L'opération Cockpit[1], auquel participent les forces navales américaines, britanniques, australiennes, néo-zélandaises, néerlandaises et françaises, a été élaboré à la demande des États-Unis afin de servir de diversion pour l'opération Reckless[2]. Le commandant britannique James Somerville choisit d'attaquer Sabang à cause de son emplacement stratégique à l'entrée du détroit de Malacca. D'autre part, les Japonais avaient construit sur l'île un certain nombre d'installations stratégiques telles que les stations radar, des ports et des aérodromes. À ce moment-là, les forces japonaises en Birmanie étaient sous pression et souffraient de graves problèmes d'approvisionnement: le raid avait pour objectif d'exacerber ces problèmes et d'aider ainsi la 14e armée britannique. Ce raid a été l'occasion pour les équipages de la Royal Navy et du Fleet Air Arm de travailler en collaboration avec les forces américaines afin d'apprendre les procédures nécessaires en vue d'un déploiement ultérieur de la British Pacific Fleet.
Cette action fut rendue possible grâce à l'augmentation substantielle des forces de destroyers nécessaire pour escorter les navires de la Task Force.
Le raid
Le raid a été lancé à 05 h 30 le . La force de frappe était constituée de 17 bombardiersFairey Barracuda et de 13 chasseursVought Corsair du HMS Illustrious, et de 29 bombardiers Douglas SBD Dauntless et Grumman TBF Avenger et de 24 chasseurs Grumman F6F Hellcat de l'USS Saratoga. L'ennemi pris par surprise, les forces alliés ne rencontrèrent aucune résistance. Ils bombardèrent le port de Sabang et l'aérodrome voisin de Lhoknga(en). Ils frappèrent deux petits navires marchands, en coulant un et en forçant l'autre à s'échouer, et mirent deux destroyers et un navire d'escorte en feu[3]. Vingt-quatre avions japonais ont été détruits sur l'aérodrome tandis qu'une bombe de 1 000 livres toucha de plein fouet un gros réservoir de pétrole[4],[5]. La centrale, les casernes et la station sans fil ont été gravement endommagées. Le sous-marinHMS Tactician signala d'importants incendies dans le chantier naval qui seront maîtrisés plusieurs heures après le départ de la flotte. Trois bombardiers-torpilleurs japonais ont attaqué la force de frappe, avant d'être détruits par la patrouille aérienne de combat[6].
Douze avions américains ont été touchés par des tirs antiaériens ; seul un ne parviendra pas à revenir sur le Saratoga. Il s'agit d'un Hellcat s'étant écrasé en mer ; le pilote sera secouru peu après par le Tactician sous le feu des batteries côtières.
Conséquences
L'attaque surprise a provoqué de lourdes pertes en hommes et en matériel - Somerville déclara que les Japonais « avaient été attrapés avec leurs kimonos en place »[7]. La destruction des installations pétrolières et de la navigation contribua à l’arrêt des offensives japonaises sur Arakan[8]. Un autre raid suivra cette fois-ci sur Surabaya, à Java, en , appelé opération Transom.
↑(en) Ashley Jackson, The British Empire and the Second World War, Londres, Hambledon Continuum, , 604 p. (ISBN1-85285-417-0, lire en ligne), p. 303.
↑(en) David Hobbs, The British Pacific Fleet: The Royal Navy's Most Powerful Strike Force, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-84832-048-2, lire en ligne)
↑(en) David Hobbs, British Aircraft Carriers: Design, Development & Service Histories, Pen & Sword Books Limited, (ISBN978-1-4738-5369-0, lire en ligne)
↑(en) Ashley Jackson, The British Empire and the Second World War, Londres, Hambledon Continuum, , 604 p. (ISBN1-85285-417-0, lire en ligne), p. 303 & 398