Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Vassili Zaïtsev (« lièvre » en russe) est né à Ieleniskoï à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Magnitogorsk (région de Tcheliabinsk) dans une famille de paysans. Étudiant dans une école de construction à Magnitogorsk, il intègre la marine soviétique en 1936 où il se spécialise dans la gestion. Affecté à la 284e division de fusiliers de Sibérie, il est sous-lieutenant de l'Armée rouge lorsqu'il traverse la Volga le . C'est son propre commandant de régiment, le commandant Metelev, qui lui offre son fusil, un Mosin-Nagant, une arme qui va le faire entrer dans la légende.
On trouve mention de son nom dans les Carnets de guerre de Vassili Grossman, qui rapporte une histoire inédite, la censure soviétique s'étant probablement emparé de son histoire[1]. Grossman y raconte que Vassili Zaïtsev aurait été condamné à mort pour avoir abattu un pilote de chasse allemand dont l'avion venait de s'écraser. Zaïtsev aurait ainsi abattu un potentiel informateur. Il aurait cependant été gracié et réintégré dans sa division pour son talent : du au , il aurait ainsi abattu 225 officiers et soldats allemands, parmi lesquels onze tireurs d'élite. Blessé très grièvement aux yeux après avoir sauté sur une mine[réf. souhaitée] en , il conserva la vue grâce à sa notoriété qui lui permit d'être soigné par l'un des meilleurs médecins de Moscou, le professeur Vladimir Filatov.
Zaïtsev retourna au front et finit la guerre sur le Dniestr avec le grade de capitaine. Il rédigea ensuite deux manuels sur sa spécialité. Sa méthode, dite « chasse par six », est encore enseignée de nos jours. Il s'agit de couvrir un point par le feu croisé de trois binômes de tireurs-observateurs. Dans une interview qu'il donna en 1960, il affirme ne pas avoir entendu d'histoire spécifique sur un tireur d'élite allemand envoyé à Stalingrad pour l'éliminer personnellement.
Après la guerre, il travailla comme directeur d'une usine de constructions mécaniques à Kiev.
Faits d'armes
Avant le , Vassili Zaïtsev avait déjà tué trente-deux soldats de l'Axe avec son fusil Mosin-Nagant ordinaire. On estime à vingt-huit le nombre de tireurs d'élite qu'il a entraînés. Ceux-ci tuèrent plus de 3 000 soldats ennemis. Certaines sources indiquent que la performance de Zaïtsev n'était pas unique et qu'un autre soldat soviétique, seulement identifié sous le nom de « Zikan », tua lui 224 soldats allemands avant le .
Selon le livre Stalingrad de l'historien anglais Antony Beevor, des sources soviétiques déclarèrent que les Allemands firent venir le chef de leur école de tireurs d'élite, le major Heinz Thorvald, pour l'arrêter[2]. Après une traque de plusieurs jours, Zaïtsev repéra son adversaire se cachant sous un morceau de tôles ondulées et tira. Ce duel supposé est dépeint dans le film Stalingrad, réalisé par Jean-Jacques Annaud en 2001. Le viseur télescopique du fusil de Thorvald, prétendument le trophée le plus prisé de Zaïtsev, est toujours exhibé dans le musée central des forces armées, à Moscou. Cependant, l'histoire entière demeure essentiellement non confirmée[1],[3]. Zaitsev indique dans ses mémoires qu'un duel de trois jours a eu lieu et que le sniper qu'il a tué était le directeur d'une école de snipers près de Berlin ; cependant Antony Beevor établit que les archives du ministère de la Défense de la fédération de Russie contredisent cela et que le duel a été inventé par la Propagande soviétique[4]
↑ a et bVassily Grossman (trad. de l'anglais par Antony Beevor et Luba Vinogradova), Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 [« A Writer at War »], Paris, Calmann-Lèvy (no 30969), (1re éd. 2005), 512 p., poche (ISBN978-2-253-12249-4), 238-259, chap. 15 (« L'Académie Stalingrad »)
↑Antony Beevor (trad. de l'anglais par Jean Bourdier), Stalingrad, Paris, Editions de Fallois, Livre de Poche, , 896 p., poche (ISBN2-253-15095-9, BNF37652152)
↑Antony Beevor, citant et commentant Vassili Grossman, doute des exploits du tireur d'élite (Antony Beevor, op. cit. p. 244).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Vassily Grossman (trad. Antony Beevor et Luba Vinogradova), Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 [« A Writer at War »], Paris, Calmann-Lèvy (no 30969), (1re éd. 2005), 512 p.
Antony Beevor (trad. de l'anglais par Jean Bourdier), Stalingrad, Paris, Editions de Fallois, Livre de Poche, , 896 p., poche (ISBN2-253-15095-9, BNF37652152)