Les élections à la Junte générale de la principauté des Asturies de 1995 (en espagnol : Elecciones a la Junta General del Principado de Asturias de 1995) se sont tenues le dimanche , afin d'élire les quarante-cinq députés de la quatrième législature de la Junte générale de la principauté des Asturies.
Au cours de l'élection régionale du 26 mai 1991, la FSA-PSOE prend une fois de plus la première place, avec un total de 41,1 % des voix et 21 députés sur 45. Deuxième, le Parti populaire des Asturies (PPA) cumule 30,5 % des suffrages, ce qui donne 15 sièges. Il est suivi de la Gauche unie des Asturies (IUA), qui recueille 14,9 % des voix, soit 6 élus. Le Centre démocratique et social (CDS), pour sa part, s'effondre avec tout juste 6,8 % des suffrages et 2 mandats. Le dernier revient à la Coalition asturienne (PAS-UNA), qui devient la première force régionaliste à intégrer la Junte générale grâce à ses 2,8 %.
Les élections municipales organisées le même jour valident ce schéma politique. Premier, le PSOE remporte 40,1 %, assez loin devant le PP qui recueille 28,4 %. IU reste solidement ancrée en troisième position avec 14,8 %, alors que le CDS résiste assez bien avec 6,8 %. L'alliance PAS-UNA obtient elle 2,1 %. Sur les sept principales villes de la communauté autonome, les socialistes en gouvernent six mais n'ont la majorité absolue qu'à San Martín del Rey Aurelio. Les conservateurs, pour leur part, prennent le pouvoir à Oviedo avec une majorité relative.
Le candidat socialiste à la présidence Juan Luis Rodríguez-Vigil passe un accord de législature avec la Gauche unie, ce qui lui permet d'être investi le , par 27 voix favorables. Il annonce le qu'il compte remettre rapidement sa démission, après un scandale politico-industriel dans lequel il n'est pas corrompu, estimant devoir agir « par respect pour la crédibilité » de l'institution régionale.
Lors des élections législatives anticipées du 6 juin suivant, les socialistes encore une fois victorieux avec 39,7 % et 4 députés sur 9. Les conservateurs suivent de très près, puisqu'ils comptent également 4 élus grâce à leurs 37,7 % des suffrages exprimés. Les écosocialistes se maintiennent en troisième position avec 15,6 % et le dernier mandat à pourvoir. Lors de ce scrutin, le chef de file du PPA Isidro Fernández Rozada est élu sénateur et renonce à une nouvelle candidature en 1995. Le groupe parlementaire se choisit alors Sergio Marqués comme nouveau porte-parole.
À peine deux jours plus tard, le comité régional de la FSA-PSOE investit le maire de LlanesAntonio Trevín candidat, par 90 voix contre 47 au vice-président du conseil de gouvernement Bernardo Fernández. Contrairement à son prédécesseur, Trevín n'obtient l'investiture qu'au second tour de vote, à la majorité relative, n'ayant pas bénéficié du soutien d'IU.
Les élections européennes du 12 juin 1994 vont profondément rebattre les cartes du jeu politique régional. Le PP est cette fois-ci le premier parti des Asturies, sa liste recevant 43 % des voix. C'est simultanément un record et la première fois que le centre droit est en tête dans un scrutin dans cette communauté autonome. Le PSOE est laissé loin derrière puisque sa liste totalise 32,4 %, suivie à distance par celle d'IU qui cumule 19,7 %.
Deux mois avant l'élection, le , la commission exécutive de la FSA-PSOE investit Antonio Trevín candidat à sa succession. Cinq jours plus tôt, la direction avait officiellement demandé à son secrétaire général, député au Congrès et ancien ministre du Travail Luis Martínez Noval de se porter candidat, ce qu'il avait refusé à plusieurs reprises.
La communauté autonome est divisée en trois circonscriptions : occidentale, centrale et orientale. Chacune dispose de 2 députés au minimum, les 39 restants étant distribués en proportion de la population. Pour cette élection, la circonscription occidentale compte 7 sièges, la circonscription centrale compte 33 sièges, et la circonscription orientale compte 5 sièges. Seules les forces politiques – partis, coalitions, indépendants – ayant remporté au moins 3 % des suffrages exprimés au niveau d'une circonscription participent à la répartition des sièges.
Cette élection est absolument inédite dans l'histoire politique des Asturies. La participation augmente en quatre ans de 111 800 électeurs, ce qui constitue tout à la fois la première hausse et un record d'affluence, jamais plus de 600 000 inscrits ne s'étant rendus aux urnes.
Le Parti populaire des Asturies profite à plein de cette évolution. Il gagne en effet 110 700 voix en quatre ans, dépassant les 200 000 suffrages favorables pour la première fois dans ce type d'élection. Il s'établit ainsi à 42,5 %, étant jusqu'ici confiné en dessous des 35 %. Il engrange ainsi 6 nouveaux élus et totalise 21 députés, établissant son record historique. Cette poussée conservatrice a des conséquences sur la Fédération socialiste asturienne-PSOE, reléguée à la deuxième place, tout en enregistrant une infime hausse de 1 400 voix, la première depuis 1987. Les socialistes, qui tombent sous le seuil des 35 % et voient l'écart avec les conservateurs se fixer à 52 900 suffrages, s'imposent de 2 400 voix dans la circonscription occidentale mais sont devancés dans les deux autres, une première là encore.
La Gauche unie des Asturies n'est pas en reste, dans la mesure où elle franchit la barre symbolique des 100 000 voix. Avec plus de 16 % des suffrages exprimés, les écosocialistes gagnent en effet 27 600 voix et accroissent leur représentation à 6 députés. De cette manière, la gauche reste majoritaire avec un total de 23 parlementaires. En effet, le Parti asturianiste – qui progresse de 6 100 suffrages par rapport à la Coalition asturienne – n'engrange qu'un seul mandat parlementaire.