Aragon est une commune rurale qui compte 470 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitants sont appelés les Aragonais ou Aragonaises.
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Aragon se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[2].
Hameaux et lieux-dits
Hameaux et écarts : Bancalis, la Borde Neuve, Cabrol, les Capitelles, le Chalet, Combe Petite, Combe Grande, Font de l'Orme, Font en Gui, la Croze (ruines), Garille, Grambaud, la Grange, le Moulin, Moulin de Vignore, Pech Marie, Rude Mine, la Valette d'Artoul et la Valouvière.
Reliefs : la Crose (329 m), Montpeyrous (219 m), Mourral de las Piouses (161 m) et Pech Jalabert (322 m).
Bois : les Affenadous, Bois de Moure, Bosc de Bez, le Carrétal de la Sourde, la Crose, Montpeyrous, Pech Jalabert, le Pin des Balles et Plaine de Montolieu.
Vignobles : Magrie et le Sidobre.
Chemins : chemin de la Moulinasse et chemin de la Plaine de la Bouiche.
Autres lieux-dits : Champ du Saule, Clapier d'Amen, Clapier Rouge, l'Espinal, la Croix du Carabier, Larjale, le Malrégas, les Précieuses, Mont Feste, Mourrel de la Crose, Mourrel Redon, Pechicous, Plateau d'Aragon et Pratjon.
Hydrographie
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[3], au sein du bassin hydrographiqueRhône-Méditerranée-Corse[4]. Elle est drainée par le ruisseau de Trapel, le ruisseau de Vallouvière, le ruisseau de la Valette, le ruisseau de Garille, le ruisseau de Gasel, le ruisseau de Grambaud, le ruisseau de la Combe Ausine, le ruisseau de la Combe de l'Ane, le ruisseau de la Combe Petite, le ruisseau de Malrégas, le ruisseau de Pratjon, le ruisseau des Joies, le ruisseau du Crouset et le ruisseau du Gasel, constituant un réseau hydrographique de 28 km de longueur totale[5],[Carte 1].
Le Trapel, d'une longueur totale de 17,4 km, prend sa source dans la commune de Fraisse-Cabardès et s'écoule vers le sud-est. Il traverse la commune et se jette dans le canal du Midi à Villemoustaussou, après avoir traversé 5 communes[6].
Le ruisseau de Vallouvière, d'une longueur totale de 12,6 km, prend sa source dans la commune de Faramans et s'écoule vers le sud-est. Il traverse la commune et se jette dans le Trapel à Conques-sur-Orbiel, après avoir traversé 4 communes[7].
Trois sources sont dénommées : Font de Clavel, Fontaine Blanche et Fount de Cussou.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 753 mm, avec 9,2 jours de précipitations en janvier et 4,8 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ventenac-Cabardès à 4 km à vol d'oiseau[10], est de 14,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 774,1 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Trois ZNIEFF de type 1[Note 1] sont recensées sur la commune[14] :
les « garrigues de Vallouvière » (1 566 ha), couvrant 5 communes du département[15] ;
les « plaines de Moussoulens et de Montolieu » (1 041 ha), couvrant 4 communes du département[16] ;
le « vallon du ruisseau de la Valette » (309 ha)[17] ;
les « causses du piémont de la Montagne Noire » (8 830 ha), couvrant 20 communes du département[18] ;
la « zone agricole du nord Carcassonnais » (2 661 ha), couvrant 5 communes du département[19].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Aragon.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Aragon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[21],[22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (51,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (30,9 %), forêts (26,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (25,3 %), zones agricoles hétérogènes (11,4 %), prairies (2,2 %), zones urbanisées (2,1 %), terres arables (2 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Trapel et le ruisseau de Vallouvière. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 1996, 1999, 2005, 2009, 2014, 2018 et 2020[26],[24].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 271 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 271 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 3].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[28].
Toponymie
La commune est également appelée Aragon-en-Cabardès, mais cette appellation n'a qu'un simple caractère d'usage.
Le nom pourrait venir du royaume d'Aragon et daterait du XIe siècle mais d'aucuns proposent d'autres étymologies celtes ou gréco-celtiques signifiant près d'un lieu de combat ou près d'un lieu sauvage.
Histoire
Des vestiges datant de l'Âge du Bronze (2000 av. J.-C.) auraient été trouvés dans une grotte. En 1820, on découvrit un fragment d'inscription funéraire gallo-romaine.
Au Xe siècle, Aragon appartenait à l'abbaye de Montolieu mais, à partir du début du XIIe siècle, l'on trouve trace des seigneurs d'Aragon. Ils possèdent alors de vastes domaines mais ils semblent acquis à la cause cathare. Ils furent donc dépossédés de leurs biens par l'Inquisition en recevant toutefois un dédommagement financier. Leur fief fut alors partagé entre le domaine royal et l'évêché de Carcassonne mais, même sans la protection des seigneurs, le catharisme subsista néanmoins dans le village.
En 1575 et en 1588, les Huguenots occupèrent le village. Entretemps, le duc de Turenne l'avait repris en 1580. Le village connut une période de prospérité à la fin du XVIIIe siècle lorsque des métiers à tisser destinés à fournir les drapiers carcassonnais apportèrent des revenus supplémentaires à la communauté.
Au XVIIe siècle, la seigneurie d'Aragon appartenait à Sébastien de Maurel, dont la petite fille Anne de Maurel d'Aragon s'est mariée en 1726 à Aragon avec Pierre de Bancalis, donnant naissance à la famille de Bancalis de Maurel d'Aragon.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].
En 2021, la commune comptait 470 habitants[Note 4], en évolution de +8,55 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 267 personnes, parmi lesquelles on compte 76,8 % d'actifs (68,9 % ayant un emploi et 7,9 % de chômeurs) et 23,2 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Carcassonne, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 7]. Elle compte 71 emplois en 2018, contre 59 en 2013 et 62 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 190, soit un indicateur de concentration d'emploi de 37,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 57 %[I 8].
Sur ces 190 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 36 travaillent dans la commune, soit 19 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 91 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 2,5 % les transports en commun, 2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
27 établissements[Note 7] sont implantés à Aragon au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 11]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 22,2 % du nombre total d'établissements de la commune (6 sur les 27 entreprises implantées à Aragon), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
Les quatre entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[38] :
Occiteinte Ii, travaux de revêtement des sols et des murs (192 k€)
Washtrash, entretien et réparation de véhicules automobiles légers (165 k€)
EURL Le Druide, commerce d'alimentation générale (115 k€)
Le Diamant noir d'Aragon, récolte de produits forestiers non ligneux poussant à l'état sauvage (6 k€)
Agriculture
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région viticole »[39]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la viticulture (appellation et autre)[40].
1988
2000
2010
Exploitations
41
25
21
Superficie agricole utilisée (ha)
392
381
328
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 41 lors du recensement agricole[Note 10] de 1988 à 25 en 2000 puis à 21 en 2010[40], soit une baisse de 49 % en 22 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 52 % de ses exploitations[42]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 392 ha en 1988 à 328 ha en 2010. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 10 à 16 ha[40].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
Église Sainte-Marie d'Aragon datant du 1er quart du XIVe siècle. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[43].
Église Saint-Papoul d'Aragon. Saint Papoul, prêtre et martyr au IIIe siècle[44].
Sépultures préhistoriques du Bois de Moure : Jean Guilaine et Albert Blanc les situent à la jonction des 3 communes de Ventenac-Cabardès, Aragon et Pennautier. Ils ont étudié une allée couverte et à 200 m au nord, un tumulus recelant deux sépultures, construits par les hommes de la Culture de Véraza (fin du néolithique et chalcolithique).
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[41].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )