L'Alliance populaire (en espagnol : Alianza Popular) (AP) est une fédération de partis politiques d'idéologie conservatrice, fondée au début de la transition démocratique espagnole par une majorité d'anciennes personnalités politiques du franquisme[6] rejointes par diverses formations de centre droit, et constituée en parti politique en 1977. Après plusieurs participations électorales au sein de coalitions, AP fusionne en 1989 avec d'autres groupes pour former le Parti populaire, qui a constitué pendant vingt-cinq ans le parti hégémonique de la droite espagnole.
Le parti regroupe les différentes sensibilités idéologiques de la droite post-franquiste (les technocrates, les chrétiens-démocrates, les phalangistes, les traditionalistes nationalistes et catholiques fortement liés à l'Opus Dei)[9].
À travers Manuel Fraga, Alianza Popular se manifeste rigoureusement contre la mention de « nationalités » dans l’article 2 de la future Constitution lors de l’examen de l'avant-projet du texte de celle-ci[10]. La moitié des députés d'AP refusent de voter pour la Constitution, principalement à cause de l'autonomie qu'elle accorde aux régions[9].
La Coalition démocratique
Après ces mauvais résultats, une nouvelle coalition de droite se forme en vue du scrutin du : la Coalition démocratique (Coalición Democrática), qui désigne comme candidat à la présidence du gouvernement le leader de l'AP, Manuel Fraga. Le jour du scrutin, les résultats sont pires que deux ans plus tôt : la CD reste quatrième, mais ne recueille que 6,05 % des voix et 10 sièges. Fraga démissionne de la présidence de la Coalition mais conserve celle de l'AP.
À la fin de l'année, l'organisation interne de AP est revue et une nouvelle structure beaucoup plus présidentielle, est instaurée. Manuel Fraga est réélu président, tandis que Jorge Verstrynge est désigné secrétaire général. Il démissionne cependant le pour divergences idéologiques (il rejoindra plus tard le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), puis le Parti communiste d'Espagne (PCE)) et se voit remplacé par le très jeune (28 ans) Alberto Ruiz-Gallardón (ultérieurement maire de Madrid entre 2003 et 2011).
Les divisions internes et les défaites aux élections générales de 1982 et 1986, largement remportées par le PSOE, entraînent des crises successives au sein du parti. Pour les surmonter, Manuel Fraga instaure un mode de gouvernance autoritaire et hiérarchique, conduisant à la création du Parti Populaire[9].
↑ ab et c(en) Jonathan Story, « Spain's external relations redefined: 1975-1989 », Democratic Spain: Reshaping External Relations in a Changing World, Routledge, , p. 32.
↑(en) Steven Van Hecke, « A Decade of Seized Opportunities: Christian Democracy in the European Union », Christian Democratic Parties in Europe since the End of the Cold War, Leuven University Press, , p. 277.
↑(en) Michael T. Newton, Institutions of Modern Spain : A Political and Economic Guide, Cambridge University Press, , p. 200.
Francisco Campuzano Carvajal, « L’article 2 de la Constitution de 1978. Une tentative de redéfinition de la nation espagnole », dans Francisco Campuzano Carvajal (dir.), Les Nationalismes espagnols (1876-1978), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, (ISBN978-2-84269-527-9).