Le 11e régiment d'infanterie coloniale ou 11e régiment d'infanterie de marine est une ancienne unité de l'armée de terre française. Il stationne en Cochinchine de sa création en 1869 à l'indépendance du Viêt Nam en 1954. Il combat ensuite pendant la guerre d'Algérie.
Les nombreuses expéditions coloniales qui eurent lieu à partir de 1880 nécessitèrent une augmentation considérable des troupes de la Marine. Un décret du dédoubla les anciens régiments ; ceux de nouvelle formation prirent les numéros de 5 à 8, mais il ne leur fut attribué ni compagnie hors rang ni fanfare.
Six régiments furent constitués à 3 bataillons de 4 compagnies, avec un dépôt de 2 compagnies ; les 4e et 8e eurent 4 bataillons de 4 compagnies. Les régiments de marche d'Indochine devinrent les 9e, 10e et 11e régiments d'infanterie de marine, les deux premiers a 3 bataillons, le troisième à 2 bataillons de 4 compagnies. Les six compagnies en garnison à la Nouvelle-Calédonie formèrent le 12e régiment à deux bataillon de 3 compagnies, et les compagnies stationnées dans les autres colonies furent groupées en bataillons ou détachements formant corps dont les effectifs varièrent de quatre à une compagnie.
Les dernières affaires furent celle de Hué (juillet 1885), la prise de Binh-Dinh, du fort de Ben-Mé (juillet 1886), les opérations dans la région de Lào Cai (janvier et février 1887) et celles du bassin de la rivière Noire (colonne Pernot, 1887-1888). À cette époque, les unités de marche avaient formé les 9e, 10e et 11e régiment d'infanterie de marine[3].
La pacification du pays se fit avec le général Gallieni qui, de 1892 à 1896, nettoya les zones de guérilla et lutta contre le chef rebelle, le De Tham[3].
Le , un détachement envoyé en toute hâte de Saïgon débarqua à Takou arrivant à temps pour sauver la concessionfrançaise du Peï-Ho. Il se composait, sous les ordres du lieutenant-colonel Itasse, d'un bataillon du 11e colonial (Feldmann) et d'une batterie d'artillerie de marine (capitaine Joseph)[3].
Le , deux bataillons de marsouins dont un du 11e colonial (Feldmann) attaquèrent les portes de Tien Tsin. Les forts chinois sautèrent sous l'effet des obus français, la ville fut prise. Puis les concessions et légations de Pékin furent délivrées après un siège de 58 jours. Les troupes internationales firent leur entrée dans le palais impérial le . Le corps d'occupation du général Voyron se chargea des opérations de police qui suivirent[3].
Jusqu'à la Première Guerre mondiale
En 1912, le régiment fusionne avec le 12e RIC dissous[1].
À partir de 1944, le 11e régiment d'infanterie coloniale (11e RIC) devient un détachement motorisé[réf. nécessaire] de Cochinchine, composé des 1er, 2e, 3e et 4e bataillons. Il est constitué de trois bataillons de coloniaux qui deviennent le groupement de marche du 11e RIC, sous le commandement du lieutenant-colonel Runner, et d'un bataillon de fusiliers marins commandé par le capitaine de corvette Picheral. Très motivés, connaissant bien le pays, ils vont se révéler très utiles.
Son insigne présente une ancre brochée d’un najaà sept têtes sur fond rouge[7], le tout chargé l'inscription 11 RIC dans un cercle noir.
Deux autres unités dérivées du 11e RIC ont un autre insigne :
le bataillon de marche du 11e RIC (1945-1946[10]) porte « de gueules à un vapeur voguant à senestre sur une onde d’azur, sommé en canton senestre d’une étoile d’argent (qui est de la ville de Saïgon). L’écu timbré d’une couronne murale soutenue d’un listel d’argent chargé des signes : SAIGON – 1890 – 1945 le tout brochant sue l’ancre coloniale d’or portant sur le fer 11 RIC » (homologation G1059[11]) ;
le CEC - 11e RIMa (1964-1986) porte « écu ancien herminé brochant sur une ancre de marine d’or à jas d’émail blanc et un poignard de sable et lame d’argent placés en sautoir. Sur le jas de l’ancre, l’inscription 11e RIMa de sable, sur la trabe les signes 3CEC du même » (homologation G2059[11]).
Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .
Et au Nom de Dieu, vive la coloniale
Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du révérend père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.
↑Éric Deroo et Antoine Champeaux, « Panorama des troupes coloniales françaises dans les deux guerres mondiales », Revue historique des armées, no 271, , p. 72–88 (ISSN0035-3299, lire en ligne, consulté le )
↑Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'or, , p. 27-36 (lire en ligne)
↑ a et bPierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re éd. 2013) (lire en ligne), p. 52
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
↑Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
↑ a et bPierre Lang, Description héraldique des insignes homologués
de la Coloniale et des Troupes de marine
ou comportant une ancre de la Coloniale ou des Troupes de marine (lire en ligne), p. 7, 17