Une colonie des Prussiens, appelée Swento mest (« lieu sacré » en vieux-prussien, possiblement un sanctuaire) y existait déjà au Moyen-Age, lorsque les chevaliers de l'ordre Teutonique ont conquis le terrain en 1272. En 1238 déjà, ils étaient arrivés sur la terre par voie maritime de l'autre côté de la lagune de la Vistule, et fit construire la forteresse de Balga.
Les chevaliers teutoniques établirent la ville de Heiligenstadt (« ville sainte ») à proximité du village prussien en 1301, possédant des privilèges urbains selon le droit de Culm. En 1344, elle fut rebaptisée Heiligenbeil (dérivé de bila, « sermon »). Un couvent des ermites de Saint-Augustin y a été fondé en 1372.
Temps modernes
À partir de 1525, la localité fit partie du duché de Prusse, successeur de l'État teutonique. Au cours des siècles, la ville a été touchée par de nombreux incendies. Les citoyens vivaient principalement de l'artisanat et d'agriculture. Au XVIIIe siècle déjà, une école latine y était établie.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, de violents combats eurent lieu, entre janvier et , pour la prise de la poche d'Heiligenbeil, provoquant la fuite des soldats de la 4e armée allemande par la mer. La plupart des civils de la ville s'enfuirent pour rejoindre Pillau sur la presqu'île de la Vistule par la mer gelée, ou Dantzig, contraire à l'interdiction du GauleiterErich Koch. Les derniers soldats de la Wehrmacht se retirèrent le . Le centre-ville historique fut complètement détruit dans les combats.
Après 1945
Après sa conquête par l'Armée rouge, la région fut annexée à l'Union soviétique selon les accords conclus lors de la conférence de Potsdam. L'ancienne ville de Heiligenbeil est renommée Mamonovo en 1946. Ce nom lui fut donné pour honorer la mémoire du commandant de l'Armée rouge Nikolaï Vassilievitch Mamonov (Николай Васильевич Мамонов), né le et tué au combat près de Pułtusk (Pologne) le . Il devint à titre posthume Héros de l'Union soviétique le .
Population
Recensements (*) ou estimations de la population[2]
Daniel Heinrich Arnoldt, Kurzgefaßte Nachrichten von allen seit der Reformation an den lutherischen Kirchen in Ostpreußen gestandnen Predigern. Königsberg, 1777, p. 202–205.
August Eduard Preuß, Preußische Landes- und Volkskunde oder Beschreibung von Preußen. Ein Handbuch für die Volksschullehrer der Provinz Preußen, so wie für alle Freunde des Vaterlandes. Gebrüder Bornträger, Königsberg, 1835, p. 469, Ziffer 83.
Emil Johannes Guttzeit, Heiligenbeil und sein Bürgerbuch von 1770 bis 1918. Königsberg, 1939.