Le nom de la localité est attesté sous les formes Montem Catonum en 1080, Montcatun en 1162, Montchaton en 1222, Mons Cathon en 1233, de Monte Catonis en 1294[3].
On a retrouvé entre Orval et Montmartin-sur-Mer des fragments d'os, de dents et divers ossements de mammouths, de chevaux, de bisons et de cerfs : vraisemblablement des restes de chasseurs nomades…).
Profitant d'un lieu particulièrement propice, les premiers hommes se sont très vite installés et on construit une station néolithique (mont en dioritequartzique en forme d'éperon) sur les hauteurs de Montchaton (55 mètres), qui comprenait :
trois côtés abrupts (à pic au nord, une pente très abrupte vers l'ouest et une vallée à l'est) ;
Ces caractéristiques font partie de la typologie générale des camps néolithiques.
Au siècle dernier, ont été mis au jour des pointes de flèches et des tessons de poterie ferrugineuse datés du néolithique et trouvés au pied du lit du lieu-dit Camp de César, ainsi que des armes (une hache de silex et une hache polie en diorite de 17 cm de long sur 5 cm de large, trouvées dans la Sienne vers 1875).
Vers l'an , Montchaton était un village néolithique fortifié servant de refuges aux gens, aux biens et aux bétails. Il fut tout d'abord occupé par les Ligures qui durent accepter peu à peu la suprématie des Celtes, venus du Nord-Est de l'Europe occidentale, vers D'après une vue aérienne prise en 1972, à l'extrémité est du plateau, on peut apercevoir des traces géométriques : l'une rectangulaire, l'autre circulaire (enclos ou habitation). En 1879 des haches et coins, des vases et des armes et surtout une ciste en bronze, furent découverte sur le site du château de la Roque, pouvant laisser supposer que la population devait être très certainement très dense.
Les récentes découvertes archéologiques (fossés, nécropole et enclos) de 2006, sur Orval et Bricqueville-la-Blouette, confirment bien l'existence de fortes colonies gauloises dans la région, tout particulièrement entre le pont de la Roque et Coutances (Cosedia) et leurs liens avérés avec le bassin méditerranéen, grâce à la découverte d'un bracelet en verre bleu, datant du IIIe siècle av. J.-C. (les techniques du verre, étant plutôt connues dans les régions méridionales).
Protohistoire, antiquité et Moyen Âge
Montchaton, oppidum celte, deviendra un camp romain surveillant la baie de Sienne et la voieAlauna-Condate (Valognes-Rennes), qui sera transformé en forteresse puis en château fort, château de la Roque, et sera détruit en 1141[5].
Une nouvelle forteresse reconstruite au lieu-dit le Manoir, sur le bas de Montchaton, fut démolie en 1360 à la demande des habitants afin d'empêcher les Anglais de s'y loger et ses matériaux servirent à renforcer celui de Regnéville[6].
Époque contemporaine
Thomas Louis Antoine Desmarestz (1748-1809), seigneur de Montchaton, présidera en l'Assemblée générale des trois ordres dans la cathédrale de Coutances. Il sera président du district de Coutances en 1790 et conseiller général en 1800[5]
Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[7].
Élections
Pour la présidentielle de 2007, on dénombre 268 inscrits, 27 abstentions (10,07 %) au premier tour et 37 (13,81 %) au second. Le premier tour a donné 3 bulletins blancs ou nuls (1,24 % des 241 bulletins); les résultats des 238 votes exprimés (98,76 %) est le suivant : Nicolas Sarkozy : 61 (25,63 %) ; François Bayrou : 56 (23,53 %) ; Ségolène Royal: 50 (21,01 %) ; Jean-Marie Le Pen : 20 (8,40 %) ; Frédéric Nihous : 18 (7,56 %) ; Olivier Besancenot : 13 (5,46 %) ; Philippe de Villiers : 8 (3,36 %) ; Dominique Voynet : 4 (1,68 %) ; Marie-George Buffet : 3 (1,26 %) ; José Bové : 3 (1,26 %) ;Arlette Laguiller : 1 (0,42 %) ; Gérard Schivardi : 1 (0,42 %). Le second tour a donné 11 bulletins blancs ou nuls, soit 4,76 % des 231 bulletins.
Pour la législative de 2007, on dénombre 267 inscrits, 93 abstentions (34,83 %) au premier tour et 111 (41,57 %) au second. Le premier tour a donné 2 bulletins blancs ou nuls (1,15 % des 174 bulletins) ; les résultats des 172 votes exprimés (98,85 %) est le suivant : Alain Cousin : 84 (48,84 %) ; Danièle Jourdain-Menninger : 33 (19,19 %) ; Guy Nicolle : 15 (8,72 %) ; Patricia Montigny : 11 (6,40 %) ; Christiane Durchon : 11 (6,40 %) ; Alain Davry : 6 (3,49 %) ; Daniel Roquet : 3 (1,74 %) ; Éric Verdier : 3 (1,74 %) ; Jean-Luc Michel : 2 (1,16 %) ; Simone Caillot : 2 (1,16 %) ; Jean-Marc Denier : 1 (0,58 %) ; Anne-Marie Legoube : 1 (0,58 %) ; Éric Grosos : 0 (0,00 %) ; Amal Aïssaoui : 0 (0,00 %). Le second tour a donné un bulletin blanc ou nul (0,64 % des 156 bulletins).
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[9],[Note 2].
En 2019, la commune comptait 294 habitants, en évolution de −7,84 % par rapport à 2014 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
L'église a dû subir de nombreux travaux. Entre 1869 et 1872, on entreprit la réfection partielle des toitures de la nef et du chœur ; entre 1889 et 1892, ont reconstruisit la côtière sud de la nef qui menaçait de s'effondrer ; en 1894 et 1895, on restaura la sacristie après son incendie ; en 1898, la cloche fut refondue à Villedieu-les-Poêles, marché passé avec Viel-Tétrel ; en 1951, on reconstruisit la voûte et la toiture de la nef, détruite en . En 1992, on bénit une nouvelle cloche, puis en 1998, les nouveaux vitraux. Tous les vitraux de l'après-guerre furent remplacés progressivement depuis les années 1980, dégradés en partie par les intempéries et la corrosion.
En 1977, sont remis au jour deux sarcophages qui, d'après certains écrits, auraient déjà été découverts en 1872. Ces sarcophages en calcaire coquillier, de forme trapézoïdale, étaient situés au nord de l'église, parallèlement l'un à l'autre. À part des ossements en surnombre, on a surtout trouvé dans l'un des sarcophages une fibule ansée symétrique en bronze, datant vraisemblablement de la fin du VIIe siècle. Ce qui rend plausible l'hypothèse d'un village mérovingien sur le mont où se situe actuellement l'église. Malheureusement, l'un des sarcophages, resté dehors à l'air libre, s'est littéralement désagrégé.
Autres lieux et monuments
Oppidum, ancien site fortifié de hauteur dont l'appellation anachronique de « mont de César » laisse suggérée une réoccupation militaire romaine du site[14].
Traces enfouies du château détruit en 1141 au lieu-dit Sangle du Castel[4].
Traces de pans de murs de l'ancienne forteresse démolie en 1360 au Vieux-Manoir, chapelle du XIIIe siècle et pigeonnier du XVe siècle[4].
Manoir du Pont-Neuf des XVIIe – XVIIIe siècles, avec le blason sculpté des Desmarestz. Un des bâtiments des dépendances servait à sécher des filets de pêche.
Ancien pont de la Roque dont il subsiste huit arches sur les onze d'origine. Il enjambait la Sienne, à la limite avec Orval au nord du territoire. Datant de 1852, il est en partie détruit en 1944, par la RAF afin d'empêcher le repli allemand[5].
Pont moderne (1970) qui a lui-même remplacé le pont Bailey de 1944.
Les armes de la commune de Montchaton se blasonnent ainsi : Taillé : au premier de sinople au saumon contourné bondissant d'argent, au second de sable au casque romain d'argent crêté de gueules taré de demi-profil ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'une croisette ancrée d'argent[15]
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 146.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 406.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[16].
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 12.
↑« F50339 », sur labanquedublason2.com via Wikiwix (consulté le ).