Antoinette fut créée baronne de Massy à titre personnel et non transmissible[2] le (donc peu après son premier mariage) par le prince souverain Rainier III, son frère cadet ; ses enfants par ordonnance souveraine du même jour (15 novembre 1951), portent dès lors le nom patronymique de Massy. Ce titre de baron de Massy a été porté par les princes de Monaco et correspond au Massy situé dans l’Essonne. Par ordonnance du , Albert II autorise Christian de Massy à porter le titre de baron de Massy[3].
Médaille en vermeil de l'Éducation physique et des Sports[4]
Médaille en vermeil de la reconnaissance de la Croix-rouge monégasque[4]
Mariages et descendance
La princesse contracta trois alliances matrimoniales :
Le au consulat de Monaco à Gênes (Italie), elle épousa civilement l'avocat et champion de tennis Alexandre-Athenase Noghès(en) (1916-1999, fils d'Antony Noghès), de nationalité monégasque, dont elle divorça en 1954. Ils eurent trois enfants nés avant leur mariage :
Elizabeth-Ann Charlotte Mary Kathleen Dévote de Massy – née Grimaldi – (Monaco, - ), mariée à Monaco le à Bernard Alexandre Taubert-Natta (Genève, - Genève, ), divorcée le . Remariée à Londres le au chorégraphe Nicolai Vladimir Costello dit de Lusignan (né à Lees, près d'Oldham, le ), divorcée le . Deux enfants :
Jean-Léonard Taubert de Massy, baron Taubert[6] (né en 1974), marié à Monaco le avec Suzanne Chrimes. Un enfant :
Mélanie-Antoinette Costello de Massy (née en 1985)
Christian-Louis Rainier Alexandre de Massy – né Grimaldi – baron de Massy[3], né le à Monaco, marié à Buenos Aires, le avec María Marta Quintana y del Carril (née à Londres le , fille d'Enrique Quintana Achával, ambassadeur d'Argentine, et de Marta del Carril Aldao, duchesse consort de Tamames), divorcé en 1978. Remarié en deuxièmes noces à Ramatuelle le avec Anne Michelle Lütken ( - ), divorcé en 1987. Remarié en troisièmes noces à Genève avec Julia Lakschin (née le , fille de Roman Lakschin, milliardaire et marchand d'art russe[8]), divorcé en 1995. Remarié en quatrièmes noces avec Cécile Irène Gelabale [9] (née en Guadeloupe en 1968). Trois enfants :
Laetitia de Massy (née à Buenos Aires le ), mariée avec le jonkheer Thomas de Brouwer (né à Anvers le ). Deux enfants :
Brice Souleyman Gelabale-de Massy (adopté) (né le )
Antoine Alexandre Denis de Massy (né le )
Christine-Alix Mary Dévote de Massy – née Grimaldi – (Monaco, - Nice, ), mariée à Monaco le avec Charles Wayne Knecht[10], (né à Philadelphie le ), divorcée en 1976. Remariée le avec Léon Leroy. Un enfant :
Keith Sébastien Knecht de Massy (né à Philadelphie, 1972), marié en avec Donatella Lecca Ducagini dei duchi Guevara Suardo Fabbri[11],[7], dite Donatella Dugaginy. Quatre enfants :
Le , elle épousa à Monaco le danseur étoile John Brian Gilpin(en) (1930-1983) de nationalité britannique, décédé six semaines après le mariage.
La succession au trône
Le statut de dynastes (au moins de 2002 à 2005) ou de non-dynastes des enfants nés tous trois hors mariage dépend de leur qualité d'enfants légitimes : ils ont pu être légitimés par le mariage subséquent de leur mère, en application du droit monégasque. La difficulté vient de ce que les annuaires officiels de la Principauté ne fournissent pas la liste des dynastes.
Les ouvrages spécialisés ne donnent cependant pas le titre de prince ou de princesse à ces trois enfants ni à leur descendance, contrairement à Antoinette elle-même ; mais ces mêmes ouvrages ne donnent pas non plus ce titre de prince ou de princesse à aucun des enfants des princesses Caroline de Monaco et Stéphanie de Monaco, enfants qui ne portent pas non plus le patronymeGrimaldi.
Vie de la princesse
En septembre 1943, Antoinette, âgée de 23 ans, voulut épouser le lieutenant Winter qui faisait partie des troupes allemandes qui occupaient le Rocher. Il en résulta une crise grave pour l'avenir de la Principauté et Louis II de Monaco fit savoir le qu'il refusait son consentement « à tout mariage de la jeune fille pendant la durée des hostilités ». Les Allemands ne se montrèrent guère empressés car la faible instruction et les origines modestes de Winter, fils d'un employé des chemins de fer, faisaient douter qu'il puisse jouer un rôle politique.
Après la guerre, la princesse vécut une idylle partagée avec le champion de tennis monégasque Alexandre Noghès (1916-1999) qu'elle épousa civilement en 1951 au consulat monégasque de Gênes. À cette date, elle avait trois enfants naturels dont on peut penser qu'ils étaient de son futur mari mais que celui-ci ne reconnut pas officiellement. Le couple divorça en 1954.
Ce style de vie non conventionnel ne l'empêcha pas de tenir le rôle de « première dame de la Principauté » à l’accession au trône de son frère en 1949. Elle l’était déjà en fait dès 1944 à la renonciation de sa mère, et conjointement avec la princesse souveraine consort de 1946 à 1949). Elle le resta jusqu’au mariage de ce dernier en 1956 ; quant à la princesse douairièreGhislaine Dommanget, leur belle-mère, traînée en justice et accusée de dilapider l’héritage des Grimaldi, elle ne remplit aucun rôle de représentation après 1949.
Durant les années 1950, Antoinette intrigua pour pousser son fils Christian vers le trône[12] et des scandales qui éclatèrent dans la Principauté (krach de la Société de banque et des métaux précieux) favorisèrent initialement ses desseins.
Jusqu’à la naissance de la princesse Caroline en 1957, le décès du prince souverain Rainier III pouvait entraîner l’annexion de la Principauté par la France et Antoinette ne manquait jamais de mettre en avant sa progéniture. Elle faisait courir le bruit que la comédienne Gisèle Pascal, amie du prince Rainier III jusqu'en 1953, était stérile, ce qui se révéla inexact[13].
La princesse fut présidente de la Société protectrice des animaux en principauté et créa une association destinée au développement de la médecine douce.
La princesse Antoinette fut la deuxième dans l’ordre de succession au trône de Monaco à sa naissance, rang qui passa au troisième à la naissance de son frère cadet et qui redevint le deuxième à la renonciation de leur mère. Elle perdit tout rang successoral à l’avènement de son frère cadet Rainier III en 1949, à moins que ce ne fût du fait de la constitution de 1962 et de son article 10 (s’il a été conservé jusque-là, ce rang fut le premier à l’avènement de son frère et passa au deuxième, puis au troisième à la naissance des deux premiers enfants de son frère).
La princesse Antoinette acquit à nouveau un rang (le huitième) dans l’ordre de succession au trône de Monaco lors de la modification de la loi successorale de 2002. Elle perdit à nouveau tout rang successoral au décès de son frère le prince souverain Rainier III en 2005.
À partir du mariage de son frère cadet en 1956 et jusqu'à la fin de sa vie, la princesse Antoinette résida dans sa villa d'Èze-sur-Mer, commune d’Èze, en France.
La princesse Antoinette a été la doyenne de la famille après la mort de sa mère le , jusqu'à son propre décès le à l'âge de 90 ans. Ses obsèques ont lieu le en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco, et elle est inhumée dans la chapelle de la Paix, proche de la place de la Visitation. Elle repose aux côtés de ses parents, le prince Pierre et la princesse Charlotte, de sa fille, Christine de Massy, et de son dernier époux, John Brian Gilpin.
Généalogie
Ascendance d'Antoinette de Monaco
16. Camille Henri Melchior de Polignac (1781-1855), comte de Polignac
8. Charles Marie Thomas Étienne Georges de Polignac (21/12/1824 à Paris – 05/09/1881 à Guidel), comte de Polignac
17. Marie Charlotte Calixte Alphonsine Le Vassor de La Touche (1791-1861)
4. Maxence Melchior Édouard Marie Louis de Polignac (13/12/1857 à Guidel – 28/11/1936 à Hennebont), comte de Polignac
18. Joseph Lenormand de Morando
9. Caroline Joséphine Lenormand de Morando (27/01/1824 à Fort-de-France – 01/01/1883 à Guidel)
↑« La Princesse Antoinette a été titrée baronne de Massy à titre personnel (et non héréditaire) par Ordonnance souveraine du 15 novembre 1951. Il n'y a donc pas eu de dévolution héréditaire du titre. En revanche, les enfants de la princesse Antoinette, par ordonnances souveraines du même jour (15 novembre 1951), portent désormais le nom patronymique de Massy. »