En 1971, il épouse l'actrice, réalisatrice et scénariste allemande Margarethe von Trotta, dont il divorce en 1991.
Il réalise divers films qui obtiennent un petit succès en Allemagne sans néanmoins franchir les frontières du pays : La Soudaine Richesse des pauvres gens de Kombach(de) (1971), Feu de paille (1972) et Une nuit au Tyrol (1973).
Le succès planétaire du Tambour lui ouvre toutes les portes. Il reste d'abord fidèle à un mode de production indépendant et à un cinéma d'auteur européen, porteur d'une certaine noblesse culturelle tant par le choix varié des langues de tournage (allemand, français, anglais) que par une inspiration puisée dans le patrimoine littéraire[1]. Il réalise ensuite quelques films aux États-Unis avant de revenir en Europe. Il est souvent le producteur des films qu'il réalise et collabore ponctuellement avec la télévision pour boucler ses budgets[1]. Il a par ailleurs mis en scène plusieurs téléfilms.
En 1996, il réalise Le Roi des aulnes, avec John Malkovich dans le rôle d'Abel.
Années 2000
Durant les années 2000, Volker Schlöndorff réalise notamment Les trois vies de Rita Vogt (2000), The enlightment (2002), Le Neuvième Jour (2004), L'héroïne de Gdansk (2006) et Ulzhan (2007).
Le Neuvième Jour permet au cinéaste allemand de retrouver un certain succès critique. Inspiré de l'histoire vraie du père Jean Bernard, prêtre luxembourgeois, le film se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale : l'abbé résistant Henri Kremer (Ulrich Matthes), prisonnier à Dachau, se voit accorder neuf jours de sortie afin de convaincre son évêque d'abandonner sa politique d'opposition face au régime. Si Kremer parvient à convaincre l'évêque, il en sera récompensé par une liberté définitive. En cas de tentative de fuite, Kremer mettra en danger non seulement la vie des déportés de Dachau, mais aussi celle de sa famille. Déchiré entre les souvenirs insoutenables de l'horreur du camp et sa conviction de chrétien, Kremer est pris dans un dilemme d'autant plus éprouvant que Gebhardt, lui-même diacre, use d'arguments théologiques pour l'amener à trahir.
Dans la revue La Règle du jeu, Laurent Dispot écrit que « Le Neuvième Jour, en 2004, aura été une réplique du meilleur cinéma au piètre Amen de Constantin Gavras en 2002, paresseuse resucée du tract de propagande qu’est Le Vicaire, pièce de théâtre de Rolf Hochhuth. [...] chaque moment, chaque écho, chaque allusion du Neuvième Jour de Volker Schlöndorff, tout ce qui fait ce film, et qui le porte, le rendent exceptionnel. Il est la vérité, alors que tout y est création, réalité recomposée ; rien de moins fictif que cette fiction. Sa substance est toute de substances : de nappes, comme on dit du pétrole, qui sont en dessous. Il faut y accéder, ce film est « impossible » sans réflexion, sans le commentaire, sans le réfléchir, sans le re-projeter, pour soi-même et les autres. Sur une scène intime et en en parlant[4] ».
En 2011, le cinéaste allemand réalise La Mer à l'aube qui raconte les dernières heures de Guy Môquet (Léo Paul Salmain).
En , Volker Schlöndorff dirige une scénographie à l'ossuaire de Douaumont pour célébrer le centenaire de la bataille de Verdun. Le spectacle met en scène des milliers de jeunes figurants, vêtus de tee-shirts multicolores, courant au milieu des tombes des soldats[6], accompagnés par les Tambours du Bronx, un groupe de percussions urbaines de la Nièvre, dont la musique consiste à frapper violemment sur des bidons. La mort qui frappa ces 300 000 soldats, est représentée par un personnage juché sur des échasses[7].
Le Daily Mail et plusieurs journaux de la presse britannique, dont le pays perdit aussi environ un million de soldats, parlent d'un outrage[8]. En France, la population est divisée[9]. Certaines personnalités politiques expriment leur désapprobation devant ce qu'elles considèrent être un manque de respect envers les victimes de cette bataille[10]. Une vidéo de ce spectacle publiée sur YouTube par la chaîne CNews est désapprouvée par 94% des internautes ayant exprimés leur opinion sur cette vidéo[11], un score exceptionnellement bas pour une vidéo sur cette plateforme.
En 2016, il est l'invité d'honneur du Brussels Film Festival : une rétrospective de sa filmographie y est organisée, introduite par une masterclass du cinéaste.
En 2017, Retour à Montauk est sur les écrans. Il s'agit d'une adaptation du roman Montauk, de Max Frisch. Ce drame raconte l'histoire de Max (Stellan Skarsgård), écrivain allemand qui a rencontré, lors d'un séjour à New York, une jeune femme (Nina Hoss) avec qui il eut une brève mais intense relation amoureuse. Une vingtaine d'années plus tard, il retourne aux États-Unis à l'occasion de la sortie du roman qui raconte cette histoire. L'écrivain, pris de regrets, espère retrouver son amour passé[12].
Le , Horschamp - Rencontres de Cinéma lui rend hommage lors d'une soirée au Gaumont les Fauvettes.
Propos de Volker Schlöndorff recueillis par Pierre Loubière et Gilbert Salachas, « La production des films n'est plus assurée par des producteurs de cinéma mais par des banquiers », Téléciné no 154, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 1-4, (ISSN0049-3287).
Volker Schlöndorff (trad. de l'allemand par Jeanne Etoré et Bernard Lortholary), Tambour battant : Mémoires de Volker Schlöndorff [« Licht, Schatten und Bewegung. Mein Leben und meine Filme »], Paris, Éditions Flammarion, , 430 p. (ISBN978-2-08-122394-3)