Sattva

Sattva (devanāgarī: सत्त्व) est un terme sanskrit qui signifie notamment : « existence, réalité, nature, principe vital, intelligence, conscience, vérité »[1]. Dans la philosophie du Sāṃkhya, sattva est l'une des trois qualités (guṇa) de la nature matérielle ou vivante[2]: l'essence sainte de la pureté et de la vérité, luminosité, élément de légèreté, de transparence.

Sattva et les deux autres guna

Chaque guna a une couleur emblématique : sattva est blanc, rajas est rouge et enfin tamas est de couleur noire ou sombre[3],[2].

Dans le chapitre quatorze de la Bhagavad-Gītā, Krishna explique à Arjuna ce que sont les trois guṇa, qualités de Prakṛti à l'état manifesté[4]. Outre sattva, les autres sont :

  • le rajas est le principe de mouvement, d'activation; il est l'énergie qui meut la nature et jette l'homme dans la passion et la douleur, s'il s'identifie avec cette activation à double tranchant (dvandva).
  • le tamas (ou les ténèbres) est tout ce qui concrétise, incarne, limite, aveugle et alourdit les êtres liés par la matière (Prakṛti), matière qui est insensible et inconsciente mais éternellement active dans son état manifesté.

Il y a donc un guna supérieur (sattva), un intermédiaire (rajas) et un inférieur (tamas)[2]. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille faire disparaître les deux attributs inférieurs dans la lumière de la qualité supérieure (sattva), car toujours dans le même chapitre, au verset 20, Arjuna indique que ces trois éléments doivent être dépassés (puisqu'ils sont à l'origine des corps et génèrent par conséquent les renaissances) [5]: « Ayant dépassé les trois qualités qui produisent le corps, l'incorporé, délivré de la naissance, de la mort, de la vieillesse et de la douleur accède à l'immortel. »

Sources

Notes et références

  1. Sattva, in Gérard Huet, The Sanskrit Heritage Dictionary [lire en ligne (page consultée le 19 août 2024)]
  2. a b et c Jean Varenne, Dictionnaire de l'hindouisme, Monaco, Éd. du Rocher, , 350 p. (ISBN 978-2-268-04151-3), p. 145-157
  3. Lakshmi Kapani, La notion de saṃskāra dans l'Inde brahmanique et bouddhique, Paris Éd. Collège de France, vol. 2, 1993 (ISBN 978-2-868-03059-7) p. 416
  4. Dans l'état non manifesté (la matière primordiale mūlaprakṛti), les trois guṇa sont en équilibre. Cette remarque vaut donc aussi pour rajas et tamas, ci-après.
  5. La Bhagavad Gîtâ (trad. du sanskrit, introduction et commentaires par Anne-Marie Esnoul et Olivier Lacombe), Paris, Seuil, coll. « Points Sagesses », , 183 p. (ISBN 978-2-020-04546-9), p. 123-126

Voir aussi

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