Au Xe et XIe siècle, les évêques de Wurtzbourg ont acquis de nombreux comtés en Franconie. La ville devient un centre commercial dont l'importance s'accroît après la construction d'un pont sur le Main vers 1130[1]. A la Diète d'Empire de 1168 à Wurtzbourg, l'empereur Frédéric Barberousse a confirmé pour l'évêque Herold von Höchheim et ses successeurs l'immédiateté impériale par l'acte de la Güldene Freiheit (sur le modèle du Privilegium Minus autrichien). Plus tard, les évêques de Wurtzbourg adoptaient le titre de « duc de Franconie ».
La principauté s'étend notablement durant le long règne d'Hermann von Lobdeburg (1225-1254), dans une politique de consolidation et d'agrandissement, aux dépens des seigneurs voisins. Les conflits avec les habitants de Wurzbourg et les comtes d'Henneberg marquent également cette période[3].
Les années 1550-1560 constituent une période de troubles dans le territoire de Wurtzbourg. En 1552, le prince-évêque entre en conflit contre le margraveAlbert II Alcibiade de Brandebourg-Culmbach aux côtés de Nuremberg et de Bamberg. De ce premier conflit en naît un second lorsque Wilhelm von Grumbach(de), un noble disgracié après la défaite d'Alcibiade, cherche à regagner ses terres par la force. Le 15 avril 1558, ses hommes de main assassinent le prince-évêque Melchior Zobel von Giebelstadt après une tentative d'enlèvement raté. Les violences se multiplient jusqu'à la prise de Wurtzbourg le 4 octobre 1563 par Grumbach. Il est finalement capturé en avril 1567 et mis à mort pour trahison[4].
Ce nouvel État, qui porte d'abord le nom d’électorat de Wurtzbourg (Kurfürstentum Würzburg) jusqu'en 1806, puis celui de grand-duché de Wurtzbourg (Großherzogtum Würzburg) après la dissolution du Saint-Empire, rejoint la confédération du Rhin le , et acquiert Schweinfurt en 1810. Par un traité austro-bavarois du , il est dissous et retourne à la Bavière. Ferdinand III retrouve le grand-duché de Toscane après le congrès de Vienne.
↑« Shared Sovereignty and Regional Peace (1552–1567) », dans State Formation and Shared Sovereignty: The Holy Roman Empire and the Dutch Republic, 1488–1696, Cambridge University Press, (ISBN978-1-108-83762-0, DOI10.1017/9781108946827.007, lire en ligne), p. 135–167