et pesante, avec un bénéfice pouvant être réduit à néant du jour au lendemain par le développement de nouveaux radars »[11]. Denis Mercier, Chef d’état-major de l’armée de l’Air française, est allé dans le même sens en déclarant « je ne crois guère à la pertinence de la furtivité »[12].
Il n'existe finalement aucune définition fixe de la notion d'avion de « cinquième génération ». C'est un mythe[13], une expression marketing[2], qui permet à certains hommes politiques de convaincre les gouvernements d'acheter tel ou tel avion, parce qu'il serait plus avancé, parce que de « cinquième génération », sans avoir de connaissances en matière de défense et sans avoir besoin de prouver la supériorité supposée du matériel vanté[14].
Limites de la catégorisation
La notion même de segmentation en générations est parfois remise en question[3],[16]. Un avion de combat bénéficie bien souvent de mises à jour constantes tout au long de sa vie opérationnelle, par rétrofit, il est ainsi amélioré[17]. De plus il peut être produit de nouvelles versions plus performantes de cet avion[18]. L'évolution de l'aviation militaire est ainsi plutôt progressive contrairement à ce que peut laisser penser le terme de « génération », qui peut faire croire qu'une ancienne génération figée dans le temps est totalement supplantée par une nouvelle. L'écart de performances entre deux générations est en cela parfois faible, inexistant, voire favorable à l'ancienne génération. Par exemple un EA-18G Growler, dérivé d'une version améliorée du F-18, un avion dit de « quatrième génération », aurait abattu un F-22 en combat simulé[19],[20].
Cette évolutivité des avions de combat rend les frontières entre « générations » extrêmement floues et poreuses. Les délimitations entre « quatrième génération » et « cinquième génération » sont sujettes à débat[réf. souhaitée]. Des catégories intermédiaires ont été créées pour distinguer les avions à forte discrétion radar passive des autres. On pourra ainsi parler de « génération 4.5 »[22], de « génération 4+ » ou « génération 4++ »[23]. Une conceptualisation qui s'éloigne de certains états de faits : le Rafale classé en « génération 4.5 » est le successeur direct du Mirage 2000 classé en « génération 4 ». Dans la réalité il y a bien une génération de différence aussi bien en terme chronologique que capacitaire entre ces deux avions[24] ; selon ce classement il n'y a qu'une moitié de génération de différence.
Les deux représentants en service de cette « cinquième génération » sont souvent présentés comme étant les chasseurs américains F-22 Raptor produit à 195 exemplaires, prototypes compris, et le F—35 Lightning II vendu à hauteur de 131 exemplaires[25]. La production du F-22 a été abandonnée en 2011[26] en raison des surcoûts du programme[27]. Les chasseurs F-35 ont eux de très nombreux problèmes techniques[28].
La Chine et la Russie développent actuellement leur propre chasseur de « cinquième génération »[29],[30],[31]. Le classement de ces futurs avions dans la catégorie des avions de « cinquième génération » est déjà contesté en raison notamment d'une furtivité estimée très inférieure à celle du F-22[32],[33]. La surface équivalente radar du T-50 serait ainsi comprise entre 0,1 et 1mètre carré selon les angles[34], soit une discrétion radar passive comparable à celle du Rafale[35].
Il est capable de voler à Mach 1,4 sans post-combustion[39].
Oui
Ses canards recollent les flux d’air sur l’aile delta pendant les manœuvres à fort angle d’attaque, permettant une meilleure manœuvrabilité à basse vitesse et à forte incidence[40].
Les données de la liaison 16, du Radar, de l’OSF, de la centrale de navigation et des différents capteurs de SPECTRA sont fusionnées, synthétisées et affichées sur l'écran de vol.[7]
4+, 4.5
Oui/non
Il bénéficie de quelques éléments de discrétion passive.
↑Ce chiffre est non officiel, et est extrait d'un blog spécialisé australien, ayant pour but « promouvoir la puissance aérienne, stimuler le débat public et parlementaire sur les sujets relatifs à la puissance aérienne, éduquer la communauté et publier et archiver des documents et des articles sur les sujets relatifs à la puissance aérienne. »
↑Olivier Zajec, « Faut-il encore penser en termes de “générations” d'avions de combat ? », Stratégique, no 102, , p. 315–328 (ISSN0224-0424, lire en ligne, consulté le )
↑« Les USA stoppent la production du F-22 », Info-aviation.com, (lire en ligne, consulté le )
↑Romain, « Lockheed-Martin aura tué les forces aériennes américaines dans 11 ans - avionslegendaires.net », avionslegendaires.net, (lire en ligne, consulté le )