Ronan Le Bars est né dans une famille de musiciens. Son père, Adolphe Le Bars, a joué de la cornemuse écossaise au Bagad Sonerien Bro Dreger de Perros-Guirec[1]. Malgré cela ses parents se sont opposés à ce qu'il devienne très tôt musicien[2]. Il découvre à l'âge de huit ans la cornemuse écossaise et commence son apprentissage et sa pratique au sein du bagad de Guingamp[3]. À l'âge de seize ans, en écoutant After the break du groupe irlandais Planxty, lui vient une révélation sonore[4]. Fasciné par l'instrument joué par le piper Liam O'Flynn, il se confectionne une cornemuse irlandaise, les uilleann pipes, à partir de pièces de Robby Hugues, luthier à Belfast[1]. C'est un coup de cœur pour cet instrument dont il en joue en autodidacte avec un talent atypique. Les enseignements apportés lors d'un stage par Patrick Molard pour la cornemuse lui permettent d'appliquer sa technique à la sensibilité des uillean pipes. Il a pour modèles irlandais des grands maîtres du uillean-pipes, de Paddy Keenan à Davy Spillane, le poète Seamus Hennis, Willy Clancy ou encore Léo Rowsome[1].
Pennoù Skoulm
À 18 ans, il intègre le Bagad de Lann-Bihoué et y effectue son service militaire en 1990[5]. De retour, il travaille au palais des congrès de Trégastel et joue le soir dans les bars. Au contact des autres musiciens, il multiplie les sessions irlandaises, à Berhet notamment, qui lui permettent d'élaborer son propre style[1]. À la fin des années 1980, il forme alors le groupe Maogan avec Yvon Riou à la guitare et Alain Defer aux percussions (bodhran). C'est là qu'il se fait connaitre grâce à un premier enregistrement avec son trio, qui puise à la fois dans le répertoire irlandais et dans le fond breton[1]. Et en 1990 il entre au sein du groupe de musique à danser Pennoù Skoulm, aux côtés de Jean-Michel Veillon (flûtes), Soïg Sibéril (guitare), Jacky Molard et Christian Lemaître (violons).
En 1993 il collabore sur un projet de musique fusion, Keltic Tales (« Contes celtiques »), avec les frères Gildas et Jean-Baptiste Boclé, jazzmen réputés. Entre jazz, rock et musique traditionnelle bretonne, ils enregistrent trois albums : Celtic Tales en 1997, Pas an Dour en 2000 et enfin Crossfields en 2011 En 1994, il enregistre sur l'album Les Iles de Manu Lann-Huel. Il rencontre le pianiste Didier Squiban et participe à son groupe An TourTan en 1995 et à Penn Ar Bed, un album enregistré pour l’événement maritime Brest 96. Il participation aussi au concours de l'Eurovision à Oslo avec Dan Ar Braz[5].
1996 - 2002
Celtic Procession
En 1996 il entre dans la formation Celtic Procession du guitariste Jacques Pellen. Il sort en 1997 un album, Bímís Ag Ol ("Buvons ensemble"), sous la direction artistique de Didier Squiban. La rencontre avec le guitariste Nicolas Quemener se concrétise fin 1996 pour l’enregistrement de l’album. Ensemble, ils créent un duo[8]. Il fait la connaissance en 1999 du producteur Hughes de Courson pour l'enregistrement de l'album Songs of innocence qui sera suivi de O'Stravaganza, où la musique celte rencontre celle de Vivaldi. Avec Celtic Procession il enregistre un CD en public au festival des Tombées de la Nuit 2000[9].
Il collabore avec Stefan Eicher pour l'enregistrement de l'album Louanges, en 1999, suivi d'une tournée avec des musiciens internationaux, des Vieilles Charrues[10] jusqu'en Allemagne et en Suisse pour une soixantaine de dates mais aussi une semaine à l'Olympia[11]. Il est amené à retravailler avec Eicher, sur Hotel's en 2001[12], sur un titre avec Les Enfoirés[11], au festival de Cornouaille 2004[13]...
Stade de France
En 2000 il joue pour Claude Nougaro et participe à l'album L'Ile Hélène[14], chanson qui touche le public du festival des Vieilles Charrues en 2001 au son de la cornemuse[15]. Il enregistre sur l'album :Y: de Gabriel Yacoub en 2001, sur O'Stravaganza pour le projet de Hugues De Courson et Youenn Le Berre réunissant musiciens classiques et traditionnels et sur Au-delà des mots d'Alan Stivell[16]. Il fait la rencontre de Yann Tiersen et participe à l'enregistrement en public du double album C'était ici en à la Cité de la musique[17] puis l'accompagne en tournée[7]. En , avec Dan Ar Braz et une bonne partie de l’équipe de l’Héritage des Celtes (Carlos Núñez, Denez Prigent, Didier Squiban, Gilles Le Bigot, Bagad Kemper, etc.) il donne deux concerts au Stade de France, à l’occasion de la Fête de la Saint-Patrick. La Nuit Celtique (sortie en DVD) réunit en deux soirs plus de 90 000 spectateurs, avec plus de 600 artistes[18].
2012 voit la formation du premier collectif sous son nom avec 4 musiciens de renom, à la demande du festival Kann Al Loar[28]. Le spectacle, qui allie la musique bretonne à danser au uilleann pipe est également joué en juillet au festival de Cornouaille[29]. L'agence Lenn Production de Jean-Philippe Mauras travaille au développement de ce projet[30].
Fin 2015 voit l'enregistrement d'un second album, initialement appelé Tro Breizh, avec Robert Le Gall aux arrangements des morceaux avec orchestre. Le , An Erc'h Kentañ - The first snow sort chez Coop Breizh, avant une nouvelle série de concerts.
Il dévoile le le premier extrait de son nouvel album Strink Mor (Paker Prod). Dans ce premier titre Breton Man in New York, Ronan Le Bars s'inspire librement et rend hommage subtilement au célèbre English Man in New York de Sting.
En , l'album Strink Mor (Paker Prod) sort dans les bacs[35] ainsi qu'un clip éponyme en [36].
Collectifs de musiques celtiques
Ronan Le Bars participe avec Dan Ar Braz à l'album Celebration et au spectacle qui suit, dont la première a lieu pour le festival interceltique de Lorient 2012, et qui se poursuit jusqu'en 2013, passant par les Zéniths lors des Nuits de la Bretagne, les festivals bretons et français[37] et les scènes étrangères (Allemagne).
Accompagnant aussi régulièrement sur scène Red Cardell lors de leur tournée Falling in Love, en 2012, il est présent en Bretagne et aux Francofolies et puis en fin d'année, à Toulouse, St-Etienne, Belfort et Paris à La Boule noire où il participe à l'enregistrement de l'album live Running in Paris, sorti en [38]. Il accompagne le groupe jusqu'en 2015. En 2014, le sonneur rejoint une nouvelle création, The Celtic Social Club, initiée et dirigée par Manu Masko de Red Cardell, regroupant sept musiciens autour de musiques celtiques réarrangées[39]. Il s'agit de la création de l'année du festival des Vieilles Charrues présentée le après la prestation de Tinariwen et avant celle d'Elton John[40]. La tournée qui suit passe par plusieurs festivals[41]. Le , le groupe se rend à Central Park pour un concert exceptionnel à l'occasion des 25 ans des Vieilles Charrues[42].
À l'occasion des 30 ans du groupe irlandais Altan, une création voit le jour début 2017 à Rennes : « Altan & Breton Guests ». Ronan Le Bars participe à la tournée qui suit, dont une date au festival interceltique de Lorient 2017, jusqu'en 2018[43]. À partir de 2018, il réalise plusieurs concerts pour la « Nuit des étoiles celtiques » qui réunit également Gilles Servat, Cécile Corbel et Gwennyn[44].
En 2021, il est directeur artistique de « Celtic Odyssée », création du festival interceltique de Lorient regroupant des artistes internationaux de différentes nations celtes. Après les représentations à guichet fermé à Lorient, d'autres sont organisées à Paris et Glasgow et il met en place un nouveau spectacle en 2023[45] puis en 2024.
Après plus de 10 ans en quintet, il forme en 2024 un trio avec le guitariste Erwan Moal et le pianiste Aymeric Le Martelot.
En , il enregistre pour le nouvel album de Michel Polnareff aux studios ICP à Bruxelles[46]. En , il rejoue au festival de Cornouaille avec en invité son ami Stefan Eicher qui dit de lui : « Quel musicien ! Il y a des musiciens qui m’énervent. Et Ronan en fait partie. Ils m’énervent par ce don qu’ils ont reçu et ce qu’ils en ont fait. »[47]. En 2018, il enregistre en studio pour les nouveaux albums des chanteurs Michel Polnareff, Alan Stivell et Denez Prigent, de la harpiste Cécile Corbel ainsi que du violoniste de jazz Didier Lockwood, un mois avant son décès[48].
2014 : The Celtic Social Club Deluxe Edition (Keltia Musique, Sombrero & Co)
CD The Celtic Social Club + 2 live en bonus. Produit par Keltia musique, Les Vieilles Charrues, Caramba spectacles et La Sirène. Réalisé par Manu Masko, mixé par Ariel Borujow et mastérisé par Raphaël Jonin.
Celtic Social Club (feat. Winston Macnuff & IC Will)
Loudéac (feat. Winston Macnuff)
My Blessed Boy
Princess of Lorient intro
Princess of Lorient
Carolan's Party
A Song of the Islands
Kroas Hent
Rose in the Heather
Time to Love (feat. Colline Hill)
Ar Martolod Farw (feat. Louise Ebrel & Steven Bodénès)
Goadec in Da Club (feat. Louise Ebrel & IC Will)
Celtic Social Club (live) (Feat. IC Will)
Rose in the Heather (live)
DVD live enregistré le 18 juillet 2014 au Festival des Vieilles Charrues. Produit par Sombrero & Co, TVR et Les Vieilles Charrues. Réalisé par Laurent Hasse, mixé par Ariel Borujow et mastérisé par Raphaël Jonin.
Extraits de l'enregistrement de deux concerts acoustiques le 15 mai 2015 dans l'auditorium du Beethoven Pianos sur la 58e rue de Manhattan. Enregistré et mixé par Ariel Borujow.
Celtic Social Club (feat. IC Will)
Loudéac
Princess of Lorient, part 1
Princess of Lorient, part 2
Kroas Hent
Christmas 1914
Carolan's Party (feat. Roy Harter)
My Blessed Boy
Rose in the Heather
2017 : A New Kind of Freedom (Cristal / Sony Music)
A New Kind of Freedom
Dreams to Believe
Lucy Wan
Hollieman
Christmas 1914 (feat. Faada Freddy)
Aliens
The Birds
When You Need Someone
Sack a Bones
Afterthefall #2
2019 : From Babylon to Avalon (Editions musicales François 1er / Coop Breizh)
↑« Guingamp. Ronan Le Bars, ambassadeur de la culture bretonne », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Didier Convenant, La musique celtique : Bretagne, Irlande, Écosse, Pays de Galles, Cornouailles, Asturies, Galice, Île de Man, Paris, Hors Collection, , 76 p. (ISBN2-258-04446-4), p. 23
Thierry Jigourel, Cornemuses de Bretagne, éditions CPE, , « Ronan Le Bars, virtuose du uillean-pipes », p. 107-108
Daniel Morvan (photogr. Bernard Galéron), Bretagne, Terre de musiques, e-novation, , 144 p. (ISBN978-2-9516936-0-9), « Sonner (son) : Les maîtres de cérémonie. Ronan Le Bars, l'ébène et l'argent », p. 29