Joseph Tardieu naît le 18 février 1889 à Thueyts en Ardèche[2]. Désirant devenir militaire, il entre en août 1905 à l'école militaire préparatoire de Saint-Hippolyte-du-Fort puis s'engage le 18 février 1907 au 8e régiment d'infanterie coloniale[3],[4]. En mars 1910, il est muté au 22e régiment d'infanterie coloniale (22e RIC) puis au 11e régiment d'infanterie coloniale en octobre de la même année[4]. Stationné en Cochinchine avec son régiment, il est promu caporal le 1er novembre 1912 puis sergent un an plus tard[4]. Retourné dans les rangs du 22e RIC en janvier 1914, il est rapatrié en France en février suivant, se réengage pour cinq ans et est promu sergent-fourrier le 16 mai[4].
Réengagé pour trois ans, il quitte la Guinée en mars 1920 et retrouve le 22e RIC en métropole[4]. Il retourne très vite en Afrique où il est réaffecté au Sénégal de décembre 1920 à mars 1921[4]. Promu adjudant-chef le 1er mars 1921, il quitte l'armée le 18 février 1922 et se retire en Guinée[4]. Installé à Sougueta, dans le cercle de Kindia, il y devient commerçant puis planteur[4],[6].
Seconde Guerre mondiale
Joseph Tardieu se trouve toujours en Afrique au début de la seconde guerre mondiale[4]. Trop âgé pour reprendre du service, il apprend impuissant l'invasion de la France par l'Allemagne. Cependant, lorsqu'est signé l'armistice du 22 juin 1940, il décide d'agir et entre en contact avec des troupes françaises ayant rejoint les britanniques de la Sierra Leone voisine[3]. Dès lors, Tardieu et son gendre organisent un réseau de résistance et de renseignement, acheminant du courrier clandestin, hébergeant et ravitaillant les hommes voulant fuir le régime de Vichy et rejoindre les forces françaises libres (FFL) dans les colonies britanniques où les colonies françaises ralliées à la France libre[3]. Mais malgré leurs précautions, le réseau est repéré par les autorités vichysoises. Le 9 avril 1941, un homme voulant rejoindre les FFL par l'intermédiaire du réseau est pris en filature[6]. Le transfert peut s'effectuer de façon normale mais permets aux autorités de localiser les membres du groupe[6]. Le 11 avril, Joseph Tardieu est arrêté, le lendemain de son gendre[6]. Les deux hommes sont incarcérés à la prison de Kindia où l'hygiène est déplorable[3]. Déjà souffrant auparavant, les conditions de détention détériorent la santé de Joseph Tardieu qui réclame des soins qui lui sont refusés[2].
Le 20 mai, il est déjà mourant quand Vichy le fait transférer vers Dakar par train[3]. En cours de route, à Mamou, un médecin local qui l'examine exige son transfert immédiate à l'hôpital de Conacry[3]. Soigné à l'hôpital Ballay de Conacry, Joseph Tardy y meurt le 1er juin 1941 et est inhumé au cimetière Boulbinet de cette ville[2].