Les élections au Parlement de Galice de 1981 (en espagnol : elecciones al Parlamento de Galicia de 1981, en galicien : eleccións ao Parlamento de Galicia de 1981) se tiennent le mardi , afin d'élire les 71 députés de la Ire législature du Parlement de Galice pour un mandat de quatre ans.
Deux mois après les élections, les deux partis arrivés en tête s'entendent pour garantir la stabilité des institutions. En vertu de ce pacte, l'Union du centre obtient la présidence du Parlement, tandis que l'Alliance populaire prend la présidence de la communauté autonome.
Contexte
Le , l'assemblée des parlementaires galiciens approuve le projet de statut d'autonomie de la Galice pour le remettre aux Cortes Generales[1]. La discussion au Congrès des députés qui s'ensuit marque cependant la rupture entre les forces politiques, la gauche accusant les centristes au pouvoir de vouloir réduire l'autonomie galicienne par rapport à celle de la Catalogne ou du Pays basque[2]. Les négociations entre partis reprennent finalement à la fin de l'été [3] et un accord est conclu en deux semaines et demi[4]. L'accord est approuvé au niveau institutionnel le et le référendum de ratification convoqué le suivant[5]. Le « Oui » l'emporte à plus de 73 %, mais à peine 28,4 % des inscrits se rendent aux urnes[6].
Bien que la direction régionale de l'Union du centre démocratique (UCD) ait proposé de tenir le scrutin entre le et le [9], le Conseil des ministres du gouvernement espagnol décide, le , de convoquer les électeurs le [10]. Le scrutin est donc organisé un mardi, alors que les forces politiques galiciennes préféraient un dimanche, afin de favoriser la participation dans un territoire touché par l'abstention[8].
Conformément à l'article 11 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[11]. La première disposition transitoire dispose que les élections sont convoquées par la Junte dans les 120 jours qui suivent la promulgation du statut, et qu'elles ont lieu au maximum 60 jours après leur convocation, et qu'elles sont régies par le décret-loi électoral du [12].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 11 du statut d'autonomie ne prévoit aucun nombre minimal de députés[11], la première disposition transitoire indique que le nombre de parlementaires est fixé à 71[12]. L'article 11 du statut énonce en effet que « Dans tous les cas, la province sera la circonscription électorale. »[11].
La première disposition transitoire dispose que les sièges sont répartis ainsi [12] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 15 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, à condition de représenter au moins 0,1 % des inscrits et 500 électeurs.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides dans une circonscription peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans cette circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[15] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
L'Union du centre démocratique, qui dominait la vie politique galicienne, est devancée par l'Alliance populaire, qui parvient à séduire une frange conséquente de l'électorat conservateur et de l'électorat modéré et enregistre une progression qualifiée de « spectaculaire » par El País. Seul l'électorat rural reste ainsi fidèle à l'Union du centre, l'Alliance populaire arrivant en tête dans les sept plus grandes villes de la communauté autonome, suivies par le Parti socialiste dans six d'entre elles. Par rapport aux élections municipales de 1979, la gauche progresse, bien que l'électorat ait plébiscité la droite. C'est cependant le Parti socialiste qui s'en sort le mieux, car aussi bien le Parti communiste que la gauche nationaliste sont en recul[17],[18].
Conséquences
Dès le lendemain du scrutin, le secrétaire général de l'AP, Jorge Verstrynge, appelle à former une « majorité naturelle » avec l'UCD[19]. Les deux formations s'entendent effectivement, permettant le l'élection du centriste Antonio Rosón(es) à la présidence du Parlement[20]. En vertu de cette entente, le conservateur Gerardo Fernández Albor est élu président de la Junte le par 52 voix pour, 17 contre et 1 abstention : il bénéficie du soutien de l'AP, de l'UCD et de trois indépendants siégeant au groupe socialiste, mais Rosón ne peut voter pour lui du fait de son admission à l'hôpital la veille[21]. Il prête serment deux semaines plus tard[22] et forme son gouvernement le [23].
↑(es) Perfecto Conde Muruais, « Aprobado definitivamente el proyecto de Estatuto de Galicia », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan Francisco Janeiro, « No hay acuerdo de los partidos mayoritarios sobre el Estatuto gallego », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Perfecto Conde Muruais, « Cuatro partidos gallegos, dispuestos a negociar con UCD », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Perfecto Conde Muruais, « Los partidos llegan a un acuerdo sobre el Estatuto gallego », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan Francisco Janeiro, « El Estatuto gallego, modificado ayer, será sometido a referéndum el 21 de diciembre », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan Francisco Janeiro, « Sólo una quinta parte de los gallegos refrendó su Estatuto », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Abierto el plazo para las próximas elecciones al Parlamento gallego », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(es) José Aguilar, « El referéndum costará 450 millones », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Perfecto Conde Muruais, « Propuesta centrista para que las elecciones en Galicia se celebren entre el 15 y el 18 de octubre », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El 20 de octubre, elecciones gallegas y referéndum andaluz », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Espagne. « Real Decreto-ley 20/1977, de 18 de marzo, sobre Normas Electorales. », BOE, art. 30. (version en vigueur : 24 mars 1977) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)].
↑(es) Espagne. « Real Decreto-ley 20/1977, de 18 de marzo, sobre Normas Electorales. », BOE, art. 31. (version en vigueur : 24 mars 1977).
↑(es) Espagne. « Real Decreto-ley 20/1977, de 18 de marzo, sobre Normas Electorales. », BOE, art. 28. (version en vigueur : 24 mars 1977).
↑(es) Juan Francisco Janeiro, « Espectacular crecimiento de AP en detrimento de UCD en las elecciones al Parlamento gallego », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan Francisco Janeiro, « UCD pasa a ser en Galicia un partido ruralista », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Joaquina Prades, « AP, dispuesta a pactar "sin condiciones" con UCD », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Anxel Vence, « Antonio Rosón, elegido presidente del Parlamento gallego », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Lois Caeiro, « El aliancista Fernández Albor, presidente de la Xunta de Galicia », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑(es) Anxel Vence, « El nuevo presidente del Gobierno autónomo gallego juró lealtad al Rey y a la Constitución », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Lois Caeiro, « La Xunta estudia la futura ubicación de la sede autonómica », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).