Elle entre en relation, à partir des années 1975, avec les poètes et les artistes qui gravitent autour de la revue Cheval d'attaque, dirigée par le poète wallon Didier Paschal-Lejeune[4].
Marie-Hélène Dhénin s’initie à la photographie dans les années 1970. La photographie devient dès lors pour elle, plutôt qu’un métier, un "mode de vie" [11]. Cette vie photographique sera ponctuée notamment (mais pas seulement) par ses rencontres successives avec les artistes et les écrivains, qu’elle photographiera, et dont elle publiera les photos dans divers livres et revues[12].
Elle se fera également connaître [13] par des œuvres consistant en une ou plusieurs photographies légendées de manière inattendue[14], par des livres-objets[15], et par la projection, dans divers lieux culturels, comme le Centre Georges-Pompidou, le festival Polyphonix, etc., de diaporamas accompagnés d’une lecture par un poète[16] Enfin chacune des 41 livraisons de la revue Tartalacrème comportera au moins une œuvre graphique signée Marie-Hélène Dhénin (MHD).
Du 24 au , elle participe, à Cerisy-la-Salle, au colloque Poésie sonore / poésie action dirigé par Bernard Heidsieck et Jean-Pierre Bobillot ; et, du au , dans le même lieu, au colloque Christian Prigent : trou(v)er sa langue, dirigé par Bénédicte Gorillot, Sylvain Santi et Fabrice Thumerel ; ainsi qu’à plusieurs autres manifestations culturelles[17]. Elle s’attache notamment à suivre de près l’activité de la galerie Lara Vincy, à Paris (rue de Seine), où elle rencontre (et photographie) les artistes (plasticiens et performeurs) qui y exposent[18].
Les paroles de "la Dame"
Marie-Hélène Dhénin est également connue[19] pour avoir été le « modèle » utilisé par Alain Frontier écrivant son livre Portrait d’une dame[20]. Celui qui se présente comme l’auteur (Alain Frontier) y a noté très exactement les paroles prononcées quotidiennement pendant trois ans (1982-1985) par son modèle, en s’attachant à dater scrupuleusement (à la minute près) chacune d’entre elles, jusqu’à la dernière, prononcée le jeudi à 11 heures 01 :« Ah ! voilà les eaux saumâtres du port. » Pendant que l’auteur copiait la phrase sur son carnet, le « modèle » le photographiait. Le résultat fut un nombre considérable d’images, dont beaucoup (mais pas toutes) ont été publiées[21]: chacune représente le même personnage dans une position identique, mais apparaissant au milieu d’un paysage et d’une saison à chaque fois différents. La comédienne et metteuse en scène Vanda Benes a réalisé plusieurs adaptations théâtrales de cette œuvre[22].
Œuvres
Principales expositions et manifestations publiques
Viviane Forrester : Doc(k)s no 27, hiver 1980, folio 606.
Alain Frontier : Phantomas no 157, Bruxelles, 1978, page 185 ;Tartalacrème no 32, , etc. Voir également N'être pas (poèmes logiques) accompagné de 28 portraits du poète sur son tabouret par Marie-Hélène Dhénin, Besançon, éditions de la Maison chauffante, 2009.
Liliane Giraudon : : Programme du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou 89.
Bernard Heidsieck : Cercle littéraire de la Médiathèque du Mans, bulletin n° 7, ; Fusées no 8, 2004, p. 150 ; Exposition Bernard Heidsieck, Nice, Villa d'Arson, - ; etc.
Joël Hubaut : Doc(k)s no 27, hiver 1980, folio 608 ;Tartalacrème no 8, ; Tartalacrème no 36, ; Fusées no 8, 2004, p. 140, etc.
Georges Perec, accompagné de plusieurs autres membres de l'Oulipo, in Blaise Gautier et la Revue parlée par Rachel Stella, La revue des revues no 59, 2018, p. 71. (La photo a été prise en 1981).
Mathias Pérez : Fusées no 8, 2004, p. 159.
Marcel Piqueray : Phantomas no 157, Bruxelles, 1978, page 183.
Christian Prigent : Tartalacrème no 13, ; Tartalacrème no 24, ; Doc(k)s no 66, hiver 1984 ; 4e de couverture de Peep-Show, éditions Cheval d’attaque, 1984 ; Fusées no 8, 2004, p. 157, etc.
Le bout des Bordes par Jean-Luc Parantet alii, éditions Borderie, 1980, page 272, La boule dénorde, hommage à Jean-Luc Parant.
Doc(k)s no 27, hiver 1980, folios 431 et 433 : Une promenade de Harry Dickson » ().
Alain Frontier, Portrait d’une dame, fiction, d’après les paroles de Marie-Hélène Dhénin, (édition partielle), collection TXT, , 144 pages, avec 11 photographies inédites de Marie-Hélène Dhénin.
Alain Frontier, L'Équilibriste, avec des peintures de Philippe Boutibonnes et une photographie de Marie-Hélène Dhénin, Muro Torto, 1982
Alain Frontier, Portrait d’une dame, fiction, d’après les paroles de Marie-Hélène Dhénin (texte intégral), éditions Al Dante, 2005, avec 10 photographies inédites de Marie-Hélène Dhénin.
Alain Frontier, Pourquoi j'ai finalement démissionné du comité directeur, éditions La main courante, 1993.
Jean-Luc Parant à Saint-Maur, no 11, , hors texte*
Supplément au Bout des Bordes, no 11, , p. 14.*
Théâtre (1) et Théâtre (2), no 12, , p. 13 et 19.*
À Claude Minière, no 13, , p. 29.*
La table de Christian Prigent, no 13, , hors texte*
Les quatre monstres, no 13, , p. 22.*
Presbytère, no 13, , p. 37.*
La fabrication du lait, no 14, , p. 21.*
Avant et après, no 15, , p. 3-4.*
Danger d'enlisement, no 15, , p. 20-21.*
La chapelle Saint-Michel, no 17, , p. 32.*
Naissance, no 18, , p. 15.*
Le x de Hubert Lucot, no 19, , p. 35.*
Libre, indépendante et vocale, no 19, , p. 27-28.
André Roy à Paris, no 20, , p. 11.
Tension, no 20, , p. 29.
Anacoluthes, no 21, , p. 11.
Alain Frontier expliquant « Phanées les nuées » à Hubert Lucot, no 22, , p. 7.
Jacques Demarcq, l'homme et l'œuvre, no 22, , p. 19.
B. Février et quelques-unes de ses œuvres, no 23, , p. 7.
L'équilibriste, no 23, , p. 29.
Alzèbre (variation) , no 24, , p. 21.
Christian Prigent et Jean-PierreVerheggen, no 24, , p. 9.
François Dufrêne, no 24, , p. 39.
La tête en l'air, no 25, , p. 9-18.
Portrait d'une dame, no 26, , p. 31.
La patrie reconnaissante, no 27, , p. 13.
Harry Dickson en vacances, no 28, , p. 9.
Polyphonix 5 (Fr. Janicot ; J.-.P. Curtay) , no 28, , p. 33-34.
Bilan, no 29, , p. 13.
Le velo de Victor, no 30, , p. 19.
D'un rocher l'autre (à L.F. Céline), no 31, , p. 27.
Michèle Métail, son ramage, son plumage, no 31, , p. 9-10.
Le futur de l'indicatif, no 32, , p. 11-12.
Leit-motiv, no 32, , p. 17-18.
L'allée, no 33, , p. 35-36.
Métonymie 1 et 2, no 34, , p. 11-12.
Impasses et vice versa, no 35, , p. 12-13.
Contagion, avec deux photographies, no 36, , p. 17-21.
Jeudi soir, no 37, , p. 19-20.
Redondance, no 38, , p. 21-22.
Statu quo, no 39, , p. 25-26.
Pâques à Berlin () , no 40, , p. 29-30.
Lecture, no 41, , p. 23-24.
Principaux livres d’artiste
Hommage à Sébastien Bottin, 1978.
L’aède ménager, en collaboration avec Hubert Lucot, Les livres pauvres (Daniel Leuwers), automne 2010.
Participation à « La tapisseria de Bayeux » de Joël Hubaut[47]
Un grand nombre d'autres livres d'artiste, existant en très peu d'exemplaires, appartiennent aujourd'hui à des collections privées et ne peuvent être référencés.
Notes et références
↑Dhénin, Marie-Hélène (1945-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
↑C’est ainsi qu’elle signera habituellement ses œuvres.
↑Principalement au Collège Jean-Moulin de Pontault-Combault. Elle sera d’autre part le co-auteur du Fichier pédagogique adjoint au Cours de langue grecque d’Alain Frontier, publié en 1976 par les éditions Belin.
↑Précisément le 26 janvier 1980, à la Maison de la culture d’Amiens : le no 7 de Tartalacrème, février 1980, page 27, relate cette première rencontre avec « le très convaincant Jacques Demarcq ».
↑On peut lire le compte-rendu de cet événement par Alain Frontier dans Tartalacrème no 12, décembre 1980, pages 28-30.
↑Du 13 octobre 1987 au 19 janvier 1987, Marie-Hélène Dhénin participera au séminaire d'Éric Clémens sur Différence phénoménologique et fiction, au Collège International de Philosophie de Paris.
↑"Tartalacrème", passim. La première édition (partielle) de Portrait d'un dame, d'après les paroles de Marie-Hélène Dhénin a été publiée en 1987 par TXT, avec une postface de Christian Prigent. Voir également Fusées no 8 , Auvers-sur-Oise, 2004, pages 167 et suivantes.
↑Voir le texte intitulé Photos de familles, écrit en introduction à l’une de ses expositions, Espace Oroeil, Chabeuil, 20-21 septembre 2003 :« La photo (…) me permet d’errer sans aberration, de juxtaposer pour éviter d’être subordonnée, de pratiquer l’irrigation des circonstances enclines à susciter l’irritation. Elle siphonne les artères encombrées, déchiffonne le réel à problèmes, vivifie le c’est qui ou le c’est quoi… »
↑Lire, entre autres, les jugements de Pierre Le Pillouër et de Jacques Demarcq dans la revue Fusées no 8 de Mathias Pérez, Auvers-sur-Oise, 2004, pages 167 et suivantes ; et celui de Yoann Thommerel dans la revue TXT no 33, édition Nous, août 2019, page 128.
↑Voir en particulier la quarantaine d’œuvres publiées, de 1979 à 1986, dans la revue Tartalcrème, dont on pourra consulter la liste plus bas.
↑Par exemple son Éloge de Sébastien Bottin, qui fut exposé dans la Maison de la Culture du Havre, les 21 et 22 janvier 1978.
↑Par exemple : Les pieds sur terre, La tête en l’air, etc. projetés dans la grande salle du Centre Georges-Pompidou dans le cadre du festival Polyphonix initié par Jean-Jacques Lebel à partir de 1977.
↑Le titre complet est Portrait d’une dame, fiction, d’après les paroles de Marie-Hélène Dhénin. Il a d’abord été publié en feuilleton dans la revue Tartalacrème (à partir de son no 21, juin 1982), ainsi que dans d’autres revues, avant d’être édité en volume : une première édition partielle de 140 pages a vu le jour dans la collection TXT en 1987 (avec, en 4e page de couverture, une présentation de Christian Prigent), et une deuxième édition (intégrale cette fois-ci), de 430 pages, aux éditions Al Dante, en 2005.
↑Notamment (mais pas seulement), dans les deux livres cités. Ils ont aussi donné lieu à plusieurs diaporamas, par exemple à Calaceite (Espagne), lors du colloque franco-espagnol Paradoxe et créativité, organisé par la fondation Noésis.
↑Le Havre, Maison de la Culture, 21-22 janvier 1978.
↑Manifestation organisée par Éric Sarner) au Théâtre de la Pie, à Saint-Maur (Val-de-Marne, 1979 et 1980.
↑Festival International de Poésie Polyphonix 2, Paris, American Center, juin 1980 ; puis, dans le cadre de la manifestation Art aujourd'hui organisée par Paul Schwartz, Strasbourg, 29 mars 1981.
↑Projeté une première fois dans le cadre de la manifestation Le grand Virage, organisée par la revue Doc(k)s de Julien Blaine, Paris, galerie La Passerelle (rue Pernety), février 1981 ; puis dans le cadre du festival Polyphonix 3, American Center, Paris, 17 juin 1981.
↑Exposition TXT-Muro Torto, Paris, galerie Le Soufflet Vert, février 1983 (à côté d’œuvres de Philippe Boutibonnes, Daniel Busto, Bernadette Février, Michel Gérard).
↑Nuit de la poésie, ancienne usine Palikao, Paris, nuit du 23 au 24 avril 1983.
↑Deuxième festval International de Poésie Contemporaine de Cogolin, juillet 1985, œuvre reproduite, pages 20 et 21.
↑Autour de la revue TXT, Lyon, Galerie L'Ollave et Radio Bellevue, 16 mai 1986.
↑Donné dans le cadre du colloque franco-espagnol Paradoxe et créativité, organisé par la fondation Noésis, Calaceite (Espagne), 7-27 juillet 1986.
↑Lecture organisée par Monique Dorsel à l’occasion des 20 ans de la revue TXT, à Bruxelles, Théâtre-Poème, 19 avril 1989.
↑dirigé par Jean-Pierre Bobillot et Bernard Heidsieck, Centre culturel international de Cerisy-la Salle, 24-31 août 1999. Colloque Poésie sonore, poésie action
↑dirigé par Bénédicte Gorillot, Sylvain Santi et Fabrice Thumerel, Centre culturel international de Cerisy-la Salle, 30 juin-7 juillet 2014. Une partie du reportage photographique de MHD est publié dans Autour de Christian Prigent
↑organisé par Yoann Thommerel, (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), juillet 2014. [1]
↑"Marie-Hélène Dhénin a pris une bonne photographie de moi pour mettre à jour la fiche LUCOT du site P.O.L. mais ma cravate était un peu décollée du col de la chemise…" (Hubert Lucot, La conscience, P.O.L., 2016, page 55). La version non retouchée de cette photographie a été publiée le jour même de la mort d’Hubert Lucot, in« Hubert Lucot, mort d'un écrivain insoumis », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ). Cette même photo a été reprise dans Le Monde du 21 janvier 2017, p. 19.
↑photo reprise sous le titre La famille par Arnaud Labelle-Rojoux, L'Acte pour l'Art, Paris, éditions Évidant, 1988.