Peep-Show (1984)
Commencement (1989)
Ceux qui medRent, 1991
Ecrit au couteau (1993)
Rien qui porte un nom, 1996
Salut les anciens, salut les modernes, 2000
Grand-mère Quéquette, 2003
Christian Prigent, né en 1945 à Saint-Brieuc, est un écrivain, poète et critique littéraire français. Volontiers contestataire, provocateur, ironique, il bouscule les formes, et livre, dans son œuvre, un combat avec la langue, contre le « parler faux ».
Un colloque Christian Prigent s'est tenu au Centre culturel international de Cerisy fin juin-début juillet 2014[1].
Il est docteur ès lettres, auteur d'une thèse sur Francis Ponge. Après des séjours à Rome à la Villa Médicis (1978-1980) et à Berlin (1985-1991), il vit depuis 2007 à Saint-Brieuc en Bretagne. Dans ses travaux il se réfère à Jacques Lacan, Jacques Derrida, Julia Kristeva, Arthur Rimbaud, Francis Ponge ou Denis Roche, auquel il a consacré un essai (Denis Roche, 1977). Il fonde au tournant des années 1970, la revue TXT[2], toutefois il collabore à de nombreuses autres revues en France et à l'étranger, et publie, essentiellement chez P.O.L., des ouvrages de poésie ou de critique littéraire.
En 1993, avec Écrit au couteau il entend « débarrasser la poésie de tout ce qui n'est pas essentiellement la poésie »; à travers la violence charnelle, il retrouve « la poésie lorsqu'elle est exigence de trouver un langage ». Depuis 1980, il donne régulièrement des lectures publiques de son œuvre. Dans son œuvre critique, Christian Prigent s'interroge beaucoup sur les auteurs jugés difficiles et subversifs.
L'essayiste
Le travail de création littéraire de Christian Prigent s'est accompagné d'un travail de réflexion et d'écriture d'essais aussi bien sur la littérature que sur la peinture. L'approche critique de Christian Prigent contribuera à déterminer les avant-gardes littéraires de la fin du XXe siècle en France. Posant, en liaison à une lecture de Jacques Lacan que la littérature est une expérience de la négativité, il réfléchit aux expériences littéraires qui traduisent cette négativité.
En effet, pour lui, la littérature doit s'affronter au réel, or le réel, selon Lacan, c'est là où le langage se brise. La littérature est alors cette expérience de l'impossible : dire le réel, alors qu'il est impossible à saisir.
La littérature va être déterminée alors par Christian Prigent comme un lieu d'aporie, de tension qui a pour conséquence des formes littéraires extrêmes, ce que l'on retrouve parfaitement à partir du titre d'un de ses premiers essais : La langue et ses monstres.
En 1981, en Résidence à la Villa Médicis à Rome, il rencontre Mathias Pérez, avec qui il va fonder en 1996, la revue Fusées, qui, tel que l'énonce Fabrice Thumerel dans Le champ littéraire au XXe siècle, ne prônera pas la rupture comme ce fut le cas avec TXT, mais qui reviendra sur l'héritage des avant-gardes littéraires et artistiques, tout en poursuivant l'exploration des nouvelles pistes d'écriture, à travers les nouvelles générations littéraires, avec par exemple Charles Pennequin.
Mathilde Barraband, « Héritage et exemplarité dans Demain je meurs : l’œuvre de dé-familiarisation de Christian Prigent », Études françaises, vol. 45, no 3, , p. 57-75 (lire en ligne)
Typhaine Garnier, Le grotesque chez Christian Prigent : une lecture de Grand-mère Quéquette et Demain je meurs, mémoire de master 2, Lettres, Université Rennes 2, 2012[4]
Bénédicte Gorrillot et Fabrice Thumerel, Christian Prigent : trou(v)er sa langue, Paris, Hermann, 2017
Sylvain Santi, Cerner le réel, Christian Prigent à l'œuvre, Lyon, ENS Éditions, coll. « Signes », 2019
Laurent Fourcaut, Christian Prigent, contre le réel, tout contre, Paris, Sorbonne essais, 2023
Emmanuel Tugny, Délie object de plus haute vertu, d'après Maurice Scève avec Christian Prigent (2019, Boom Records/InOuïe Distribution)[3]