Son raisin permet d'élaborer du vin bon marché avec des rendements généreux, mais aussi, si le terroir le permet, des vins fruités, veloutés et ronds.
Origine
Historique
Ce cépage vient d'Europe centrale, probablement sur les bords du Danube en Roumanie actuelle[1] ou en Transylvanie (selon l'origine que laisse supposer son nom). Cependant, cette origine prête à controverse à cause de sa sensibilité aux gels hivernaux.
En Allemagne, il sera le premier cépage sujet de recherches. En 1876, Gustav Adolf Fröhlich a multiplié séparément des clones d'origines différentes et a sélectionné les plus productifs. Après lui, Otto Sartorius a effectué un contrôle sur descendance. Il a constaté que les clones les plus productifs donnaient les vins de bonne qualité. C'est la raison pour laquelle le sylvaner a tôt eut une production importante régulière[2]. Cet avantage en a fait le plus cultivé durant les deux premiers tiers du XXe siècle.
En 1997, des tests sur son ADN ont révélé que le sylvaner est issu de l'hybridation entre le traminer et l'Österreichisch Weiß, autrichien blanc[3].
En Suisse, il est le quatrième cépage blanc le plus cultivé avec 285 ha, en grande majorité en Valais (281 ha), où il bénéficie de l'appellation protégée Johannisberg[7].
En France, les prospections dans le vignoble d'Alsace ont conduit à l'agrément de deux clones, le numéro 50 issu du Bas-Rhin et homologué en 1971 et le numéro 487 du Bas-Rhin également homologué en 1976. Ils sont très voisins au niveau de leurs aptitudes et donnent des vins bien typés dans le cépage.
Une nouvelle prospection menée entre 1985 et 1988 a conduit à la plantation en 1990 d'une collection-conservatoire de 300 clones[4].
Hybrides
En Allemagne, on cite le sylvaner bleu, uniquement en collection, mutation du sylvaner B. Le sylvaner rouge apparait sporadiquement en mutations dans le vignoble. Son vin blanc n'est pas différencié du sylvaner blanc. Des essais de culture en parcelles entière ont démontré qu'il pouvait muter assez facilement pour retrouver la variante blanche[2].
Il a aussi été souvent utilisé pour des croisements qui ont conduit à l'homologation de nombreux cépages parmi lesquels le rieslaner (sylvaner × riesling) en 1921 à Wurtzbourg, le multaner (weißer riesling × sylvaner) à l'institut de recherche de Geisenheim, le scheurebe (sylvaner × riesling) par Georg Scheu à l'institut national de viticulture à Alzey, ou le bacchus (sylvaner × riesling, sylvaner × müller-thurgau) à l'institut de viticulture de Geilweilerhof.
Synonymie
En Suisse, il est connu sous le nom de Johannisberg, notamment en Valais mais aussi gros rhin.
Feuilles adultes à 5 lobes, sinus pétiolaire ouvert à fond parfois limité par la nervure près du point pétiolaire, des sinus latéraux ouverts, des dents courtes convexes, un limbe parfois gaufré et face inférieure moyennement velue.
Grappes petites à moyennes, baies petites, elliptiques et vert-dorées.
Aptitudes
Culturales
C'est un cépage très sensible à la chlorose. La longueur de ses rameaux et leur fragilité au vent nécessitent un palissage soigné.
Il est généralement conduit en taille courte pour juguler sa production. Il assure une production régulière qui nécessite un terrain pauvre pour envisager une bonne qualité de vin.
Il craint les gels d'hiver et tardifs au printemps. En automne court, il a du mal à aoûter.
Œnologiques
Le caractère du Sylvaner est tributaire du terroir et de la nature du terrain. Sur des sols argileux, il devient souvent neutre, en revanche s'il naît sur des sols résiduels[évasif], il produit des vins vifs, fins et élégants.