La Sonate pour alto et piano est composée entre 1902 et 1915[1],[2].
Dans ses Notes détaillées sur diverses de mes œuvres, Charles Koechlin écrit à son sujet[3] : « On pourrait commenter la Sonate pour alto et piano [...] par la poésie de Robert d'Humières sur laquelle j'ai écrit une des mélodies de mon second recueil (Sur la grève [op. 28 no 1 ; 1902]) — d'ailleurs le final n'est que la transposition de cette mélodie en langage symphonique. C'est la nature même du timbre de l'alto qui a déterminé le caractère général, plutôt sombre de cette sonate. Il n'y a d'éclaircies que vers la fin du premier morceau ; dans le final, le passage pour l'alto en sourdine ; et l'andante. Au contraire, le scherzo a (ou doit avoir) quelque chose de diabolique, ou dans tous les cas de très amer. Dans le scherzo, emporté et sauvage, il m'a paru impossible d'éviter d'écrire des passages à deux ou trois tonalités superposées [...][3] ».
La Sonate, dédiée à Darius Milhaud, est créée par le dédicataire à l'alto et Jeanne Herscher-Clément au piano le à Paris, salle des Agriculteurs, lors d'un concert donné au bénéfice du Foyer Franco-Belge[1],[4].
L'œuvre, d'une durée moyenne d'exécution d'une trentaine de minutes environ[4], comprend quatre mouvements[1],[2],[5] :
Adagio, mouvement sous forme d'introduction qui « fixe [...] l'atmosphère générale de l'œuvre[5] » et « contient en germe les thèmes des mouvements suivants[2] » ;
Scherzo : Allegro molto animato e agitato, scherzo« d'une énergie presque démoniaque[2] » ;
Andante (presque adagio), qui s'enchaîne au scherzo sans interruption et procède « d'un sentiment très uni[2] » ;
Final : Allegro très modéré mais sourdement agité, final aux deux thèmes contrastés, le deuxième évoquant l'Andante, et qui s'achève dans « un apaisement « céleste »[2] ».
François-René Tranchefort, « Charles Koechlin », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 506–510.