Ancienne seigneurie puis comté, Annappes est une ancienne commune du Nord de la France sur la Marque. Elle a fusionné en 1970 avec les communes d’Ascq et de Flers-lez-Lille pour créer la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq. C’est aujourd’hui un quartier de la ville.
Toponymie
L'origine du nom est très trouble. Théodore Leuridan, dans une notice historique sur Annappes, envisage plusieurs solutions :
« asnapis » formé du radical goth « ap », « ahva » = « eau » (« aqua » en latin) ;
mot signifiant en celtique « à une courbure de rivière » ;
contraction de « ad Menapios » : Annappes était située à l'extrémité du territoire des Nerviens vers le pays des Ménapiens.
Dauzat et Rostaing, dans le Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, pensent que le nom vient du germanique « hanap » (« chanvre »).
Un texte mentionne Asnapio dans la zone d'Annappes sous le règne de Charlemagne.
Le nom du village n'était pas vraiment fixé au Moyen Âge : Anaspis (testament de saint Éverard, 837) ; Asnapia (titre de fondation de Saint-Pierre de Lille, 1046, 1066) ; Asnappia (concession au chapitre Saint-Pierre de Lille, 1110) ; Hanapia (cartulaire de Mont-Saint-Martin, 1158) ; Annapia (cartulaire de l'abbaye de Loos, 1176) ; Asnapie (Taillar, recueil d'actes romans, 1197) ; Ansnapia (charte de Philippe-Auguste, 1202) ; Anaspie (cartulaire de l'abbaye de Loos, 1235) ; Anapia (1248) ; Annappes (cartulaire de l'abbaye de Lille, 1274) ; Hanapa (1275), Asnapes (1277) ; Anaspia (1280) ; Anape (1283) ; Anapps (cartulaire de Flines, 1286)[1].
Annappes apparaît orthographié Anappes (un seul n) sur des cartes anciennes du comté de Flandres[2]. Il a aussi été fréquemment orthographié « Annapes » (un seul « p ») comme on l'observe sur les actes de naissance du début du XXe siècle
De sinople à la bande échiquetée d'argent et de gueules de deux tires
Géographie
Délimitations du quartier
Le quartier d'Annappes est délimité au nord par l'avenue du Bois, la rue Anne-Joseph-du-Bourg, les allées du Socque, du Val-Saint-Jean, de la Sologne, de la Seigneurie ; la rue de la Justice et la rue du 8-Mai-1945 à l'est ; la rue de Lille au sud et le boulevard du Breucq à l'ouest.
On a trouvé dans les années 1980, dans le parc de l'actuelle école Saint-Adrien, un fragment de hache polie en silex. Elle est estimée dater d'environ 2 000 ans av. J.-C. D'autres haches de ce genre ont été découvertes dans la région de Lille, notamment dans les alluvions de la Deûle. Les historiens les attribuent à des populations employant un outillage de pierre taillée, mais déjà adonnées à l'élevage et l'agriculture.
Des fouilles effectuées en 2017 par l' Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), sur place de la République à Annappes, confirment que les premiers phénomènes d'occupation du sol datent de la protohistoire ancienne, des vestiges de la fin de la Tène et du Haut-Empire romain indiquent, en effet, qu’un espace consacré à la culture ou la pâture, se trouvait en cet endroit[4].
Cependant, il n'y a aucune preuve que l'homme se soit sédentarisé à cet endroit; en effet les archéologues n'ont retrouvé des traces d'occupation humaine qu'à la fin de l'indépendance gauloise, notamment des balles de fronde au niveau du centre Marc-Sautelet. Cependant, il est probable que cet endroit n'était pas un lieu de résidence, mais simplement un de ces replis dans la forêt (décrits par Jules César) où se réfugiaient les Gaulois de la région à l'approche des légions romaines.
Le domaine d'Asnapio
Annappes et ses environs sont au Moyen Âge le site d'un domaine royal appelé Asnapio.
Lors de la venue de Charlemagne pour l'inauguration de l'abbatiale de Saint-Riquier en 800, ses envoyés royaux dressèrent un inventaire d'Asnapio, probablement Annappes. La description fut tellement minutieuse qu'elle fut recopiée comme exemple dans un manuel de gestion des fermes impériales, le cartulaire « de Villis ». Dans ce cartulaire « de Villis » daté de 812, Ascq dépend, comme Flers et Gruson, du fisc d'Annappes[5]. Les envoyés royaux ont noté avoir trouvé pour les trois villages 5 moulins, 4 brasseries (a priori pour la cervoise), 2 ponts (on estime qu'il s'agit des ponts d'Hempenpont et de Pont-à-Tression) et 4 jardins. L'inventaire mentionne d'importantes provisions des milliers de muids d'épeautre et d'orge, des centaines de muids d'avoine, de seigle, de froment, quantité de fèves et de pois ; 1005 porcs salés (dont 155 provenant du cens), 5 025 livres de fromages, de la bière, du sel, du beurre, du miel (dont 3 muids provenant du cens) ; à Tréola, 1250 muids de vin (750 provenant des vignes du domaine et 500 du cens) ; on dénombrait 1150 moutons, bêliers, brebis et agneaux, des centaines de chevaux, ânes et mulets, des centaines de porcs, de chèvres et de vaches, 50 ruches d'abeilles, des oies, des canards et des paons ; les arbres cultivés dans le fisc étaient des poiriers, des pommiers, des néfliers, des pêchers, des noisetiers, des noyers, des mûriers, des cognassiers, des pruniers et des cerisiers[5]. En outre, les envoyés de Charlemagne témoignent de la présence de lis, costus, menthe, persil, rue, ache, livèche, sauche, sariette, sabine, porreau, aulx, tanaisie, menstratum, corriendre, échalotes, oignons, choux, choux-raves, bétoine ; le fisc de Tréloa contient également bette, auroue, népéta, sclarea, tournesol, aigremoine, mauves, guimauves, cerfeuil, brittoles[5].
Asnapio était aussi un haras qui fournissait la cavalerie impériale. Voici la composition de son cheptel en 799 :
Charlemagne transmet le domaine d'Annappes, avec ses dépendances Ascq et Flers, à son fils Louis le Pieux[5]. En 836, l'empereur Louis le Pieux donne le domaine royal d'Annappes en dot à sa fille Gisèle, épouse d'Évrard de Frioul[5]. Ce couple noble fondera l'abbaye de Cysoing. Le marquis Bérenger Ier, leur second fils, héritera de la cour d'Annappes avec toutes ses dépendances, sauf Gruson[5],[1] ; il sera par la suite roi des Lombards, puis empereur des Romains.
C'est ensuite l'époque de l'invasion du continent par les Vikings. En 881, les Normands pillent de leur camp de Courtrai, le domaine d'Annappes, et aucun texte ne le mentionne plus.
Comté de Flandre
Au Xe siècle, le comte de Flandre, installé à Lille, accapare le territoire d'Annappes. Tous les villageois sont désormais soumis au pouvoir comtal. Le comte désigne un maire, un officier comtal, pour administrer le domaine d'Annappes[1]. En 1066, Baudouin V de Flandre donne, par la charte de dotation à la collégiale Saint-Pierre de Lille, les deux tiers des revenus de l'église d'Annappes. Cependant, on ne sait pas s'il y a un lien entre cette église et l'actuelle église Saint-Sébastien d'Annappes. À cette époque, Annappes entretient des relations étroites avec ses voisins, les villages d'Ascq et de Flers.
En 1110, l'autel d'Annappes et de Lesquin est concédé au chapitre Saint-Pierre de Lille par Baudri, évêque de Noyon et Tournai[1]. En 1144, le pape Célestin II conforme cette donation par une bulle[1]. Au XIIe et XIIIe siècles, de nombreuses abbayes ont des biens à Annappes[1].
Le comte Baudouin IX démembre une partie de son domaine de la mairie d'Annappes pour donner un fief à Gilbert de Bourghelles ; celui-ci y crée, vers 1200, son manoir, la maison forte de Quiquempois. Gilbert, marié à la veuve du châtelain de Lille, assure cette fonction militaire au début du XIIIe siècle. Lors du départ du comte pour la croisade, Gilbert de Bourghelles, seigneur de Quiquempois est l'un des quatre bailli-procurateurs du comté de Flandre. Après la disparition de Baudouin IX, devenu empereur de Constantinople, en 1205, le seigneur de Quiquempois joue un rôle éminent auprès des héritières du comté. En 1214, c'est lui qui conseille le nouveau comte de Flandre, Ferrand de Portugal.
Le comte dote les établissements religieux de certaines de ses terres. C'est ainsi que l'hôpital Saint-Sauveur possède une grande ferme à blé à Annappes au XIIIe siècle. C'est à cette époque que les Le Preudhomme, bourgeois lillois, récupèrent la mairie comtale d'Annappes, et que l'échevinage (conseil municipal) se charge de définir des règlements communs aux trois villages d'Annappes, Ascq et Flers.
En 1264, Gauthier d'Asnapes vend à la comtesse de Flandre Marguerite de Constantinople plusieurs parties de terre de Villers dans le dîmage d'Annappes et d'Ascq[1].
Au XIVe siècle, le fief vicomtier de la mairie d'Annappes chargé de 10 livres de relief comprend : un manoir avec 21 cens et 3 quarterons de prés, bois et eaux, tenant au cimetière de l'église ; 8 bonniers de terre de labour ; 14 hôtes ; 4 chapons ; 2 poules et 7 havots un tiers de blé. Il possède aussi 6 hommages parmi lesquels La Tour à Marcq-en-Barœul ; le fief Halluin à Ascq et un fief vicomtier appartient aux religieuses de l'hôpital Saint-Sauveur de Lille[1].
Bien que le territoire soit riche, la population paysanne vit de manière très précaire, et doit subir plusieurs famines au XIVe et au XVe siècle, notamment durant l'année 1316 à la suite de mauvaises récoltes l'année d'avant. Un autre malheur s'abat sur la région, la guerre. De 1297 à 1304, les troupes des français de Philippe IV de France et celles des Flamands ravagent les cultures et brûlent le village. En 1340, au début de la guerre de Cent Ans, le village est occupé militairement. En 1349, c'est la peste noire qui s'abat sur la région et la population d'Annappes diminue considérablement.
Au XVe siècle, l'économie du village se redresse doucement, malgré les pestes périodiques, les mauvaises récoltes et la présence presque constante de militaires. Après avoir été brûlée par les troupes de Louis XI, l'église est reconstruite ; les parties les plus anciennes de l'église d'Annappes datent de cette époque.
La population recommence à croître très rapidement, même si Annappes reste plus petits qu'Ascq et Flers : En 1449, des enquêtes fiscales comptent 78 habitants à Annappes. Après les affrontements entre Charles le Téméraire de Bourgogne et Louis XI de France, la population est en 1498 de 410 habitants. En 1505, 500 personnes habitent le village, et le cheptel est de 34 chevaux, 20 poulains, 284 vaches, 408 moutons.
En 1477, à la mort du dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne épouse le Habsbourg Maximilien d'Autriche, qui prend ainsi le titre de comte des Flandres. À la fin du règne de l'empereur romain germanique Charles V, les Flandres espagnoles échoient à son fils aîné. Annappes passe donc sous la tutelle de Philippe II d'Espagne, roi d'Espagne et reste sous autorité espagnole jusqu'au règne de Philippe IV d'Espagne.
Comté d'Annappes
En 1559 les Le Preud'homme, qui avaient la mairie comtale, obtiennent la haute justice et seigneurie dans tout l'échevinage d'Annappes. Ils y possèdent un château édifié avec donjon, avec des douves, un pont-levis, des prisons et une basse-cour, à l'actuel emplacement du collège Saint-Adrien d'Annappes.
Jean de Roblès, gouverneur de Lille, rachète le château de la mairie d'Annappes à Marguerite Le Preud'homme, dont le frère Charles Le Preud'homme, dernier maire et seigneur d'Annappes, est mort sans génération en 1588[1]. Le 19 avril 1605, les archiducs Albert et Isabelle, princes souverains des Pays-Bas espagnols, élèvent la seigneurie d'Annappes en comté au profit de Jean de Roblès, ce qui lui donne le titre de comte d'Annappes (il avait racheté la mairie d'Annappes aux Le Preud'homme, sans héritiers)[7],[1]. Le 9 janvier 1609, à la requête du nouveau comte d'Annappes, les villages d'Ascq et Flers sont rattachés aux comté, échevinage et juridiction d'Annappes. En 1609, Jean de Roblès reçoit l'archevêque de Naples monseigneur Bentivoli dans son château d'Annappes[8].
Le village subit constamment les maux de la guerre : logement des troupes, réquisition en tous genre, ravages et exaction des soldats. En 1707, l'armée française, sous les ordres du général Barrère, campe à Annappes, du Pont-à-Tressin à Frelinghien[1]. De 1708 à 1713 la région est occupée par les Britannico-Hollandais de Marlborough, qui reviendront en 1744.
En 1737, le curé d'Annappes soutient un long procès pour obtenir la prise en charge d'un vicaire par le chapitre Saint-Pierre. Grâce à lui, on sait que les cantons de Marchenelles, d'Hempempont et du Recueil étaient appelés « La petite Hollande » car les habitants fréquentaient très rarement les églises. Cette même année, on répertorie à Annappes, 180 ménages et 1 021 habitants.
Le roi permet en 1774 le partage des marais entre les trois villages et leurs voisins, et ceux-ci seront asséchés en 1781. L'alphabétisation progresse : entre 1737 et 1789, 50 % des hommes et 32 % des femmes savent signer leur acte de mariage à Annappes. La vie culturelle se développe aussi, avec des ducasses deux fois par an dans le village. On y fête aussi la Saint-Jean, la Saint-Martin et la Saint-Éloi. À Annappes comme à Flers sont organisés des concours de tir à l'arc très prisés, où l'on couronne celui qui abat le geai.
Dans les années 1780, le comte d'Artois futur Charles X prend le commandement d'un camp établi à Annappes pour une manœuvre militaire, il est reçu au château d'Annappes[1].
Révolution française et guerres napoléoniennes
Comme à Lille, il n'y a pas de révolution populaire chez les paysans en 1789; de plus les événements parisiens leur arrivent avec plusieurs jours de retard, et ils sont occupés par la répartition de leur marais communaux. En janvier 1790, Jean-Baptiste Béguin est élu maire d'Annappes. A. Boussemart lui succédera.
En avril 1792, lors de la déclaration de guerre contre l'Autriche, des régiments se regroupent entre Lille et Baisieux, pour être dirigés vers l'ennemi. Mais à l'approche de l'ennemi au Pas de Baisieux, dès les premières canonnades, ils battent en retraite vers Lille, où la foule massacrera le général Dillon. Les Autrichiens dirigés par le duc de Saxe-Teschen occupent la région après avoir pris Roubaix, Tourcoing et Lannoy. Cependant, ils lèvent le siège de Lille le 8 octobre face à l'impossibilité de s'emparer de la ville. La rivière, la Marque, sépare les troupes républicaines qui stationnent à Flers, Annappes et Ascq des Autrichiens de la fin 1792 au début de 1794. La coalition formée contre la France envahit le village en 1794, mais la victoire de Tourcoing, le 18 mai 1794, repousse l'ennemi.
Sous la Terreur, les biens des émigrés sont confisqués. De même, l'argenterie et les objets de cultes de l'église Saint-Sébastien sont inventoriés, envoyés à Lille et récupérés par l'État. L'église sera même vendue le aux enchères en même temps que celles d'Ascq et de Flers, mais ne sera pas démolie. Après le Concordat, elle sera reprise par les religieux.
À partir de 1800, les maires sont nommés par le préfet. Le premier sera P.J. Mahieu pour Annappes.
Les guerres de l'Empire sont gourmandes en individus, et les hommes du village sont très nombreux à se mutiler ou à se cacher dans les carrières de Lezennes.
XIXe siècle
En 1805 et 1806, le comte de Lannoy fait détruire le château fort entouré de fossés et flanqués de quatre tours hérité des Le Preud'homme[1].
L'activité d'Annappes reste essentiellement artisanale et agricole. De grands propriétaires restent au pouvoir du bourg, comme le baron d'Empire Romain-Joseph de Brigode-Kemlandt - député du Nord pendant 19 ans entre 1805 et 1837 et maire de la commune de 1814 à 1848 - et ses amis Humbert de Clercy et le comte Arthur de Montalembert, qui dominent le village. Encore à cette époque, les villages souffrent des épidémies et de conditions de travail difficiles (repos dominical non respecté, travail des enfants).
En 1862, la ferme Dupire (appelée ainsi du nom de son dernier propriétaire) est construite par Antoine de Ruielle (dit Desruelle)[9] près de la route de Tournai (rue des Fusillés).
Annappes reste très rurale et a du mal à accepter le progrès, ainsi les automobilistes d'Annappes se voient conseiller en 1903 de prendre exemple sur les chevaux.
En 1875, Louis Spriet, cultivateur à Annappes, décide de développer l'exploitation familiale et fait construire en 1876 une distillerie agricole de grains. Son successeur, un autre cultivateur (de Bouvines), qui devient propriétaire du bâtiment en 1898, transforme l'activité et fait édifier une brasserie qu'il baptise du prénom de son épouse Brasserie Sainte-Marie. La ferme continue de fonctionner, pendant que la brasserie devient une entreprise très florissante. En 1971, avec la construction de la ville nouvelle, l'expropriation est décidée et la brasserie abattue en 1973.
XXe siècle
Fin septembre 1903, meurt un Annappois célèbre en son temps : Jules Dumont dont la barbe de 3,65 m de longueur avait été une des attractions de l'Exposition universelle de 1900[10].
À partir d'octobre 1914, les Allemands occupent la région, jusqu'à la libération par les Britanniques en octobre 1918.
Avec la poussée démographique qui entraîne les citadins vers la périphérie de Lille, la population du village augmente considérablement. En 1939, Annappes compte environ 4 000 habitants. Dans la première moitié du XXe siècle, Annappes est composée à 75 % d'ouvriers et garde son caractère villageois avec peu de professions libérales ou de bourgeoisie industrielle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Annappes dépend du commandement allemand de Bruxelles, et n'aura jamais fait partie du gouvernement de Vichy. L'occupation allemande durera de mai 1940 à septembre 1944, et la zone sera encore une fois libérée par les Britanniques.
En 1967, la communauté urbaine de Lille est créée et regroupe 89 communes dont Annappes, Ascq et Flers. Le 269 habitants reçoivent une lettre recommandée, pour les prévenir de l'ouverture imminente d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique, soit des expropriations à venir[11].
Le 4 février 1970, lors d'une conférence de presse, les mairies d'Annappes, d'Ascq et de Flers annoncent que leurs communes vont fusionner. Le 25 février, Annappes n'existe plus en tant que commune et le bourg devient un simple quartier de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq, le reste de la commune étant divisé en d'autres quartiers.
Le 2 mars 1971, l'EPALE lance sa première tranche de logements : 660 au Triolo et 120 à Saint-Sauveur à Annappes. Le quartier Saint-Sauveur sera achevé en 1975.
En 1974, Annappes comptait 13 800 habitants.
En 1981, la ville nouvelle construit au bord de la rue du 8-Mai-1945 des courts de tennis couverts[12].
En 1991 débute la construction de salle polyvalente d'Annappes[13].
Jacques-Yves Mulliez (1917-2015), résistant pendant l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale y est mort[20].
Plusieurs familles nobles ont profondément marqué l'histoire d'Annappes, par leur possessions et leur implications locales : les familles Le Preud'homme, de Roblès, de lannoy, de Clercy, de Brigode et de Montalembert.
Famille Le Preud'homme
La famille Le Preud'homme est d'origine cambrésienne[1]. En 1559 les Le Preud'homme qui avaient la mairie comtale obtiennent la haute justice et seigneurie dans tout l'échevinage d'Annappes. Ils y possèdent un château édifié avec donjon, avec des douves, un pont-levis, des prisons et une basse-cour, à l'actuel emplacement du collège Saint-Adrien d'Annappes.
Jean Le Preud'homme, seigneur de l'Anglée et d'Halluin à Ascq en 1261[1].
La famille de Brigode est une famille noble de Lille et d'Annappes. Expulsée de Hollande par les guerres de religion, elle s'installe en Flandres en 1623.
Pierre Jacques Joseph de Brigode (1724-?), seigneur de Kemlandt, qui fait construire à Annappes en 1770 un château entouré d'un vaste parc : le château de Brigode.
Marie-Catherine Recq, épouse de Pierre Jacques Joseph.
Pierre François Robert Désiré de Brigode-Kemlandt (1773-1849), premier fils de Pierre Jacques Joseph et de Marie-Catherine.
Georgine de Brigode (1821-1839), fille de Romain-Joseph et Célestine.
Gabrielle de Brigode (1823-1856), fille de Romain-Joseph et Célestine, en hommage à laquelle est créée la villa Gabrielle.
Noémie de Brigode (1827-1906), vicomtesse de Clercy, fille de Romain-Joseph et Célestine, qui fait construire en 1873 un ouvroir à côté de l'hospice Gabrielle et en 1878 une chapelle à l'arrière du bâtiment.
Humbert de Clercy (1820-1870), époux de Noémie de Brigode.
Alix Marie Thérèse de Maurès de Malartic de Brigode (1857-1913), nièce et fille adoptive de Noémie de Brigode, propriétaire de la villa Gabrielle.
François Adrien Maurice Louis Romain de Brigode (1829-1860), fils de Romain-Joseph et Célestine, qui hérite en 1856 de la Villa Gabrielle à Annappes et y fonde un hospice.
Georgine Ghislaine Vilain (1833-1924), épouse de François Adrien Maurice Louis Romain.
Fernand de Brigode (1827-1830), fils de Louis Marie Joseph et d'Émilie.
Louis Marie Henry Pierre Désiré (1827-1859), fils de Louis Marie Joseph et d'Émilie, frère jumeau du précédent, marquis de Brigode[22], pair de France, maire de Romilly.
Maison commune, place de la République en face de l'église, construite en 1663 où siégeait le bourgmestre et son conseil et on y rendait la justice ; c'est aujourd’hui une brasserie. Une planche des Albums de Croÿ, du début du XVIIe siècle, représente le village d'Annappes où on peut reconnaître, outre l'église, le château du Comte, et la maison commune[24].
Ferme Saint-Sauveur (XVIIIe siècle), qui appartenait à l'Hôpital Saint-Sauveur de Lille. À la suite d'un incendie de 1973, la grange a été reconstruite en brique et en pierre. On y trouve une sculpture de Félix Roulin.
Le quartier est desservi par les lignes de bus 13, 34 et 73 du réseau Ilévia.
Sport
Annappes possède une équipe de football, le Villeneuve d'Ascq Métropole (Vam), qui réside au stade Jean-Jacques, carrière Delporte[25].
Notes et références
↑ abcdefghijklmnopqr et sAppendice, Quelques notes historiques sur les communes voisines, Annappes, pages 273 à 279, Essai de l'histoire d'Ascq et de ses environs, Pierre Delebart, Imprimerie R. Boulonnais, Ascq, 1952.
↑ abcdef et g« Ascq sous Charlemagne en l'an 800 », Part. 1, Chap. 2, pages 13 à 16, Essai de l'histoire d'Ascq et de ses environs, Pierre Delebart, Imprimerie R. Boulonnais, Ascq, 1952.
↑Appendice, Quelques notes historiques sur les communes voisines, Flers, pages 288 et 289, Essai de l'histoire d'Ascq et de ses environs, Pierre Delebart, Imprimerie R. Boulonnais, Ascq, 1952.
↑Repères Chronologiques, Société Historique de Villeneuve-d'Ascq et du Mélantois.
↑Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, service du développement culturel, service des archives municipales, mairie de Villeneuve-d'Ascq, d'après une idée de l'Office de Tourisme de Villeneuve-d'Ascq, décembre 2008.
↑Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, éditions la Voix du Nord, 1998, p. 45.
↑Marie-Pierre Legrand et Caroline Vanbelle, « Le sport : l'ADN villeneuvois », La Tribune (journal municipal de Villeneuve d'Ascq), no 295, novembre 2013, p. 14-19.