Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Minervois, un pays de basses collines qui s'étend du Cabardès, à l'ouest, au Biterrois à l'est, et de la Montagne Noire, au nord, jusqu'au fleuve Aude au sud. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Espène, l'Ognon, le ruisseau de Landrogoul et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Pépieux est une commune rurale qui compte 1 098 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Ses habitants sont appelés les Pépieuxois ou Pépieuxoises.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 1] est recensée sur la commune[2] :
l'« étang de Jouarres » (111 ha), couvrant trois communes dont deux dans l'Aude et une dans l'Hérault[3].
Toponymie
Mentions anciennes : Pipianis, en 1142, Castrum de Pipionibus, en 1261, Pipieus au XIVe siècle, Pépyus en 1536, Pépieux en 1781[4].
Comme trois pies figurent sur le blason, certains associent le nom du village aux « pipiones », pépiage des oiseaux. Plus vraisemblablement, le village s'est développé autour du domaine de Pipius, propriétaire terrien ; d'où Pipianis résultant de ce nom et du suffixe -anum, domaine.
L'Espène, d'une longueur totale de 13,1 km, prend sa source dans la commune de Siran et s'écoule vers le sud-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Ognon à Olonzac, après avoir traversé 4 communes[8].
L'Ognon, d'une longueur totale de 23,2 km, prend sa source dans la commune de Cassagnoles et s'écoule vers le sud puis se réoriente vers le sud-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Tourouzelle, après avoir traversé 8 communes[9].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[10]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[11].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 655 mm, avec 7,4 jours de précipitations en janvier et 3,2 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lézignan-Corbières à 12 km à vol d'oiseau[12], est de 15,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 678,7 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Urbanisme
Typologie
Au , Pépieux est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (89,9 %), zones urbanisées (6,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %), eaux continentales[Note 2] (0,4 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Espène et l'Ognon. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1992, 1999, 2005, 2009, 2017 et 2018[22],[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 612 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 612 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 3].
Histoire
La naissance du village remonte probablement à environ 5000 ans, à preuve le dolmen et les vestiges gallo-romains. Les remparts de la ville datent du Moyen Âge et un certain nombre de maisons du village ont été construites à l'époque féodale[24]. Les seigneurs de Pépieux étaient vassaux du vicomte de Narbonne. Guiraud de Pépieux a participé à la première croisade en 1095 à l'appel du pape Urbain II pour aller défendre le tombeau du Christ.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26].
En 2021, la commune comptait 1 098 habitants[Note 3], en évolution de +4,87 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 605 personnes, parmi lesquelles on compte 70,1 % d'actifs (59,8 % ayant un emploi et 10,2 % de chômeurs) et 29,9 % d'inactifs[Note 5],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 246 emplois en 2018, contre 249 en 2013 et 233 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 370, soit un indicateur de concentration d'emploi de 66,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 48,4 %[I 8].
Sur ces 370 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 141 travaillent dans la commune, soit 38 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 84,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,4 % les transports en commun, 8,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
69 établissements[Note 6] sont implantés à Pépieux au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 7],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
69
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
10
14,5 %
(8,8 %)
Construction
13
18,8 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
20
29 %
(32,3 %)
Activités immobilières
1
1,4 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
7
10,1 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
13
18,8 %
(13,2 %)
Autres activités de services
5
7,2 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29 % du nombre total d'établissements de la commune (20 sur les 69 entreprises implantées à Pépieux), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
Les deux entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[29] :
Des Vignobles Laburthe, culture de la vigne (517 k€) ;
GD Tp, travaux de terrassement courants et travaux préparatoires (330 k€).
Agriculture
La commune est dans la « Région viticole » de l'Aude, une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département[30], également dénommée localement « Corbeilles Minervois et Carcasses-Limouxin »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 8] sur la commune est la viticulture[Carte 6].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 118 lors du recensement agricole de 1988[Note 10] à 65 en 2000 puis à 60 en 2010[32] et enfin à 49 en 2020[Carte 7], soit une baisse de 58 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[33],[Carte 8]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 1 240 ha en 1988 à 913 ha en 2020[Carte 9]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 11 à 19 ha[32].
Propriété privée, le dolmen des fades (dolmen de las Fadas), ou dolmen des Fées, est un dolmen âgé d'environ 5 000 ans (Néolithique final), construit avec de différentes roches dont du calcaire, des grès gris et rouges. Il est situé à environ 1,5 km au nord de Pépieux. Il comprend une nécropole de type "Champ d'Urnes" où a été découvert un poignard aujourd'hui exposé au musée d'Olonzac. Ce dolmen aurait été utilisé également à l'époque du cuivre et au début de l'âge de bronze. Il mesure environ 24 m de long. Ces vestiges ont été mis au jour en 1946 par Odette et Jean Taffanel. La tombe a comme particularité d'être le plus grand dolmen à couloir large du Midi[34]. Le monument a été consolidé en 1972 par la Conservation Régionale des Bâtiments de France, puis en 1997 sous la direction d'un architecte des monuments historiques et d'un archéologue.
Nécropole des Fades
Une nécropole hallstattienne a été trouvée dans le champ de « Las Fados », près du dolmen du Palet de Roland. Des sépultures à incinération ont été découvertes dans ce champ en 1903 par Auguste Pradal. D'autres tombes à incinération ont été trouvées dans le champ en 1936. En 1946, un autre défonçage à la charrue a mis au jour de nombreuses sépultures. Le champ de sépultures a été étudié après par Odette et Jean Taffanel[35]
L'édifice[37], qui appartient à la commune, a été construit en 1274 puis fut brûlé en 1355 par les troupes du Prince Noir (Édouard de Woodstock). Reconstruit en 1379 puis profané par les troupes protestantes en 1570. Pendant des années, l'église est restée en ruines, menaçant de s'écrouler.
De type languedocien courant, elle est à nef unique. Elle mesure 40 m de long sur 18,6 m de large, sans compter les chapelles latérales. Celles-ci ont été construites plus tard, peut-être à la fin du XVe siècle.
L'église a été remaniée plusieurs fois, principalement en 1860 où la toiture et la tour du clocher ont été réparées. La tour du clocher était coiffée d'une « pointe en brique » qui fut démolie en 1942 pour des raisons esthétiques et de fragilité. Elle a été classée Monument Historique en .
Le château
Le château de Pépieux, probablement bâti au cours du XIe siècle dans sa partie principale, est conçu comme tous ceux de cette époque, vaste quadrilatère aux murs énormes percés de rares et petites ouvertures très hautes à l'extérieur, entouré de fossés (sur trois côtés, le 4e étant la rivière), haut de 3 à 4 étages sans plancher quelquefois mais avec des encorbellements pour les recevoir communiquant avec le dehors par une large porte unique munie d'un pont levis et ouvrant par un couloir voûté sur la cour intérieure. Ce qui nous reste du château, remanié de bonne heure et abimé depuis la Révolution, ne peut nous donner qu'une idée partielle en raison des nombreux changements qui y ont été apportés. Le plus important est celui du percement des murs de la cour intérieure du château qui l'a transformée en rue. Dans les années 50, on pouvait voir le puits du château qui était carré en pierre de taille bouché par la mairie mais on peut voir une petite trappe qui sert de regard. Celui-ci est réputé intarissable car il mesure 18 mètres de profondeur donc sous le niveau de la rivière.
Propriété privée, elle a été inscrite au Monuments Historiques en . Sa façade est remarquable[38].
Les fortifications
La muraille est haute mais peu solide, étant bâtie avec du pauvre mortier.
Le bord de la rivière est défendu par les importantes bâtisses du château prolongées au cers par le rempart qui remonte le cours de l'Ognon jusqu'à un petit bastion d'où il repart obliquement vers le sud, à 50 m du bastion s'ouvre la Porte Narouge, encore vingt-cinq mètres et le mur aboutit à un bastion d'angle qui prend la direction de l'ouest longeant bientôt le chemin du mercadal jusqu'à la porte Notre-Dame, laquelle est précédée d'un pont-levis. À partir de là, la muraille se prolonge vers l'ouest jusqu'à un troisième bastion d'angle où elle prend la direction du nord. À vingt mètres de la rivière, elle rencontre la tour de guet (toujours debout), elle s'infléchit alors vers le cers, rencontre la porte du pont et va rejoindre le moulin à huile qui jouxte le château (voir le compoix).
Héraldique
Blason
D'azur à trois pies d'argent.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Notes et références
Notes et cartes
Notes
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[31].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Odette et Jean Taffanel, « La nécropole hallstattienne de « Las Fados », commune de Pépieux (Aude) », dans Gallia, 1948, tome 6, fascicule 1, p. 1-29(lire en ligne)
↑Anne Debant - L'église Saint-Étienne de Pépieux - pp.88-94, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1973
« Pépieux », dans Alphonse MAHUL, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne , chez V. Didron, Paris, 1863, volume 4, p. 253-262(lire en ligne)
Joseph Cunnac, Un village minervois sous l'Ancien régime, Histoire de Pépieux des origines à la Révolution, 1944 (ASINB00185XEV8)