1904 : formation de la 1re division (Annam-Tonkin)
1908 : dissolution
1912 : nouvelle formation, sous le nom de division d'Annam-Tonkin
1916 - 1919 : dissolution de facto
1935 : renommée division du Tonkin
1945 : disparition
Historique des garnisons, campagnes et batailles
Création
Elle est fondée en mai 1904 en Indochine française, cette possession de l'Empire colonial français d'une superficie de 736 500 km2. Elle est l’une des héritières du Corps du Tonkin créé en 1884. Numérotée 1re division, elle a son quartier général à Hanoï et possède l'organisation suivante[1] :
En 1930, sous le nom de division d'Annam-Tonkin, la division est constituée des unités suivantes (les villes indiquées sont celles de l'état-major de l'unité)[8],[9],[10] :
La division est renommée division du Tonkin en 1935, après la création de la brigade autonome d'Annam. La division prend alors la composition suivante[11] :
Le , le Japon lance un ultimatum, exigeant la signature de d'une convention permettant à ses forces de stationner en Indochine, et menaçant d'entrer en force le 22 septembre à minuit si sa demande n'est pas satisfaite. In extremis, un accord est conclu, prévoyant de mettre trois aérodromes à disposition des Japonais (Gia Lâm, Lào Cai et Phu Lang) et d'autoriser un maximum de 6 000 soldats de l'Armée impériale japonaise à transiter par le Tonkin, au nord du fleuve Rouge. Mais malgré la signature de l'accord (le général Martin(en) représente la France et le général Nishihara(ja), le Japon[14]) à quinze heures le 22 septembre, le commandement de l'Armée du Guandong engage les hostilités au soir. Lors de l'invasion japonaise de l'Indochine, 25 000 combattants - ce qui représente un chiffre bien supérieur à celui de l'accord - de la 5e division de l'armée impériale japonaise déferlent sur 70 kilomètres de la frontière chinoise : les Français peuvent aligner en face la 2e brigade alignant 5 000 hommes du 9e RIC, du 19e RMIC, du 3e régiment de tirailleurs tonkinois et du 5e régiment de la Légion étrangère[15].
Pendant quatre jours, les combats ont lieu autour de Lạng Sơn (à 40 kilomètres de la frontière chinoise), et tournent au désavantage des Français. Un bombardement a lieu sur la presqu'île de Đồ Sơn, au sud de Haïphong. Le Deuxième Bureau transmet des informations erronées, donnant les soldats japonais comme démoralisés et épuisés, qui aboutissent à ce que les Français soient pris au dépourvu. Le matériel des troupes françaises en Indochine n'est de surcroît pas à la hauteur face à celui des Japonais. Des épisodes de pagaille, au cours desquels l'artillerie française tire sur ses propres troupes, et des défections de soldats indigènes, aggravent la situation. Le 26 septembre, alors que Lạng Sơn vient de tomber, de nouvelles troupes japonaises débarquent sur la plage de Dong Tac et marchent sur Haïphong[16]. Les hostilités cessent le jour même, le quartier-général impérial ordonnant le cessez-le-feu. Decoux est forcé d'accepter la situation et d'autoriser les Japonais à stationner à leur guise. Les troupes japonaises prennent possession de l'aéroport de Gia Lâm, ainsi que du chemin de fer proche de la frontière du Guangxi. Des soldats nippons sont notamment stationnés à Hanoï et Haïphong. L'important pour eux est désormais de combattre les forces de Tchang Kaï-chek en Chine.
L'armée française peut aligner alors au mieux 12 000 hommes d'origine européenne (les régiments dits de "souveraineté"), plus 62 000 soldats autochtones, dont l'aptitude au combat et la loyauté sont incertaines. Le , une attaque-surprise des Japonais décime l'administration et les forces françaises dans la région. On compte 2 129 Européens tués et environ 1 500 « disparus ».
↑Rapports au Conseil de gouvernement général de l'Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne), « Organisation du commandement et des troupes », p. 47
↑ a et bCharles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or, , p. 27-36 (lire en ligne)
État-major des troupes d'Indochine, Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930), t. 2, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne).