Concourant pour le grand prix de Rome en gravure de médaille et pierre fine, Oscar Roty obtient une mention en 1869[3], la deuxième place en 1872[4] et remporte le premier prix en 1875[5].
Il est surtout connu pour l'une de ses œuvres, dénommée La Semeuse. L'origine de celle-ci remonte à un projet de médaille de 1887, resté inabouti, qu'Oscar Roty reprend en 1896 pour répondre à une commande du ministère des Finances. Les premières pièces de monnaie de type Semeuse entrent en circulation en 1897. À partir de 1903, la Semeuse apparaît aussi sur les timbres postaux.
Louis Oscar Roty signait ses œuvres d'un « O. Roty »[5].
On peut lointainement rattacher son style à celui de l'art nouveau, par la fluidité et la délicatesse de son trait, avec une influence marquée de l'art antique dans le goût des drapés bien travaillés, toujours à la mode à cette époque. Certaines de ses œuvres sont chargées d'une symbolique traditionnelle assez profonde.
La cire préparatoire sur ardoise de La Semeuse de 1887 est conservée à Paris au musée d'Orsay[8] où se trouvent également plus de 150 autres œuvres de Roty[9].
Au musée Oscar Roty, implanté à Jargeau (Loiret) par son fils Georges Roty[10],[11], sont conservés la cire de 1896 préparant les pièces en argent pour la Monnaie de Paris, ainsi que tout l'œuvre gravé de l'artiste avec les dessins et les cires.
En 1896, quand le ministre des Finances commande de nouvelles pièces, Oscar Roty retravaille l'allégorie de 1887 dans un style moins naturaliste, plus proche de l'art nouveau et mieux adapté aux contraintes de la frappe industrielle des monnaies[12].
Le modèle qui apparaît en pied sur des photographies connues (l'une visible au musée Roty, l'autre à celui de La Poste) est parfois identifié à Charlotte Ragot[13],[14], qui fut effectivement l'un des cinq modèles professionnels régulièrement employés par l'artiste[15]. Cependant celle-ci, alors âgée d'une trentaine d'années[14], avait cessé de poser après son mariage, en 1890[16].
Aussi est-il généralement admis, à la suite notamment du conservateur du musée Roty Pierre Marc Chantereau[15], qu'Oscar Roty s'est inspiré pour sa Semeuse, non d'un de ses modèles habituels, mais d'une jeune immigrée italienne de son quartier du Montparnasse, Rosalina (ou Rosalinda) Pesce[11],[17],[18],[19], dont l'allure correspondait à son idée[12] et qu'il n'a plus employée par la suite[16]. Toutefois, la date de la naissance de la jeune fille, le à Gallinaro[20], lui donne onze ans lors de la création de l'œuvre, au lieu de la quinzaine d'années[11],[17],[18],[19] supposée : cela conduit Pierre Marc Chantereau à l'hypothèse que l'artiste aurait en fait employé plusieurs modèles et utilisé Rosalina Pesce pour le profil de son visage[16].
musée d'Orsay : important fonds d'œuvres, dont La Semeuse, 1887, médaillon en cire sur ardoise, ø. 26 cm, modèle du projet pour le ministère de l'Agriculture[8].
Alfred de Foville, « Oscar Roty et son œuvre », La Revue hebdomadaire, Plon, , p. 157-172 (lire en ligne, consulté le )
(it) Michele Santulli, Modelle e modelli Ciociari nell'arte Europea a Roma, Parigi, Londra nel 1800-1900, Arpino, Edizioni Ciociaria Sconosciuta, , 259 p. (présentation en ligne)