Diplômée en droit de l'université complutense de Madrid, elle commence à travailler comme avocate en . Elle intègre plus de dix ans après, en , la haute fonction publique en qualité de secrétaire général technique du ministère des Travaux publics. Destituée en , elle est appelée trois mois plus tard au poste de sous-secrétaire du ministère de la Santé. Elle défend la politique d'austérité qui concerne le budget du département et dégage un accord avec les victimes du sang contaminé.
Après les élections générales anticipées de 1993, Felipe González souhaite féminiser son quatrième gouvernement. Il nomme Ángeles Amador, indépendante du Parti socialiste et à l'image de technocrate acquise aux idées libérales, ministre de la Santé et de la Consommation. Elle se charge de réformer la Sécurité sociale en limitant les prestations remboursées et en facilitant le libre choix de leur médecin par les patients relevant du système de santé publique. Un conflit avec les étudiants en médecine et une longue grève salariale des médecins des hôpitaux publics de l'État marqueront son mandat.
Elle est élue députée de Ségovie aux élections de 1996, qui consacrent la victoire du Parti populaire. Nommée porte-parole du groupe parlementaire socialiste pour les questions de santé, elle est la principale interlocutrice du ministre qui lui a succédé, José Manuel Romay. Elle s'oppose à lui sur le déremboursement des médicaments et dénonce l'idée d'instaurer un ticket modérateur, mais permet de dégager un consensus concernant la réforme du mode de gestion des hôpitaux publics nationaux.
Exclue de la liste de Ségovie pour les élections de 2000, elle est repêchée par le secrétaire général du PSOE Joaquín Almunia pour celle de Madrid, où elle occupe la deuxième place. Elle quitte finalement le Congrès des députés en , prenant acte du changement de génération à la direction des socialistes.
Elle retourne ainsi à l'avocature. Entre et , elle siège au conseil d'administration de Red Eléctrica de España.
Ángeles Amador étudie le droit à l'université complutense de Madrid, où elle obtient une licence. Elle accomplit ensuite des cycles postgrades à l'université de Strasbourg et à la faculté de droit de Harvard, où elle se spécialise en droit de la propriété industrielle. Elle devient avocate en et souffre à plusieurs reprises de réflexes machistes lors de ses premières années d'exercice : quand elle se présentait au tribunal sur convocation du juge et que quelqu'un s'enquérait de son arrivée, les fonctionnaires répondaient que l'avocat requis n'était pas encore là[5]. Elle est élue en 1982 membre du conseil de l'ordre des avocats de Madrid en recueillant les voix de plus de 1 700 de ses confrères[6].
Lorsque Josep Borrell prend la direction du MOPU en , il destitue Ángeles Amador, qui se retrouve sans emploi. Elle est rappelée au sein de l'administration générale de l'État trois mois plus tard, par le nouveau ministre de la Santé et de la ConsommationJulián García Valverde : contrairement à ses engagements, celui-ci relève en effet le sous-secrétaire du ministère de ses fonctions, et fait appel à Amador pour le remplacer, après avoir échoué à recruter Miguel Ángel Fernández Ordóñez ou une « personnalité de prestige »[9]. Première femme à occuper cette fonction, et seule femme sous-secrétaire parmi ses collègues des autres ministères, elle est assermentée le ; à cette occasion, Valverde explique qu'il a choisi Amador et non un médecin pour ce poste car « le sous-secrétaire se doit d'être un juriste »[10].
Lorsque José Antonio Griñán prend la succession de Valverde, contraint à la démission, en , il maintient initialement en poste la plupart des collaborateurs de son prédécesseur, dont Ángeles Amador[11]. Alors qu'elle est perçue comme une proche de Valverde, une partie des dirigeants du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) soutient son remplacement, afin de donner à Griñán une plus grande marge de manœuvre dans l'application de ses projets pour le ministère[12]. Le remaniement de la direction intervient le , mais la sous-secrétaire est maintenue dans ses responsabilités, contre toute attente[13]. En confirmant Ángeles Amador dans ses fonctions, à la tête d'un service dépouillé de toutes responsabilités politiques, José Antonio Griñán tire donc les leçons des mandats de ses prédécesseurs, sous lesquels les sous-secrétaires issus du monde politique ou médical ont été sources de difficultés pour le ministre[14].
Politique d'austérité
En compagnie des autres hauts responsables du ministère, Ángeles Amador est auditionnée le par la commission parlementaire de la Politique sociale du Congrès des députés sur les perspectives pour . Elle annonce que le budget dévolu à la politique de santé publique progressera de 13,3 % et que 20 milliards de pesetas seront dédiées aux programmes prioritaires du ministère, notamment le développement de l'Institut de santé Carlos III[15]. Ce budget, qui ne prévoit pas d'augmentation des investissements dans les soins de santé ou la lutte contre le SIDA, est qualifié de « contraint » par la sous-secrétaire[16].
À la demande du Parti populaire (PP) et d'Izquierda Unida (IU), elle est auditionnée avec les autres hauts responsables du ministère le par la commission de la Politique sociale du Congrès sur les perspectives budgétaires pour [17]. Elle exprime ainsi sa « satisfaction » face au futur budget de la santé et explique à cette occasion que « notre objectif n'est pas d'économiser de l'argent, mais de contenir et organiser la dépense ». Se voyant reprocher par la députée d'IU Nines Maestro de pratiquer une politique inspirée de Margaret Thatcher, Ángeles Amador admet que « nous n'avons rien inventé de nouveau dans la dernière réorganisation du ministère » tout en assurant que son objectif est de « garantir le financement de la santé publique ». Elle s'engage ainsi à ce que « personne ne soit exclu » de la prestation des services sanitaires, tout en reconnaissant que les contraintes budgétaires vont causer « de la saturation et du retard » dans le fonctionnement du système de santé[18].
Le ministère de la Santé reconnaît le que 1 509 personnes hémophiles ont été contaminés par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) au cours d'une transfusion sanguine, et que 455 d'entre elles sont mortes du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) depuis . Les autorités n'ont cependant pas l'intention d'indemniser les victimes, puisque l'État n'est pas responsable de l'importation ou de la transformation des produits sanguins[19]. Après que le président de la Fédération espagnole d’hémophilie a annoncé le son intention de porter l'affaire en justice et réclamer 20 milliards de pesetas aux autorités[20], José Antonio Griñán indique le lendemain être prêt à parler d'éventuelles indemnisations[21].
Le ministre ayant fait savoir que chaque cas serait individuellement traité, les représentants des victimes font part de leur déception, puis sont reçus le par Ángeles Amador qui annonce, sans entrer dans les détails, que l'administration mettra tout en œuvre pour répondre à la situation des personnes infectées[22]. La sous-secrétaire se réunit un mois plus tard, le , avec les délégués des associations d'hémophiles afin de fixer les conditions définitives d'un accord d'indemnisation[23]. Le lendemain, Amador présente publiquement le contenu de l'entente, qui prévoit notamment dix millions de pesetas d'indemnisation pour chaque personne contaminée ou sa famille en cas de décès, ainsi qu'une pension mensuelle de 120 000 pesetas pour les majeurs, 60 000 pour les mineurs et une pension complémentaire pour les enfants des personnes contaminées ou décédées jusqu'à leurs 24 ans. Elle ajoute que le coût total pour les finances publiques n'est pas encore établi, dans la mesure où le nombre d'enfants de moins de 24 ans reste à définir, et que l'indemnisation de dix millions de pesetas sera versée en deux fois pour des raisons d'ordre comptable[24].
Elle est officiellement nommée ministre de la Santé et de la Consommation le . Lors de la cérémonie de prestation de serment devant Juan Carlos Ier au palais de la Zarzuela qui se tient le même jour, Ángeles Amador choisit de « jurer » fidélité à la Constitution et loyauté envers le roi, à l'instar du ministre des Administrations publiques Jerónimo Saavedra et de la ministre des Affaires sociales Cristina Alberdi et au contraire de tous les autres membres de l'exécutif, qui ont recours au verbe « promettre »[29]. Elle est la première femme nommée à ce poste depuis Federica Montseny, en [5] et lors de ses premières entrevues, elle devra le rappeler aux journalistes qui la présentent comme la première femme titulaire de ce poste[30].
À l'occasion de la cérémonie de la passation de pouvoirs avec José Antonio Griñán, elle juge que les listes d'attente pour une admission hospitalière « sont le plus gros problème » auquel son ministère fait face et qu'elle est décidée « à l'éradiquer », ajoute qu'elle compte mettre en place la liberté de choix de leur médecin par les patients, et qu'en raison de la crise économique que traverse le pays, le budget de la Santé n'augmentera pas et sera exécuté « avec beaucoup de rigueur, le sens de la responsabilité et beaucoup d'ingéniosité ». Son prédécesseur, dont elle souhaite poursuivre le travail dans la continuité, salue pour sa part ses qualités d'écoute et de prise de décision, faisant remarquer qu'en raison de ces excellentes qualités, il est « enchanté de lui passer le relais »[31].
Catalogue des prestations sanitaires
À l'occasion de la réunion du du conseil interterritorial du Système national de santé, Ángeles Amador annonce aux conseillers[b] à la Santé des dix-sept communautés autonomes que la Sécurité sociale cessera de rembourser les prestations qui manquent d'une efficacité clinique prouvée, d'intérêt personnel et social, et de caractère authentiquement sanitaire. Le sous-secrétaire du ministère précise qu'un catalogue des prestations sanitaires remboursées sera élaboré par un groupe de travail[32]. Cette proposition est rejetée par le monde syndical : le syndicat des infirmières évoque « la primauté des mesures économiques sur le social », le syndicat des aides-soignantes indique que « choisir systématiquement la santé publique pour assainir l'économie nous semble une décision étrangère à l'État-providence que préconise le gouvernement », les Commissions ouvrières (CCOO) qualifient la proposition d'« inacceptable [et d'] amateurisme politique dangereux », et l'Union générale des travailleurs (UGT) exprime « sa plus profonde préoccupation »[33].
Lors d'une entrevue accordée trois jours plus tard au quotidien El País, elle indique que « le catalogue des prestations sanitaires cherche à garantir l'égalité des Espagnols face à la protection de leur santé » et rejette l'idée qu'elle va couper dans les prestations. Elle exprime néanmoins sa conviction qu'« il y a des prestations accordées dans le système de santé publique qui ne devraient pas être payées avec l'argent des Espagnols » et précise vouloir « analyser [lesquelles] de manière très précise »[34]. Une première mouture du catalogue est présentée le suivant, à Bilbao, lors d'une réunion du conseil interterritorial, qui prévoit d'inclure dans les prestations obligatoirement remboursées la santé mentale, l'orthodontie infantile, les contraceptifs ou encore le contrôle médical de la ménopause ; seule la fécondation in vitro n'en fait pas partie, faute de consensus entre l'État et les communautés autonomes. Tant Ángeles Amador que le conseiller basque à la Santé Iñaki Azkuna indiquent que cette liste « ne constitue en rien une réduction » des prestations, la ministre précisant que « nous ajoutons plus de prestations que nous n'en retirons »[35].
Le jour de la présentation en conseil interterritorial de la version définitive du catalogue, le , l'UGT évoque « une simple énumération de ce à quoi on a droit, sans le définir précisément » et dénonce que « l'objectif ultime du catalogue » est de réduire les coûts de la Sécurité sociale[36]. Sont ainsi exclus des prestations le contrôle de l'état de santé général, les tests de paternité, les tests d'alcoolémie réalisés à la demande du patient, la balnéothérapie, la chirurgie esthétique, les opérations de changement de sexe, la psychanalyse ou encore l'hypnose, tandis que sont inclus la prévention du cancer du sein, les vaccinations infantiles, l'infertilité, les soins à domicile pour les personnes en phase terminale ainsi que les prothèses réparatrices[37]. Le conseil des ministres du adopte, sur sa proposition, le décret relatif à la réglementation des prestations sanitaires du Système national de santé, qui institue formellement le catalogue des prestations sanitaires[38].
Libre choix du médecin public
En conseil des ministres réuni le , le gouvernement adopte un décret élargissant le droit pour les assurés de l'Institut national de la santé (INSALUD) — qui représentent 43 % des assurés espagnols — de choisir librement leur médecin généraliste et leur pédiatre dans l'ensemble de leur zone sanitaire de résidence, alors que cette liberté se limitait depuis à la seule maison de santé de rattachement de chaque patient. L'ordre des médecins et l'Union des consommateurs approuvent toutes les deux ce changement, que le ministre de la Présidence Alfredo Pérez Rubalcaba présente comme à même de « renforcer la relation personnelle entre le médecin et son patient, répond à une demande ancienne des assurés, et garantit un contrôle de la qualité de l'assistance sanitaire en liant rétribution et nombre de patients suivis »[39].
Auditionnée le suivant par la commission de la Santé et de la Consommation du Congrès des députés, Ángeles Amador informe les parlementaires qu'elle a l'intention d'élargir la liberté de choix aux médecins spécialistes[40]. Lors d'une comparution parlementaire un an plus tard, elle annonce que cet élargissement — testé depuis trois mois dans les Asturies — aura lieu dès le mois de et concernera dix-neuf millions d'assurés sociaux ; depuis la mise en œuvre du décret de , seulement 400 000 inscrits de l'INSALUD, soit 2,5 % du total, ont effectivement changé de pédiatre ou de généraliste[41]. Le , elle précise aux députés que sont concernées « les spécialités les plus communément employées » la gynécologie, la cardiologie, la chirurgie digestive, la dermatologie, la gastro-entérologie, l'endocrinologie, la pneumologie, la neurologie, l'ophtalmologie, l'otorhinolaryngologie, la traumatologie et l'urologie, l'implantation du libre choix se faisant initialement via une expérimentation dans les territoires de Saragosse, des îles Baléares, de Guadalajara, de Madrid, de Murcie et de Salamanque. Selon elle, « plus tôt nous commencerons, mieux ce sera. Il n'est pas facile de partager le libre choix du citoyen avec le bon fonctionnement des services hospitaliers »[42].
Conflits sociaux
Études supérieures de médecine
Le , le conseil interterritorial de la santé se réunit afin d'évoquer notamment le mouvement social en cours dans les facultés de médecine. En application d'une directive européenne de , tous les étudiants en médecine générale doivent bénéficier d'un internat à partir de la rentrée , or l'Espagne compte déjà près de 10 000 médecins en attente d'une place d'interne. Le conseil réclame notamment au conseil général des universités une réduction du numerus clausus, Ángeles Amador proposant de fixer cette diminution à 30 % dans la mesure où, entre les étudiants, les internes et ceux en attente d'un internat, « il y a actuellement 56 000 personnes qui souhaitent pratiquer la médecine en Espagne »[43]. Elle présente le lendemain son projet de réforme aux représentants des étudiants : créer une formation pratique post-grade de deux ans non-rémunérée pour tout titulaire d'une licence en médecine et augmenter le nombre de places d'internat réservées aux étudiants en médecine familiale et communautaire[c], une proposition que rejettent les délégués estudiantins pour qui elle crée « des médecins de seconde zone » en laissant l'internat comme voie privilégiée d'accès à la médecine générale alors qu'eux défendent « un troisième cycle pour tous et rémunéré »[44].
Une centaine de médecins de famille, encouragés et soutenus par la société espagnole de médecine familiale et communautaire (SEMFYC), s'enferme le dans le siège central du ministère de la Santé, à Madrid afin que les autorités expliquent comment elles comptent garantir la mise en œuvre de la directive de [45]. Exigeant au bout de quatre jours de rencontrer la ministre[46], ils lèvent leur action le lendemain, après avoir effectivement été reçus par Ángeles Amador, qui s'est engagée à trouver une solution respectant « les principes fondamentaux établis par les organisations professionnelles », qui appelle à garantir que tous les licenciés puissent être formés à travers le système d'internat[47]. Le , elle présente au Sénat son plan de réforme[48] approuvé une semaine auparavant par les représentants des étudiants et des médecins, qui prévoit un système de double examen, avec d'abord 1 800 places de médecine familiale et communautaire réservées aux licenciés post-1995, puis un examen général un mois plus tard de 3 200 places, auquel tous les licenciés (sans distinction d'année) pourront postuler[49].
Grève salariale
Une grève illimitée des 14 000 médecins hospitaliers des établissements relevant de l'Institut national de la santé est convoquée le par la Confédération nationale des syndicats médicaux (CESM), avec prise d'effet à la date du suivant. Leur principale revendication est une hausse de salaire de 100 000 pesetas sur les trois ans à venir, afin de mettre leur rémunération à niveau de la moyenne de leurs confrères employés par les communautés autonomes, dont les services de santé ont été transférés par décentralisation. Cette demande est qualifiée d'« absolument inopportune et déraisonnable » par Carmen Martínez Aguayo, directrice générale de l'INSALUD[50]. Après que les négociations salariales ont été rompues dans la nuit du au , le mouvement de grève est effectivement entamé dans 105 hôpitaux répartis entre dix communautés autonomes[d], une action qu'Ángeles Amador qualifie de « légitime mais inopportune », soulignant que le budget de l'État ne peut supporter la hausse revendiquée en pleine période de coupes budgétaires et de limitation des dépenses[51].
Le mouvement de grève conduit à reporter 2 000 opérations et 56 000 consultations le premier jour, ce qui amène le porte-parole parlementaire du Parti populaire (PP) pour la santé Enrique Fernández-Miranda à critiquer la ministre de la Santé, l'accusant de « se cacher » face aux négociations et considérant comme « injustifiable » que le ministère de la Santé n'ait pas disposé d'une marge de négociation[52]. Au troisième jour de mobilisation, Ángeles Amador prend la parole en conférence de presse pour souligner le caractère « déraisonnable » de la revendication salariale et se dit prête à payer « le prix politique » de tenir cette position, tout en reconnaissant que les salaires des médecins de l'INSALUD sont « faibles ». Elle remarque que cette grève intervient à moins d'un mois des élections municipales et des parlements des communautés autonomes, un fait qu'elle qualifie de « surprenant » tout en jugeant que, pour elle, « cela ne compte pas »[53]. Une proposition est formulée le par l'INSALUD, à savoir une hausse mensuelle de 20 000 pesetas pour les spécialistes qui perçoivent moins de 2,4 millions bruts annuels, et une hausse variable d'au moins 75 000 pesetas pour les autres, à condition de recevoir plus de patients, ce que la CESM qualifie d'« inacceptable »[54].
Les discussions reprennent le , après que des médecins ont occupé le siège de l'INSALUD. Cette action amène la ministre à avertir les grévistes que « nous ne devons accroître ni les inquiétudes ni les conséquences de la grève », avant de réaffirmer son soutien aux négociateurs sur leur dernière proposition, 30 000 pesetas de hausse salariale trimestrielle en échange d'un accroissement de la productivité dans les hôpitaux[55]. Alors qu'un accord a été trouvé le lendemain, prévoyant selon la CESM une augmentation salariale de 100 000 pesetas sur trois ans sans contrepartie, Ángeles Amador en bloque la signature en exigeant le retrait de cette disposition, expliquant aux représentants syndicaux que l'entente est critiquée par les communautés autonomes, qu'elle risque de déboucher sur une grève illimitée de toute la fonction publique et justifiant la présence de ce paragraphe par « la nécessité d'écrire quelque chose » mais que l'interprétation qui en est faite par le syndicat « est fausse et impossible à croire »[56]. Le , la CESM affirme que « la signature de la ministre ne vaut rien » et réclame une nouvelle négociatrice au gouvernement, mais celle-ci — qui dénonce que les syndicats « ont vendu une tromperie avec mauvaise foi et tergiversation » — reçoit le soutien du président du gouvernement[57].
Après 45 jours de grève, les médecins se disent prêts à céder sur le montant de la hausse de traitement et obtiennent du ministère le qu'il accepte l'ancien ministre Fernando Abril Martorell comme médiateur[58]. Ángeles Amador se réunit avec lui dès le lendemain[59]. Un premier accord est conclu trois jours après le début de la médiation, sous la forme d'une trêve qui suspend le mouvement de grève dans les dix communautés autonomes dont les hôpitaux relèvent de l'INSALUD, Fernando Abril recevant les félicitations de la ministre pour ce succès « obtenu en un temps record » et se dit optimiste sur la conclusion d'un accord[60]. Une entente est finalement conclue le , les syndicats acceptant une hausse de 30 000 pesetas en puis 38 000 pesetas en , conditionnée à une amélioration de la productivité horaire et d'un plus grand nombre de consultations, en échange d'une meilleure participation à la direction des établissements hospitaliers. Ángeles Amador présente en conséquence ses félicitations « personnelles et institutionnelles » au médiateur, qui s'était fixé pour objectif de parvenir à une solution négociée au au plus tard[61].
Au soir du , la commission fédérale des listes[e] l'investit en quatrième position sur la liste de la circonscription de Madrid[64], mais l'opposition de Jaime Lissavetzky — au nom de la Fédération socialiste madrilène-PSOE et en raison de la candidature sur cette même liste de la secrétaire générale de la présidence du gouvernement Rosa Conde — pousse Felipe González à confier à Ángeles Amador la tête de liste dans la province de Ségovie où elle remplace la candidate initiale, María Teresa Fernández de la Vega[65]. En cas de reconduction du PSOE au pouvoir, elle caresse l'idée d'être nommée à la tête d'un ministère du secteur économique[66]. Le scrutin ayant vu la victoire du Parti populaire de José María Aznar, elle est remplacée le suivant par José Manuel Romay, ancien conseiller à la Santé de la Junte de Galice[67].
Au Congrès des députés, elle est choisie comme porte-parole au sein de la commission parlementaire de la Santé. À l'image de Juan Alberto Belloch à la commission de la Justice et de l'Intérieur ou José Antonio Griñán à la commission de la Politique sociale et de l'Emploi, elle se trouve chargée de coordonner le travail parlementaire au sein de la commission liée au ministère dont elle avait précédemment la charge[68].
Négociatrice de la réforme sanitaire
Le , le Congrès des députés décide par 316 voix, à l'unanimité des présents dans l'hémicycle, de créer un groupe de travail sur la réforme du système de santé, un amendement du groupe socialiste accepté par le groupe populaire modifiant le titre de la proposition non-législative pour mettre l'accent sur la consolidation du système de santé plutôt que les réformes nécessaires à lui appliquer. Après que le conservateur César Villalón a salué le bon fonctionnement du système sanitaire, défendu la santé publique et appelé au consensus, Ángeles Amador salue depuis la tribune du palais des Cortès le ton modéré choisi par son interlocuteur et sa reconnaissance des succès obtenus sous la législature précédente, puis met l'accent sur l'importance d'assurer un financement stable pour le système de santé, afin de pouvoir s'affranchir de cette question lors du débat budgétaire annuel[69]. Quand le groupe de travail débute ces activités le , elle s'interroge publiquement sur « la valeur qu'aura cette instance » car elle ne souhaite pas « qu'elle reste lettre morte ou qu'elle se transforme en un pantomime », dénonçant que le gouvernement a déjà adopté une série de décrets sur la gestion hospitalière et sur les pharmacies[70].
Par deux fois au cours du mois de suivant, le Parti socialiste menace de se retirer des travaux du groupe de travail. La commission exécutive dénonce au début du mois la présence de mesures de privatisation de la santé publique dans le projet de loi d'accompagnement[f],[71], puis Ángeles Amador reproche le à l'exécutif de « ne pas avoir tenu » son objectif de procéder aux réformes en matière de santé par consensus en refusant tous les amendements de son groupe aux projets de loi relatifs à l'INSALUD et à la réglementation pharmaceutique, qui doivent être débattus trois jours plus tard en séance plénière, appelant le gouvernement à reconsidérer son attitude d'ici là[72]. En réponse, le Parti populaire accepte de reporter de deux mois la discussion parlementaire des deux textes incriminés : César Villalón explique ne pas vouloir laisser « un seul groupe parlementaire en marge de la réforme sanitaire », ce que la porte-parole socialiste qualifie de « geste de bonne volonté » et de « décision sensée » dans la mesure où, pour elle, « ces deux projets sont incompatibles avec les travaux du groupe de travail »[73]. Deux semaines après, elle reçoit au cours d'une réunion secrète l'assurance du ministre de la Santé José Manuel Romay l'assurance que le gouvernement ne souhaite pas privatiser la santé mais simplement en améliorer la gestion[74].
Le , le Parti populaire et le Parti socialiste précisent publiquement le désaccord fondamental qui les oppose : la gestion des hôpitaux de l'Institut national de la santé en délégation de service public. Pour le PP, il s'agit d'autoriser une telle délégation à des « fondations publiques », tandis que le PSOE préfère des « entités de droit public dotées de la personnalité juridique », afin d'empêcher leur privatisation future. Ángeles Amador affirme, après avoir salué « l'ouverture au dialogue » de José Manuel Romay, que « janvier est une date décisive pour savoir vers quoi nous avançons »[75]. Après un échange de reproches au début du mois de sur un supposé manque mutuel de volonté de parvenir à un accord[76], les deux groupes parlementaires s'entendent pour que la gestion des centres de santé, services sanitaires et hôpitaux puisse être déléguée par l'INSALUD « à travers une quelconque entité relevant du domaine public », ce qui permet aux socialistes de voter le en faveur du projet de loi, constitué d'un seul article. En revanche, le PSOE s'oppose au projet de loi qui libéralise les services de pharmacie[77]. Les dispositions permettant la création de fondations gérant des hôpitaux publics sont adoptées par le gouvernement en afin de les inclure dans la loi d'accompagnement pour , ce qu'Ángeles Amador dénonce comme action menée d'une « manière intolérable et malveillante », une « réglementation approuvée par surprise et qui peut radicalement changer le modèle de gestion des centres publics de santé »[78].
Finalement, le Parti socialiste et la Gauche unie se retirent le suivant de la sous-commission parlementaire, pour dénoncer l'accord conclu entre le gouvernement et Convergence et Union (CiU) qui prévoit que l'augmentation du budget de la santé sera supérieure à celle de la croissance du produit intérieur brut. Pour Ángeles Amador, il est « intolérable » de mettre le Parlement « dans la situation de constater que des décisions sont prises en marge de celui-ci et sont révélées par voie de presse », estimant que « le Parlement ne peut se faire complice des décisions adoptées hors de son enceinte ou dans le dos du groupe de travail »[79]. L'exécutif et les nationalistes catalans parviennent à un accord global le , prévoyant 350 millions de pesetas pour refinancer le système sanitaire, pacte sur lequel Ángeles Amador refuse de donner son avis puisqu'il n'a pas été formellement présenté au Congrès mais par les médias, une situation qu'elle critique[80].
Refus des mesures d'économie dans la santé
Rumeurs de ticket modérateur
Après que le conseiller à la Présidence de la généralité de CatalogneXavier Trias a évoqué la possibilité d'instaurer un ticket modérateur de 100 pesetas sur certaines prestations afin de maintenir le financement du système de santé, Ángeles Amador se déclare le « radicalement » opposée à cette idée. Elle justifie sa position par le caractère « inefficace » de cette mesure dont les recettes ne pourraient même pas compenser « le système de recouvrement qu'il faudrait mettre en place », ainsi que « pour des raisons d'équité ». Se disant préoccupée par le fait que l'application des critères de Maastricht, notamment la réduction du déficit public, se fasse au détriment de la santé, elle qualifie la proposition de Xavier Trias d'« absurde » puisque « penser que le ticket modérateur ne va pas dissuader les catégories sociales les plus défavorisées, c'est se mentir à soi-même »[81].
Trois semaines plus tard, le sous-secrétaire de la Santé Enrique Castellón révèle que le ministère de la Santé est invité à opérer 200 millions de pesetas d'économies budgétaires et qu'il ambitionne de les réaliser uniquement dans le domaine pharmaceutique en relevant le ticket modérateur de 40 % à 45 % du prix des médicaments et en imposant un ticket forfaitaire de 100 pesetas par prescription médicale pour les retraités[82]. Au lendemain de cette annonce, Ángeles Amador appelle à ce que « l'ajustement budgétaire dans la santé ne peut pas se faire au détriment des usagers » et souligne que les mesures envisagées seraient inefficaces puisque « la pharmacie est la seule prestation faisant l'objet d'un ticket modérateur et c'est aussi la seule dont le budget dérape »[83]. Le sujet revient en , alors que le gouvernement et Convergence et Union négocient le budget pour l'année . Il est alors question de créer un ticket modérateur forfaitaire pour les retraités percevant une pension de 100 000 pesetas ou plus, ce qu'Ángeles Amador qualifie d'« injuste et sans justification rationnelle », affirmant que « il est impossible, dans un climat économique favorable, que les retraités assument la nécessaire augmentation budgétaire pour financer la santé »[84]. Le gouvernement renonce finalement à cette possible source de financement dans les semaines qui suivent[85].
Déremboursement des médicaments
La généralité de Catalogne et le gouvernement s'entendent le sur une série de déremboursements de médicaments (medicamentazo), un accord rompu au bout de seulement quelques heures par le président de la Généralité Jordi Pujol. Pour Ángeles Amador, le Parti populaire « devrait baisser le regard de honte s'il applique ce qu'il a tant critiqué à notre propos », rappelant « le scandale » déclenché contre les socialistes quand ils avaient adopté une mesure similaire en [86]. Elle précise le lendemain craindre que l'exécutif cherche à « couper dans les prestations sociales » puisque le medicamentazo« n'est ni une économie, ni un financement aditionnel », critiquant au passage « le silence assourdissant » du ministre de la Santé et souhaitant que ce débat « ait lieu au Parlement, qui discute actuellement le projet de loi de finances »[87].
Dans l'hémicycle du palais des Cortès le , elle dénonce le fait que les députés soient informés de ces mesures par la presse, alors qu'ils sont en train de débattre du projet de loi de finances pour , une situation qu'elle qualifie de « mépris pour le Parlement ». Le ministre José Manuel Romay ayant revendiqué son intention d'adopter le décret excluant certains médicaments du remboursement par la Sécurité sociale, elle lui reproche d'agir « sur la base de critères économiques », tandis que la vague de déremboursements de concernait « les produits qui n'étaient pas nécessaires pour garantir la santé des Espagnols »[88]. La liste définitive des produits concernés est publiée le et exclut du champ du remboursement 869 médicaments[89], ce qui fait dire à Ángeles Amador qu'il s'agit d'« une mesure injuste, incompréhensible et à contretemps puisque la situation économique ne justifie pas une telle réduction pharmaceutique »[90]. Interviewée trois jours plus tard par La Vanguardia, elle affirme que « le Parti populaire contrevient à ses promesses électorales » en réduisant les dépenses de santé, que de son point de vue il faudrait étendre l'usage des médicaments génériques et sensibiliser la population à une consommation médicamenteuse plus rationnelle, et refuse de s'engager sur l'abrogation du medicamentazo, arguant que le PP l'avait promis lors de l'adoption du précédent en et qu'il n'en avait rien fait[91].
Députée de Madrid
Citée en par Fernando Morán pour être candidate sur sa liste aux élections municipales du suivant à Madrid[92], Ángeles Amador est exclue le de la liste de Ségovie pour les élections générales du 12 mars 2000, malgré le soutien des sections municipales, au profit du secrétaire général provincial du Parti socialiste, ce que le secrétaire général Joaquín Almunia qualifie d'« [intérêts partisans] légitimes, mais qui ne sont pas ceux des électeurs »[93].
Elle est investie dès le lendemain sur la liste dans la circonscription de Madrid, occupant la deuxième position derrière Joaquín Almunia sur proposition de ce dernier et avec l'accord de la commission exécutive du PSOE madrilène[94]. À la suite du scrutin, marqué par la victoire du Parti populaire à la majorité absolue, elle devient première vice-présidente de la commission constitutionnelle, ayant refusé de rester porte-parole pour la santé. À l'image de Cristina Alberdi et à l'inverse d'Alfredo Pérez Rubalcaba, de María Teresa Fernández de la Vega ou de Ramón Jáuregui, elle fait partie des députés issus de la « vieille garde » qui ne s'intègrent pas bien dans le projet porté par la nouvelle direction du PSOE[95],[96].
Après la politique
Ángeles Amador démissionne de son mandat de députée le , avec prise d'effet au suivant, après dix-sept ans de collaboration avec le Parti socialiste. Remplacée une semaine plus tard par Yolanda Gil, elle souhaite reprendre son activité d'avocate[97].
Le , elle est élue membre du conseil d'administration de Red Eléctrica de España (REE) par l'assemblée générale des actionnaires. Elle rejoint ainsi l'ancien ministre de l'Agriculture Luis Atienza, qui occupe la présidence de cet organe depuis [98]. Elle est la première femme à siéger dans un conseil d'administration d'une entreprise du secteur de l'électricité[99]. Après avoir accompli trois mandats de quatre ans, elle ne peut plus être reconduite et cède donc ses fonctions à Alberto Carbajo en [100].
Dans le cadre de la campagne des élections à l'Assemblée de Madrid du 22 mai 2011, elle participe à un comité d'experts réuni par le chef de file socialiste Tomás Gómez et ou siègent notamment les anciens ministres Javier Solana et Carlos Solchaga, l'ex-président du Congrès Gregorio Peces-Barba et la première déléguée du gouvernement à la Violence de genre, Encarnación Orozco[101]. Elle accepte l'année suivante de se présenter sur la liste du bâtonnier sortant Antonio Hernández-Gil pour le conseil du barreau de Madrid[102], mais le scrutin du est finalement remporté par Sonia Gumpert[103].
↑En Espagne, un conseiller (consejero) est un membre de gouvernement d'une communauté autonome.
↑La médecine familiale et communautaire (medicina familiar y comunitaria, MFyC) est la spécialité que doivent suivre les étudiants souhaitant s'installer en tant que médecins généralistes.
↑La commission fédérale des listes est l'instance du Parti socialiste ouvrier espagnol chargé de configurer et proposer les candidatures électorales au comité fédéral (parlement interne).
↑La « loi d'accompagnement » (officiellement « loi relative à des mesures fiscales, administratives et d'ordre social ») est une loi complémentaire à la loi de finances qui dispose des mesures de politique économique qui ne peuvent être juridiquement intégrées au budget de l'État.
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La version du 17 juin 2021 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
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واحد من الناسواحد من الناس (بالعربية) ملصق الفيلممعلومات عامةالصنف الفني فيلم دراما[1] — فيلم أكشن — فيلم إثارة الموضوع انتقام تاريخ الصدور 19 يوليو 2006مدة العرض 133 دقيقةاللغة الأصلية اللهجة المصرية البلد مصرالطاقمالمخرج أحمد نادر جلالالكاتب بلال فضلالبطولة كريم عب...
Dam in Grant and Okanogan counties, near Coulee Dam and Grand Coulee, Washington, US This article is about the dam itself. For the song by Woody Guthrie, see Grand Coulee Dam (song). 47°57′21″N 118°58′54″W / 47.95583°N 118.98167°W / 47.95583; -118.98167 Dam in Grant / Okanogan counties, WashingtonGrand Coulee DamCountryUnited StatesLocationGrant / Okanogan counties, WashingtonPurposePower, regulation, irrigationStatusOperationalConstruction beganJuly...
Máxima de los Países Bajos Reina consorte de los Países Bajos Ejercicio Desde el 30 de abril de 2013(11 años)Predecesor Nicolás de AmsbergInformación personalNombre completo Máxima ZorreguietaTratamiento Su MajestadNacimiento 17 de mayo de 1971 (53 años) Ciudad de Buenos Aires, ArgentinaReligión Católica[1][2]Residencia Palacio NoordeindePalacio Huis ten Bosch (privada)FamiliaCasa real Orange-Nassau(por matrimonio)Padre Jorge ZorreguietaMadre María del Carme...
منزل المهيري الإحداثيات 35°25′28″N 9°51′08″E / 35.42444444°N 9.85222222°E / 35.42444444; 9.85222222 تقسيم إداري البلد تونس التقسيم الأعلى ولاية القيروان تعديل مصدري - تعديل مَنْزِل المهِيرِي إحدى مدن الجمهورية التونسية، تقع في ولاية القيروان، على بعد 40 كم جنوب مدينة ا...
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