Sergueï Jirnov est né le à Moscou[1]. Son père Oleg Jirnov, moscovite de naissance, est dessinateur industriel et ingénieur. Sa mère Lydia Jirnova, haute technicienne dans l’industrie, est originaire de la région de Iaroslavl sur la Volga[2],[3].
En 1964, la famille Jirnov déménage à 40 kilomètres du centre de Moscou, dans la ville fermée nouvellement créée de Zelenograd. Sergueï y passe sa jeunesse avec ses parents, sa grand-mère paternelle Anna Pavlovna et sa sœur[4].
Durant plusieurs années, les parents de Sergueï Jirnov animent pendant les vacances d’été les camps sportifs du comité d’entreprise qui accueillent des adolescents de leurs instituts de recherche et se déroulent dans les montagnes du Caucase du Nord[5]. Ils achèvent leur carrière professionnelle comme responsables d’une base de loisirs caucasienne pour les étudiants et enseignants de l’Institut de la technique électronique de Moscou(ru) (MIET). Sergueï Jirnov garde de ces activités sportives régulières pratiquées l'été avec ses parents la passion pour la montagne, le ski et les sports équestres[6],[7].
De 1978 à 1983, il y suit un cursus d'études supérieures (le MGUIMO étant rattaché au ministère des Affaires étrangères d'URSS et de Russie - MID SSSR) ainsi qu'à la faculté des relations économiques internationales en obtenant le diplôme russe d'État[12],[9],[4],[8].
Service de renseignements russe : KGB
En 1984, soit la même année que Vladimir Poutine, il entre à l'Institut du Drapeau rouge du KGB, un établissement secret du KGB chargé de la formation aux renseignements extérieurs (devenu par la suite l'Académie des renseignements extérieurs du SVR)[12]. Il suit pendant trois ans les études supérieures en espionnage à la faculté principale et obtient le diplôme russe d'État en relations internationales. Ce document, gardé dans les archives secrètes du KGB, est à l'origine d'un scandale, suivi de procédures pénales, qui se déroule de 1997 à 2001 et oblige Sergueï Jirnov à fuir la Russie[2],[3].
École nationale d'administration (France)
De 1991 à 1992, il est le premier soviétique admis[2],[3] à l'École nationale d'administration (ENA) où il réalise ses études post-universitaires d'une durée de 16 mois dans le Cycle international long. Boursier du gouvernement français, il obtient un diplôme international de l'administration publique[12]. Il côtoie lors de ses études à l'ENA, Karin Kneissl, future ministre des Affaires étrangères de l'Autriche[12].
Parcours professionnel
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1983 - 2017 : consultations en relations économiques internationales
Gérant et propriétaire de l'EURL privée « Intergrad Consulting » (en Russie)[13],[2],[3].
Sergueï Jirnov est producteur et chef de projet télévisuel « France économie & coopération » sous le haut patronage du ministère français des Affaires étrangères et de l'ambassade de France à Moscou. Il a pour mission la promotion des entreprises, de la technologie et de l'économie française en Russie[12]. En 2009, il est pigiste à la rédaction russe de la chaîne de télévision Euronews, basée en France à Écully[5]. En parallèle, il anime plusieurs blogs et sites internet[2],[3].
En 1988, il est promu au grade militaire de capitaine. En tant qu’« élément opérationnel titulaire », il quitte le quartier général de la PGOU et passe dans la Réserve active (qui est un service opérationnel, agissant sous couverture sur le terrain)[1].
Après la disparition officielle du KGB en , suivie par la dislocation de l’URSS en , les renseignements extérieurs sont transférés au sein du Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie en 1992. Jirnov démissionne et devient un officier supérieur de réserve militaire, rattaché au ministère de la Défense, puis à partir de décembre 1992, il rejoint la vie civile en travaillant comme journaliste à la télévision[12], et comme enseignant et consultant international en Russie, en France et en Suisse[5],[1].
Activités associatives
De 1991 à 2001, il est président de l’association d’amitié franco-russe du district de Zelenograd de la ville de Moscou, organisant des échanges culturels, écologiques, touristiques, économiques et éducatifs[2],[3].
De 1989 à 2001, il fait partie de l’association d’amitié « URSS-France », réorganisée en 1992 sous le nom d'« Association des amis de la France », dont il devient membre du Conseil présidentiel[16].
De 1989 à 1992, il est directeur des relations internationales de la fondation philanthropique « Krestyanka ». En cette qualité, il participe en 1991 aux Assises du mécénat par l’Admical à Paris[5].
Exil en France
Depuis son départ en exil de la Russie et son installation en France en 2001, Sergueï Jirnov est régulièrement[9],[12],[6],[7] invité par les médias à témoigner publiquement de son expérience passée, de sa vie d’espion et de son conflit juridique avec le SVR, au sujet de son diplôme du KGB. Il fait volontairement de cette publicité un moyen de protection contre la vengeance potentielle de ses anciens employeurs russes : « Plus il y a de tapage autour de moi, plus je suis protégé. Pour ne pas être vu, soit vous éteignez toutes les lumières, soit vous mettez la lumière tellement forte qu’elle aveugle »[6].
Sans avoir de preuves concrètes, il pense, bien qu'il n'ait jamais fourni d'informations très précieuses à la France, être menacé d'assassinat par Moscou, et affirme avoir été approché ou s'être senti menacé à trois reprises, notamment via l'invitation d'un ancien camarade à se rencontrer à Paris ou celle d'une journaliste de la branche française de Sputnik, qui aurait cherché à l'attirer dans les locaux de la radio russe pour permettre son enlèvement[17].
Sergueï Jirnov, Pourchassé par le KGB : la naissance d’un espion, Canésy, Éditions Corpus Délicti, coll. « Espionnage », , 336 p. (ISBN978-2-9565375-4-0, lire en ligne [PDF]).
Sergueï Jirnov et François Waroux, KGB-DGSE : deux espions face à face, Paris, Éditions Mareuil, , 210 p. (ISBN978-2-37254-191-6).
Sergueï Jirnov et François Waroux, KGB-DGSE : deux espions face à face, Paris, Mon poche Éditions, (ISBN978-2-37913-114-1)
↑ abcdefgh et iSergueï Jirnov, Pourchassé par le KGB : la naissance d’un espion, Canésy (Manche), éd. Corpus Délicti, coll. « KGB », , 336 p. (ISBN978-2-9565375-4-0).
↑ ab et cCéline Brégand, « Le salon des légendes : dans l'intimité des espions », Libération.fr, (ISSN2262-4767, lire en ligne) — Illustrations Nassim Touati. Cette enquête, avant d’être reprise par le site Libération.fr en juillet 2019, a été réalisée par Céline Brégand en avril 2019, donnant lieu à l’article « Le salon des légendes : dans l'intimité des espions », p. 32-41, dans La 40e promotion de l’Institut pratique de journalisme de Paris-Dauphine, Lies : (Leurres, illusions, énigmes, simulacres), Paris, IPJ de Université Paris-Dauphine, coll. « Magbook de la 40e promotion », , 122 p. (lire en ligne).
↑ a et bGilles Debernardi, « À Chamrousse, le blues de l’ex du KGB », Le Dauphiné Libéré Dimanche, (ISSN0245-7253, lire en ligne).
↑ ab et cAlexandra Davis, Les oubliés : Portraits d’hommes et de femmes extraordinaires – Seize histoires vraies hors du commun, Paris, éd. Michel Lafon, coll. « Bande dessinée », , 151 p. (ISBN978-2-7499-3945-2, présentation en ligne, lire en ligne).
↑ a et b(en) Sophia Kishkovsky, « Yuri Drozdov, Soviet Superspy Who Planted ‘Illegals’ in Other Countries, Dies at 91 », New York Times, (ISSN1553-8095, lire en ligne)
↑Sergueï Jirnov est cité par "New York Times" pour ses souvenirs du général Drozdov : “It was not a teacher, not a scholar, not a theoretician who spoke with us, but a professional practitioner, an architect and director of operations,” one trainee, Serguei Jirnov, wrote in a blog post. “Magic happened: History came to life.”
↑Composition du Conseil présidentiel de l’Association des amis de la France en ligne
↑(ru) Ольга Ившина, « Что известно о подразделении ГРУ, которое обвиняют в сговоре с талибами? », Site Internet de la BBC, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)
↑(fa) اولگا ایوشنا, « معاملهروسیه و طالبان برای قتل نظامیان آمرکایی درافغانستان: گرو چیست », Site Internet de la BBC, Persian service, (lire en ligne)
↑(ru) Дмитрий Волчек, « Острые чекистские мероприятия. Рицин в роли коронавируса? », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)
↑(ru) Дмитрий Волчек, « "В путинских спецслужбах бардак". Наблюдения экс-разведчика », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)
↑(ru) Дмитрий Волчек, « Сергей Жирнов в программе “Итоги недели” 13 октября 2018 года », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)[audio]
↑(ru) Дмитрий Волчек, « ”Российские спецслужбы убивают”. Бывшие сотрудники КГБ – о деле Скрипаля », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)
↑(ru) Дмитрий Волчек, « Сергей Жирнов в программе “Итоги недели” 17 марта 2018 года », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)[audio]
↑(ru) Дмитрий Волчек, « Оружие Андропова и Путина », Site Internet de la Radio Free Europe, Service russe (Русская служба), (lire en ligne)
↑Thomas Guien, « "Poutine mise énormément sur ses services secrets" : plongée dans l'espionnage russe avec un ex du KGB », Site Internet LCI.fr, (lire en ligne)