Actif durant la guerre d'Hiver (1939-1940) qui voit s’affronter la Finlande et l'Union soviétique, Häyhä est surnommé la « Mort blanche » (en russe : Белая смерть, Belaïa smert ; en finnois : Valkoinen kuolema) par l'Armée rouge. Celle-ci déploie des moyens considérables pour tenter de l'abattre, Häyhä ayant fait dans ses rangs entre 500 et 700 morts[b],[6].
Biographie
Jeunesse et formation
Simo Häyhä naît dans la petite ville de Rautjärvi, proche de la frontière actuelle avec la Russie, et commence son service militaire en 1925.
Il est crédité de la mort de 505 soldats soviétiques abattus au fusil. Le chiffre non officiel du champ de bataille de Kollaa est de 543 tués par des tirs de précision[7], auxquels s'ajouteraient environ 200 autres en utilisant un pistolet-mitrailleur Suomi KP31[6],[8].
Tous ces morts sont comptabilisés durant les cent jours antérieurs à sa blessure par balle. Avant cette blessure, les Soviétiques tentèrent différentes tactiques, notamment d'autres tireurs d'élite et des bombardements d'artillerie pour l'éliminer. Cependant, le meilleur résultat obtenu ne fut que la déchirure de la veste de Häyhä par un obus à fragmentation, le laissant indemne.
Matériel et tactiques utilisés
Simo Häyhä utilisait le fusil M28 « Pystykorva », une variante finlandaise du fusil Mosin-Nagant soviétique, car l'arme convenait bien à son petit gabarit de 1,52 m. Il préférait ne pas utiliser de lunette de tir de façon à ne s'exposer qu'au minimum — un tireur devant relever la tête lorsqu'il emploie une lunette —, éviter tout problème de réflexion du Soleil pouvant trahir sa position, et éliminer les risques de mauvaise visibilité, de la buée pouvant se former sur une lunette de tir. Il utilisait donc une mire métallique[2],[8].
Une autre tactique de Häyhä consistait à compacter la neige devant lui afin que le tir ne la déplace pas, ce qui aurait pu révéler sa position. Il gardait aussi de la neige dans sa bouche pour que la vapeur de sa respiration ne le trahisse pas[2]. Il était capable de rester des heures sans bouger, légèrement enseveli sous la neige, à des températures comprises entre −20 °C et −40 °C, et revêtu d'une tenue de camouflage entièrement blanche[9].
Blessure et fin de la guerre
Le , Häyhä reçoit une balle explosive dans la mâchoire. L'explosion arrache une partie de sa mâchoire inférieure, sa bouche étant ouverte. La blessure le plonge dans un profond coma. Il est ramassé par des soldats de son unité qui affirmèrent à son propos « qu'il lui manquait la moitié de la tête ». Il reprend conscience le , jour où le cessez-le-feu entre en vigueur. Il faudra quatorze mois d'hospitalisation et plusieurs opérations successives pour que son apparence physique soit stabilisée.
Il fallut plusieurs années à Simo Häyhä pour récupérer de ses blessures. La balle qui lui avait écrasé la mâchoire lui avait enlevé la majeure partie de la joue gauche. Néanmoins, il s'est rétabli et est devenu, après la Seconde Guerre mondiale, un chasseur d'orignal et un éleveur de chiens. Il a même chassé avec le président finlandais Urho Kekkonen[10].
Lors d'un entretien en 1998, à la question de savoir comment il était devenu aussi bon tireur, il répondit : « par la pratique »[2]. Lorsqu'on lui demanda s'il regrettait d'avoir tué tant de gens, il répondit : « Je n'ai fait que mon devoir, et ce que l'on m'avait dit de faire, du mieux que je le pouvais ».
Simo Häyhä passe ses dernières années à Ruokolahti, une petite municipalité située dans le sud de la Finlande, près de la frontière russe. Il meurt en 2002, dans la ville finlandaise de Hamina.
Dans la culture populaire
Musique
La vie de Simo Häyhä est le thème de la chanson White Death du groupe suédois Sabaton.
Bande dessinée et manga
Dans le mangaPétales de Réincarnation (Reincarnation no kaben, 2014) de Konishi Mikihisa[11], Simo Häyhä est un personnage secondaire.
Dans le manga Shiroi Majo - Utsukushiki Sniper (White Witch - Beautiful Sniper, 2015), scénarisé par Nagakawa Naruki et dessiné par Pairan[12], il est le personnage principal.
Dans le manga Valkyrie Apocalypse (Record of Ragnarok, 2017), scénarisé par Fukui Takumi et Umemura Shinya et dessiné par Ajichika[13], il fait partie des combattants pour l'humanité[14].
Dans Tom Clancy's The Division 2, un fusil de précision spécifique nommé « The White Death » est accompagné d'un court texte d'ambiance signé « S.H. ».
Dans Rising Storm 2: Vietnam, un équipement cosmétique nommé « White Death » venant du modWinter War est disponible à partir du niveau 90 ; l'équipement reprend la tenue porté par Simo Häyhä durant la guerre d'Hiver.
Dans Tacticool, le meilleur sniper est dénommé « Simo Häyhä ».
Dans la série de jeux Tekken, Dragunov est surnommé « White Angel of Death », soit « l'Ange blanc de la Mort », en référence à Simo Häyhä[réf. nécessaire].
Dans le jeu de stratégie World Conqueror 4, Simo Häyhä est un général qui a comme capacité l'attribut « tireur d'élite ».
Romans
Dans le roman White Online d'Alekzi, on trouve un « héritage mythique » et un personnage nommés « White Death » ; l'héritage rend immortel et donne du sang-froid.
Dans La Panthère des neiges de Sylvain Tesson, Simo Häyhä est cité en exemple pour son aptitude à se fondre dans la nature, comme le font aujourd'hui les observateurs ou photographes naturalistes tels Vincent Munier.
Dans Les Guerriers de l'hiver (2024), d'Olivier Norek, les actions de la sixième compagnie (du 34e régiment de la 12e division(fi) du IVe corps d'armée) sont narrées, avec notamment Simo Häyhä et son lieutenant atypique Aarne Juutilainen sur le front de Kollaa[16].
Notes et références
Notes
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Simo Häyhä » (voir la liste des auteurs).
↑La date de naissance de Simo Häyhä n'est pas établie avec certitude : les biographies divergent sur ce point, faute de documents officiels probants (voir la notice biographique suivante).
↑Les sources concernant Simo Häyhä disponibles sur internet et reprenant les décomptes officiels publiés après-Guerre donnent des chiffres oscillant entre 705 et plus de 900 victimes. Il est officiellement crédité de la mort de 505 soldats soviétiques abattus au fusil. Le chiffre non officiel est de 542 tués par des tirs de précision, auxquels s'ajouteraient environ 200 autres en utilisant un pistolet-mitrailleur Suomi KP31: les sources indiquant plus ou moins 900 tués (à l'exemple de l'article de Shelly Barclay) additionnent par erreur deux fois les 200 victimes tuées au pistolet-mitrailleur. D'autres sources, enfin, ne comptent que les victoires officielles et omettent ainsi ces 200 victimes officieuses supplémentaires.