Paul-Loup Chatin grandit en Beauce à Ouarville[E 1], au sud-est de l'Eure-et-Loir, et est issu d'une famille d'agriculteurs. Il travaille ses premières courbes à ski dans les Alpes où il passe toutes ses vacances d'hiver. Doué, on lui propose même d'entrer dans un pôle espoirs. Il a alors quatorze ans et ses parents préfèrent le garder près d'eux. Le ski reste un loisir et plus tard un job étudiant de moniteur[E 2].
Adolescent, il se découvre une autre passion : le karting. Ce milieu n'est pas connu de sa famille mais cela ne l'empêche pas de se battre pour le haut de la grille pendant quatre saisons (2006 à 2009)[E 2].
Carrière en monoplace (2010-2012)
Paul-Loup Chatin réalise une saison réussie en 2010 en Formule 4, catégorie d'entrée en monoplace. Il remporte notamment deux victoires, lui permettant de terminer quatrième du championnat[E 2],[1].
Après une saison d'apprentissage en Eurocup, il devient membre de l'équipe de France de circuit. Lotus lui promet d'intégrer sa junior team en cas de troisième place. Il échoue en sixième position derrière des pilotes comme Stoffel Vandoorne et Daniil Kvyat. L'opportunité de grimper en Formule Renault 3.5 se présente tout de même, mais les contraintes financières sont trop lourdes[note 2]. Alors, à vingt-et-un an, Paul-Loup Chatin referme le chapitre de la monoplace et ouvre celui de l'endurance, avec le projet Alpine[E 2].
Succès en endurance avec Alpine (2013-2015)
Paul-Loup Chatin s'engage en endurance avec Signatech-Alpine[5]. Alors que Signatech prévoyait d'inscrire deux voitures aux 24 Heures du Mans 2013, ils en sacrifient une pour raisons budgétaires, celle de Chatin[E 2]. Il est pilote de réserve pendant une saison. Il participe tout de même à la journée Test pour se familiariser avec le circuit du Mans et à un programme en European Le Mans Series, dans une petite catégorie (LMPC) où ne sont engagées que quatre voitures. Il est sacré champion dans cette catégorie aux côtés de Gary Hirsch[E 3], avec trois victoires[6].
Une place lui est attribuée dans le baquet de l'A450 pour la saison 2014 aux côtés de Nelson Panciatici et Oliver Webb. Les trois pilotes forment l'un des équipages les plus jeunes (23 ans de moyenne). Lors de ses premières 24 Heures du Mans[7], un orage éclate lors de son premier relais mais l'Alpine, candidate à la victoire en LMP2, navigue entre les trois premières places durant les dix-huit premières heures de course. Le dimanche matin vers 9h, Chatin doit rentrer au stand au ralenti à cause d'un porte-moyeu endommagé qui fait perdre onze minutes. Le trio profite ensuite d'un problème technique de la concurrence pour rattraper son retard et accrocher le podium[8] (7e au général). Chatin reçoit le prix Jean-Rondeau du meilleur débutant français. Le soir, l'émission Stade 2 lui consacre un long sujet. Alpine se tourne vers la suite du championnat ELMS. Victorieux au Red Bull Ring, sur le podium à Imola et au Paul-Ricard, le trio de Signatech combine performances et régularité. Lors de la dernière course à Estoril, malgré une course disputée[note 3], les dix points d'avance suffisent pour être sacré champion d'Europe de la catégorie LMP2[9],[10],[E 1].
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Vie privée
En parallèle de sa carrière de pilote, Paul-Loup Chatin suit des études à Sciences Po[13],[E 1] en master « Communication ». Il entre par la suite en double master avec Télécom Paristech sur les problématiques « Innovation et nouvelles technologies ».
↑Un programme créé en 2011 par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) destiné à offrir une formation complémentaire aux pilotes sélectionnés durant une saison.
↑Pour s'engager en F3.5, on lui réclame 750 000 €.
↑Alors que leur voiture no 36 est en tête, la présence d'un mécanicien de trop lors d'un ravitaillement oblige Webb à un stop-and-go. Mais celui-ci fait patiner les pneus dans les stands, ce qui vaut trois minutes de pénalités. Le titre est alors remis en question. Chatin prend le relai, attaque et manque de percuter un concurrent. Il reçoit alors une consigne de son ingénieur lui indiquant que sa cinquième place est suffisante pour l'obtention du titre.
Ouvrage de référence
Gérald Massé et Romain Léger, Les exploits des sportifs d'Eure-et-Loir : 1965-2015, Dreux, Antipodes, , 336 p. (ISBN978-2-9553628-0-8)