Alfredo Arias

Alfredo Arias
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Biographie
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LanúsVoir et modifier les données sur Wikidata
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Alfredo Rodríguez AriasVoir et modifier les données sur Wikidata
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Alfredo Arias, né le à Lanús dans la banlieue de Buenos Aires en Argentine, est un metteur en scène, comédien et dramaturge franco-argentin.

Biographie

Alfredo Arias est né dans une famille modeste de la banlieue de Buenos Aires, d'un père ouvrier travaillant dans une usine textile qui fabriquait notamment des espadrilles et les bâches qui recouvraient les chapiteaux des cirques et d'une mère à domicile « sombre, amère », inquisitrice, à un point tel qu'il entre en conflit avec elle et s'engage dans les Jeunesses péronistes. Sa famille le destine à la profession d'avocat mais il se sent une vocation d'artiste, si bien qu'à onze ans, il est inscrit dans un lycée militaire puis doit passer une licence en droit[1].

Carrière théâtrale

Il prend des cours de théâtre dispensés par l'Alliance française mais est vite rebuté par son répertoire désuet et la mise en scène classique[2].

Alfredo Arias fonde, en compagnie d'amis artistes et acteurs, le groupe théâtral « TSE » à Buenos Aires et met en scène ses premières créations originales mêlant le fantastique, la féerie et l'humour : Dracula, Aventuras, Goddess. Communiste et homosexuel[3], il subit les premières vagues de répression de la dictature militaire argentine et décide de s'exiler. Après être passé à New York, il s'installe à Paris en 1969. Sa première pièce, Histoire du Théâtre, et sa mise en scène de Eva Peron de Copi, sont remarquées pour l'originalité de leur ton, leur fantaisie et surtout un regard radicalement neuf sur le théâtre. Suivent alors Comédie policière ; Luxe, une parodie de music hall et Peines de cœur d'une chatte anglaise, d'après Balzac et Grandville, pièce avec masques jouée plus de trois cents fois à Paris et reprise à travers le monde, notamment en Italie.

Le « groupe TSE » s'installe dans divers théâtres parisiens et assure plusieurs créations parmi lesquelles L'Étoile du Nord, Les Jumeaux vénitiens de Goldoni, La Bête dans la jungle de Marguerite Duras d'après Henry James et La Femme assise de Copi.

En 1985, il est nommé directeur du Théâtre de la Commune d'Aubervilliers où il mènera de front pendant six ans un travail sur le répertoire classique, des créations contemporaines et une réinterprétation ironique du music-hall : Marivaux, Maeterlinck, Mérimée, Goldoni... Sa pièce musicale Famille d'artistes est reprise en Argentine. Il rejoint son compatriote Copi, pour Les Escaliers du Sacré-Cœur.

Il sera invité au Palais des Papes au Festival d'Avignon pour mettre en scène La Tempête de Shakespeare, et par la Comédie-Française pour La Ronde de Schnitzler au Théâtre de l'Odéon. À partir de 1992, il commence une série de créations originales qui lui permettent d'inventer un nouveau langage théâtral mêlant danse, musique et dialogues poétiques : la revue Mortadela (qu'il écrit avec René de Ceccatty avec lequel il collaborera désormais régulièrement) et pour laquelle il obtient le Molière du Meilleur Spectacle Musical ; la revue des Folies Bergère ; Fous des Folies, Faust Argentin ; Peines de cœur d'une chatte française pour laquelle il obtient le Molière du meilleur spectacle et le Molière des meilleurs costumes ; La Dame aux camélias de René de Ceccatty avec Isabelle Adjani ; Cachafaz de Copi ; un monologue pour sa comédienne Marilú Marini, Nini ; La pluie de Feu de Silvina Ocampo, Aimer sa mère et Mère et fils (avec des écrivains français, argentins, uruguayen, chinois et américain).

Il a interprété le rôle de Madame dans Les Bonnes de Jean Genet dont il signe la mise en scène. Et celui de Madame de Sade dans la pièce de Yukio Mishima qu'il met en scène également.

Metteur en scène d'opéra, il donne aussi une touche tout à fait originale aux œuvres qu'il aborde dans le répertoire lyrique en France (Opéra Bastille, Théâtre du Châtelet, Festival d'Aix-en-Provence, Opéra de Caen), en Italie (Spoleto, Scala de Milan, Opéra de Turin), en Espagne et en Argentine (Teatro Colón) : Les Indes galantes ; The Rake's Progress (deux mises en scène différentes) ; La Veuve joyeuse ; Les Contes d'Hoffmann (deux mises en scène différentes) ; Les Mamelles de Tirésias ; Le Barbier de Séville ; Le Songe d'une nuit d'été de Benjamin Britten ; Carmen, entré au répertoire de l'Opéra Bastille ; La Corte del Faraón à la Zarzuela de Madrid ; Maria de Buenos Aires ; Bomarzo d'Alberto Ginastera ; Mort à Venise de Benjamin Britten...

Au cinéma, il a tourné Fuegos sur un scénario original, Bella vista d'après Colette pour la chaîne culturelle Arte. Pour la télévision, il a supervisé les tournages de Mortadela, Fous des Folies, Faust Argentin et Concha Bonita (tous écrits en collaboration avec René de Ceccatty).

Parmi ses récentes créations : Concha Bonita (avec pour interprète principale Catherine Ringer et pour compositeur Nicola Piovani), une comédie musicale dont la version italienne vient d'être réalisée à Rome ; Kavafis, les trois cercles de l'exil au centre expérimental du Theatro Colón à Buenos Aires ; Incrustations ; Le Palais de la reine en version espagnole dans le cadre du Festival « Tintas Frescas » de Buenos Aires, Relaciones Tropicales à Buenos Aires et Mambo Mistico (au Théâtre national de Chaillot), La Belle et les Bêtes. En 2006, il crée et met en scène le spectacle Les Noces de l'Enfant Roi, présenté à Versailles dans le cadre du festival des Fêtes de nuit. Il collabore avec Chantal Thomas pour l'écriture, Les Rita Mitsouko pour la musique et Roberto Plate pour la scénographie. En 2007, il crée Divino Amore (avec René de Ceccatty), interprété par Marilú Marini, Antonio Interlandi, Sandra Guida et Alejandra Radano. En 2009, il écrit, interprète et met en scène Tatouage, comédie musicale sur le chanteur espagnol Miguel de Molina et Eva Perón. En 2010, il adapte et met en scène Les Oiseaux d'Aristophane à la Comédie-Française.

Alfredo Arias a publié la plupart de ses pièces originales en France chez Actes Sud-Papiers ainsi qu'un roman, Folies Fantômes, en 1997 aux Éditions du Seuil et un livre d'entretiens avec Hervé Pons, L'écriture retrouvée (Editions du Rocher).

Théâtre

Mises en scène

Auteur

Filmographie

Publications

Distinctions

Récompenses

Alfredo Arias a obtenu de nombreuses récompenses : la bourse de la Fondation Guggenheim, le Prix du Plaisir du Théâtre pour Peines de cœur d'une chatte anglaise, le Prix de la Critique pour l'interprétation de Marilú Marini dans La Femme assise, le Molière d'Espagne pour l'interprète principale de La Marquise Rosalinde, le Molière du Meilleur Spectacle Musical pour Mortadela, le Pegaso d'Oro pour Les Mamelles de Tirésias à Spoleto, le Molière du meilleur spectacle musical et le Molière des meilleurs costumes pour Peines de cœur d'une chatte française.

Décorations

Notes et références

  1. Alfredo Arias, Folies-fantômes : mémoires imaginaires, Seuil, , p. 205
  2. Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Robert Laffont, , p. 57
  3. Pascal Ory, op. cité, p. 58
  4. « Décret du 24 novembre 2021 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )

Liens externes