Sa mère, Helen Grund, est la fille cadette d'un banquier d'origine silésienne[2], dont la famille a du mal à accepter l'origine de Franz, par antisémitisme[3]. Helen est l'héroïne anticonformiste de Jules et Jim, le roman autobiographique d'Henri-Pierre Roché racontant l'histoire du trio amoureux formé par Henri-Pierre (« Jim »), Helen (« Kathe ») et Franz (« Jules »). Cette histoire a été popularisée par le film de François Truffaut, où le rôle féminin (« Catherine ») est interprété par l'actrice Jeanne Moreau[4]. Dans l’œuvre, en grande partie inédite, de Roché, Stéphane Hessel est figuré par le personnage de Kadi[5]. Stéphane Hessel considère son père comme un homme merveilleusement bon, sage, érudit, mais avec qui, finalement, il gardera peu de contacts[6]. Il se sent plus proche de sa mère, dont il admire l'irrespect et l'ingéniosité[7]. Il voit en elle un être brillant, exigeant et volontaire[1].
Stéphane Hessel passe son enfance dans la maison familiale de Berlin à 100 m du Tiergarten[8] après un séjour à Hohenschäftlarn/ Schäftlarn, près de Munich[1]. Cependant le pouvoir d'achat de la famille diminuant en raison de l'inflation, les parents sont contraints de louer des pièces de la maison familiale. Franz Hessel travaille pour l'éditeur Ernst Rowohlt et Helen contribue aux finances de la famille[1]. En 1925, désireuse de s'installer à Paris pour rejoindre Henri-Pierre Roché, elle obtient un travail de correspondante de mode pour le journal Frankfurter Zeitung grâce à Joseph Roth[9] et la famille s'installe près de Paris à Fontenay-aux-Roses. Après un an passé à l'école communale de Fontenay-aux-Roses[8], Stéphane entre en 6e à l'École alsacienne, où il effectuera toute sa scolarité jusqu'au baccalauréat[10].
En juin 1933, Stéphane est reçu au baccalauréat de philosophie et en automne de la même année il s'installe chez son oncle à Londres, pour suivre les cours de la London School of Economics (LSE)[12], puis il revient à Paris étudier à l’École libre des sciences politiques. En 1935, il est inscrit en hypokhâgne à Louis-Le-Grand[13] et, en 1937, il est reçu à l'École normale supérieure en tant qu'étranger[14]. La même année, il obtient la nationalité française, ce qui le met dans une situation peu ordinaire : ne pouvant plus entrer à l'École normale puisque n'étant plus étranger, il doit se résoudre à repasser le concours. Ce qu'il fera avec succès en 1939, après une licence de philosophie[14]. Au terme d'une « éducation sentimentale » auprès de Jeanne Nys, belle-sœur d'Aldous Huxley de dix-sept ans son aînée[15], il épouse, au retour d'un voyage commun en Grèce durant l'été de 1939, Vitia, une jeune juive russe, interprète de conférences et fille de Boris Mirkine-Guetzevitch, célèbre professeur de droit constitutionnel en France. Le mariage contrarie sa mère et ses relations avec celle-ci s'en ressentiront durablement[15]. Trois enfants naîtront de cette union après la guerre, Anne, Antoine et Michel.
Années de guerre
Mobilisé en automne 1939, Stéphane Hessel part faire ses classes à Saint-Maixent comme trois promotions de normaliens et, en mars 1940, il est affecté dans la Sarre[16]. Envoyé au front, il assiste, sans avoir l'occasion de combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose les armes à Saint-Dié, se retrouvant dans le camp de prisonniers militaires de Bourbonne-les-Bains, d'où il s'évade en compagnie du capitaine Segonne, qui lui parle de l'appel du général de Gaulle[17]. Il rejoint Vitia à Toulouse[18] puis se rend à Marseille via Montpellier et Aziz[17]. C'est là qu'il rencontre Varian Fry, qui est mandaté par Eleanor Roosevelt pour organiser, via le consulat des États-Unis, l'évasion de deux cents (qui seront finalement plus de deux mille) intellectuels en danger[19].
Franz Hessel, fuyant les persécutions nazies et revenu en France peu avant la Nuit de Cristal, est interné une première fois en septembre 1939 au camp de Colombes en tant qu'Allemand. Libéré grâce à l'intervention de Gabriële Buffet-Picabia, il est à nouveau interné en mai 1940 avec son frère Ulrich au camp des Milles, d'où il est libéré grâce aux démarches de sa femme. La famille se retrouve pour Noël à Sanary-sur-Mer[20], village de la Côte d’Azur où sont réfugiés des intellectuels et artistes allemands depuis 1933. Mais, usé par les épreuves, Franz s'y éteint le [6] et Stéphane assiste à son enterrement[19], avec sa mère et son frère, en compagnie d'amis intellectuels et artistes exilés, comme les peintres Erich Klossowski et Anton Räderscheidt, ou encore les écrivains Hans Siemsen et Alfred Kantorowicz[20].
Stéphane Hessel rejoint alors Londres en passant par Oran, puis Lisbonne où il retrouve Vitia sur le départ pour les États-Unis[19]. À Londres, il rencontre Christian Fouchet, qu'il a connu à l'École alsacienne et qui le convainc d'entrer dans l'aviation. En avril 1941, Hessel fait la connaissance de Daniel Cordier à Camberley[21]. En juin 1941, il est élève navigateur et en mars 1942, il obtient son brevet[22]. Cependant, une rencontre avec Tony Mella le conduit à préférer un poste au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), comme agent de liaison avec l'état-major britannique, dans la section R[23]. En novembre 1942, sa femme Vitia quitte les États-Unis pour le rejoindre.
En mars 1944, il est déposé à Saint-Amand-Montrond dans le cadre de la mission Gréco pour organiser la dispersion des émetteurs de la résistance. Il est dénoncé sous la menace de la torture par un des radios du réseau, Banquou. Celui-ci, libéré par la Gestapo en échange de sa collaboration, lui donne rendez-vous sous prétexte d'obtenir de nouveaux papiers au café des Quatre Sergents, à Paris, à l'angle du boulevard Raspail et du boulevard du Montparnasse. C'est là, au deuxième étage du café, que « Gréco » est arrêté le 10 juillet. Battu à coups de poing, il ne dit rien, mais il finit à son tour par parler sous le supplice de la baignoire[24]. Il pense pouvoir berner ses tortionnaires en donnant un nom de rue mais un faux numéro, dans l'espoir que l'arrivée de la Gestapo à une adresse voisine de celle où sont cachés ses amis alerte ceux-ci et leur laisse le temps de fuir.
En mai 1944, Vitia rencontre l'ami de Stéphane, Daniel Cordier, qui vient de rejoindre Londres après vingt mois de mission en France et un internement de deux mois en Espagne[25].
Le 8 août, il est déporté, en même temps que trente-six autres agents secrets britanniques, français et belges, en train, à Buchenwald, où ils sont détenus au bloc 17. Seize d'entre eux sont pendus à un croc de boucher le 11 septembre. Onze autres sont exécutés le 5 octobre. Grâce à l'idée de l'agent secret du SOE, Forest Yeo-Thomas, deux prisonniers, l'opposant allemand Eugen Kogon, et le résistant Alfred Balachowsky, qui avaient été affectés aux expériences médicales (essais cliniques de médicaments contre le typhus avec injections de l'agent pathogène), obtiennent la complicité du kapo Arthur Dietzsch et du médecin du camp pour opérer des substitutions entre des agents secrets condamnés à mort et des prisonniers morts du typhus. Trois prisonniers sont ainsi sauvés : Forest Yeo-Thomas lui-même et il choisit Harry Peulevé et Stéphane Hessel[26]. Stéphane Hessel prend alors l'identité de Michel Boitel, mort du typhus le 20 octobre 1944[27]. Il est transféré à Rottleberode dans le Harz comme comptable dans l'usine de trains d'atterrissage[27]. En janvier 1945, après une tentative d'évasion ratée, il est transféré à Dora où il échappe de peu à la pendaison et où il est affecté au nettoyage du camp[28]. L'avancée des armées américaines provoque, le 4 avril, le transfert du camp vers Bergen-Belsen. Dans le train en marche, il démonte deux lattes du plancher, glisse entre les bogies, rejoint les lignes américaines à Hanovre. C'est de son régiment américain qu'il est renvoyé à Paris, où il arrive le 8 mai 1945[29]. Dans ses carnets intimes, Daniel Cordier raconte en date du 10 mai 1945 : « Hessel est rentré, très fêté. Le soir, dîner en son honneur. […] Lui en costume de bagnard, tondu, fatigué par trois heures de voyage et deux ans de prison […][30]. »
Selon l'historien Sébastien Albertelli, Stéphane Hessel sera par la suite l'une des deux personnes à trier les archives du BCRA avant leur ouverture partielle[31]. En fait, les archives du BCRA ont été triées par le lieutenant Daniel Cordier et Vitia Hessel[32], dans le cadre d'une mission qui leur avait été confiée par le colonel Manuel lors d'un dîner chez lui à Paris, fin octobre 1944, dans le but de préparer un Livre blanc sur l'action du BCRA pendant la guerre, Cordier (qui avait été le secrétaire de Jean Moulin entre juillet 1942 et l'arrestation de celui-ci en juin 1943) devant s'occuper de l'histoire de l'action militaire et politique de Moulin auprès des mouvements de résistance, et Vitia devant traiter l'histoire du renseignement et de l'action militaire du BCRA[33]. Cordier a écrit à ce sujet : « Vitia Hessel est venue me rejoindre pour achever le classement des archives du BCRA et rédiger le Livre blanc. Elles s’est plongée dans les papiers avec méthode […]. Très souvent, nous déjeunons ensemble car […] j’ai besoin de ses conseils et surtout de ses connaissances pour préparer la partie qui m’est confiée »[34] et « À mesure que la guerre s’avance vers son dénouement, je sens Vitia de plus en plus soucieuse. […] Pour Vitia, la victoire a un nom: Stéphane […], comme tout le monde, j’ai subi la séduction de sa gentillesse, de son intelligence et surtout de son immense culture. […] Pour échapper à cette tristesse, j’essaie de distraire Vitia en l’emmenant au théâtre dont nous sommes friands »[35]. Puis, après le retour de Stéphane Hessel de déportation en mai 1945, celui-ci rejoint Vitia et Cordier pour les aider à rédiger le Livre blanc sur le BCRA[36].
Carrière diplomatique
En octobre 1945, il se présente au concours du quai d’Orsay, concours ouvert aux anciens combattants, résistants ou déportés. Reçu quatrième, il entame une carrière dans la diplomatie, qui durera près de quarante ans.
Pour sa première affectation, il choisit un poste de diplomate en Chine[29] mais un séjour préalable aux États-Unis chez les parents de sa femme le fait changer d'avis. C'est auprès d'Henri Laugier, secrétaire général adjoint dans la toute nouvelle ONU, qu'il demande à travailler. Secrétaire en 1946 à la troisième commission de l'assemblée générale, chargée de préparer la rédaction de la charte des droits de l'homme ; il est affecté à la section devant réunir les documents concernant les questions sociales et les droits de l'homme[37],[38]. Témoin privilégié de la rédaction du premier volet de la charte des droits de l'homme, il assiste en 1948 à Paris[39],[40] à la signature de celle-ci. Laissons-lui la parole : « J'ai assisté à sa rédaction (…). Mais de là à prétendre que j'en aurais été le corédacteur ! » « Ce travail auquel j'ai été très modestement associé »[41]). Stéphane Hessel considère le vote de cette déclaration en décembre 1948 à Paris comme « un des instants les plus émouvants de [sa] vie », car ils représentent un des ultimes consensus de la communauté internationale, alors que commence la guerre froide[39].
En 1951, il obtient un poste au ministère des Affaires étrangères, représentant la France aux institutions internationales sur les droits de l'homme et les questions sociales[42], poste qu'il occupe jusqu'en 1954. Il découvre l'Afrique noire pour la première fois en 1953, lorsqu'il est amené à préparer l'installation d'un bureau régional de l'OMS, à Brazzaville[42]. En juin 1954, Pierre Mendès France devient président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Stéphane Hessel, qui fait partie de la même famille politique, quitte le secrétariat des conférences pour le cabinet de Georges Boris[43] et lorsque Pierre Mendès France quitte les Affaires étrangères pour Matignon, l'équipe dont Stéphane Hessel fait partie l'y suit[44].
À la chute de Mendès France, Henri Hoppenot invite Stéphane Hessel à l'accompagner au Vietnam pour préparer l'unification du pays. Il se rend alors à Saigon avec femme et enfants et y reste deux ans (de 1955 à 1957)[45]. De retour en France, il est détaché à l'Éducation Nationale comme directeur de la coopération à Paris. Il occupe ce poste pendant 5 ans (de 1958 à 1963)[45]. De 1963 à 1969, il est en poste à Alger comme diplomate à l'ambassade, où il est chargé de la coopération[46]. En 1969, Pompidou lui propose le poste de directeur aux Nations unies et aux organisations internationales : son rôle est de s'assurer que les représentants soient bien informés des désirs du ministre[47]. En automne 1970, Paul G. Hoffman(en) l'invite à New York pour travailler à ses côtés comme administrateur adjoint au programme des Nations unies pour le développement, où il s'occupe de la politique et de l'évaluation. Il y reste jusqu'à l'arrivée de Rudolph A. Peterson en 1972[48]. Il est alors sans poste à Paris et se trouve à la tête de la délégation française à la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique[49]. En 1974, il est recruté par Pierre Abelin pour entamer une réforme sur la coopération. Il organise des missions de dialogue chargées de se rendre dans les 18 pays signataires des accords de Yaoundé, pour porter un regard critique sur la coopération[50]. Sa connaissance supposée de l'Afrique fait qu'il est choisi en mai 1975 comme négociateur dans l'affaire Claustre. Peu au fait des mécanismes associés à ce rôle, il accumule les erreurs et sa mission est un échec cuisant. Il devient persona non grata dans la coopération africaine, notamment à Ndjamena[51]. En 1976, il travaille à l'Office National pour la promotion culturelle des immigrés, office chargé de promouvoir les cultures de l'immigration, en collaboration avec les pays d'origine. Après l'arrivée de Lionel Stoléru, cet office disparait[52].
En 1977, Valéry Giscard d'Estaing le nomme ambassadeur auprès de l'ONU à Genève, ce qui est sa première et seule ambassade. Il s'intéresse principalement au problème du développement et tente d'exercer une influence sur les décisions de la CNUCED[53]. Il élabore un traité, mort-né, pour la création d'un fonds commun pour les produits de base, au bénéfice des pays pauvres[54]. Il reste à ce poste jusqu'en 1981[55].
Années Mitterrand
À son arrivée au pouvoir, en 1981, François Mitterrand, que Stéphane Hessel a connu ministre de l'Intérieur dans le cabinet Mendès, l'élève à la dignité d'ambassadeur de France. Il est appelé à Paris par Claude Cheysson pour travailler à la réforme de la politique française de développement et est nommé délégué interministériel pour la coopération et l'aide au développement[56]. Quand la question du rattachement de Mayotte à la République des Comores est soulevée en 1982, il est envoyé sur place pour une mission d'observation. Son rapport, favorable au désengagement de la France, n'est pas suivi[56]. La démission de Jean-Pierre Cot de son poste de ministre délégué à la coopération signe le départ de Stéphane Hessel[57]. Le président de l'Assemblée nationale, Louis Mermaz, le choisit le 22 août 1982 pour être un des neuf membres de Haute Autorité de la communication audiovisuelle chargée, sous la présidence de Michèle Cotta, de préserver la liberté de l'information dans le complexe dossier de l'attribution des fréquences aux toutes nouvelles radios locales privées[57]. Ce mandat expire le 10 août 1985[58].
En 1983, à la Sorbonne, Stéphane et Vitia, qui sont restés « très amis » avec Daniel Cordier depuis la guerre, assistent à la première conférence que celui-ci donne au sujet de son travail de recherche historique sur Moulin[59].
Sa femme Vitia meurt en 1986[60] et il épouse, en 1987, Christiane Chabry, pour qui il éprouve depuis trente ans une profonde affection tout en revendiquant un amour indéfectible pour sa première femme[61].
En 1988, Lionel Stoléru exhibe le rapport d'un groupe de travail sur l'immigration, que Stéphane Hessel avait présidé quelques années auparavant[62] et dont il choisit le titre : « Immigrations : le devoir d'insertion[57] ». En 1990, appelé par le premier ministre Michel Rocard, il siège au Haut Conseil à l'intégration, nouvellement créé, poste qu'il occupe jusqu'en 1993[63]. Dans un rapport commandé par celui-ci, intitulé « Les Relations de la France avec les pays en développement » et remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique française devrait être « revue dans le sens d'une plus grande rigueur et du rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des rapports avec les chefs d'État africains, le gaspillage des crédits et des aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l'Élysée, est retiré de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une transformation de la politique française de coopération en Afrique[64].
La famille politique de Stéphane Hessel est mendésienne[71] et il reste fidèle à cet homme politique, ami de longue date[72]. L'avènement de la Ve République, en 1958, et l'évolution de celle-ci, l'engage au sein du Club Jean Moulin qu'il fonde[73] avec Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin, pour défendre « les valeurs démocratiques » du Conseil national de la Résistance (dont il a déclaré n'avoir pas fait partie[41])[74]. Ce groupe de réflexion sur des problèmes de société organise des colloques réunissant des experts. Durant près de six ans, il fait partie de son comité directeur[75]. En 1985, Michel Rocard choisit Stéphane Hessel pour animer et organiser le réseau de soutien de sa candidature à l'élection présidentielle[76]. C'est ainsi que naissent les clubs Convaincre dont Bernard Poignant est le président fondateur, et qui continueront d'exister au-delà du retrait de Michel Rocard à l'élection présidentielle de 1988.
Européen convaincu, Stéphane Hessel pense que la France ne peut avoir de pouvoir sur le plan international qu'à l'intérieur d'une fédération européenne[77]. En 2004, il soutient la pétition Pour un traité de l'Europe sociale, dû à Pierre Larrouturou[78]. Le 15 mars 2009, lors de la convention nationale des comités locaux Europe Écologie, réunie au Parc de la Villette, à Paris, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit et de José Bové, Stéphane Hessel annonce sa volonté de soutenir les listes Europe Écologie en vue des élections européennes du 7 juin 2009, dans l'espoir de voir émerger une gauche impertinente qui puisse peser[79]. Le 12 décembre 2009, il confirme ce soutien, en annonçant sa présence en position non éligible sur la liste Europe Écologie Île-de-France, conduite à Paris par Robert Lion, lors des élections régionales de 2010[80].
En 2012, il s'associe à nouveau avec l'économiste Pierre Larrouturou ainsi qu'avec diverses personnalités comme Susan George, Edgar Morin ou encore Michel Rocard, pour fonder le Collectif Roosevelt[81]. Ce mouvement civique vise à influer sur les décisions des dirigeants politiques, en leur proposant 15 réformes d'ordre financier, économique, social et environnemental.
Il soutient la candidature de François Hollande à l'élection présidentielle de 2012. Au Congrès de Toulouse, il est le premier signataire de la motion Oser plus vite plus loin, avec Pierre Larrouturou et Florence Auger. Cette motion obtient 11,78 % des suffrages militants.
Relations Nord-Sud
Stéphane Hessel est favorable au développement de l'aide accordée par les pays riches aux pays pauvres et partage cette conception avec Laugier et Manuel Perez-Guerrero[53]. C'est dans ce sens qu'il a agi auprès de la CNUCED lors de son poste à Genève[82]. Il souhaite une profonde réforme de la coopération et la création d'une agence d'aide au développement qui soit au service du ministère des Affaires étrangères[83].
Il est cofondateur de l'association France-Algérie créée en 1963[84] et créateur du Guide du coopérant français en Algérie[85], mine de conseils utiles pour les jeunes du contingent effectuant leur service national dans le cadre de la coopération et pouvant être déroutés par des mœurs leur étant alors si peu familières. Ce guide, mis à jour régulièrement, sera édité et remis à chaque coopérant jusqu'à la fin des années 1970.
Ses liens avec l'Afrique sont profonds. Il est ainsi invité à Ouagadougou par Blaise Compaoré en 1991, pour exposer à la commission chargée d'élaborer la nouvelle constitution les principes qu'elle doit suivre[86] et il participe par deux fois à des missions de réconciliation au Burundi en 1993 et 1995[87].
Immigration
Issu lui-même de l'immigration, Stéphane Hessel est attaché au respect des droits de l'immigré. Il voit dans l'immigration une richesse potentielle pour la France. Il souhaite limiter l'immigration clandestine, favoriser et valoriser l'immigration officielle[88]. Il est favorable au droit de vote des étrangers aux élections municipales[89].
En 1962, Stéphane Hessel crée l'Association pour la Formation des Travailleurs Africains et Malgaches (AFTAM), dont il devient le président[90]. L’association propose aux travailleurs migrants l’apprentissage des techniques qui pourront leur être utiles dans leur pays d’origine. L’association se doit de se diversifier au fur et à mesure des années et s’engage alors dans l’accueil des demandeurs d’asile et réfugiés issus des pays en guerre. Elle ouvre alors des foyers d'hébergement notamment puis des Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), diversifiant le public qu'elle accompagne. Anciennement l'AFTAM, l'association s'appelle aujourd'hui Coallia.
En 1996, il est choisi comme médiateur dans l'affaire — qui eut un grand retentissement dans l'opinion publique — des « sans-papiers » des églises Saint-Ambroise puis de Saint-Bernard[91], aventure dans laquelle il garde le sentiment amer d'avoir été joué, n'ayant pu obtenir qu'à peine 15 % des régularisations demandées[92].
Prises de position sur le conflit israélo-palestinien
« En réalité, le mot qui s’applique — qui devrait s’appliquer — est celui de crime de guerre et même de crime contre l'humanité. Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu’on est à Genève, le lieu où siège un haut-commissaire pour les droits de l'homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante. Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité[94]. »
Le , Stéphane Hessel cite Israël dans une liste d’États « tyranniques », parmi la Chine, la Russie et l'Iran, avec lesquels le commerce ne doit pas primer les droits de l'Homme[98]. Le 15 juin 2010, il appelle à participer au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël[99]. En octobre 2010, Pierre-André Taguieff critique Stéphane Hessel sur un réseau social, provoquant une polémique publique, au cours de laquelle le politologue développe les reproches qu'il fait à Hessel quant aux positions de ce dernier à l'égard d'Israël, qu'il juge « extrémistes »[100]. Dans la même veine, Brigitte Stora s'est indignée des positions d'Hessel sur Israël et sur le crédit qui lui a été, selon elle, trop souvent accordé, du fait d'une lointaine ascendance juive (l'arrière-grand-père). Dans un chapitre sans concession, elle développe dans un livre ce qu'elle désigne comme une « indignation mortifère », sélective et infatigable à l'égard des juifs et d'Israël[101].
« Aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci : l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d'éléments d'exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d’œuvres d'art. Tout cela était terrible. Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistants le travail si difficile[103],[104]. »
À la suite de la controverse suscitée par ces propos, il clarifie en indiquant qu'il n'effectue « aucun parallèle entre l’horreur du nazisme et l’attitude illégale d’un État » (Israël), ajoutant qu'il souhaiterait pouvoir critiquer les actions du gouvernement israélien sans être taxé pour autant d'« antisémitisme ». Il regrette toutefois que les expressions qu'il a employées dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung« étaient peut-être rapides, vite écrites, et vite lues »[105].
Dans un entretien avec le quotidien israélien Ha'aretz il se décrit comme un partisan d’Israël et comme une voix critique à l'encontre de ses gouvernements successifs. Il explique qu'ayant « vu de [s]es yeux la souffrance des Juifs » durant l'Holocauste, il souhaite voir un État israélien responsable qui garantirait la sécurité de ses ressortissants : « Israël doit être gouverné autrement pour assurer sa sécurité ». Partisan de la solution à deux États, il ajoute : « Tant qu'il y a une violence palestinienne mais pas un État palestinien, Israël est en danger, ne pouvant pas obtenir l'aide de la communauté internationale à l'encontre d'une entité qui n'est pas soumise au droit international »[106].
En 2012, dans son livre Le Rescapé et l'Exilé. Israël-Palestine, une exigence de justice, il explique l'antisémitisme qu'il décrit comme étant « naturel » : « Il y a les Juifs et ceux qui ne le sont pas. Cela signifie que l’antisémitisme est un sentiment totalement « naturel » pour les Juifs. Les Juifs pensent qu’ils ne peuvent pas être véritablement aimés par les autres, parce qu’ils bénéficient d’un rapport unique avec Dieu »[107]. Le CRIF déplore ces propos[108].
Affaire du débat à l'ENS
Début , naît une polémique à propos de l'annulation d'une rencontre organisée à l'École normale supérieure (ENS) avec Stéphane Hessel. Le CRIF demande, en janvier 2011, au ministre des universités, Valérie Pécresse, et au rectorat de Paris, d'empêcher la tenue à l'ENS, d'un colloque-débat auquel devait participer Stéphane Hessel mais aussi Leïla Shahid, Haneen Zoabi (députée arabe au parlement israélien), Michel Warschawski, Élisabeth Guigou, Gisèle Halimi et Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature), sous prétexte que l'objet de ladite rencontre serait de promouvoir un boycott anti-israélien[109]. Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS, annule ce débat le 12 janvier 2011, provoquant une polémique. Mediapart, en première ligne, dénonce les pressions revendiquées du CRIF et l'attitude de la direction de l'ENS[110],[111] : plusieurs personnalités, dont Alain Badiou, Jacques Rancière et Esther Benbassa[112] dénoncent un acte de censure et une atteinte à la liberté d'expression[111]. Pour sa part, niant toute influence extérieure dans sa décision, Monique Canto-Sperber explique avoir annulé l'événement dans la mesure où, d'après elle, au lieu d'une simple rencontre entre Stéphane Hessel, quelques normaliens et les élèves de l'école, il se préparait un meeting ouvert à un large public extérieur autour d'une association pro-palestinienne appelant au boycott des professeurs israéliens[113].
Un rassemblement « pour soutenir la liberté d'expression », auquel a participé Stéphane Hessel, a lieu place du Panthéon[114]. Au mois de mars 2011 des universitaires américains, canadiens et britanniques signent une pétition contre l'interdiction de la conférence de Stéphane Hessel[115].
En 2010, sur la proposition de Sylvie Crossman et de Jean-Pierre Barou[116], Stéphane Hessel publie son manifeste Indignez-vous ! dans lequel il encourage les générations montantes à conserver un pouvoir d'indignation. « La pire des attitudes est l'indifférence » écrit-il. Il y dénonce le système économique actuel fondé sur le profit individuel et propose un partage des richesses plus équitable. Il consacre également une grande partie du livre au conflit israélo-palestinien, prône l'insurrection pacifique et l'espérance.
Son livre, vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans près de 100 pays[117], met en évidence et amplifie les mouvements des indignés qui ont émergé en Espagne, en Grèce et aux États-Unis[118]. L'intérêt suscité par cet ouvrage et son retentissement amènent Stéphane Hessel à approfondir son propos dans deux publications complémentaires : Engagez-vous ! (écrit dès 2009 et paru en mars 2011) et Le Chemin de l'espérance.
Toutefois, Indignez-vous ! suscite aussi des oppositions, comme celle de Pierre Assouline, qui écrit : « Cette manière de mettre ainsi sur une même ligne morale la situation des sans-papiers, la dérégulation du capitalisme et les crimes du totalitarisme national-socialiste devrait nous... indigner[119] » ou celle de l'homme politique suisse Pierre Weiss, qui dénonce son « aveuglement » et son « indignation monomaniaque »[120].
Le jour de la mort de Stéphane Hessel, le 27 février 2013, le président du CRIF, Richard Prasquier, publie une lettre dans laquelle il se dit effaré « par le succès de son fascicule d'une indigente indignation », considère qu'Hessel « fut avant tout un maître à ne pas penser » et que sa « mise au pavois », « malgré ses accommodements avec la vérité historique et sa faiblesse argumentative, en dit beaucoup sur le désarroi intellectuel de notre société et sur le rôle aberrant qu'y joue le marketing des individus qu’on transforme à bas prix en luminaires idéologiques[121],[122]. »
Divers
Stéphane Hessel fait partie des membres fondateurs de la fondationUn monde par tous, créée en 1995 sous l'égide de la Fondation de France. Cette fondation promeut les objectifs de la Déclaration universelle des droits de l'homme et soutient des projets favorisant le dialogue entre les peuples et les actions de citoyenneté collective[123].
Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI. Il compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique en 2002, qu'il conçoit comme le lieu de l'engagement de l'intellectuel auprès du décideur.
Depuis 2007, Stéphane Hessel parraine également l'ONGBibliothèques sans frontières, qui œuvre pour l'accès au savoir et l'appui aux bibliothèques en France et à travers le monde[124].
Depuis 2011, Stéphane Hessel parraine l'association Reporters d'Espoirs, qui travaille avec les médias pour diffuser les initiatives porteuses de solutions dans l'écologie et la solidarité auprès du plus grand nombre.
Comme il en témoigne dans le film de Sophie Lechevalier et Thierry Neuville, il a rencontré le dalaï-lama avant que ce dernier ne se voie attribuer le prix Nobel de la paix[125]. Le 15 août 2011 à Toulouse, il rencontre pour la seconde fois le dalaï-lama, présentant sa conférence sur le thème du « Bonheur » qui rassemble environ 10 000 personnes[126]. À la suite de cette rencontre, Déclarons la paix ! Pour un progrès de l'esprit, une conversation avec le dalaï-lama, est publié en 2012[127].
A l'initiative de l'association Info Birmanie, un dialogue entre Aung San Suu Kyi et Stéphane Hessel a été enregistré en février 2011 par RFI, un événement qu'il attendait depuis 12 ans[128].
En 2012, il soutient publiquement le chef Raoni dans son combat contre le barrage de Belo Monte. La même année, le 19 décembre, il appelle à se rendre au village des alternatives Alternatiba de Bayonne en déclarant : « Le dérèglement climatique s'aggrave et s'accélère, mettant à mal dès aujourd'hui les populations les plus pauvres de la planète et à moyen terme les conditions de vie civilisées sur Terre. Pourtant, les solutions au réchauffement climatique existent, les voies de la transition énergétique se multiplient ; elles sont d'ores et déjà expérimentées par des milliers d'associations, d'individus, de communes, de régions à travers la planète. Ces milliers d'alternatives participent au quotidien à la construction d'une société plus sobre, plus humaine, plus conviviale et plus solidaire »[129]. Ce forum « sur l'urgence et la justice climatique[130] », qui a eu lieu en octobre 2013, a été l'occasion de lui rendre hommage[131].
La maison Stéphane-Hessel inaugurée en février 2016 à Lille regroupe une auberge de jeunesse, un centre d’innovation socio-économique et une crèche[149] ;
Une école primaire du quartier centre-ville à Montreuil porte le nom de Stéphane Hessel[150] ;
Les deux lycées d'Épernay (Marne), le lycée Léon-Bourgeois et le lycée Godart-Roger, se sont réunis en un seul et même établissement, le lycée Stéphane-Hessel.
Une cafétéria Stéphane-Hessel est ouverte le 18 septembre 2017 au sein de l’Université de Nantes[152] ;
HK & Les Saltimbanks, sur leur deuxième album Les Temps modernes (2012), chantent le titre Indignez-vous ![153] en hommage à Stéphane Hessel, notamment dans le refrain : « Indignez-vous ! C'est un vieux monsieur qui vous parle, brandissant son étoile, entendez-vous ? » ;
En France (2023), 63 rues, avenues, ponts (etc.) sont nommés d'après l'ancien résistant[154].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Le Tourbillon de la vie, la véritable histoire de Jules et Jim en collaboration avec Manfred Flügge et Ulrich Hessel, Paris, Albin Michel, 1994 (ISBN978-2-226074-75-1).
Henri Prochor, Israël-Palestine : vers une paix historique – Le scénario d'une sortie de crise au Proche-Orient, Paris, Éditions L'Harmattan, 2012 (ISBN978-2-296-99310-5).
Jean-Marie Muller, Entrer dans l'âge de la non-violence, Gordes, éditions Le Relié, 2011 (ISBN978-2-35490-067-0).
Dina Scherrer, Echec scolaire, une autre histoire possible- Le coaching au service des jeunes en difficulté, préface de Stéphane Hessel, éditions L'Harmattan, 2011.
Sandrine Beau, Clémentine Beauvais, Annelise Heurtier, Agnès Laroche, Fanny Robin, Séverine Vidal, Anne-Gaëlle Balpe, On n'a rien vu venir – Roman à 7 voix, éditions Alice, 2012 (ISBN978-2874261626).
Une voix pour la poésie, CD de 24 poèmes extraits de Ô ma mémoire : la poésie, ma nécessité, dits par Stéphane Hessel et mis en musique par Laurent Audemard, 68 min, Indigène éditions, 2013 (ISBN979-10-90 354-33-3).
Archives INA des interventions audiovisuelles de Stéphane Hessel.
Heinz-Norbert Jocks: Der Geist der Empörung. Ein Gespräch mit Stéphane Hessel wenige Monate vor seinem Tod. In: Lettre International. Nr. 100, 2013, P. 13–18.
À propos de Stéphane Hessel
Bibliographie
« Stéphane Hessel, engagé et militant », dans magazine À Paris, juin 2006 consultable en ligne.
Bruce Marshall, Le Lapin blanc, traduction de l'anglais par Pierre Frédéric, préface de Gilberte Pierre-Brossolette, Gallimard, 1953.
Cette biographie de Forest Yeo-Thomas évoque la période de la déportation à Buchenwald.
Compte rendu de son livre Citoyen sans frontières sur « Monde(s) du XXIe siècle » Citoyen sans frontières.
Jean Szlamowicz, Détrompez-vous ! Les étranges indignations de Stéphane Hessel décryptées, éditions Intervalles, mai 2011.
Gilles Vanderpooten, Christiane Hessel, Stéphane Hessel, irrésistible optimiste, éditions de L'Aube, 20 octobre 2013.
Gilles-William Goldnadel, Le vieil homme m'indigne ! : Les postures et impostures de Stéphane Hessel, éditions Jean-Claude Gawsewitch 26 janvier 2012.
Filmographie
Antje Starost, Hans Helmut Grotjahn, Der Diplomat (Le Diplomate) (Allemagne, 1995). Un film documentaire-portrait de Stéphane Hessel.
Abraham Ségal, Témoins pour la paix (France, 2003). Un voyage en Palestine auquel participent notamment Stéphane Hessel et Raymond Aubrac.
Bernard Mounier, En toute humanité, 2005, 52 minutes. Portrait de Stéphane Hessel produit par la fondation Un monde par tous.
David Mauas, Qui a tué Walter Benjamin… (Espagne, Pays-Bas, Allemagne, 2005). Un film documentaire dans lequel Stéphane Hessel remémore sa relation avec Walter Benjamin.
Mechtild Lehning, Stéphane Hessel, série Mein Leben, Radio Bremen Film, Brème, 2008, 43 minutes, première diffusion en France sur Arte le à 15 h 35.
Dans le film L'Instinct de Résistance de Jorge Amat, où il raconte son expérience des camps de concentration à côté du témoignage de Pierre Daix, Serge Silberman et Armand Gatti.
↑X. Rockenstrocly & alii, « Réception de Jules et Jim » in Actes des Rencontres internationales Jules et Jim, Association Jules & Jim, Couzon-au-Mont-d'Or, 2003, Actes de Beauvallon, p. 16
↑P. Ory, « Les 50 ans de Jules et Jim » in Actes des Rencontres internationales Jules et Jim, p. 41, Association Jules & Jim, Couzon au Mont d’Or, 2003, Actes de Beauvallon
↑Cf. Sébastien Albertelli, « Des archives du BCRA au Livre blanc » in Chemins de mémoire, Ministère des armées, en ligne: https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/des-archives-du-bcra-au-livre-blanc (consulté le 8.02.2024), rédigé sur la base d'un entretien accordé par Daniel Cordier au Service historique de l’armée de Terre, le 26 janvier 1999.
↑Daniel Cordier, La Victoire en pleurant, éd. Gallimard, Paris, coll. Folio, 2023, pp. 190-191 et 193.
↑Daniel Cordier, La Victoire en pleurant, op. cit., p. 224.
↑Daniel Cordier, La Victoire en pleurant, op. cit., p. 232.
↑Sébastien Albertelli, « Des archives du BCRA au Livre blanc » in Chemins de mémoire, Ministère des armées, en ligne: https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/des-archives-du-bcra-au-livre-blanc (consulté le 8.02.2024), op. cit..
↑Jérôme Ferrand et Hugues Petit, Fondations et naissances des Droits de l'homme – L'odyssée des Droits de l'homme, t. I : Fondations et naissances des Droits de l'homme, Paris, L'Harmattan, coll. « La Librairie des Humanités », , 447 p. (ISBN978-2-7475-5702-3, lire en ligne), p. 329.
↑(de) Julia Jüttner, « Widerstandskämpfer Stéphane Hessel: Der glückliche Lebenskünstler », Der Spiegel, (ISSN2195-1349, lire en ligne, consulté le )
↑France Commissariat général du plan Groupe de travail Immigration, Immigrations, le devoir d'insertion: Analyses et annexes. [2] Synthèse, Documentation française, (ISBN978-2-11-002059-8, lire en ligne)
↑C'est « un infatigable militant de la liberté et de la dignité universelle de l'homme », selon Olivier d'Argenlieu, Le Prodigieux pouvoir des citoyens du monde, p. 133.
↑« Heute können wir konstatieren: Die durchlässige deutsche Besatzungspolitik gestattete noch am Ende des Krieges eine offene Kulturpolitik. Man durfte in Paris Stücke von Jean-Paul Sartre aufführen oder Juliette Gréco hören. Wenn ich einen kühnen Vergleich als Betroffener wagen darf, so behaupte ich: Die deutsche Besatzung war, wenn man sie vergleicht zum Beispiel mit der heutigen Besatzung von Palästina durch die Israelis, eine relativ harmlose, von Ausnahmen abgesehen wie den Verhaftungen, Internierungen und Erschießungen, auch vom Raub der Kunstschätze. Das war alles schrecklich. Aber es handelte sich um eine Besatzungspolitik, die positiv wirken wollte und deshalb uns Widerstandskämpfern die Arbeit so schwer machte. »
↑[Israël-Palestine : le Crif bafoue la liberté d'expression et s'en vante « Israël-Palestine : le Crif bafoue la liberté d'expression et s'en vante »] par Esther Benbassa, Rue89, nouvelobs.com, 15 janvier 2011.