Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 2012) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la IXe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans.
Pour la première fois depuis 1996, elles n'ont pas lieu en même temps que les élections générales.
Trois semaines après la tenue du scrutin, le Parti socialiste et la Gauche unie signent un accord de coalition. José Antonio Griñán est investi pour un second mandat au début du mois de et constitue alors un gouvernement de coalition.
Le suivant, Manuel Chaves est investi pour un sixième mandat par le Parlement. Il remporte 56 voix favorables sur 109, seul le Parti socialiste lui accordant sa confiance[3]. Il présente son nouveau gouvernement de 15 conseillers dès le lendemain[4]. L'exécutif est assermenté le [5].
Désigné formellement candidat à la présidence par le Parti socialiste à la suite d'une réunion entre les secrétaires généraux provinciaux et Manuel Chaves le [9], José Antonio Griñán est investi président de la Junte par le Parlement le par 56 voix pour et 53 voix contre, le Parti populaire et la Gauche unie lui refusant leur confiance[10]. Il annonce le lendemain la composition de son gouvernement, dont la principale surprise réside dans la nomination de la maire de CordoueRosa Aguilar, provenant de la Gauche unie[11]. Le nouvel exécutif prête serment le [12].
Élections municipales de 2011
Les élections municipales du 22 mai 2011 constituent un tournant dans l'histoire électorale andalouse. Pour la première fois, le Parti populaire l'emporte en voix au niveau de l'ensemble de la communauté autonome[13]. Avec 7 points d'avance sur le Parti socialiste, le PP s'adjuge la majorité absolue dans les huit capitales de province, ainsi que dans cinq députations provinciales sur huit[14]. La grande nouveauté de ce scrutin réside dans le succès du PP dans les villes moyennes de l'Andalousie intérieure, où il devance pour la première fois le PSOE-A, alors qu'il avait bâti sa force depuis 15 ans sur les grandes villes littorales[15].
S'il obtient plus de maires, de conseillers municipaux et de majorités absolues que le PP[14], le PSOE-A n'a la certitude de conserver que trois des 29 villes les plus peuplées, toutes situées dans la province de Séville où son avance sur le PP se limite à seulement deux points de pourcentage : Dos Hermanas, Alcalá de Guadaíra et Utrera[13],[15]. En sus des capitales provinciales, le PP obtient la majorité absolue dans les grandes villes de Jerez de la Frontera, Marbella et Algésiras[14]. Il conquiert des fiefs historiques d'autres formations, comme Antequera pour le PSOE-A ou Écija pour le Partido Andalucista[15].
Distinction des élections générales
Le , le président du gouvernement espagnolJosé Luis Rodríguez Zapatero annonce que les élections générales prévues en auront lieu le [16]. Si José Antonio Griñán avait déclaré quatre jours auparavant que « les élections sont très bien en mars »[17], la secrétaire à l'Organisation du PSOE d'Andalousie Susana Díaz avait au préalable indiqué « ne pas envisager d'autre scénario » qu'une concomitance des élections générales et régionales[18].
Peu après l'annonce de la décision de Zapatero, la conseillère à la Présidence de la Junte, Mar Moreno, indique que l'intention du président de la Junte est « d'aller au terme de la législature », soit de maintenir les élections autonomiques en [19]. Le , José Antonio Griñán annonce que les élections au Parlement d'Andalousie se tiendront le suivant[20]. Il signe 19 jours plus tard le décret de dissolution du Parlement[21].
Conformément à l'article 101 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[22]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir le 54e jour suivant la publication du décret mais pas entre le et le [23],[24]. Cette interdiction a été instaurée en , suivant des débats préalables aux élections de , afin d'éviter une chute de la participation causée par la combinaison des vacances et des fortes chaleurs habituelles en Andalousie à cette période[25].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 101 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'au moins 109 députés »[22], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[26]. L'article 104 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[27].
Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[28] :
Peuvent présenter des candidatures[29],[30],[31] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
ceux n'ayant pas obtenu de représentation lors du scrutin précédent doivent recueillir les parrainages d'au moins 0,1 % des inscrits ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[32] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[33] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
Le taux de participation recule à 60 %, mais la forte abstention semble cette fois-ci favoriser la gauche, alors qu'elle lui était traditionnellement défavorable[38], le PP échouant à mobiliser ses électeurs. Là où le PSOE-A obtient globalement le même nombre de voix qu'aux élections générales, le PP perd près de 450 000 suffrages. Progressant de 110 000 voix par rapport aux dernières régionales, la Gauche unie (IULV-CA) double sa représentation, faisant élire au moins un député dans chaque circonscription[37].
Progressant de trois sièges seulement, le PP échoue avec 50 parlementaires à conquérir la majorité absolue, ce qui le maintient de facto dans l'opposition[35]. Du fait de sa bonne position dans les sondages, le Parti populaire avait choisi de mener une campagne discrète, Javier Arenas fuyant l'opposition directe avec le Parti socialiste et refusant la tenue d'un débat télévisé avec José Antonio Griñán[36]. Paradoxalement, le succès historique que constitue sa première victoire andalouse se transforme en échec faute de pouvoir gouverner[35].
Conscient de la difficulté à mener une campagne sur son bilan[36] alors qu'il gouverne la communauté autonome depuis 30 ans, que le taux de chômage atteint 30 % et qu'il est mis en cause dans une affaire de fraude aux subventions publiques[35], le PSOE-A a réussi à mobiliser l'électorat en dénonçant la politique d'austérité du président du gouvernement espagnolMariano Rajoy et en agitant la crainte que Javier Arenas applique les mêmes mesures[36]. Cette mobilisation a cependant exclusivement profité à la Gauche unie, qui a mené campagne quasi-exclusivement contre la politique économique et budgétaire du gouvernement espagnol[36].
Suites
Le Parti socialiste et la Gauche unie ouvrent le des négociations en vue de permettre la formation d'un gouvernement de gauche. Si le PSOE-A insiste sur la formation d'une coalition, IULV-CA ne s'engage pas dans cette voix et dit vouloir se concentrer sur le programme politique[39]. Étant parvenus à s'entendre pour former un gouvernement conjoint, les deux partis présentent et signent le leur accord de coalition[40]. Le contrat est ratifié par les militants d'IULV-CA à plus de 75 % lors d'un référendum le [41], puis à l'unanimité par le comité directeur du PSOE-A trois jours plus tard[42].
Le , José Antonio Griñán est investi président de la Junte pour un deuxième mandat par le Parlement avec 58 voix pour, 51 voix contre et 1 vote nul : le PSOE-A et IULV-CA lui accordent leur confiance, à l'exception du député Juan Manuel Sánchez Gordillo, dont le vote n'est pas considéré comme un suffrage exprimé[43]. Il est assermenté deux jours plus tard et annonce la composition de son second gouvernement qui comptera 11 conseillers, dont trois proposés par la Gauche unie[44]. Le nouvel exécutif est assermenté et entre en fonction le [45].
Notes et références
Notes
↑ a et bRésultats de la Coalición Andalucista, formée de 8 partis, en 2008.
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